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On pourra se préparer à l'étude de cette science en faisant précéder la lecture des ouvrages que nous venons de citer par celle des

Éléments de l'Économie politique, par JOSEPH GARNIER, professeur à l'École royale des ponts et chaussées (1)

Enfin, on se familiarisera avec les doctrines prohibitionnistes, opposées à celles du libre échange, si rationnellement soutenues par l'école écossaise, en re

courant aux

Notions élémentaires d'économie politique, à l'usage des jeunes gens qui se destinent au service des administrations, par M. d'HAUTERIVE (2).

Nous avons inséré dans la seconde partie de cet ouvrage de nombreuses pièces diplomatiques pouvant servir de modèles ou d'enseignements pour la composition et la rédaction des divers genres d'offices qui émanent du ministère des affaires étrangères et de l'agent diplomatique en mission, et nous indiquons aux SS 93 et 94 les meilleurs Formulaires à consulter quant aux actes qui se dressent dans les chancelleries de légation et de consulat. Nous nous bornerons en conséquence à indiquer ici le « Cours de style diplomatique, rédigé par H. MEISEL, d'après les cahiers de M. D'APPLES (3), » comme contenant sur la matière des principes clairs et judicieux.

(1) 2e édit., Paris, 1847, 4 vol. grand in-8°

(2) Nouv. édit., augmentée d'une introduction; Paris, 1825, 1 vol. in-8°.

(3) Paris, 1826, 2 vol. in-8°.

Mais en renvoyant le lecteur, comme nous l'avons déjà fait, à notre Bibliothèque diplomatique, pour l'énumération des ouvrages spéciaux, nous devons le prévenir qu'il en est plusieurs qui, bien qu'utiles à d'autres égards, ne renferment que des modèles pour la plupart surannés. C'est pourquoi nous nous sommes tout particulièrement appliqué à donner à ce GUIDE le facile mérite de réunir à l'exposition des principes unanimement admis par tous les cabinets, sur les droits, les devoirs et les fonctions de l'agent diplomatique, un choix consciencieux de modèles pour la forme, le style et le cérémonial à suivre dans les différents genres de compositions diplomatiques.

en

Nous terminerons ces CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES Sur les études diplomatiques en appuyant sur la connaissance des principales langues vivantes, comme indispensable au diplomate désireux de se distinguer dans sa carrière. Indépendamment de l'avantage de remonter aux sources par leurs divers canaux, lisant chaque auteur dans sa propre langue, et de se mettre ainsi à même d'embrasser l'ensemble des faits et des préceptes des divers points de vue où les ont envisagés, selon leur individualité et leur nationalité, ceux qui les exposent, ils en recueilleront encore un autre bénéfice. Pouvoir discuter les affaires qu'on a mission de traiter dans la langue du négociateur avec qui l'on traite, est déjà un moyen d'en faciliter le succès: c'est se donner l'avantage de provoquer, dans le laisser-aller de la conversation, un abandon contre lequel l'adversaire est d'autant moins

en garde, qu'ayant moins à se préoccuper de sa parole il se laisse plus facilement entraîner.

La langue française se place ici au premier rang, comme étant devenue, en quelque sorte, l'idiome universel, et comme la langue officielle de presque tous les cabinets (). L'anglais, l'allemand, l'italien et l'espagnol, bien qu'en seconde ligne sous ce rapport, n'en sont pas moins très-utiles au diplomate dans l'exercice de ses délicates fonctions (2).

(1) Un grand nombre de traités signés depuis le commencement du siècle ont été rédigés exclusivement en français, et notamment les actes du congrès de Vienne en 1815, les traités de 4839 concernant la séparation de la Belgique et de la Hollande; quelquefois, on a eu soin d'insérer au traité que l'emploi de la langue française ne devait pas tirer à conséquence pour l'avenir. Voy., T. II, Observations générales sur le style diplomatique.

(2) Il est rare que les diplomates anglais et espagnols abandonnent l'emploi de leur idiome respectif.

CHAPITRE PREMIER.

DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DE SON chef.

§ 1.

Des relations extérieures, et du ministère des affaires étrangères.

Avant le seizième siècle, les nations, agitées par des secousses intestines, et luttant contre les désordres et la faiblesse des institutions féodales, n'avaient, pour ainsi dire, aucune assiette fixe. Les gouvernements ne s'étaient pas encore élevés à l'idée d'un système de relations extérieures; la société s'organisait, la puissance politique se formait au sein de chaque État. C'était tout ce qu'on pouvait attendre du lent et pénible retour des peuples à des idées d'ordre, de justice et de repos, après tant de siècles de misère, de violences, de barbarie et de calamités saus mesure (1).

(1) Depuis la décadence de la maison de Charlemagne jusqu'au temps où Charles VIII, roi de France, passa en Italie pour faire valoir les droits que la maison d'Anjou lui avait légués sur le royaume de Naples, les diverses nations de l'Europe n'entretinrent presque aucunes relations politiques entre elles. Sans cesse occupées de leurs désordres intérieurs, les affaires de leurs voisins leur étaient comme indifférentes; et si l'Angleterre eut, dans le cours de cette période, des intérêts presque continuels à démêler avec la couronne de France,

Lorsque les brillantes chimères de la chevalerie et le prestige attrayant des croisades furent dissipés, le seul intérêt national qui pût rallier les gouvernements et les peuples à des maximes et à des mesures communes, fut le besoin de se prémunir contre l'exagération de la puissance spirituelle et les entreprises de la cour de Rome. La découverte de l'imprimerie, celle du Nouveau-Monde, la renaissance des arts et des lettres, éclairant les esprits et ouvrant mille carrières nouvelles à l'ambition, à l'activité, à l'industrie de toutes les classes de la société, accélérèrent partout le réveil de l'esprit humain sur les questions qu'il nous importe le

c'est que les rois d'Angleterre possédaient au delà du détroit des fiefs plus considérables que leur royaume même. L'Europe n'était pour ainsi dire peuplée que de gens de guerre; le courage était la seule qualité estimée, et cependant aucune nation n'était propre à devenir conquérante. La souveraineté dont chaque seigneur jouissait dans ses terres en vertu des lois féodales, les guerres particulières de la noblesse, les priviléges des communes, qui faisaient en quelque sorte de chaque ville une république indépendante, ne permettaient pas de réunir les forces divisées de l'État, ni d'avoir des idées systématiques sur les relations extérieures. L'indocilité des soldats empêchait de les assujettir à cette discipline sévère qui fait la solidité des armées. La brièveté du service auquel les vassaux et les sujets étaient astreints interdisait toute entreprise suivie; il était impossible de profiter des avantages que procure le gain d'une bataille en poursuivant le cours de ses succès.

Mais après la conquête de Naples par Charles VIII, les intérêts des peuples se compliquant de plus en plus, et le besoin de conserver chacun son indépendance les entraînant chaque jour davantage dans le torrent des guerres et des intrigues, les relations internationales se multiplièrent, les ambassades, jusqu'alors assez rares, devinrent d'année en année plus nombreuses; il n'y eut bientôt de toutes parts que des ministres publics ou des envoyés secrets occupés à nouer et à suivre des négociations, à conclure des traités où à les faire rompre.

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