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clandeftin de toutes les Nations aux Indes Occidentales, qui leur eft fi folemnellement défendu en vertu de plufieurs Traitez reiterez, dont les Articles ont été enfreints jufqu'à prefent, au prejudice de Sa Majefté & de fes Droits, dont on a entrepris de la frufter avec tant d'infolence dans fes propres Etats: & il ne paroit pas que du côté de Sa Majefté Britannique on ait employé le moindre remede contre la conduite de fes Sujets, & de ceux des autres Puiflancès dans ces Quartiers-là.

Votre Excellence conclut en déclarant une nouvelle surprise de Sa Majefté Britannique, de ce que l'on n'a encore donné aucune fatisfaction fur l'enlevement du Duc ds Ripperda de la Maifon de Votre Excellence: mais comme la refolution que le Roi mon Maitre prit à cette occafion n'étoit pas moins bien pefée, que capable d'être pleinement juftifiée devant Dieu & devant les Hommes; qu'elle eft fi conforme au Droit des Gens, que l'on n'en peut pas conclure qu'on ait aucunement violé le caractere de Votre Excellence, ni la la protection de fa Maifon diftinguée par les Armes de la Grande-Bretagne. Si l'on confidere bien les raifons que Sa Majesté a eu la bonté d'expofer au Public dans la Lettre Circulaire qu'elle m'ordonna d'écrire à tous fes Miniftres dans les Cours étrangeres, & particulierement à celle de Londres, afin que Sa Majefté Britannique pût être informée du fait, auffi bien qu'à ceux des autres Puiffances qui refidoient en cette Cour. Sa Majefté ne voit aucune raifon qui l'oblige à parler de cette affaire, ni à y penfer davantage cia puifqu'il n'y a ni moyens, ni aucune neceffi

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té d'entrer dans l'accommodement qu'on demande fur ce fujet.

Pour mieux juftifier par des effets la conduite de Sa Majefté, & afin que par ces effers on puifle former un jugement équitable des intentions de Sa Majefté Britannique, & de l'expedition de fes Efcadres, le Roi m'a ordonné d'envoyer à Votre Excellence les Copies ci-jointes d'avis 'authentiques qu'Elle a reçus da la Havane, depuis que Votre Excellence a prefenté fon Memoire; par où l'on verra fi les operations de l'Amiral Hofier & de fon Efcadre à Portobello, font dignes d'un Prince qui donne de fi grandes aflurances de l'existence de fon amitié, comme fait Sa Majefté Britannique, qui fe plaint fi fort d'infractions de la part du Roi, fans être en état de prouver la moindre hoftilité, le moindre mépris ou aucune action qui ne foit conforme à la plus parfaite correfpondance

Dans la fupofition de ce fait, que Sa Majeflé ne peut s'empêcher de regarder comme une violation de la bonne correfpondance reciproque, & de la Paix, tant les hoftilitez qui ont déja été commifes en Amerique, que celles que l'on y aura continuées depuis; Sa Majefté fe verra obligée de prendre les mefures les plus convenables à l'honneur & à la Dignité de fa Couronne, auffi-bien qu'à la fureté de fes Etats & de fes Sujets, à moins que Sa Majesté Britannique, fans aucun délai, ne fe difpofe & n'ordonne de lui faire une prompte fatisfaction & reparation.

DON JEAN BAPTISTE DE ORANDAYN. A St. Ildefonfe le 30. Septembre 1726.

Copie de la Lettre de Don Diego Ramos, devant les Juges ordinaires de la Ville de Trinidad de Cuba, le 28. Juillet 1726.

Es Juges firent d'abord comparoitre dede cette Ville, & paffager dans le Batiment mentionné dans le Procès, & lui defererent le feriment qu'il prêta fuivant les Loix au nom de Dieu notre Seigneur & fur la fainte Croix; & l'ayant interrogé fur le fujet dont il s'agiffoit, il depofa ce qui fuit.

