Page images
PDF
EPUB

INDIBILIS. Voyez

NIUS.

* INDULPHUS, 77° roi d'Ecosse, monta sur le trône en 959 de J. C. Les sept premières années de son règne furent paisibles; mais ensuite les Danois, irrités de l'alliance qu'il avoit faite avec l'Angleterre, firent des incursions dans ses états, et dé- | barquèrent dans le nord de l'Ecosse avec des forces considérables. Indulphus marcha contre eux et les força de regagner leurs vaisseaux; mais son ardeur l'entraînant trop loin dans leur poursuite, il fut tué d'un coup de flèche.

MANDO-fonse ne put le calmer qu'en les bannissant de sou royaume. Dès que don Pèdre fut sur le trône, il chercha à se venger des meurtriers de son épouse. Le roi de Castille, qui avoit besoin de lui, et qui avoit d'abord accordé un asile à ces malheureux lui livra Gonzalès et Coello. Don Pèdre les fit mettre à la question, et eut la cruauté de les tourmenter lui-même. Ensuite on les fit monter sur un échafaud, où on leur arracha le cœur pendant qu'ils étoient encore vivans. Ils furent, ensuite brûlés, et leurs cendres jetées au vent. Pacheco, qui avoit prévu ce qui devoit arriver aux complices de son crime, s'étoit retiré en France, où il mourut. Don Pèdre fit exhumer le corps d'Iuès. On le revêtit d'habits superbes, on lui mit une couronne sur la tête, et les principaux seigneurs du Portugal vinrent rendre hommage à ce cadavre, et reconnoître Inès pour leur souveraine. Après cette cérémonie, le corps fut transporté à Alcobace, et enfermé dans un tombeau de marbre blanc que son époux lui avoit fait élever. La mort d'Inès a fourni à Camoëus un bel épisode, et à La Mothe un sujet de tragédie très-intéressant.

INÈS DE CASTRO, dame d'honneur de la princesse Constance, première femme de don Pedre, ou Pierre I, roi de Portugal, inspira un amour violent à ce prince, qui n'étoit encore qu'infant. Constance, indignée d'avoir une telle rivale, succomba à la jalousie que lui donnoit la passion de son époux. Sa mort ayant donné plus de liberté aux deux amans, l'infant don Pedre épousa Inès en secret, et en eut Jean I. Alfonse IV, son père, fut instruit de cette union; et comme il désiroit une alliance plus illustre, il prit le parti de sacrifier Inès à la politique. Il se rendit au palais qu'elle occu- * INGEGNERI ( Angiolo), Vépoit à Coimbre; mais touché de sa nitien, homme peu connu jusqu'à beauté et de celle de ses enfans, il ce jour, florissoit dans le 16e siècle. céda aux mouvemens de la nature, Dès 1572 il traduisit en vers italiens et se retira sans exécuter son dessein. les deux livres des remèdes d'amour Alvarès, Gonzalès, Pacheco, et d'Ovide, imprimés à Avignon en Coello, trois courtisans qui l'a- 1576. En 1581 il fit à Parme et voient déjà irrité contre Inès, le à Casal - Maggiore deux éditions firent enfin consentir à sa mort, et de la Jérusalem du Tasse, et en 1589 la poignardèrent en 1344 entre les il publia à Vienne un drame pasbras de ses femmes. Don Pèdre, fu- toral, intitulé Danza di Venere, rieux, s'unit d'intérêt avec Ferdi- qui fut représenté à Parme. Elant nand et Alvarès de Castro, frères entré au service du cardinal Cinzio de sa maitresse. il prend les armes Aldobrandini, il lui dédia ses trois contre son père, et met tout à feu livres du Bon secrétaire, petit ouet à sang dans les provinces où les vrage assez bien écrit et plein d'exassassins avoient leurs biens. Al-cellens conseils. Il mourut dans un

âge avancé, vers 1613; on ignore le lieu de sa mort. On a de lui, outre les ouvrages dont nous avons déjà parlé, une tragédie intitulée Tomiri; un ouvrage sur l'alchimie, sous ce titre: Palidonia dell' Argonautica; un Discorso della poesia rappresentativa, Ferrare, 1598; et des Poesiescritte in dialetto veneziano, Venise, 1613.

munication, fut obligé de reconnoître sa femme. Il ne la reprit pourtant qu'au bout de douze ans, et lui laissa 10,000 livres par son testament. Cette princesse, morte à Corbeil en 1237 à 60 ans, étoit aussi belle que vertueuse. Etienne, évêque de Tournay, dit dans une lettre qui nous reste «qu'elle égaloit Sara en prudence, Rebecca en sagesse, Rachel en graces, Anne en dévotion,

INGELBERGE. Voyez ENGEL-Hélène en beauté, et que son port

BERGE.

