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à témoins une troupe de grues qu'il vit voler. Quelque temps après, un des voleurs ayant vu des grues, il dit à ses compagnons : « Voilà les témoins de la mort d'lbycus. » Ces paroles ayant été rapportées aux magistrats, les voleurs furent mis à la question, avouèrent le fait et furent pendus; d'où vient le proverbe : Ibyci grues. Ce poëte avoit laissé des ouvrages, dont il ne nous reste que des fragmens, recueillis avec ceux d'Alcée par H. Etienne.

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à son âge et aux pensées dont il est occupé. On lit sur la physionomie du père les conseils de la modération et de la prudence; dans les regards du fils, les projets ambitieux qu'il médite et dont il ne peut manquer d'ètre bientôt la victime. Ce tableau a reparu dans l'exposition du salon I de l'an 10. Voyez Dédale.

† II. ICARE ( Mythol. ), fils d'Oebalus, et père d'Erigone. Ayant fait boire du vin à des paysans qui ue connoissoient pas cette liqueur, ICADYQUY (Abou-s-sorourils en furent enivrés jusqu'à perdre la

el Békry ef), historien arabe, a laissé un ouvrage intitulé Abrégé de la description historique et topographique du Caire et de l'Egypte de Makryzy. Cette histoire, écrite en l'an de l'hégire 1056, 1646 | de J. C., est augmentée d'une chronique succincte des événemens qui out eu lieu en Egypte depuis l'année où s'arrête l'ouvrage de Makryzy jusqu'au temps où son abréviateur écrivoit, et de la vie des gouverneurs, principaux cadhys et juges des quatre sectes orthodoxes du même pays, d'après divers auteurs.

raison. D'autres paysans, les croyant empoisonnés, se jetèrent sur Icare, le tuèrent et le jetèrent dans un puits. Les femines des assassins furent saisies aussitôt d'une fureur qui dura jusqu'à ce que l'oracle eût ordonné des fêtes en l'honneur d'Icare; de là vinrent les Jeux Icariens. Ces jeux consistoient à se balancer sur une corde attachée à deux arbres; ce que nous appelons l'escarpolette. Lorsqu'lcare fut tué, il y avoit près de lui une chienne appelée Méra, qui retourna promptement à la maison trouver Erigone, fille d'Icare; et prenant le bas de sa

malgré elle jusqu'au puits où l'on avoit jeté son maître. Erigone, après mille imprécations contre les meurtriers de son père, se pendit de désespoir. La chienue demeura.constamment auprès du puits, et y périt de douleur. Jupiter, touché de compassion pour ses maitres et pour elle, les transporta au ciel, et les mit au rang des constellations. Icare est le Bootès ou Bouvier; Erigone, le signe de la Vierge dans le zodiaque; et la chienne, la Canicule.

I. ICARE, fils de Dédale, pritrobe avec les dents, elle la tira la fuite avec son père, de l'ile de Crète, où Minos les persécutoit. On prétend que, pour se sauver plus promptement, ils inventèrent les Voiles de vaisseaux. Ce fait a donné lieu aux poëtes de feindre que Dedale avoit ajusté des ailes de cire à Icare son fils. Les historiens ajoutent que ce jeune homme fit naufrage. Les poëtes ont imaginé que le soleil avoit fondu ses ailes, et qu'il étoit tombé dans la mer, qui, depuis, fut nommée la Mer d'Icare ou Icarienne, pour éterniser son infortune. Dédale et Icare ont été représentés dans un tableau renommé de Garnier, peintre moderne. Chacun des deux personnages, a dit un connoisseur, a le caractère qui convient

III. ICARE, autre roi de Laconie, père de Pénélope. Ne pouvant se résoudre à se séparer de sa fille, il conjura Ulysse de fixer sa demeure à

Sparte; mais inutilement. Ulysse |
étant parti avec sa femme, Icare
monta sur son char, et fit si grande
diligence, qu'il revit sa chère fille,
et redoubla ses instances auprès
d'Ulysse pour l'engager à retourner
à Sparte. Ulysse ayant alors laissé à
sa femme le choix, ou de retourner
chez sou père, ou de le suivre à
Ithaque, Pénélope ne répondit rien;
mais baissant les yeux, elle se cou-
vrit de son voile. Icare n'insista
plus, il la laissa partir, et fit
dresser en cet endroit un autel à
la Pudeur.