Qu'il étoit à Portobello dans le tems qu'on aperçut en Mer douze Vaiffeaux de Guerre Anglois, ce qui ariva le Dimanche de la Sainte Trinité de cette prefente année; que de ces Vaifleaux il y en avoit quatre de ligne & huit Fregates; que le même jour le President de Panama, qui étoit à Portobello, ayant apris qu'ils avoient jetté l'ancre à Baftimentos, y avoit envoyé un Meflager, pour se plaindre au Commandant en chef, & lui demander pourquoi il étoit fur cette Côte; qu'il lui avoit repondu le lendemain, qu'il étoit venu par ordre de fon Souverain, pour convoyer le Vaiffeau Anglois licencié qui étoit avec les Gallions: cette reponse avoit été aportée par quelques Anglois de ladite Efcadre, parmi lefquels étoit un des Facteurs de Cartagene, de Affiento de Negros, dans un bateau qui entra dans le Port, & qui en étant requis, declara qu'il n'y avoit point de Guerre entre les deux Tome IV.

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Couronnes; que le Vaiffeau Anglois licencié & un Paquebot, qui étoient dans le Port leur avoient été delivrez, que le Prefident, voyant qu'ils ne s'en alloient pas, leur envoya demander pourquoi ils reftoient à l'ancre fur la Côte; qu'ils lui repondirent qu'ils ne pouvoient partir fans un nouvel ordre de leur Souverain; que quatre de ces douze Vaiffeaux faifoient la garde depuis Baftimentos jufqu'à lafuerte, fur la Côte de Cartagene, hors de la vue de terre; & que les Anglois, toutes les fois qu'il leur plaifoit, alloient à Portobella dans leurs chaloupes, & s'y promenoient fans temoigner aucun égard pour le Prefident, ou le General & l'Amiral des Gallions; & qu'ayant rencontré fur la Côte de Portobello une Belandre qui venoit de St. Efprit, ils l'arrêterent & ouvrirent les Lettres, qu'ils rendirent enfuite toutes ouvertes, & laifferent enfuite aller la Belandre, après lui avoir demandé fì l'on avoit des nouvelles de Mr. Caftagneta, & s'il étoit arrivé d'Espagne avec l'Efcadre qui étoit attendue dans l'Amerique Espagnole, que les provifions manquant à Portobello on y avoit tenu un Confeil de guerre, dans lequel il avoit été refolu de demander paffage à l'Escadre Angloile, pour pouvoir envoyer des Barques Espagnoles chercher des provifions à Gartagene, & les envoyer à Portobello; que le Commandant Anglois leur avoit accordé le paffage qu'ils demandoient, à condition que ces Barques n'auroient que le left ordinaire, fans être chargées d'argent ni de fruits; en un mot, que tous les mouvemens de ladite Efcadre Angloife marquoicnt la Guerre; que la derniere chofe que le depofant vit le même jour

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qu'il partit de Portobello pour cette Ville, en compagnie de douze Belandres & de deux Convois Espagnols, deftinez pour Chagre, & chargez de marchandifes que l'on avoit debarquées des Gallions, pour être tranfportées à Panama; c'eft qu'un des Vaiffeaux Anglois de ligne, qui étoit le plus en dehors, fit voile vers lesdits Batimens, qui fur cela retourne. rent promtement à Portobello, où la plupart entrerent, & le refte pafla tout près du Vaiffeau, qui les lailla pourfuivre leur route, après quoi il fe mit fous le Canon du Château, d'où enfuite il remit en Mer; que la Belandre où le depofant étoit, pour faivit fa route, & qu'il n'en favoit pas davantage: Que tout ce qu'il a declaré eft veritable & de notorieté publique, fous un ferment dont la fainteté & l'importance pour le fervice de Sa Majef té lui furent reprefentées, dans le même tems qu'on lui defera ce ferment qu'il a prêté, declarant qu'il étoit âgé de trente-quatre ans, & il l'a figné avec les Juges, Bernard Fernandes, Diego Romas, devant moi Sebastien de Cala Notaire public.

Copie d'une Lettre de Don Antonio Serrano, Commandeur de l'Efcadre, à la Havane le 8. Aout 1726.

LA nuit du 4. de ce mois le Gouverneue

me fit favoir qu'il avoit reçu une Lettre de Portobello du 16. Juillet, avec avis que les Gallions y étoient, que douze Vaiffeaux Anglois étoient à la hauteur de ce Port, qu'ils

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