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l'abbé Auger, Paris, 1782, 3 vol. in-8°: déjà, en 1781, le même éditeur avoit fait paroitre une excellente traduction des Œuvres complètes d'Isocrate; et celle publiée par le docteur Diamant Coray, Paris, 1807, in-8°, qui fait partie de la nouvelle Bibliothèque grecque entreprise par ce savant helléniste.

velle de la défaite des Athéniens par Philippe, à la bataille de Chéronée, le pénétra d'une douleur si vive, qu'il ne voulut pas survivre au malheur de sa patrie. Il mourut du chagrin que lui causa cet événement funeste, l'an 338 avant J. C., après avoir passé quatre jours sans manger. On lui érigea deux statues, et on éleva sur son mausolée une colonne de quarante pieds, au haut de laquelle étoit placée une sirène, image et symbole de son éloquence. Ce sophiste désapprouva hautement la condamnation de Socrate. Le lendemain de sa mort, il parut en habit de deuil dans Athènes, aux yeux de ce même peuple, assassin d'un philosophe qui faisoit sa gloire. « Des hommes, qui parloient de vertus et de lois en les outrageant, dit Thomas, ne manquèrent pas de le traiter de séditieux, lorsqu'il n'étoit qu'hu-logue. Outre cet ouvrage, il a fait

main et sensible.» Nous avons de lui trente-une Harangues, traduites du grec en latin par Jérôme Wolfius. Toutes les Euvres d'Isocrate furent imprimées par Henri Etienne, in-fol., 1593, réimprimées en 1604, in-8°. Elles contiennent ses Harangues et ses Lettres. L'imprimeur y joignit la traduction de Wolfius, ses remarques propres, et quelques fragmens de Gorgias et d'Aristide. On estime aussi l'édition des Aldes, 1513 et 1534, in-fol.; et celle de Londres, 1749, en 2 vol. in-8°. On a donné à Cambridge, pour l'usage des classes de l'université, une excellente édition de quatorze Harangues choisies d'Isocrate, 1729, in-8°. On y a joint des variantes et une nouvelle version, avec de savantes remarques. Les littérateurs pourront consulter les recherches de l'abbé Vatry sur les autres écrits qu'Isocrate avoit composés. On les trouve dans le tome 13 des Mémoires de l'acadé

mie des belles-lettres. Parmi les éditions modernes, il faut distinguer particulièrement celle qu'a donnée

* ISOLANI (Hercule-Marie-Jode l'Oratoire, né à Bologne le 9 seph), prêtre de la congrégation mars 1686, et mort dans cette ville le 24 novembre 1756. Une des de rechercher le plus de vies de principales, occupations d'Isolani fut saints, de bienheureux, etc., qu'il et d'en former un put trouver énorme recueil de 60 volumes qu'on trouve manuscrits dans la bibliothèque des Pères de l'Oratoire de Bo

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imprimer, I. Vita di Anna Maria Calegari Zucchini Bolognese, Bologne 1743. II. Vita del padre Lonigi Fenaroli prete dell Öratorio di Bologna, Brescia, 1759.

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ISOTTA NOGAROLE. Voy. NoGAROLA, n° I.

* I. ISRAEL (saint), prévôt de la collégiale de Saint-Junien en Limousin, puis grand-chantre de Dorat dans la même province, où il avoit embrassé l'institut des chanoines réguliers. Israël mourut le 22 de terre en 1659; nous avons de décembre 1014. Son corps fut levé lui, I. Une Histoire de Jésus-Christ en vers et en langue vulgaire, que l'on a faussement attribuée à un

Isaac, abbé d'Esterp, dans le nouveau Glossaire de du Cange. Cet ouvrage prouve que la langue romancière étoit en usage avant le 12 Bibl. Nov. Mess., tome II, la Vie siècle. Le père Labbe a publié dans du bienheureux Israël, écrite quel→ années après sa mort.

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* II. ISRAEL (Menassch Ben),

savant rabbin, chef des juifs des Pays-Bas, s'employa en leur faveur auprès de Cromwel, pour traiter de leur établissement en Angleterre, pour lequel on dit qu'il offrit 200,000 liv. sterl. (4,800,000 liv. tourn.), sous la condition qu'on leur permettroit l'usage de la cathédrale de St.-Paul; mais cette offre ayant déplu à la plus grande partie du peuple, elle fut rejetée. Le catalogue de la Bibliothèque de Bodley fait mention de plusieurs ouvrages de Ben Israël. On peut consulter aussi la Bibliothèque hébraïque de Wolff. Ben Israël mourut en 1657.