†ICASIE, née à Constantinople, se trouva au nombre des plus belles filles de cette ville, que l'empereur Théophile fit assembler pour faire choix d'une épouse. Les charmes d'Icasie séduisirent l'empereur, et il alloit lui donner la préférence, lorsque l'esprit qu'elle fit paroître nuisit à son élévation et détruisit sa fortune. Une réponse trop fine, faite par Icasie à son amant, fit penser à celui-ci qu'une femme aussi spirituelle pourroit le subjuguer, et sur-le-champ il en choisit une autre qui l'étoit moins. Icasie se retira dans un monastère, où elle composa divers ouvrages de piété.

Cérès et de Proserpine, et la construction de la Cellà, d'une grandeur si prodigieuse, qu'elle contenot 30 mille persounes. Periclès chargea aussi Mnésicles d élever ces portiques superbes qui servoient d'entrée à la citadelle d'Athènes, dont la façade étoit ornée de statues équestres.

IDACIUS, évêque espagnol, dans le 5° siècle, laissa une Chronique, qui cominence à la première année de l'empire de Théodose, et qui finit à la 11o de celui de Léon, en 467. On lui attribue encore des Fastes consulaires, imprimés plusieurs fois. Le P. Sirmond a publié ces deux ouvrages en 1619, in-8°,

Paris.

à

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IDE (sainte), comtesse de Boulogne en Picardie, née l'ap 1040, de Godefroi-le-Barbu, duc de Lor

de Boulogne. Elle en eut Eustache III, comte de cette ville, le fameux Godefroi de Bouillon, duc de Lorraine, et Baudouin, qui succéda à son frère dans la possession du royaume de Jérusalem, outre plusieurs filles, dont l'une épousa l'empereur Henri IV. Elle mourut le 13 avril 1113.

ICTINUS, architecte. Périclès T'employa avec Callicrate à la cons-raine, épousa Eustache II, comte truction du temple de Minerve, appellé le Parthénion, et élevé sur la plus haute partie du rocher qui dominoit la ville d'Athènes. Ce monument, qui s'est conservé dans son ontier jusqu'en 1677, étoit digne de la déesse des arts à laquelle on l'avoit consacré. Pendant le siége d'Athènes par les Vénitiens, les Turcs avoient renfermé leurs poudres dans ce temple. Une bombe y étant tombée, l'explosion qu'elle causa le fit sauter presque en entier. L'antiquité dut aussi à Ictinus le fameux temple bàti à Eleusis, en honneur de

* IDELFONSO DA S. CARLO (P.), des écoles pies, passa une partie de sa vie à Rome, et y devint précepteur de Charles Edouard, prince de Galles, dit le prétendant, et du cardinal Stuart, appelé duc d'Yorck,

fils de Jacques III, roi d'Angleterre. | pastorales de monseigneur D. ÁlIl occupa plusieurs emplois houora-phonse Rodriguez, archevêque de bles de son ordre, et traduisit eu Burgos, ou Apologie des exercices latin, par ordre de Benoit XIV, les de St.-Ignace. III. Le Newton de Edils, Notifications et Lettres pas- la théologie, ou Apologie de la torales de ce souverain pontife, pour théologie scholastique, en réponse l'édition complète de ses œuvres aux critiques faites contre elle par faite à Rome en 1748. Il mourut l'abbé Andrès. IV. Traité sur la le 50 novembre 1790, agé de 81 ans. dévotion au saint cœur de Jésus, dans lequel on prouve son ancienneté, depuis le premier siècle de l'Eglise jusqu'au présent. V. Vie du P. Pierre Calatayud, Espagnol, de la compagnie de Jésus, et célèbre missionnaire apostolique, mort à Bologne le 27 février 1773.

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*IDIAQUEZ ( François SAVERIO de), grand d'Espagne de premiere classe, né à Pampelune le 24 février 1711. Après avoir fait ses études à Bordeaux, sous la direction des jésuites, il se rendit à la cour de Madrid, où ses aimables qualités et son mépris des richesses lui acquirent l'estime et l'amitié des personnages les plus distingués. A l'age de 21 ans, il renonça à ses vastes domaines et à ses titres, en faveur de son frère puiné, et eutra dans l'ordre des jésuites. Il s'y distingua par ses vertus et son savoir, occupa les mieres chaires de belles-lettres, de langue grecque, de théologie et de philosophie, et parvint aux principales charges de son ordre. En 1773, époque de sa suppression, il se fixa à Bologne, et mourut à Bertaglia, lieu peu distant de cette ville, le 1er septembre 1790, âgé de 80 ans. Il a fait imprimer, I. Pensées chrétiennes du P. Bouhours, traduites du français en latin. II. Plusieurs écrivains latins de son ordre, avec de savantes notes. III. Un traité De methodo docendi, dans lequel il a inséré ce qu'il y a de mieux dans le Ratio studiorum fait pour les écoles des jésuites. IV. Un Opuscule sur la vie intérieure du P. Palafox, insérée dans les animadversioni de Sampieri. V. Un autre opuscule dans lequel il prouve l'antiquité des académies ecclésiastiques, antérieure à la fondation de Cordoue, imprimé à Madrid. Les ouvrages suivans sont restés manuscrits: 1. De charitate confessarii. II. Réponse aux lettres

