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tour des planettes qu'il éclaire de fes feux; la terre paroît conduire le char, la lune l'accom pagne & ne le quitte point, faifant autour d'elle fa révolution en vingt-neuf jours & demi; ces deux planettes forment des ellipfes très variées; le centre commun les retient, le foleil les attire; cette attraction étant réciproque, le foleil ne quitte pas la terre, mais il la force de s'incliner un peu à caufe du changement de fes orbites, La terre tourne fur elle-même en 24 heures, accompagnée de la lune & du foleil tournant avec elle. & n'a qu'un centre commun à toutes les planetes; la lune montre toujours la même face à la terre, & démontre d'une façon très-jufte fes différentes éclipfes, ainfi que celles du foleil dans les nœuds qui arrivent deux fois l'année. Une feule aiguille marque les heures du jour & de la nuit, les femaines, le quantieme du mois, &c. Toutes les pieces fe meuvent en même-tems, par le moyen d'une manivelle & d'une corde de fparterie. La feconde machine fert de fupplément à la premiere, attendu que le mouvement des autres planetes, leur rotation, autour du centre commun, le correspondent toujours entr'elles en raison de leur viteffe & de l'étendue de leurs orbit s, à l'exception toutefois du foleil, qui éclaire de tous côtés les différens globes.

On connoît la magie du pinceau de M. Fragonard, les graces & la vérité qu'il a répandues dans fes tableaux ; la gravure en a multip'ié plufieurs que les amateurs fe font empreffés d'accueillir. M. Blot vient d'en graver un qui offre une eftampe charmante, intitulée le verroux; le fujet eft galant & rendu de maniere à produire l'effet le plus agréable (1).

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(1) Le prix de cette eftar. pe eft de liv. Elle se trouve chez M. Blo:, rue S. Etienne-des-Griz, maifon du College de Montaigu.

A cette eftampe nous en joindrons une autre qui eft le coup d'effai d'un jeune Artiste, & qui annonce un talent diftingué & de grandes efpérances pour l'avenir. Le fujet eft tiré de l'Hiltoire Romaine; c'eft Mutius Scevola, furpris dans le camp de Porfenna, où il avoit paffé pour l'affaffiner, défiant les tourmens, & lui donnant une preuve de fon courage & de fa fermeté, en mettant fa main dans un brafier ardent. Le tableau eft de Rubens (1).

Parmi les inventions utiles on diftinguera celle-ci.

Le fieur Regnier, Mechanicien de S. A. S. Mgr. le Duc de Chartres, vient de perfectionner un appareil de filature, qu'il avoit inventé précédemment, & avec lequel il peut aujourd'hui filer des cordes de fer, folidement treffées & cablées, & prefqu'auffi fouples que certaines cordes de chanvre. C'eft avec ces cordes de fer, que cet Artiste forme des conducteurs pour les Paratonnerres. La ville de Semur, fa patrie, en eft déja prefqu'entiérement armée; plufieurs Châteaux de la Bourgogne en font également munis, & notamment celui de M. le Comte de Buffon, à Montbard. Les prix de ces cordes font de 10 à 12 fols le pied, felon leur groffeur. Il faut s'adreffer à Semur en Auxois, où le fieur Regnier réfide, il les fera paffer aux Adreffes qui lui feront indiquées; mais on eft prié d'affranchir le port de l'argent & de la lettre. Ledit fieur Reynier vient auffi d'inventer un fufil ou briquet de défenfe, utile aux perfonnes qui habitent des maifons ifolées, pour le mettre en fureté contre les malfaiteurs. Ce briquet de défenfe eft com

(1) Ceste Eftampe de 18 pouces de haut fur 15 de large, a été gravée par M. Marchand, & fe vendliv. chez M. Voylard, rue de la Harpe, n°. 18, vis à vis la rue Se pente,

`pofé d'une Lanterne légere, dont la bougie s'allume, au moyen d'une mêche, par la feule détente d'une batterie de piftolet, il est armé en avant d'une bayonnette.

