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ABRÉCÉ Latin de Philofophie, avec une Introduction & des Notes Francoifes par M. l'Abbé Hauchecorne, de la Maifon & Société de Sorbonne, Profeffeur de Philofophie au Collège des Quatre - Nations. 2 vol. in 12. A Paris, chez l'Auteur; Quillau, rue Chriftine; Nyon le jeune, Quai des Quatre Nations.

LA première Partie de cet Ouvrage contient la Logique, la Métaphyfique & la Morale, avec les préceptes de la Rhérorique; le fecond est tout entier fur la Phyfique, & l'un & l'autre cft enrichi de notes faites pour développer les queftions Latines, & tout ce qui, plus curieux que néceffaire, paroît étranger à la nature d'un Abrégé. On voit que l'intention principale de l'Auteur a été de fe rendre utile aux jeunes gens qui veulent être Maîtres Ès Arts; mais ce but n'a point été le feul qu'il ait eu en vûe; il a voulu de plus offrir aux Penfions un Livre élémentaire qui les préparât à la longue étude de la philofophie des Claffes, ou leur fe vit de fupplément dans le cas que les Élèves ne vinffent point au College. Outre l'introduction, dans laquelle il fuit la marche de la philofophie, & l'analyfe qu'il donne de ce que l'on enfeigne dans les Claffes, il expose en François, pour être plus clair, tout ce qui n'eft fufceptible que d'un Latin difficile & obfcur. Par exemple, les machines, les ob

fervations Aftronotaiques qui précèdent les fyftemes de Ptolomes, de Copernic, de - Tycho Brahe, les Eclipfes, les Me cores, les Tubes capillaires, les Notions tur le gaz inflmmable & les globes aeroftatiques; ce mêlange ne paroîtra point une bigarrure cho quante, & la clarté en fera le fruit. Il est à préfumer que l'ordre & la méthode qui règnent dans cet Abrégé le feront goûter, & peuvent même en faire un Livre d'ufage.

COLLECTION des Moralifies Modernes, L'Ami des Vieillards, préfenté au Roi, par M. l'Abbé Roy, Cenfeur Royal, Membre de plufieurs Académics, &c. 2 vol. in 18. Avec certe Epigraphe: Sur le front des Fieillards lis tes devoirs écrits. A Paris, de l'Imprimerie de MONSIEUR 1784.

CET Ouvrage eft du petit nombre de ceux qu'il importera toujours de mettre entre les mains de la jeuneffe. On pourroit le ranger dans la claffe des bons Livres Claffiques de morale; if porte l'empreinte d'un cœur honnête, & annonce un efprit fain & cultivé. L'Auteur, dans fon Avertiffement fimple & modefte, dit qu'il a travaillé comme un bon Citoyen, qui n'écrit pas pour être admiré, mais pour être 'entendu; il n'entre dans la lice avec les gens de l'art, ni pour y rompre des lances honorables, ni pour y difputer de mérite, mais pour y faire preuve de zèle.

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L'Académie de Montauban avoit propofé, il y a quelques années, cette question importante à développer: Combien le refpect pour la vieilleffe contribue au maintien des mœurs publiques?

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M. l'Abbé Roy la traita, felon l'ufage, en forme de difcours; il eft dommage qu'il n'ait pas tenté l'épreuve du concours, croyons qu'elle n'auroit pu que lui être trèshonorable. Il a préféré dans la fuite de diftribuer fon travail par Chapitres. Les feuls reproches qui pourroient lui être faits, fans altérer toutefois le mérite réel de l'Ouvrage, il les a fentis & avoués; ainfi nous n'en parlerons point. Ce n'eft pas une differtation Académique fur cette queftion: combien le refpect pour la vieilleffe contribué au maintien des mœurs publiques? Ce n'est qu'un choix de réflexions fages & utiles fur cette matière. Plufieurs articles font écrits avec force, d'autres ont le mérite du fentiment'; tous généralement font marqués au coin du jugement & de l'érudition.

A la fin du premier Chapitre, l'Auteur oppofe la conduite du jeune homme de la ville à celle des jeunes gens de la campagne; ee Chapitre finit ingénieufement par un bel éloge de la Nature; celui du vieillard et également bien fait. Chapitre fixième, ce que c'eft que la vieilleffe, nous a paru réunir le double intérêt du folide & de la gaîté; nous regrettons de ne pouvoir rap

porter ces morceaux tout au long. Le Chapitre huitième eft encore un des meilleurs; M. l'Abbé Roy y prouve d'une manière claire & précife l'obligation commune à tous les hommes,, de travailler, & le pouvoir que les vieillards eux-mêmes ont de le faire à leur manière,

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Il dit, Chapitre IX, en parlant des mœurs publiques & particulières: « Les mœurs des particuliers ne font autre chofe que les parties homogènes qui forment le tout » moral de même nature, appelé mœurs publiques; identifié avec elles, ce tout ne » peut fubfifter fans ces parties, mi ne pas » fubfifter avec elles..... " Quant aux mœurs publiques, il continue ainfi:" Repréfentezvous les Sujets d'un même État, unis enchaînés par le même lien aux mêmes règles de bien, foit dans l'ordre politique, foit dans l'ordre focial, foit dans l'ordre religieux, vous aurez alors l'idée d'un cla» vecin organique, incapable d'harmonie, fans le fecours puiffant de ces trois cordes; la touche mâle & mefurée du vieillard n'en tirera que des fons juftes & précis, &c.

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Tous les traits cités de l'Hiftoire ancienne y font exposés avec tout l'intérêt & le charme qui convenoit au fujer.

Lé fecond Volume femble offrir quelque chofe de plus légèrement tracé. Nous avons remarqué les dix feptième & dix huitième Chapitres; le dix- feptième commence par

une tirade heureufe & vraie fur la mode; il continue par de fages avis donnés adroitement au beau fexe; il roule enfuite fur le danger de l'union de deux jeunes époux, & fur l'ufage du bon vieux temps que l'Auteur regrerte, & il établit l'âge convenable au mariage pour les deux fexes. Vient après, dans le Chapitre dix neuvième, l'eloge de. Louis XVI, d'autant plus heureufement amcné, qu'il femble plus éloigné d'abord. Mais un Chapitre remarquable par une noble éloquence, c'est celui où M. l'Abbe Roy prouve que le refpect pour la vie elle cft avantageux pour le maintien de la religion; nous croyons faire plaifir à nos Lecteurs en le citant en entier. L'apostrophe au Tems eft belle, & n'en relève que mieux celle qu'il adreffe enfuite à la Religion. "O toi, » caufe première & pure de l'harmonie publique, ég de des bons Princes contre les méchans, & des Sujets vertaicux contre » les tyrans, fouffle divin, être, puifiant »né pour la gloire du Createur & le bon» hur de l'homme, Religion fainte, âme de "l'Univers, le premier des vieillards re

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foutient! L'Erernel lui dit au moment » de la première heure du monde: je te » donne l'empire fur l'Univers; ouvrage de » mes mains, toutes mes créatures difpa

roîtront fuccellivement devant toi. Les » hoalettes, les fceptres, les monumens, les Empires, rien de tout ce qui exifte ne » pourra te réfifter Ma Religion feule re

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