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à l'ancien culte le fit successivement expulser de plusieurs endroits. Il se retira à Cologne, où il publia quel- ; ques ouvrages, et s'établit enfin à Hambourg, où il mourut en 1597. · Ses principales, productions sont, Historia sui temporis, imprimée à Cologne 1602, in-8°. On se doute. bien de la partialité qu'elle respire. Historia belli Coloniensis, libris IV. ib. 1584 et 1620, in-8°. Conciones, ib 1694, in-8° et d'autres livres ascétiques.

ISTUANFIUS (Nicolas), vicepalatin de Hongrie, né en 1558, et mort en 1615, a donné à Cologne en 1622, in-fol. puis en 1662, et en 1685, une Histoire de Hongrie, depuis 1490 jusqu'en 1612. On l'a réimprimée à Vienne en Autriche en 1757. La continuation de cette histoire par le jésuite Jacques. Ketteler, qui parut en 1724, n'est pas estimée, à cause des menson

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II. ISSA, surnommé l'Oculiste et frère du précédent a composé un livre intitulé Tadokerat al Cah-ges dont il l'a remplie. La vie d'Istuanfius écrite par son halin; il traite des maladies des temporain Thomas Balasfy, évêque yeux et de leurs remèdes, et se trouve dans la bibliothèque impériale. L'au- Bosnensis, a été imprimée par Kollar teur, qui s'étoit rendu les ouvrages des manuscrits de la bibliothèque dans ses supplémens au catalogue de Galien familiers, en a extrait la plupart des choses intéressantes impériale de Lanbecius, et elle se retrouve augmentée de notes imqu'on remarque dans son livre. portantes dans la Memoria Hunga rorum scriptis notorum d'Alexis Hosany ( 1776, 3 vol. in-8°), 2o partie, page 247 et suivantes. L'Histoire d'Istuangus est d'autant plus

ISSACHAR, cinquième fils de Lia, et le neuvième des enfans de Jacob. Ses descendans sortirent d'Egypte au nombre de 54,400 combaltans. Sa tribu s'adonna à l'agri-estimable, que cet anteur avoit été culture. Ce patriarche étoit né l'an 1749 avant J. C.; on ignore la date

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de så mort.

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employé par Maximilien II, et Rodolphe II, dans les affaires les plus. délicates et les plus importantes.

*ISSELT (Michel Van), natif de ITALUS étoit, au rapport d'HyDokkum en Frise, selon les uns gin, fils de Télégon, et, selon d'auselon d'autres, d'Amersfoort, dans la tres, un roi de Sicile. Denys d'Halyprovince d'Utrecht, exerça la pré-carnasse le fait sortir d'Arcadie, trise en Hollande à l'époque où la réformation religieuse s'y introduisit à la suite de la liberté. L'attachement extrême d'Isselt à l'ancien régime et

pour venir s'établir dans cette partie de l'Italie qui étoit voisine de la Sicile, et qui s'appeloit Euotrie d'autres le font venir d'Afrique.

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Quoi qu'il en soit, c'est lui qui donna | réformés, 1705, in -4°. IV. Une son nom à l'Italie.

ITHACE, évêque de Sossube en Espagne, poursuivit, sous l'empire de Gratien, les priscillianistes avec uu acharuement qui tenoit de la passion. Poursuivi lui-même par ces hérétiques, il se retira dans les Gaules; mais, sous Maxime, il mon: tra encore plus d'acharnement contre eux, et demanda leur mort. ( Voy. MARTIN, no I.) Après la mort de Maxime, il fut privé de la communion ecclésiastique, et envoyé en exil, où il mourut vers l'an 390. Ce prélat espagnol, fastueux, hardi jusqu'à l'impudence, et dont le zèle inconsidéré traitoit de priscillianistes tous ceux qu'il voyoit jeûner et s'appliquer à la lecture n'avoit ui la sainteté ni la gravité d'un évêque.

ITON, roi de Thessalie, fils de Deucalion, inventa, dit-on, l'art de fondre le cuivre, l'or et l'argent, pour en faire de la monnoie.

ITTE ou ITTUBERGE, femme de Pépin, maire du palais sous Dagobert, et sœur de saint Modoal, évêque de Trèves. Après la mort de son époux, elle quitta la cour pour vivre dans la retraite. Elle fit batir le monastère de Nivelle pour elle et pour sa fille sainte Gertrude, et elle y

mourut l'an 552.

ITTIGIUS (Thomas), savant professeur de théologie à Leipsick, travailla aux Journaux de cette ville avec succès, et mourut le 7 avril 1710, à 67 aus. Il eut de la réputation dans son pays. On a de lui, I. Un Traité sur les incendies des Montagnes, Leipsick, 1671, in-8°. II. Une Dissertation, très-estimée, sur les hérésiarques des temps apostoliques, 1703, in-4°. III. Uue Histoire des synodes nationaux, tenus en France par les prétendus

Histoire ecclésiastique des deux premiers siècles de l'Eglise, 1709 et 1711, 2 vol. in -4°. V. Des Buvres théologiques. Tous ses ouvrages sont en latin, et peu connus en France. On lui, doit encore une Edition grecque et latine des Œuvres de Flavius Josèphe, Cologue, 1671, in-fol.