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IDMON (Mythol. ), fameux devin parmi les Argonautes, fils d'Apollon et d'Astérie, mourut dans son voyage comme il l'avoit prédit.

I. IDOMÉNÉE (Mythol.), roi de Crète, fils de Deucalion, et petit-fils de Minos, se signala au siége de Troie. En retournant dans ses états, son vaisseau fut battu par une tempête violente; il s'adressa aux dieux pour la calmer, et fit vœu à Neptune de sacrifier la première personne qui se présenteroit à lui, s'il en échappoit. Ce prince se repentit bientôt de celle témérité, car il rencontra d'abord son fils qu'il immola. Ce sacrifice fut cause d'une peste si cruelle, que ses sujets indignés le chassèrent. Il alla fonder un nouvel empire dans la Calabre, y bàtit la ville de Salente, et rendit

son peuple heureux. L'aventure | d'Idoménée a fourni le sujet d'une tragédie à Crébillon, et d'un bel épisode à Fénélon, dans son Télémaque.

de J. C. Les fidèles eurent soin de recueillir ses ossemens pour les porter à Antioche. Nous avons de lui sept Epitres, écrites avec beaucoup de chaleur, de force et d'élévation, qu'on regarde comme uu des plus précieux monumens de la primitive Eglise. Elles sont adres

IDOTHÉE (Mythol. ) enseigna à Ménélas le moyen d'obliger Pro thée, pere de cette jeune fille, de luisées aux Smyrnéens, à saint Podécouvrir un expédient pour sortir de l'ile où il étoit retenu avec ses compagnons à son retour de Troie, et de lui révéler ce qui devoit lui arriver.IDOTHÉE est aussi le nom d'une des nymphes qui prirent soin de l'enfance de Jupiter.

* IDRIS-GAWR, astronome gallois que la Grande-Bretagne compte avec Giridion ab Don, et Gwyn ab Nudd, au rang de ses grands astronomes. On ne sait pas dans quel siècle ce savant a vécu il y a au pays de Galles une haute montagne qui s'appelle Cader-Idris, ou montagne d'Idris. On croit que c'est de lui qu'elle a pris son nom, peut-être y faisoit-il ses observations.

+ I. IGNACE (saint), disciple de St. Pierre et de St. Jean, fut ordonué évêque d'Antioche, l'an 68, après St. Evode, successeur immédiat de St. Pierre en ce siége. 1 gouverna sou église avec le zèle qu'on devoit attendre d'un élève et d'un imitateur des apôtres. Dans la III persécution qu'éprouva le christianisme, Ignace parut, et parla devant Trajan avec toute la grandeur d'ame d'un héros chrétien. Traduit d'Antioche à Rome, pour y être martyrisé, il vit St. Polycarpe à Smyrne, parcourut différentes églises, écrivit à celles qu'il ne put visiter, encourageant les forts, et fortifiant les foibles. Lorsqu'il fut arrivé à Rome, il s'opposa aux fidèles qui vouloient l'arracher à la mort. Exposé à deux lions, il les vit venir sans trembler, et leur servit de pâture le 10 décembre 107

lycarpe, aux Ephésiens, aux Magnésiens, aux Philadelphiens, aux Tralliens, et aux Romains. Les meilleures éditions sont celle de Cotelier dans ses Patres apostolici, en grec et en latin, Amsterdam, in-folio, 1698, avec les dissertations d'Ussérius, de Th. Smith et de Pearson, réimprimées à Oxford, 1709, in-4°; celle avec les notes de C. Aldrich, Oxford, 1708, in-8°; et celle de 1724 donnée par le Clerc, et augmentée des de ce savant. remarques Outre ces sept épitres, il y en a quelques autres sous le nom de St. Ignace; mais elles sont supposées.

