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fuivre ftri&tement la regle qui preferit de les garder pendant 24 heures dans les maifons; on comprendra dans le nombre de 24 celles qu'ils pafferont dans le dépôt. Lorfque la corruption du corps fera prompte & ne permettra pas d'attendre l'heure réglée pour le porter au dépôt, on aura recours au commiffaire du quartier qui après avoir vérifié la néceffité de procéder fur le champ à l'enterrement le fera transporter au dépôt & porter fur le champ au cimetiere le plus voifin, mais hors de la ville, avec l'attention de faire faire ce tranfport dans le temps où il y aura le moins de concours dans les rues. Le Préfident du bas gouvernement, les Commiffaires de quartier veilleront à l'observation de ce réglement. Les tranfgreffions feront punies par une amende de so écus, applicable, moitié au délateur, moitié à l'hôpital, & à de plus grandes peines s'il y écheoit.

Les lettres de Milan contiennent les détails fuivans. !'

On continue de fupprimer ici différens couvens, & les Religieufes paffent du centre de la ville dans les fauxbourgs pour y occuper les maifons de celles qui, conformément aux ordres du Gouvernement, ont été obligées de les abandonner. Le Comte de Colloredo qui vient d'être nommé à la place de Président de la Cham. bre des Comptes de-Mantoue, eft arrivé ici pour prêter ferment en cette qualiré. On avoit dit que le Mantouan devoit être réuni au Milanois. Cette nomination donne lieu de croire qu'un pareil bruit eft deftitué de tout fondement.

ESPAGNE.

DE MADRID, le 1 Mai. Le Confeil de guerre, chargé d'examiner

les plaintes & les charges portées contre D. Jofeph Solano, Lieutenant-Général des Armées navales, n'a prononcé que depuis peu, & a déclaré que la conduite de ce Général étoit irréprochable : il lui a été écrit en conféquence que fes arrêts étoient levés, & qu'il pouvoit paroître à la Cour.

Les préparatifs de l'expédition contre Alger fe continuent avec beaucoup d'activité à Carthagene, D. Antonio Barcelo preffe lui-même à Majorque ceux que l'on fait aussi dans cette ifle.

Cet Officier Général, lit-on dans quelques lettres, y a éprouvé des contrariétés. Ayant demandé au Commandant de Majorque divers matériaux néceffaires à la conftruction des bâtimens de guerre qu'il fait bâtir fous fes yeux, pour fervir à l'expédition dont il eft chargé, ils lui ont été d'abord refufés, quoiqu'il eut des ordres précis du Roi qu'il avoit communiqués à ce Commandant, & en vertu defquels tout ce qu'il demanderoit, devoit lui être fourni. D. Antonio Barcelo, mécontent des motifs fur lefquels on fondoit ce refus, en a porté des plaintes à la Cour, qui a renouvelé fes ordres à cet effet, & ils ont été exécutés.

La Caiffe des penfions des ex-Jéfuites s'affoibliffant de jour en jour par fes charges, le Gouvernement s'occupe des moyens de diminuer la fortie des efpeces de la Monarchie; le bruit s'étoit répandu en confé

quence qu'on rappelleroit d'Italie les Com miffaires Royaux, dont les émolumens font à la charge de cette Caiffe, mais depuis quelque temps on n'en parle plus.

ANGLETERRE.

DE LONDRES, le 25 Mai.

L'ouverture d'un nouveau Parlement est une circonftance qui ne s'offre que de loin à loin nous faifirons celle-ci, pour entrer dans quelques détails que nous n'avons pas encore eu l'occafion de donner, & qui peuvent piquer la curiofité de nos lecteurs.