ITYLE Mythol.), Itylus, fils de Zéthus et d'Adéone. Sa mère le tua la nuit par méprise, croyant que c'étoit Amiclée, fils d'Amphion, à qui elle portoit envie de ce qu'il avoit six fils, tandis qu'elle n'en avoit qu'un. Lorsqu'elle eut reconnu son erreur, elle en sécha de douleur. Les dieux, qui en eurent pitié, la changèrent en oiseau.

ITYS ou ITYLE (Mythol.), fils de Térée, roi de Thrace, et de Progué, fille de Pandion, roi d'Athènes, fut massacré par sa propre mère, qui le fit manger à son mari, pour se venger de ce que ce dernier avoit violé Philomèle, sa sœur. Térée, ayant reconnu la tête de son fils, entra en fureur, et, l'épée à la main, il poursuivoit sa femme pour la tuer, lorsqu'il fut changé en hupe, Progné en hirondelle, Philomèle en rossignol, et Itys en faisan.

IWAN et YVAN.
IVAN. Voyez BASILOWITZ,

IVELLUS. Voyez JEWEL.

I. IVES ou YVES DE CHARTRES (saint), Ivo, né dans le territoire de Beauvais, d'une famille noble, dsiciple de Lanfranc, prieur de l'abbaye du Bec, devint abbé, puis évêque de Chartres en 1092. Ives s'éleva contre le roi Philippe I, qui avoit pris Bertrade de Montfort, femme de Foulques - le - Rechin comte d'Anjou, après avoir quitté son épouse, Berthe de Hollande. Il gouverna son diocèse avec zèle, y fit

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II. IVES. Voyez YVES et SAINTYVES.

fleurir la discipline ecclésiastique, et mens qui ne servent qu'à la vanité; mourut le 21 décembre 1115, à 80 et il sied encore moins à un évêque ans. On a de lui, quelques Sermons, de les donner à un roi. Je n'ai pu une Chronique abrégée des rois de lire, saus rougir, la lettre par laFrance, un Recueil de Décrets ec- quelle vous me demandez quatre clésiastiques; un grand nombre peaux d'hermines; j'ai eu peine à d'Epitres, fort utiles pour connoître croire que vous ayez écrit cette lettre. les mœurs de son temps. On voit par Cependant je ne laisse pas d'y ré→ ces Lettres que ce prélat étoit plu- pondre, afin que vous ne demantôt un ministre adroit et opiniâtre diez jamais rien de semblable à un de la politique de Rome, qu'un évê, évêque, si vous voulez faire resque français et ferme dans les prin- pecter la majesté royale. » Il faut cipes immuables de l'Eglise galli- convenir que c'est là un étrange cane. Sa sincérité est souvent en dé-saint. Toutes ses Œuvres ont été faut; il n'est pas toujours d'accord imprimées à Paris, en 1647, in-fol. avec lui-même. De tous les auteurs ecclésiastiques, il n'y en a point qui ait un système moins suivi, soit sur les points de discipline, soit par rapport aux libertés de l'Eglise gal- + IVETEAUX (Nicolas Vaulicane et au pouvoir du pape : tantôt QUELIN, seigneur des), poëte franil les éleve, tantôt il les abaisse. C'est | çais, né à La Fresnaye, château un point de vue que n'a point saisi près de Falaise, d'abord lieutenantl'auteur de l'Esprit d'Ives de Chartres, général de Caen, charge dans la— qu'on croit être Varillas, qui ne l'a- quelle il avoit succédé à son père voit envisagé qu'à la hâte. Ce n'est (voyez FRESNAYE), fut nommé pas par une, deux ou plusieurs Let- précepteur du duc de Vendôme, fils tres, c'est par la réunion et le corps de Gabriel d'Estrées, et ensuite de des Lettres qu'il faut juger de ce Louis XIII, encore dauphin. Sa vie prélat. (Anecdotes des reines de licencieuse le fit renvoyer de la cour France par Duradier, tome II, avec des bénéfices, dont il se défit, pag. 228 et 229.) » Le jésuite Lou- sur les reproches que le cardinal de gueval, quoique plus favorable à Richelieu lui fit de la corruption de saint Yves, rapporte une lettre de ses mœurs. Soulagé du poids d'un ce prélat au pape, où il lui donnoit état dont il n'avoit ni le goût ni les des avis secrets sur les démarches vertus, il se retira dans une belle que le roi Philippe faisoit pour ob- maison du faubourg Saint-Germain, tenir son absolution. «Preuez garde où il vécut en épicurien. Comme il à vous et à nous, et tenez toujours s'imaginoit que la vie champêtre ce prince sous les clefs et dans étoit la plus heureuse de toutes, il les chaines de saint Pierre. » Cette s'habilloit en berger; et se promelettre prouve que saint Ives étoit nant la houlette à la main, la paun sujet très peu fidèle ; quel- netière au côté, le chapeau de paille quefois aussi il ne laissoit pas d'être sur la tête, il conduisoit paisibleun peu insolent avec son maître. ment, le long des allées de son jarLouis-le-Gros lui ayant un jour din, ses troupeaux imaginaires, leur écrit pour exiger de lui le présent disoit des chansons et les gardoit du de quelques pelleteries, Ives lui loup. Il étoit accompagné de sa répondit par la lettre suivante : maîtresse, nommée Dupuis; cette « Il ne sied pas à la majesté royale femme jouoit de la harpe ; des rosde demander aux évêques des orne-signols dressés à ce manége sortoient