† II. IGNACE (saint), fils de l'empereur Michel Curopalate, monta sur la chaire patriarcale de Constantinople en 846. Le zèle avec lequel il reprenoit les désordres de Bardas, tout-puissant à la cour de Constantinople, irrita ce courtisan à tel point, qu'il fit mettre à sa place Photius, ordonné contre toutes les lois en 857. Celui-ci assembla un concile à Constantinople en 861, pour le condamner. Il s'y trouva 318 évêques, parmi lesquels on comptoit deux légats du pape, qui demandèrent qu'on fit venir Ignace. L'empereur Michel, dit l'Ivrogne ne consentit qu'Ignace vint qu'à condition qu'il paroitroit en habit de moine. Il eut à y souffrir les insultes et les outrages les plus cruels, tant de la part du prince que de celle des légats et du reste de l'assemblée, qui, n'ayant pu obtenir qu'il donnát sa démission, le dépouilla de ses habits, et le renvoya

sauroit assez admirer les charmes du style et les maximes de la plus pure morale que produit l'auteur dans tout son ouvrage. On trouve à la bibliothèque impériale, dans un manuscrit arménien, n° 46, une Homélie pour le jour de l'Ascension de J. C., écrite par cet auteur, et on peut la regarder comme un modèle d'éloquence.

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IV. IGNACE DE LOYOLA (saint), nonimé Inigo en espaguol, fondateur de la compagnie de Jésus, né l'au 1491, d'un père seigneur d'Ognez et de Loyola, au chateatt de ce dernier nom en Biscaye, d'abord page de Ferdinand V porta ensuite les armes sous le duc de Najara contre les Français, qui voulurent en vain retirer la Navarre des mains des Espagnols. Le siége ayant été mis devant Pampelune en 1521, le chevalier Biscaïen, qui montra dans cette occasion plus de courage que de prudence, fut blessé d'un éclat de pierre à la jambe gauche, et d'un boulet de canon à la droite. Il en resta boiteux, et se fit recasser la jambe pour en cacher la difformité. Une Vie des Saints qu'on lui donna pendant sa convalescence lui fit uaître le dessein de se consacrer à Dieu. La galanterie l'avoit occupé jusqu'a

convert de baillons. La cruanté de Michel ne fut pas satisfaite de cet affront public. Il le fit enfermer dans le tombeau de Copronymne, et le livra à trois hommes barbares pour le tourmenter. Après l'avoir défiguré à force de coups, ils le laissèrent long-temps couché, presque tout nu, sur le marbre, au plus fort de l'hiver. Pendant les quinze jours qu'il y fut, dont il passa la moitié sans manger, ils imaginèrent mille supplices différens pour vaincre sa constance. Nayant pu y réussir, l'un d'eux lui | prit la main de force, et lui fit faire une croix sur le papier, qu'il porta ensuite à Photius. Celui-ci y ajonta ces mots : « IGNACE, indigne patriarche de Constantinople, je confesse que je suis entré irrégulièrement dans le siége patriarcal, et que j'ai gouverné tyranniquement. » L'empereur le fit relacher sur ce prétendu aven, et lui permit de se retirer au palais de Pose, que l'impératrice sa mere avoit fait bàtir. Iguace en appela au pape, qui déclara uulle sa déposition et l'ordination de son persécuteur. Le saint évêque ne vécut pas moins dans l'exil. Mais lorsque Basile-le - Macédonien fut monté sur le trône impérial, il rappela Ignace et relégua Photius, l'an 867. Le quatrième concile géné ral de Constantinople, assemblé deux ans après, à cette occasion, anathe-lors. Né avec une imagination vive matisa celui-ci, et avec lui tous ceux et disposée à l'enthousiasme, il la qui ne voulurent pas abandonner sa porta dans la religion. Les mœurs cause. Ignace ne survécut pas long- de son pays et de son temps jetemps à son triomphe; il mourut tèrent sur les commencemens de le 23 octobre 877, à 78 ans. Trois sa dévotion une apparente singulajours après, Photius, qui avoit séduit | rité. Quand il fut guéri, il se rendit Basile par une fausse généalogie de à Notre-Dame de Montferrat, fit la ce prince, reprit possession de la veille des armes, s'arma chevalier chaire patriarcale. de la Vierge, et voulut se battre avec un Maure qui avoit contesté * III. IGNACE, savant docteur la virginité de Marie. « Ignace étant arménien, florissoit vers le milieu du parti de Montferrat le jour de l'An12° siècle. On a de lui un Commen-nonciation de la Vierge, en habit taire sur l'Evangile de S. Luc, de pelerin, poursuivit, dit le conimprimé à Constantinople. On ne tinuateur de Fleury, son chemin

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