L'Académie des Belles-Lettres, Sciences & Arts, propofa, l'année derniere, à l'invitation de MM. les Maire, Echevins & Affeffeur, un Prix de 1200 liv. & une Médaille d'or de 300, pour le meilleur Plan d'Education, propre à la ville de Marfeille, confidérée comme maritime & commerçante. Elle a reçu divers Mémoires, dont elle en a diftingué trois qui contiennent d'excellentes vues; mais l'Académie de vant fe conformer fcrupuleufement aux vues patriotiques des Officiers Municipaux, elle a trouvé que les Auteurs n'ont pas affez étendu le plan des Etudes relatives au Commerce & à la Navigation; elle a en conféquence cru devoir réserver le Prix, & prévenir les Auteurs qu'ils doivent s'attacher. 1°. A expofer avec précision les diverfes efpèces de Commerce que l'on fuit à Marseille, foit d'importation, foit d'exportation, d'entrepôt, d'économie, & des diverfes Manufactures de la ville. 2°. A indiquer le genre d'étude & de connoiffances le plus propre à faciliter, diriger & étendre, toutes les diverfes branches de Commerce extérieur & intérieur. 3°. A propofer les études néceffaires pour acquérir une bonne théorie du Commerce en général, cette profeffion étant la feule peut-être où l'on fe livre fans préparation à la pratique, & dans laquelle on fait dépendre la théorie des leçons tardives de l'expérience. 4. L'étude des Langues vivantes, fur-tout de celles des Peuples avec qui Marseille a & peut avoir à l'avenir les relations les plus fuivies & les plus intéreffantes, doit entrer dans le Plan d'Education que l'on defire; on n'oubliera point l'étude de la Géographie, de la Navigation, de l'Architecture navale, des Méchaniques,

de l'Hiftoire Naturelle, & de la Chymie. 5°. Le mouvement continuel d'un grand Commerce, le choc varié des intérêts qu'il réunit & qu'il divife, produifant chaque jour des prétentions opposées, des différends & des procès, il paroît effentiel que le Négociant apprenne de bonne heure ces Loix fimples qui,en le ramenant aux regles feules de la probité, & lui apprenant à éviter les surprises & les fraudes, le préparent à devenir le juge de fes égaux; il faut donc indiquer une espèce d'Ecole de Jurifprudence mercantile. 6o. Il paroît utile de donner aux jeunes Gens quelques notions d'Administration publique : les Négocians font quelquefois appellés à éclairer le Législateur fur les befoins du Commerce, fur les Ordonnances qui le lient au bien & à l'intérêt public, fur la protection qui le foutient; enfin fur les diverfés circonftances générales par rapport à l'Etat, &particulieres par rapport à la Province & à la Ville qu'ils habitent, foit relativement à leur climat, à la fertilité du fol, à leur population, au génie & au befoin des Peuples environnans. 7°. Pour fe diftinguer dans la profeffion qu'on embraffe, on ne doit pas fe reftreindre aux feules connoiffances qui font propres à cette profeffion; il faut donc que le Négociant qui fe deftine aux grandes entreprifes de Commerce, ait quelque connoiffance de la Politique des Nations, & qu'il foit inftruit des Traités qui, depuis un fiecle, n'ont eu que le Commerce pour objet. .Les Ouvrages ne feront reçus que jufqu'au 1er de Mars 1785, & doivent être adreffés franc de port, à M. l'Abbé de Robineau, Secretaire perpérvel.

Les Numéros fortis au Tirage de la Loterie Royale de France, font: 58, 41,75, 34, & 31.

DE BRUXELLES, le 1 Mai.

Les lettres de Liege portent que l'élection d'un Prince-Evêque étoit décidemment arrêtée il y a quelques jours, & on croit qu'elle eft actuellement faite en faveur du Comte de Hoensbroech, Tréfoncier. Les concurrens étoient l'Archevêque de Cambray, & l'Evêque de Tournay; le premier voyant le dernier réfolu de ne point céder, n'a pas voulu faire durer la conteftation; & comme il étoit maître de l'élection, en fe décidant pour le prétendant qu'il voudroit, à caufe du grand nombre de voix dont il pouvoit difpofer, il les a toutes données à M. le Comte de Hoensbroech.

On mande de la Haye, que la députation des Etats de Hollande & de Weft-Frife, qui s'eft rendue le 14 du mois dernier auprès du Stadhouder, pour avoir des éclairciffemens fur un acte, par lequel, felon le bruit géné ral, il s'étoit engagé fous ferment, lors de fa majorité, à fe fervir conftamment des confeils du Feld-Maréchal Prince de Brunswick, en a reçu la réponse fuivante.

«Je ne fais point difficulté de répondre à MM. les Députés de L. N. & G. P. les Seigneurs Etats de Hollande & de Weftfrife, en les priant de communiquer cette préfente réponse auxdits Seigneurs Etats, que je ne fuis pas interrompu S A. le Feld- Maréchal Duc de Brunswick, à expédier les ordres qui auroient pu fervir à prémunir contre toute agreffion les frontieres de l'Etat mais quoique je ne fois pas tenu de

par

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