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à l'exclufion de touts les autres Preten dants.

C'eft en vain qu'on luy opoferoit les trois obftacles formez à fon Inveftiture par le Roy de Pruffe, par M. le Prince de Conty, & par Mrs. les Heritiers du fang, qui ne peuvent être d'aucune confideration; puifque l'on vient de faire voir par ce Memoire, que le Roy de Pruffe ne fondoit fa demande que fur un pretendu droit de Reverfion purement illufoire; que M. le Prince de Conty n'établiffoit fa pretention que fur un Tefta ment caduc, & auquel les Etats de Neufchatel n'avoient eu aucun égard; enfin que Mrs. les Heritiers du fang en étoient auffi exclus, par la Donation entre vifs, que Madame la Ducheffe de Nemours, ufant de fon droit, avoit faite au profit de Madame la Ducheffe de Luynes. C'est donc, avec grande raifon , que M. le Duc & Madame la Ducheffe de Luynes reclament aujourd'huy, & font feurs Proteftations contre le pretendu Jugement du trois Novembre 1707, qui les depouille des Comtez de Neufchatel & de Valengin, dont Madame la Du cheffe de Luynes eft feule legitime pro

prietaire, pour les donner au Roy de Pruffe, qui n'y a certainement aucun droit; ce qui les oblige d'en appeller à des conjonctures de tems plus favorables.

Reflexions fur la Réponse faite au Memoire

par

Mr. de

prefenté au Congrés d'Utrecht
Duliolo au fujet des Interets de S. A.S.
Mr. le Duc de la Mirandole,
inferé dans le 3. Tome des
Actes de ce Congrés.

Qualecunque dixeris verbum, tale audies.
Homerus Hiad.

L'oppreffion, fous la quelle Mr. le Duc

de la Mirandole & toute fa maison. gemiffent, eft fi grande, que tout le monde étant d'opinion, que Mr. le Duc de Modeney a contribué en plus d'une maniere, il n'eft pas furprenant que ce Prince tâche de juftifier, ou du moins d'excufer la conduite qu'il a tenue dans l'acquifition de la Mirandole; acquifition qui a été comme le fceau des malheurs & de la ruine de l'Illuftre maifon Pico; mais autant que la reuffite de cette entreprife eft de

firable pour S. A. S. de Modene, autant eft-elle douteufe & difficile, & on ne peut raifonnablement l'obtenir, fi l'on n'a recours à d'autres moïens, qu'à l'écrit qu'on voit à côté de celuy-cy.

On fe difpenferoit Volontiers d'exa miner cet écrit, fi le deffein de cet auteur n'étoit pas d'accufer de faux & de malignité le memoire prefenté au Congrés d'Utrecht en faveur de S. A. S. de la Mirandole; car cet écrivain dit que ce mémoire allegue des chofes, qui ne font pas veritables au fujet des Demarches faites par Mr. le Duc de Modene pour acquerir l'Etat en queftion, & qu'en Vuë d'attirer l'averfion du public fur Mr. le Duc de Modene.

Heft à propos d'aller au devant d'une accufation trop griefue pour pouvoir être, negligée c'eft pourquoi on protefte ici, qu'on n'a fait mention dans le dit memoire des démarches fufmentionnées , que par une neceffité, qu'on a crû indifpenfable dans la vue, que l'on s'étoit propofée de donner au public des informa tions exactes & entieres touchant la juftice de la Caufe de Mr. le Duc de la Mirandole. Il s'agit ici d'une intention, &

d'un

d'un fecret de l'ame & de la Volonté, & Pon eft obligé de s'en tenir à la declaration, que l'on en fait dans un pur efprit

de verité.

Pour donc ne point douter de la verité de ce qu'on a allegué d'important, on n'a qu'à recourir, comme à une caution authentique & feure, au jugement, qu'en a porté le Public. Il est bien vrai que l'Auteur s'efforce d'affoiblir un pareil te moignage en jettant un voile, ou plûtôt une espece de fard fur une telle verité; mais le fuccez d'une femblable entre prife depend des reflexions qu'on va faire l'une après l'autre fur châque point de fon ouvrage.

Il eft inutile de répondre au blâme dont il s'efforce de charger l'Auteur du memoire du Duc de la Mirandole, qui eft d'avoir accusé d'injustice le Confeil Imperial Aulique. Ceux qui le compofent font trop éclairés pour n'avoir pas méprifé la fauffe reflexion de cet Auteur, qui n'a pas fçû diftinguer l'injuftice de la procedure d'avec l'injuftice du juge. Celle-là par une apparence d'équité peut engager le juge à donner une fentence injufte, decipimur fpecie recti. C'est ainsi

que

que l'on a tâché de tromper cet Augufte Corps, pour obtenir les fins, ou l'on eft parvenû, de dépouiller le Duc de la Mirandole du patrimoine, que fes Ayeux lui ont tranfmis.

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Nôtre Adverfaire a en effet été contraint de manifefter lui même, que le terme d'injuftice ne fe peut rapporter qu'a la procedure, & à fes Auteurs: Il s'attache à ce fujet principalement, de montrer l'injuftice, dont on charge (dit-il) le Duc de Modene.

Il pretend qu'il pouroit en étre quitte à cet égard en fe tenant fimplement fur la negative, fur ce qu'on ne ípecific aucune des manieres, dont on pretend qu'il aïe contribué à la ruine de la Maifon Pico.

Il auroit dû reflechir qu'un tel detail étoit peu convenable au refpect, qui eft dû à quelques perfonnes, qu'il n'auroit pas été prudent de nommer, & il n'étoit pas d'ailleurs neceffaire; car toutes les manieres de la Cour de Modene à cet égard font afléz notoires. On fçait les correfpondances de fes Miniftres, à la Cour de Vienne, avec ceux qui fabriquerent le procez contre le Duc de la Mi

ran

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