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tout ce qui pourra concerner un ouvrage, qui fera auffi agréable à S. M., qu'intéreffant pour la République, & qui fera exifter un nouvel état plein d'agrémens & de fatisfaction réciproque, affis fur le fondement folide d'une confiance inébranlable & mutuellement fans bornes. Dans cette vue, le Plénipotentiaire de l'Empereur regardera comme conforme aux intentions & aux fentimens des Souverains refpectifs, d'abréger autant que poffible les formes & les détails; de dégager la négociation du ton de difcuffion, qui n'eft pas convenable, ni fait pour un ouvrage de conciliation entre deux Etats, qui de bonnefoi ont résolu de s'entendre pour toujours; & de conduire la marche & la forme de négociation d'après ce que dicte le defir réciproque & les vues qui y ont donné lieu. Il eft dans la confiance que MM. les Plénipotentiaires agiront de leur côté dans le même efprit & d'après les mêmes principes, & il fe félicitera avec eux d'avoir pu concourir à donner à cette négociation une fin. heureufe, en employant à cet effet les feules voies qui foient faites pour réuffir, & qui conviennent autant aux fentimens & à l'intérêt de la République, qu'à la dignité & aux principes de S..M...

1 Pour ne pas différer de donner à MM. les Plénipotentiaires de L. H. P. connoiffance des droits & prétentions que l'Empereur réclame, fon Plénipotentiaire a l'honneur de leur remettre ci-joint un Ecrit, ayant pour titre : Tableau Sommaire & qui indique ces mêmes droits & prétentions: On le promet du côté de S. M., que la réponfe qui y fera faite, confirmera la confiance où elle eft fur l'équité & la juftice de L. H. P. Fait à Bruxelles, le 4 Mai 1784.

Il s'eft répandu qu'à l'exemple des Hollan

dois, notre Gouvernement alloit faire márcher des troupes fur les frontieres: jufqu'ici ce, rapport eft dénué d'authenticité. Au refte les inconvéniens de cette digence des Hol Jandois à renforcer les garnifons de leurs frontieres, n'ont point échapé au Prince Stathouder. On lui a reproché d'avoir at tenda une réfolution des Etats de Hollande, pour mettre les troupes en mouvement, il vient de fe juftifier de ce délai dans une Lettre aux Etats, où il expofe les confidérations & les démarches fuivantes.

Nous avons cru devoir préfumer que l'inten tion de L. H. P, éroit de prévenir tout ce qui quelque

'pourroit donner Bruxe mécontentement au

Gouvernement de Bruxelles, & qu'ainsi l'ordre de faire marcher beaucoup de troupes vers les frontieres pourroit donner ombrage, que fi, fans 'avoir reçu d'ordre ultérieur nous y faifions beau, coup de mouvemens, nous pourrions êre confidérés comme avoir provoqué la guerre avec S. M. I., n'ignorant pas fur-tout les bruits défa vantageux qui couroient à notre égard fur ce fujet, & que l'on mettoit à notre charge d'avoit envoyé un ordre fecret au Lieutenant Colonel de Schweinitz de chercher occafion à quelqué › différend avec le Gouvernement de Bruxelles en faifant enterrer quelqu'un de la garnison de Liefkenshoek dans le village de Doel, avec les honneurs militaires : ce qui nous rendoit d'autant plus circonspect à rien prendre en ceci fur nous, ou à faire quelque démarche qui pût donner lieu a des mal-intentionnés de renouveller les bruits, & de répandre que nous tâchions d'engager la République dans une guerre, par des vues qui、

ne s'accordent point avec les intérêts de l'Etat. Nous avons principalement craint d'envoyer un grand nombre de troupes dans la Flandre Hollandoife, fans une réquifition exprelle de L. H. P. vû que les troupes qu'on y'envoie, peuvent être Confidérées comme coupées ou féparées, ne pouvant y être tranfportées autrement que par eau, par le manque de communication entre la Flandre & le Brabant Hollandois par terre, fans paffer fur le territoire de S. M. I. ; & notre crainte a encore augmenté, lorfque nous avons réfléchi à l'infalubrité de ces places de garnifon, d'autant qu'on a * peu de fervices à attendre des troupes qui féjournent pendant l'été & l'arriere-faifon dans lefdites places, fur tout lorfque l'été eft fec & chaud, ayant befoin d'un long temps pour le remettre des maladies auxquelles elles font expofees.

