Page images
PDF
EPUB

AN. R. na aux Marseillois en récompense de

648.. Av J.C.

104.

leurs bons & fidéles services. Ces peuples en tirérent pendant un tems un revenu confidérable. Mais depuis plusieurs fiécles il s'est aussi rempli de fable. Honoré Bouche, en sa Chorographie de Provence, prétend que le Galejon en est un reste. C'est un étang qui se décharge dans la mer, & qui communiquoit autrefois avec le Rhône, par un canal que l'on nomme Bras mort, & qui a été depuis environ quatre-vingts ans fermé par de grandes palissades.

Marius Le tems de nommer de nouveaux eft nom-Confuls étant arrivé, tous les esprits mé Con se tournérent encore du côté de Maful pour la troi- rius. On attendoit les Barbares, & il fieme paroissoit que les Romains ne vonfois. loient combattre des ennemis fi terri

Plut. in

Mar.

bles que fous ses ordres & l'ayant à leur tête. Il fut donc nommé Consul par le peuple pour la troisième fois, & le Sénat lui décerna encore extraordinairement, & fans qu'il fut besoin de tirer au fort, le département des Gaules: & cela du consentement & par les avis de Scaurus, des Métellus & de toute la Nobleffe. Dans les grands dangers, l'intérêt public Tem

[merged small][ocr errors]

l'emporte sur les refentimens parti-
culiers.

C. MARIUS III.

L. AURELIUS ORESTES.

AN. R. 649.

Av. J.C.

engage

les

Les Cimbres ne revinrent pas fitôt 103. qu'on le croyoit, & le troifiéme Con- Sylla sulat de Marius se passa encore sansles Maraucun événement considérable. Sylla ses à néantmoins y acquit une nouvelles'allier gloire. Servant cette année comme RoTribun des soldats, il attacha aux mains. Romains la nation nombreuse des Marses, qui doivent sans doute avoir été un peuple Germain de la ligue des Cimbres & des autres Barbares.

La gloire de Sylla, qui croiffoit toujours, blessoit de plus en plus les regards jaloux de Marius. Voyant donc que ce Général le souffroit avec peine, qu'il ne lui donnoit plus de commiffions honorables & qu'au contraire il s'opposoit en toute occafion à son avancement, ille quitta, & s'attacha à Catulus, qui, l'année suivante, fut donné pour Collégue à Marius dans le Confulat.

[ocr errors]

Les Cimbre ne furent pas heureux Les dans leur expédition d'Espagne. Les CimCeltibériens les vainquirent. Mais il bres

faut

font dé

649.

AN. R. faut que leur perte n'ait pas été confidérable. Ils revinrent joindre les Teutons, & fe préparérent à faire enfaits en fin tomber tous leurs efforts sur l'ItaEspa- lie.

Av. J.C. 103.

Liv. Epit.

gne. Avant que les Barbares fussent Marius réunis, Marius fut élu Conful pour la eft nom- quatrième fois. Son Collégue L. AuméCon-rélius étant mort, il fallut qu'il vint à la qua- Rome pour présider aux Affemblées, triéme laissant son armée sous les ordres de fois.

pour

Manius Aquillius. Beaucoup de gens de bien & de mérite se présentoient pour demander le Consulat : mais Saturnin, Tribun du peuple, dont nous aurons bientôt lieu de parler amplement, ayant été gagné par Marius, tâchoit par toutes ses harangues de porter le Peuple à le nommer Consul pour la quatrième fois. Comme Marius faisoit le difficile, & disoit ouvertement qu'il ne pouvoit plus accepter cette charge, Saturnin, prenant un ton de reproche & d'indignation, l'appelloit traître à la patrie, de refuser le commandement de l'armée dans un si pressant danger. Il n'y avoit personne qui ne vit que c'étoit un jeu joué entr'eux & une véritable Comédie, où Marius

faifoit

Av. J.C.

103.

faisoit le personnage du monde le AN. R. plus indigne d'un homme d'honneur, 649. & le plus capable de lui attirer un mépris universel. Mais on avoit besoin d'un Général qui eût de l'expérience & de la réputation. On nomma donc Marius Consul pour la quatriéme fois, & on lui donna pour Collégue ce même Catulus, à qui l'on avoit préféré trois ans auparavant Cn. Mallius. Il étoit, comme nous l'avons dit, homme d'un vrai mérite, & qui avoit beaucoup de crédit parmi la noblesse, sans être désagréable au Peuple.

C. MARIUS IV.

Q.LUTATIUS CATULUS.

AN. R.

650. Av. J. C.

102.

Les

les Teu

Les Confuls, qui avoient tout préparé pour se mettre en campagne, Cimpartirent de Rome dès qu'ils appri-bres & rent que les Barbares étoient en mar- tons, se che. Ceux-ci, ayant partagé leurspartatroupes, s'avançoient par deux rou-gent, & les Contes différentes. Les Cimbres pre-fuls aufnoient par le Norique ( Baviére &fi. Tirol) pour entrer dans l'Italie par le Trentin. Les Teutons & les Ambrons se proposoient de traverser la Province Romaine, ( Dauphiné & Tome IX.

R

Pro

650.

102.

AN. R. Provence) & de tourner par la LiAv. J.C. gurie. Les Confuls, fur ces nouvelles, se séparérent aussi. Catulus se posta du côté des Alpes Noriques pour y attendre les Cimbres; & * Marius alla camper au confluent de l'Isére & du Rhône, pour s'opposer aux Teutons & aux Ambrons.

Marius

La marche des Cimbres fut longue, évite de & nous n'entendrons parler d'eux que combat- l'année prochaine. Mais les Teutons se tre con- trouvérent bientôt en présence de Ma

tre les Teu

rius. Ils avoient des troupes innombrables, qui embrasserent une grande 'étendue de pays. Ils jettoient des cris, ou plutôt des hurlemens, capables de porter la frayeur dans les esprits, & présentoient tous les jours la bataille à Marius, avec des insultes piquantes, lui reprochant la lâche timidité. Il ne s'émut point de toutes leurs injures & de toutes leurs bravades. Il se tint toujours renfermé dans son camp, uniquement occupé à réprimer pour le présent l'ardeur de ses troupes, qui témoignoient un désir & une impatience incroyable d'en venir aux mains

tons.

* La date précise de tous, commencement,

avec

ou au milieu de la Campagne. Nous ne donnons que le gros des faits, parce que nous n'en

ces mouvemens des Barbares
des Confuls, n'est pas bien
Warée. Il est difficile de di-
Te s'ils appartiennent aulavens pas davantage.

« PreviousContinue »