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le permer; elle indique en conféquence toutes les précautions qu'il conviendra de prendre dans ce cas.

Réflexions fur les dangers des exhumations précipitées, & fur les abus des inhumations dans les Eglifes, fuivies d'obfer. vations fur les plantations d'arbres da s les cimetières; par M. Pierre Toufla Navier, Docteur en Médecine, Confeiller Médecin du Roi pour les ma ladies épidémiques dans la Province de Champagne. A Amfterdam; & fe trouve à Paris, chez B. Morin, Imprimeur Libraire, rue Saint-Jacques, à la Vérité. 1775.

L'Auteur de ces réflexions n'a pû voir fans frayeur les dangers auxquels le font trouvés expolés les Concitoyens dans des exhumations précipitées, & par la multiplicité des inhumations dans les Eglifes. 14 s'eft appliqué à démontrer l'abus de ces ufages, & à donner les moyens d'en prévenir les fuites & d'en corriger les foneftes effets. Les accidens fâcheux & fans nombre qui fe font paffés fous fes yeux, joints à ceux dont les écrits publics ont fait mention dans différens temps,

ont fait accélérer à l'Auteur un travail auli important: il étoit de la dernière importance de remonter à l'origine & aux époques des inhumations dans les Eglifes, de démontrer qu'elles s'étoient établies par l'ambition & accréditées par la cupidité, de préfenter un tableau des malheurs qu'elles enfantent tous les jours; enfin d'indiquer des moyens de remédier à la contagion inévitable qui en réfulte : ce font autant d'objets que l'Auteur a développés avec foin, en appuyant ferupuleufement fes raifonnemens de preuves démonftratives. Cette brochure eft une nouvelle preuve que M. Navier donne de fon zèle & de fon attachement pour fes compatriotes.

Defcription & ufage d'un cabinet de phyfique expérimentale; par M. Sigaud de la Fond, de plufieurs Académies. A Paris chez Gueffier, ImprimeurLibraire, rue de la Harpe. Deux volumes in-8°.

C'eft à la phyfique expérimentale que les différentes fciences naturelles doivent aujourd'hui une grande partie de l'éclat qui les diftingue. L'étude de cette partie

de la philofophie la plus intéreffante & la plus utile, entre aujourd'hui dans l'ordre des connoiffances qui font renfermées dans tout plan de bonne éducation. Les richeffes de la création forment le plus beau de tous les fpectacles. Quelle magnificence, quelle profufion le Maître de l'univers n'a-t-il pas répandues dans tous fes Ouvrages! Quelle eft l'ame affez infenfible pour n'être pas tranfportée d'admiration à la vue de toutes les merveilles dont nous fommes inveftis de toutes parts? Mais doit-on fe borner à les contempler fans chercher à les approfondir pour en mieux connoître la deftination & l'usage? Ce feroic en quelque forte avilir l'efprit humain & méconnoître les bienfaits du Créateur que de réduire tous fes devoirs à une admiration muette & ftupide. L'étude des ouvrages de la nature a le double avantage de nous conduire à Dieu, de nous pénétrer d'amour & de reconnoitfance pour l'auteur de tant de merveilles, & d'orner notre efprit des connoiffances les plus fatisfaifantes & les plus utiles. Cette étude roule fur deux points qu'il ne faut pas confondre, l'expérience proprement dite & l'obfervation : celle-ci difent les Philofophes, moins recherchée

& moins fubtile, fe borne aux faits qu'elle a fous les yeux, ne cherche qu'à bien voit & à détailler les phénomènes de toute efpèce que le fpectacle de la nature préfente. Celle-là, au contraire, employe tous les moyens pour dérober à la nature ce qu'elle cache, à créer, en quelque manière, par la différente combinaison des corps, de nouveaux phénomènes pour les détruire: enfin elle ne fe borne pas à l'écouter, mais elle l'interroge & la preffe. C'eft ainfi qu'on cherche à la forcer jufques dans fes derniers retranchemens. Mais il faut pour cela renoncer à toutè, prévention particulière & abjurer cet efprit de fyftêmé qui ne nous fait voit les chofes que d'un certain biais, & nous empêche de les voir de tout autre. Se livrer à cet efprit qui a fi long-temps retardé le progrès des fciences, c'eft, comme le dit

bien l'Auteur de l'Ouvrage que nous annonçons, fe mettre fur les yeux ná verre teint d'une couleur particulière, fans s'embarraffer fi ce verre altérera ces objets, ou s'il les ternira. Un Auteur fyftématique ne voit plus la nature, ne voit que fon Ouvrage propre. Tout ce qui n'eft pas abfolument contraire à fon fyftême le confirme. Les phénomènes qui lui font le

plus

plus oppofés, ne font que quelques excep tions. Ceux qui le lifent, font enchantés d'acquérir tant de fcience à fi peu de frais, & joignent leur intérêt au fien. Auffi tout efprit fyftématique refufe-t-il d'entendre tout argument contraire à fon opinion. Or, rien n'eft plus néceffaire au progrès des fciences que d'abjurer cet efprit, & de fecouer le joug de toute autorité. Ce font ces deux écueils qu'il faut nécesfairement franchir, avant d'entreprendre de bien faire des expériences fans lefquelles on ne fait nul progrès dans l'étude de

la nature.

on

L'Ouvrage que nous annonçons, en mettant de côté toutes les théories phyfiques, ne préfente à fes Lecteurs que des inftrumens & des expériences. Mais pour leur rendre en même temps le fervice do ces inftrumens commode & familier, leur indique la manière de s'en fervir les précautions qu'il convient de prendre en quantité de circonftances, pour que le fuccès foit affuré & conftant. On les met fur la voie des travaux qu'ils peuvent fuivre, en leur indiquant ce qui a déjà été fait & ce qui reste encore à faire, pour hâter le progrès des fciences. L'Aubeur, déjà connu par plufieurs bone

F

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