Telles font les raifons qui nous ont engagés à ne pas faire marcher plus de troupes, & en particulier dans la Flandre Hollandoife, avant da Réfolution ultérieure de L. H. P., du 7 du préfent: à quoi nous pouvons encore ajouter, que nous avons confidéré que fi les navires de tranfport fe trouvoient prêts, les troupes que l'on trouveroit bon d'y envoyer pourroient être promptement tranfportées; que les forces de P'Etat ont déja été augmentées dans la Flandre Hollandoife de 4 Bataillons dont 1 à Hulft, 1 au Sas de Gand, à Axel & 1 à Philippine, & que dès que tous les arrangemens nécellaires auront été pris, quelques autres Bataillons s'y rendront encore, s'il arrive que les circonftancès Pexigent.

Au milieu de ces dangereufes difcuffions. celle qui concerne le Duc de Brunswick agite de nouveau les différens partis. Lie

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Feld Maréchal s'eft vu dans la néceffité de publier un expofé historique & juftificatif, au fujet de l'acte entre le Prince fon neveu & lui, dont nous avons rendu compte. Le Duc de Brunfwick écrit au Stathouder à ce fujet dans les termes fuivans:

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Pai été, , comme de attaques publiques qu'on a fait depuis long tems à mon honneur & à ma réputation, & d'avoir été depuis quelque tems continuellement exposé aux plus atroces calomnies; auffi long-tems qu'on ne produifit rien de fpécifique à ma charge.

oon, très-fenfible aux

J'aurois tranquillement perfifté dans cette réfolution, fi depuis quelques femaines on n'avoit pas trouvé à propos de m'attaquer particuliére. ment fur le contenu & l'existence d'un acte qui a été paffé entre Votre Alteffe & moi le 3 Mai 1766.023

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Etant d'une notoriété publique jusqu'à quel point on pouffe les infinuations malicieuses contre moi r tant par rapport à l'exiftence de cet acte que par rapport à fon contenu, & combien on tâche de me rendre fufpect aux yeux du public, en m'attribuant les deffeins les plus finiftres, il m'a paru que pour la confervation & pour la défenfe de mon honneur & réputation, j'étois indifpenfablement obligé de produire & de publier aux yeux de l'univers entier cet acte; & je ferois par conféquent d'intention de le donner en fon entier aux yeux du public, en y ajoutant un court expofe, tel que je prends la liberté de le préfenter ci-joint à V.A.

Mais confidérant que cet acte eft un inftrument dans lequel V. A. paroît comme haut contractant, & que par confequent il dépend de la bon

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ne volonté de V. A., fifofe rendre public cet ace, je prends la liberté de folliciter pour cet ef fet la haute approbation & le gracieux confentement de V. A., en la fuppliant très-humblement de vouloir avoir la grace de me faire favoir les intentions à cet égard.

Le parti Ariftocratique vient de perdre un de fes plus ardens défenfeurs, le Baron de Capelle de Poll. Il eft mort à Zwoll, d'une fievre rhumatifmale, à l'âge de 48 ans. Les écrits & les difcours de ce Seigneur font connus de tous ceux qui ont donné quelqu'attention aux affaires de la Hollande. Les uns le regrettent comme le plus ferme appui de la liberté nationale; les autres le regardent comme un difcoureur incendiaire, infiniment dangereux pour le repos public. Tels font les jugemens ordinaires des fac-. tions: ce n'eft pas d'après leur organe qu'on peut apprécier le mérite ou le démérite réels des Acteurs qui les ont fervies ou contrariées. Le Baron de Capelle avoit été Chambellan du Stathouder, & introduit par les recommandations de ce Prince dans le corps des Nobles d'Overyffel.

On n'a point perdu le fouvenir des fcenes populaires qui précéderent en 1747 le rétabliffement du Stathouderat. On fait encore qu'en plufieurs villes de la Hollande & des autres Provinces, il s'eft formé des Compagnies de Volontaires armés fous l'autorité des Régences. A Rotterdam, le Peuple & le Gouvernement ayant vu cette inftitution de

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