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ENIGM E.

Du bâtiment je fuis la couverture,

Ou, pour le moins j'y bouche un trou ;
Et c'eft précisément par où

Dans l'Univers je fais figure.

Au fexe je ne fuis d'aucune utilité,
Car je ne puis entrer dans fa parure,
Et dans le vrai, je fuis d'une nature

Contradictoire à la mondanité.

En confervant mon nom,

ftructure,

Je protége l'humanité

mais changeant de

Dans les combats & contre la froidure. A ce tableau je joindrois bien des traits; Mais je ferois trop facile à connoître ; Il fuffit, Lecteur, de favoir que, peut-être, Je pourrois te compter au rang de mes fujets. Par M. Parron, Capit. d'Infanterie, Chevalier de Saint Louis.

SUR

AUTR E.

UR un lit à trois pieds, giflantes fur le dos, Sans soins & fans emplois nous goûtons le repos, Tandis que de Phébus le flambeau nous éclaire ; Mais dès que terminant fa course circulaire, Ce Dieu va chez Thétis & fait place à la nuit, Nous fortons de notre réduit.

Alors notre double mâchoire S'exerce à dévorer & la flamme & le feu ; Et tout Lecteur qui veut favoir l'histoire, Quand il voit mal nous occupe à ce jeu. Par M. Dracolff, à Strasbourg.

AUTRE.

Nous fommes quatre, iffus de même pere,
Et toutefois aflez peu reffemblans

De vifage & de caractere.

Soumis aux mêmes mouvemens,
Nous parcourons une égale carriere;
Mais non jamais en même temps.
N'a guère, hélas! j'ai fait périr mon frere :
Un autre frere plus méchant,

Quad vous lirez ces vers m'en aura fait autant.
Par un Curé de Basse-B¡etagne.

LOGO GRY PH E.

AM MI Lecteur, pour me connoître,

Imaginez un gîte, où, quelquefois fans bruit,
Et malgré-nous, le diable s'introduit.
Vous préferve le ciel de loger un tel maître !
Si ce début ne décele mon être,

Des divers membres de mon corps
Décompolez avec moi les rèflorts.
A vos regards tour-à-tour je préfente
Ce dangereux métal, idole des mortels,
Qui ne corrompt que trop leurvertu chancelante;
Un lit de mort pour les grands criminels;
Un chemin ; un reptile ; une étoffe groffiere;
Dans les forêts du Nord un monftre redouté;
Dans le ciel un char de lumiere ;

Un vêtement que vous avez porté,
Que vous portez peut-être encore;
L'un des plus beaux préfens de Flore;

Un ton dans la mufique ; un oileau dont le nom
Se dit d'un homme auffi fot qu'un oifon ;
L'un des moyens qu'en un jour de bataille
Un Général habile appelle à son secours;
Ce que je fais ici, vaille que vaille;
Un fynonyme à nos froids calembours;
Une ville de la Neuftrie;

D'une livre tournois la vingtieme partie ;
Celle qui doit la vie aux auteurs de vos jours ;
Au corps de l'animal la chole la plus dure;
Une conjonction ; une matiere impure.
Me retournant d'autre façon,

. Je pourrois bien de ma fubftance,
Extraire encor mainte combinaison:
Mais je craindrois, Lecteur, avec raison,
De laffer votre patience.

Je ne dis plus qu'un mot, & je finis:

C'eft en m'ouvrant le cœur qu'on fe fait des amis.

Par le même.

AUTRE.

SANS moi, Lecteur, tu n'aurois point de pain,
Coupe mon chef, je luis route ou chemin.
Par M. de la Perche, à Sens.

LON

AUTRE.

ne me voit jamais qu'au milieu des .: foldats;

Je vais à l'exercice, aux fiéges, aux combats;

La moitié de mon corps, cher Lecteur, vous ha

bille,

Et l'autre de poiflons fourmille.

Par M. Bouchet, à Paris.

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*Paroles de M, Marf. Mufique de M. Grétry.

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