Dans ces occafions, il y a des Officiers nommés pour faire la vifite des voûtes inférieures du Palais de Westminster, où s'assemble le Parlement, pour voir fi tout eft en ordre, s'il n'y à point de poudre à canon, ni de matieres combuftibles qui y foient cachées. Cet ufage qui rappelle la fameufe confpiration des poudres, et toujours fuivi, & on s'y eft conformé le 18 de ce mois, avant que le Roi fe foit rendu au Parlement. S. M. y arriva dans toute la pompe & l'appareil de la royauté; les Communes furent mandées, comme on l'a dit, pour recevoir, par la bouche du Chancelier, l'ordre de retourner dans leur Chambre, de procéder à l'élection de leur Orateur, pour le préfenter le lendemain à S. M. Cette élection " comme nous l'avons dit, n'éprouva point de difficulté ; ce fut le Marquis de Graham qui, après un éloge des qualités & des talens de celui qui avoitrempli cette fonction importante dans le Parlement précédent, pro

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pofa de l'élire de nouveau. Sir George Howard appuya cette motion, qui n'éprouva aucune ob. jection. M. Fox qui fe leva pour témoigner la fat sfaction qu'il avoit de donner fa voix à l'élection, & pour déclarer qu'il en tiroit le meilleur augure pour la feffion qui alloit s'ouvrir, faifit cette occafion de jeter un coup d'œil fur la fituation où se trouvoit la Chambre au moment où elle étoit dans la néceffité de choisir un Orateur; elle n'étoit point encore pleine; tous les membres n'avoient pas encore l'exercice de leur droit indubitable de voter pour cette élection, puifque le renvoi de tous les ordres expédiés pour celle des membres n'êtoient pas encore renvoyés. Cela amena naturellement des plaintes fur ce qui s'étoit paffé à Westminster, sur le refus qu'il avoit éprouvé, fur la vérification du fcrutin arrêtée par le grand Bailli. M. Whitbread l'interrompit pour l'appeller à l'ordre, en obfervant que tout ceci étoit étranger au choix d'un Orateur; que cette affaire qui n'intérefloit que lui, auroit fon tour quand celle des élections feroit portée à la Chambre. M. Fox ne refta pas fans replique : il obferva que ce qu'il difoit revenoit à l'affaire dont on s'occupoit. Suppofons, dit-il, que dans d'autres comtés, on fe fut conduit comme le Bailli de Westminster, que, par exemple le renvoi de l'ordre pour l'élection de Rye (c'eft le lieu que représente M. Cornwal) n'eut point été fait, la chambre qui a tant de raifons de defirer de nommer ce digne membre pour fon Orateur, le pourroit-elle? M. Pitt parla à fon tour, tout fe paffa d'une maniere paifible, & M. Cornwall fut élu.

Le 19 le Roi fe rendit à la Chambre haute, où les Communes ayant été mandées, leur Orateur le préfenta à la barre, & adreffa un difcours

au Roi pour lui annoncer fon élection, témoigner une défiance modefte'de fes propres forces, & fupplier S. M. d'ordonner un autre choix. Le Chancelier lui répondit, que le Roi approuvoit fon élection & la voyoit avec plaifir. M. Cornwal adreffa un remerciement à S. M. dans lequel, en follicitant de l'indulgence pour lui, ilreclama la confirmation des privileges des Communes, & fur-tout celui d'avoir toujours un libre accès au pied du Trône. Lorsque le Chancelier en eut donné l'affurance au nom du Souverain, S. M. adreffa le difcours fuivant au Parlement :

Milords & Meffieu's, j'ai la plus grande fatisfaction de vous voir réunis aujourd'hui, après avoir eu recours, dans un moment auffi importint, à l'opinion de mon peuple; j'ai la plus jufte & la plus entiere confiance que vous êtes animés des mêmes fentimens de loyauté & d'attachement à notre excellente conftitution, que j'ai eu le plaifir de voir fi pleinement manifeftés dans toutes les parties de mon Royaume. Les heureux effets d'une pareille difpofition paroîtront, je n'en doute pas, dans la modération & la fageffe de vos délibérations, & dans la prompte expédition des objets importans des affaires publiques qui demadent votre attention: ils me procureront la fatisfaction particuliere de trouver que l'exercice du pouvoir que la conftitution m'a confié a produit des avantages fi utiles à mes fujets, dont les intérêts & le bonheur feront toujours ce que j'ai de plus cher..

MM. de la Chambre des Communes, j'ai ordonné qu'on mette fous vos yeux les estimations pour l'année courante je m'en rapporte à votre zele & à votre affection ponr parvenir aux moyens de les remplir, & pour employer les fommes accordées par le dernier Parlement comme il fera

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