étoit aussi noble que celui de Polixène... Oui, ajoute-t-il, si notre Assuérus connoissoit bien le mérite de son Esther, il lui rendroit ses bonnes graces, son amour et son trône. >>

+INGELBURGE ou ISEMBURGE, fille de Valdemar I, roi de Danemarck, épousa Philippe-Auguste, roi de France en 1193. Ce prince conçut pour elle, dès le jour même de ses noces, une aversion invin- * INGENHOUSS (Jean), physicible; ce qu'on attribua dans le cien, médecin de sa majesté impétemps à un sortilége; et, sous pré- riale, membre de la société royale texte de parenté, il fit déclarer nul, des sciences à Londres, et de pludès le quatrième mois, son maria- sieurs autres sociétés savantes, naquit ge, dans une assemblée d'évêques et à Breda en Hollande en 1730. Il passa de seigneurs, tenue à Compiègne. une grande partie de sa vie en AnUn si prompt changement marquoit gleterre, et composa différens oubeaucoup de légèreté dans le mari, vrages dans la langue de ce pays. ou quelque défaut caché dans l'é- Il s'étoit déjà livré pendant quelque pouse. Le roi, sans s'expliquer, temps à l'exercice de la medecine relégua la reine à Estampes, où elle dans sa ville natale, lorsqu'en 1767 fut traitée fort durement. «Sachez, il se rendit en Angleterre pour condit-elle dans une lettre au pape, noître la méthode d'inoculation de que je souffre des maux insuppor- Sutton. L'année suivante il alla à tables sans la plus légère consolation. Vienne, où il inocula une archiPersonne ne vient me visiter, si ce duchesse et deux archiducs. Ces sern'est quelqu'ame religieuse. On m'é- vices rendus à la famille impériale pargne la nourriture et les habits; lui valurent des titres et une penon m'ôte la liberté de me faire sai- sion de 600 florins. Il retourna en gner et de prendre le bain. Je n'en- Angleterre, où il est mort à Botends que des choses désagréables, wood-park près de Londres le 7 par des personnes qui cherchent à septembre 1799. On est redevable me rebuter. >> En effet, Philippe vou- à ce médecin de plusieurs découverloit la contraindre par cette dureté tes utiles, relatives sur-tout à l'apà fournir elle-même des prétextes plication de la chimie et de la phyau divorce; car, trois ans après, il sique à la médecine et à la physiose remaria avec Agnès de Méranie.logie végétale. Ces découvertes sont Ingelburge se plaignit au pape; et consignées dans ses écrits, dont pluaprès deux conciles, l'un tenu à sieurs savans ont publié des collecDijon en 1199, l'autre à Soissons tions, et qui ont été traduits dans en 1201, le roi, craignant l'excom-différentes langues; en voici la liste.

I. Nova, tuta, facilisque methodus curandi calculum, scorbutum, podagram etc., destruendique vermes in corpore humano nidulantes, variis morborum hác curatorum historiis illustrata; cui addita est methodus extemporanea imprægnandi aquam aliosque liquores aëre fixo per simplicem ingredientium mixturam, absque ullo apparatu vel complicatá machina, proposita, à Ñth. Hulme M. D. Reg. coll. med. Lond. socio, etc. latino sermone donata ab J. Ingenhouss, Leyde, 1778, gr. in-8°, traduit en allemand, Vienne, 1781, in-8°. II. Expériences sur les végétaux, qui font connoître leur grande influence pour la purification de l'air atmosphérique, lorsqu'on les expose aux rayons du soleil, et les suites funestes qu'ils produisent lorsqu'ils se trouvent dans l'ombre et pen- | dant la nuit, en anglais, 1779, in-8°. Cet ouvrage a été traduit en français par l'auteur, Paris, 1780, in-8°, en allemand et en hollandais. III. Un grand nombre de Mémoires dans les Transactions philosophiques et daus le Journal de physique.

[ocr errors]

ignore quel fut le sort d'Ingenuus; les uns disent qu'il fut tué par ses soldats après la victoire de Gallien; d'autres assurent qu'il se donna luimême la mort. Il n'avoit porté le titre d'empereur que pendant quelques mois.

*INGHEN (Guillaume Van), peintre d'histoire, né à Utrecht en 1651, d'abord disciple d'Antoine Grebber, étudia ensuite en Italie. A son retour il s'établit à Amsterdam. On estime beaucoup ses ouvrages.

