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Dans des vers moins beaux que fidèles,

Je te tais le grand nom. Tu m'as` lû..... Tu le fais. (Par M. le François, Ancien Officier de Cavalerie.)

IMITATION d'une Épigramme de l'Anthologie.

Après les faveurs d'une Belle,

Sais-tu ce que j'aime le mieux ?
Ami, c'eft le vin le plus vieux

Et la chanfon la plus nouvelle.

(Par M. le Vicomte de Br... de Vérac.)

Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogryphe du Mercure précédent. LE mot de la Charade eft Voltaire; celui de l'Enigme eft Jus (fuc, jus), Jus (Droit de Juftice); celui du Logogryphe eft Figaro, où l'on trouve Io, Roi, air, or, if, fa, Riga, Goa, foi, fi, gai.

CHARA D E.

L'un de l'autre eft frère,

Et le tout eft père.

(Par M. D***** D.).

ÉNIGM E.

JE ne péris point par la corde,

Et cependant il est bien clair Qu'on me pend fans miféricorde, Et que je fuis, pendu même avant d'être en l'air. (Par M. de la Roque, Capitaine en Secona au Régiment de Baffigny.)

LOGO GRYPH E.

J'APPARTIENS par droit de conquête ;

Du plus fort je deviens la part.

J'ai cinq piés. Au pays Picard

Je fuis ville, en perdant ma tête.

Mes deux premiers à bas, fans être un Orateur,

Je fus célèbre au Capitole.

Otes-moi tête & queue, & parlant à ton cœur

François, je nomme fon idole.

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(Par M. le Marquis de Fuivy. Y

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

LES Veillées du Château, ou Cours de Morale à l'ufage des Enfans, par l'Auteur d'Adèle & Théodore. A Paris, de l'Imprimerie de Lambert, rue de la Harpe, près S. Côme; 1754. 3 vol. in-8°. Prix, Is liv. brochés.

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JE

E fuis; dit Madame de Genlis, le prémier Auteur qui fe foit occupé de l'Édu»cation du Peuple.»

Elle auroit pu ajouter:

Et j'ai pris pour l'inftruire, la forme la plus agréable, la plus intéreffante, la plus à la portée comme au goût de tout le monde, la plus favorable à l'inftruction, la forme dramatique.

Cet avantage méritoit fans doute d'être réclamé. Mme de Genlis, en le réclamant, n'en rend pas moins à l'Auteur des Vûes Patriotiques fur l'Éducation du Peuple, &c. une juftice que tout le monde ne lui a pas rendue; mais comment pouvoit on avoir oublié ce quatrième Volume du Théâtre d'Éducation, uniquement deftiné aux enfans de Marchands, d'Artifans, de perfonnes même auIdeffous de cette claffe? Comment pouvoiton fur-tout avoir oublié cette Rofière de

Salency, l'un des plus touchans Ouvrages qui exiftent dans nôtre langue, & le plus touchant peut être de tous ceux de Mme de Genlis?

Quant à la queftion fi l'Auteur a voulu fe peindre fous le nom de Mme d'Almane, dans Adèle & Théodore, il n'en fut jamais de plus oifeufe. Quel Auteur d'Ouvrage en forme, foit épique, foit dramatique ne donne pas fes opinions & fes fentimens au principal perfonnage, au perfonnage le plus vertueux? Fft- ce s'attribuer les vertus de ce perfonnage, que d'annoncer qu'on pense comme on le fait agir? Laiffons ces chicanes nées de la grande célébrité du Livre d'Adèle & de fon éclatant fuccès. Les Veillées du Château vont bien exciter d'autres orages. Premièrement, quelques Auteurs vivans y font beaucoup loués, ce qui déplaît toujours un peu à d'autres Auteurs vivans. Secondement, des Auteurs illuftres, ou encore vivans ou morts depuis peu, y fout beaucoup critiqués, ce qui eft encore plus amer; & l'Auteur qui vivra éternellement, M. de Voltaire, y eft iugé avec une févérité qui ne paroîtra pas jufte à tout le monde. Marchons d'un pas ferme & libre à travers toutes ces opinions, en ne les confidérant que comme des opinions qui ne font loi pour perfonne, mais qui ne doivent être interdites à perfonne. Respect & admiration pour tout ce qui en mérite; mais point de culte d' hom me à homme, point de fuperftition. L'Oy

vrage le plus utile à faire, feroit peut être un examen impartial, à charge & à décharge des Œuvres de M. de Voltaire, parce que c'eft l'Écrivain dont l'influence fur fon fiècle a été la plus grande, tant en bien qu'en mal. S'il y a un genre d'Ouvrage où l'on puiffe s'attendre à trouver cet illuftre Écrivain traité avec quelque rigueur, c'eft fans doute un Livre confacré à l'éducation de la jeuneffe; & il faut permettre, quand même on ne feroit pas de cet avis, de dire qu'il ne peut être mis qu'avec précaution & avec choix entre les mains des enfans & des jeunes gens.

La Préface des Veillées nous offre d'abord une grande vérité à laquelle on ne fauroit faire trop d'attention, c'est qu'il n'y a d'utiles que les Livres agréables; c'est que la morale mife en action eft la feule qui agiffe fur les âmes; & que les Ouvrages qui ont le plus influé fur les mœurs, ont tous une forme agréable & intéreffante. Il en eft de même de tous les genres d'inftruction: pour inftruire, il fant plaire. Combien d'Ouvrages adinirables pour la profondeur des recherches & l'immenfité des connoiffances, n'ont rien appris à perfonne, parce que leurs Auteurs ont négligé de facrifier aux Grâces, ou de prendre une forme attirante & attachante; car ce que nous difons ici en général de l'agrément, tient d'une manière particulière à la forme, malgré les défauts même de l'exécution. Un exemple rendra ceci fenfible. Tout le monde lit le Spectacle de la Nature,

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