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de leur volière, et venoient se på-| mer sur l'instrument. Ce poële voluptueux raffina tous les jours sur les plaisirs. Ce goût ne le quitta pas même au moment de la mort: car, en 1649, à l'âge de go aus, dans une maison de campagne près de Germigny, château des évêques de Meaux, sur le point d'expirer, il se fit, dit-on, jouer une sarabande, afin que son ame passât plus doucement de ce monde à l'autre. On a de lui, I. Institution d'un prince, en vers; ouvrage écrit avec jugement et avec énergie, et plein des plus belles leçons de la morale païenne et chrétienne, quoique composé par un épicurien. Ou a dit que ce poëte avoit dégoûté Mézerai de la poésie, cù il réussissoit mal; ainsi, en nous délivrant d'un mauvais poëte, il nous a donné un meilleur historien. II. Des Stances, des Sonnets ét d'autres Poésies, dans les Délices de la poésie française, 1620, in-8°, qui ne sont pas celles des gens de goût.

IVON. Voyez YVON.

I. IWAN V, ou JEAN ALEXIOWITZ, czar de Russie, second fils de Michaëlowitz, né en 1661, disgracié de la nature, étoit presque privé de la vue et de la parole, et sujet à des convulsions. Il devoit succéder à la couronne après la mort de son frère Fodor Alexiowitz arrivée en 1682; mais comme son esprit étoit aussi foible que ses yeux, on voulut l'enfermer dans un monastère, et donner le sceptre à Pierre, son frère, né d'un second mariage. La princesse Sophie, leur sœur, espérant de régner sous le nom d'Iwan, excita une sédition pour lui conserver le trône. Après bien du sang répandu, on finit par proclamer souverains les deux princes Iwan et Pierre, en leur associant Sophie en qualité de corégente. Ce

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gouvernement partagé ne dura que six ans. L'ambitieuse Sophie ayant projeté, en 1689, de sacrifier le czar Pierre à la soif de régner seule, la conspiration fut découverte, et la princesse enfermée dans un couvent. Dès ce moment, Pierre régna en maître Iwan n'eut d'autre part au gouvernement que celle de voir son nom dans les actes publics. Il mena une vie privée et tranquille, et mourut en 1696. Ce prince laissa cinq filles, dont la quatrième, Anne, mariée en 1710 au duc de Courlande, monta depuis sur le trône de Russie.

+ II. IWAN VI, DE BRUNSWICKBEVERN, déclaré czar après la mort de sa grand'tante Anne Iwanova, le 29 octobre 1740, descendoit de la sœur de cette princesse, fille comme elle du czar Iwan V, frère aîné de Pierre-le-Grand. Ernest, duc de Biren, favori d'Anne, eut la régence sous la minorité de ce jeune prince, qui n'avoit que trois mois; mais quelques semaines après, le duc de Biren fut destitué, et la régence déférée à Aune de Mecklembourg, duchesse de Brunswick - Bevern, mère du jeune empereur. Le 6 décembre 1741, Iwan fut détrôné, et enfermé dans la forteresse de Schlusselbourg, comme un prince foible de corps et d'esprit. Il fut bientôt séparé de ses parens, transporté alternativement dans la forteresse de Riga, et à Oranienbourg dans la froide province de Woronetz. Un moine, ayant eu accès dans la prison d'Iwan, l'enleva dans le dessein de le conduire en Allemagne; mais ce prince fut arrêté à Smolensko, et enfermé de nouveau dans un monastère de la ville de Waldaï, situé sur la route de Pétersbourg à Moscow. La princesse Elizabeth Pétrowna, fille de Pierre-le-Grand, qui fut déclarée impératrice, étant morte en 1762, et son neveu Pierre

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