[ocr errors]

· INGHERAMI (Thomas-Fédra), successivement secrétaire des brefs

et du sacré collége, et bibliothécaire du Vatican, joua un rôle distingué vers la fin du 15e et au commencement du 16° siècle. Son mérite reconnu et particulièrement son talent peu commun pour la poésie latine lui firent conférer par l'empereur Maximilien, auprès duquel, en 1494, il fut envoyé en qualité de nonce le titre de comte palatin et de poëte lauréat. Inghérami mourut à Rome, à la suite d'un accident fâcheux, en 1516 ou 1517, n'ayant pas encore 46 ans. Plusieurs de ses écrits restèrent imparfaits, et plusieurs sont inédits par cette raison. On lui attribue les Additions de l'Aulularia de Plaute, publiées d'abord à Paris en 1513. Il avoit composé des remarques sur cet auteur comique, sur Horace, Cicéron, etc. Erasme, se félicitant de l'avoir connu à Rome, dit qu'on le nommoit le Cicéron de son siècle.

INGENUUS (Decimus Lælius), gouverneur de la Pannonie, distingné par ses talens militaires, se fit déclarer Auguste par les troupes de la Mosie eu 260. Les peuples le reconnurent, dans l'espérance que son courage les garantiroit des in"cursions des Sarmates. L'empereur Gallien, ayant appris sa révolte, marcha contre lui, et le vainquit près de Murse. Le vainqueur fit pas- * 1. INGHIRAMI ( Jacob), d'une ser au fil de l'épée la plus grande famille noble, naquit à Volterre en partie des peuples et des soldats 1565. Porté à la guerre par son goût, de la Mosie; et il écrivit à cette il s'attacha à acquérir les qualités occasion à un de ses officiers: nécessaires pour former un brave <«<< Tuez, massacrez, pourvu que soldat. L'étude de l'architecture micela ne paroisse pas trop odieux, et litaire et de la navigation forma que ma colère vous enflamme...» Onson occupation favorite. Devenu

membre, en juillet 1581, de l'ordre | de Miroflède, sans en avertir Cherebert, et lui ordonna de travailler à des ouvrages de son métier. Lorsqu'elle le vit occupé, elle engagea le roi à entrer dans l'appartement où cet artisan travailloit. « Vous allez voir, lui dit-elle, un spectacle nouveau. » Cherebert, sur le point d'entrer, et apercevant le père de Miroflède, recula quelques pas. «Eh! pourquoi, lui dit Ingoberge, ne pas vous donner le plaisir de voir l'adresse avec laquelle votre beau-père démêle sa laine?» Ce moyen indécent et maladroit ne lui réussit point. Le roi, outré de colère, la répudia et douna sa place à Miroflède. La princesse détrônée vécut très-long-temps depuis sa retraite, et ne mourut qu'après Cherebert en 589, âgée de 70 ans.

de Sainte-Etienne, il donna de telles preuves de talent et de courage, qu'il parvint, dans l'espace de dixhuit ans qu'il commanda la flotte toscane, à conquérir six places sur les Turcs: il leur prit dix-neuf ga- | lères, cinquante gros vaisseaux et un grand nombre de petits, leur fit plus de six mille prisonniers, et arracha à l'esclavage et à la mort trois mille chrétiens. Il devint gouverneur de Livourne, et mourut dans sa patrie en 1643, âgé de 58 ans.

* II. INGHIRAMI (Curzio), de la famille du précédent, né à Volterre le 29 décembre 1614, et mort le 23 décembre 1655, âgé de 41 ans. Les fameux Fragmens d'antiquités étrusques qu'il publia en 1637, et qu'il affirma avoir déterrés dans une de ses maisons de campagne, située sur le penchant d'une haute montagne, dite Scornello, près Volterre, rendirent sa bonne-foi suspecte, et l'ont fait mettre de nos jours au nombre des imposteurs. Plusieurs écrivains, et parmi eux Niccolò, Lisci, et Muratori, ont essayé de le laver de cette imputation. Il doit aussi à Sugerami, de société avec Rafaele Maffei son concitoyen, un volumineux Trattato sopra le gesta, le traslazioni, e i prodigi de santi che si venerano in Volterra, et quelques autres ouvrages.

