ROMAINE DEPUIS LA FONDATION DE ROME JUSQU'A LA BATAILLE C'est-à-dire, jusqu'à la fin de la République. TOME NEUVIEME. Revû, & rendu complet par M. CREVIER, Profeffer Chez La Veuve Es TIENNE & Fils, Libraires, rue Saint Jacques, à la Vertu; ET JEAN DESAINT, rue Saint Jean de Beau- vais, vis-à-vis le College. M. DCC. XLIII. Avec Approbation, & Privilege du Roi. qu'il a perdu M. Rollin. Non qu'il n'y ait encore une grande partie de ce volume qui soit de sa composition : mais outre que les derniers morceaux traités par un Auteur dont la mort a interrompu le travail font nécessairement les moins finis, M. Rollin avoit laissé des vuides que j'ai été obligé de remplir; avant la fin du volume, mon guide me quitte, & je me trouve absolument abandonné à moimême. Ainfi la 2 & mort de M. Rol lin, sans être prématurée, n'en eft a. 3 a Mors quàm matura, tam acerba. TiteLive VI. I. eft pas moins triste pour le Public. On peut même l'appeller prématurée, felon la pensée de Pline le jeune, a qui trouve telle la mort de quiconque médite des ouvrages dignes de l'immortalité. ,, Car, ajoute-t-il, ,, ceux qui livrés à leur plaifir, ,, vivent, pour ainsi dire, au , jour la journée, voient finir avec chaque jour les raisons » qu'ils ont de vouloir vivre. ,, Mais quant à ceux qui envi,, sagent la postérité, & qui ,, éternifent la mémoire de leur , nom par de beaux & utiles. دو ouvrages, la mort vient touدد jours a Mihi videtur acerba femper & im matura mors eorum exten Qui verò posteros co-. gitant, & memoriam fui operibus qui immortale ali- dunt, his nulla mors quid parant. Nam non repentina est, qui voluptatibus de- ut quæ semper inditi, quafi in diem choatum aliquid abvivunt, vivendi cau- rumpat. Plin. l. V. fas quotidie finiunt, lep. 5. „jours trop tôt pour eux, parque toujours elle rompt „ quelque entreprise commencée. دو Et Ce n'étoit point assurément cet objet frivole d'une immortalité chimérique qui occupoit M. Rollin. Des vûes plus folides & plus Chrétiennes dirigeoient son travail. Mais il est vrai qu'il eût souhaité d'achever son Histoire Romaine. je me souviens qu'après sa premiére maladie du mois de May 1741. comme je me félicitois avec lui de le voir revenu en fanté, & cela, vraisemblablement pour un nombre confidérable d'années que je portois aussi loin que peut s'étendre le plus long terme de la vie humaine, il reprit avec vivacité : Fen ferois bien faché. Mais je desirerois, fi telle étoit la volonté de Dieu vivre affez long د |