[ocr errors][merged small]
[ocr errors]

*INGOLSTETTER (Jean), né à Nuremberg en 1593, prit le bonnet de docteur en médecine à Bâle, et devint jusqu'à sa mort, arrivée en 1619, médecin ordinaire de la ville d'Amberg. Parmi ses ouvrages on en trouve de singuliers au sujet de la dent d'or qu'on prétendoit être venue naturellement à un enfant sicilien nommé Christophe Muller. Ils sont intitulés, I. Dissertatio de | naturá naturalium et non naturalium, opposita demonstrationi judicii Martini Rulandi de aureo dente. Lipsia, 1586, in-4. II. De aureo dente pueri Silesii responsio, quá demonstratur neque dentem neque ejus generationem esse naturalem, ibid. 1596, in-8. Il y combat toujours l'opinion de Martin Ruland qui croyoit cette dent naturelle. III. De naturá occultorum et prodigiosorum dissertatio ad Jacobum Horstium, quá respondetur ipsius libello de aureo, qui putabatur dente. Lipsiæ, 1597, 1598, in-8. IV. Epistolæ medica. Norimberge, 1625, in-8, dans la Cista medica de Jean Hornung.

+ INGONDE, fille du roi Sige- | bert, mariée à Herminigilde, prince visigoth, et arien, entreprit et parvist à ramener son époux à la religion cathoolique; mais ce changement le fit condamnner à mort par son père Leuvigilde. (Voyez ce der nier mot.) lugonde eut part au malheur d'Herminigilde, et mourut quelque temps après en Afrique, comme les Grecs l'emmenoient prisoum ère à Constantinople. Ce fut vers l'an 580.

sera accompli, terminé par la confirmation et l'explication des sept dernières plaies. Rev. xv, XVI, dernière édition, 1785. II. Les dix tribus d'Israël en Amérique, publié originairement par Menasseh Ben Israël, avec des observations etc., 1792. III. Explication complète et uniforme des sept fioles de colère, ou les sept dernières plaies,, etc. 1804.

ans.

à 70

+ INGRASSIA ou INGRASSIAS (Jean-Philippe), médecin de PalerINGOULT (Nicolas-Louis), jé-me, délivra en 1575 sa patrie de suite, né à Gisors, mort en 1753, la peste. On a de lui divers livres à 64 ans, cultiva le talent de la sur son art. L'un des plus recherchaire. Après avoir été applaudichés est sa Veterinaria medicina, dans la capitale, il prêcha le careme Venise, 1568, in-4o, et Commenà la cour en 1735, et ne reçut pastarii de ossibus, Palerme, 1603, moins d'éloges qu'a Paris. La pré in folio. Il mourut en 1580, cision, la justesse des plans, la connoissance des mœurs caractérisoient ses Sermons; mais on trouvoit un peu d'affectation dans son style et dans ses gestes. C'est lui qui a publié le tome VIII des Nouveaux Mémoires des missions de la compagnie de Jésus dans le Levant, 1745, in-12. Il y a quelquesuns de ses Discours dans le Journal chrétien.

+INGUIMBERTI ( DominiqueJoseph-Marie d' ), né à Carpentras le 16 août 1683, entra dans l'ordre de S. Dominique. Le désir d'une plus grande perfection, joint à quelques mécontentemeus, l'engagea à prendre l'habit de Citeaux dans la maison de Buon-Solazzo, où son mérite le fit parvenir aux premières charges. Envoyé à Rome pour les affaires de son monastère, il s'acquit l'estime de Clément XII. Ce pontife le nomma archevêque de Théodosie in partibus et évêque de Carpentras le 25 mai 1733. Son discernement et ses lumières éclatèrent dans cette place autant que sa charité. Il vécut en simple religieux; mais les richesses qu'il épargna ne furent ni pour lui ni pour ses parens. Il institua les pauvres ses légataires universels et fit batir un vaste et magnifique hôpital; il recueillit la plus riche bi

* INGRAM (Robert), théologien anglais, né au comté d'Yorck, mort en 1804, élève d'abord de l'école de Beverley, et ensuite du collége de Corpus-Christi à Cambridge, où il fut boursier, et prit la maitrise-ès-arts. Son premier bénéfice fut la chapellenie perpétuelle de Bridhurst au comté de Kent. I obtint ensuite successivement les vicariats d'Orston au comté de Nottingham, de Wormington et de Boxted au comté d'Essex. Ingram a laissé beaucoup d'ouvrages remar-bliothèque qui fût en province, et la quables par leur singularité. I. Considérations sur les grands événemens des soixante-dix plaies, ou Temps auquel le mystère de Dieu

rendit publique. Il mourut à Carpentras en 1737. Piganiol de La Force, dans sa Description de la France dit en parlant de Carpentras, « qu'il

« PreviousContinue »