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Decret contr'eux, ils ont recours à Vos Hautes Puiflances & s'opofent à Sa Majesté Imperiale, ne voulant reconnoitre aucun Juge. Ils en agiffent de même par raport a notre Cour de Juftice, ils veuleut, dans les af faires qu'ils ont contre nous par devant elle qu'elle juge comme ils l'entendent, exerçant une Jurisdiction illimitée, mais en ce qui leur eft contraire ils ne veulent plus reconnoitre cette même Jurisdiction, qu'autant qu'il leur plaît; c'elt là la veritable raifon pour laquelle ils accablent Vos Hautes Puiflances de lettres & leur donne de fi bonnes paroles, dans la vûe de pouvoir furement continuer à violer les Accords daus une infinité de points; nous nous en raportons volontiers à Mr. Lewe d'Adwart fur ce que l'on doit penfer du genie de ces gens-là.

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dd. 6. Il est vrai que les Decrets Imperiaux paroiflent des Sentences entre parties; mais ces Sentences concernent fur tout des droits qui n'intereffent pas feulement les Parties mais auffi le Juge Souverain, le Seigneur Feodal, & dont on ne peut en rien fe detifter fans fa volonté; l'experience nous perfuade autfi, que rien ne feroit plus prejudiciable & plus funcfte, que que d'accommoder l'affaire fur le point principal, felon l'intention de ceux d'Embden. lis ont publiquement declaré, qu'ils ne vouloient pas fe defifter de leur Garnifon, caffée par Sa Majesté Imperiale, en conformité des Accords du Pais: En fecond lieu, qu'ils ne confentiront jamais a la translation du College des Adminiftrateurs a Aurich, ni a l'inftalation de nos Infpe&tcurs dans ledit College, ils pretendent auffi expliquer à

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leur fantaifie les Libertez & & les Accords du Pais, & à la faveur du terme nonobftant, nefe foumettre, à aucune decifion Imperiale fur les points difputez. Dans de pareilles circonstances, & avec des principes fi extraordinaires, nous demandons à Vos Hautes Puiffances fi l'on peut nous confeiller, & à nos fideles Sujets de nous renoncer aux Decrets Imperiaux.

Ad 7. Il est vrai que ci-devant, nonobftant les Decrets Imperiaux, on a patlé des Accords amniables tels, que non feulement la Ville d'Embden n'a pas été punie de ses violences qui ont éte enfevelies dans une Amnistie, mais même on leur a accordé divers articles, témoin l'accord de Delfzil en 1595. celui de la Haye en 1603. celui d'Otterhuys en 1611. celui de la Haye en 1662. celui de Hanovre en 1691, enfin celui d'Aurich en 1699. mais c'est justement cette conduite, dont L. H. P. trouveront des preuves dans ce qui en a été imprimé à la Haye plus d'une fois, qui a jetté notre Maifon & notre pais dans une fi fâcheufe fituation, que la Ville d'Embden & quelques particuliers avec elle, fe font rendus les maitres, & par les troubles excitez dans les Dietes, dans les Colle&es, & ailleurs dans toutes les affaires du païs, ils ont jetté notre Maison & notre païs dans un abime de dettes; en un mot notre païs étoit redit dans un état que la Ville d'Embden pût dire, Il n'y a point de Roi en Ifraël & chacun peut faire ce qu'il veut. Nous pouvons affurer V. H. P. en verité, qu'il va de la ruine de notre païs fi nous nous defiftons des Decifions des Decrets Imperiaux : fi nous agiffions ainti Tome IV.

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il faudroit que nous euflions oublié l'interêt de notre Maison & de notre Païs, notre honneur & notre reputation, ce que Vos Hautes Puiflances n'exigeront pas de nous dans une affaire qui intereffe l'autorité Souveraine de tous les Princes.

Vos Hautes Puiffances s'en rapporteront à nous; fans doute, de ce qui peut être avanta geux à notre païs, ce que l'experience ne peut nous permettre d'ignorer; nous pouvons vous protefter qu'il y a long-tems que tous ces de mêlez auroient été terininez fi la Ville d'Embden avoit executé felon fon devoir les principaux articles qui concernent le Gouvernement du païs, decidez dans les precedens Accords, & qu'elle a renversé de fond en comble.

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Vos Hautes Puiffances ne trouveront donc pas mauvais que nous nous en tenions à la Refolution donnée à Mr. d'Adwart, & à no tre Reponse à la Ville d'Embden, tant par raport aux perfonnes intereflées à cette affaire, que par raport aux chofes mêmes, de la maniere qu'elles ont été reglées & dont la justice est visible. Ainfi nous prions V. H. P. de ne pas exiger de nous, que nous en paffions par un Accord tel que le propofe la Ville d'Embden, mais bien plûtôt que Vos Hautes Poiffances la renvoyent à l'execution de leurs fufdites Refolutions, & laiffent fon cours à juftice. Cela étant, les chofes feront bientôt fur un tel pied, que les Capitaux negociez fous votre garantie feront payez exactement, & Vos Hautes Puiffances auront leurs furetez.

Vos Hautes Puiffances feront en cela une

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euvre agreable à Dieu, & avantageufé à notre Païs; c'eft ce dont nous les prions inftamment nous recommandant à la continuation de leurs bonnes difpofitions. Nous fommes, &c.

A Aurich le 4. Juillet 1726.

Le 6. du même mois Leurs Hautes Paif,, fances prirent en Confideration l'état des affai,, res en Ooftfrife, & fur le raport de leurs De,, putez commis à l'examen des Avis que l'on ,, avoit de ce Païs-là, Elles prirent la Refolution fuivante.

Extrait du Registre des Refolutions de Leurs Hautes Puiffances.

Du Samedy 6. de Juillet 1726.

Ui le raport de Mr. Linteloo, &c. après deliberation, a été trouvé bon & entendu que, vû que la fituation des chofes en Oottfrife paroit très dangereufe, qu'il eft notoire que de tour tems la Republique s'eft intereflée au bien & à la tranquillité de cette Principauté, & que de tems en tems elle a intervenue à l'affoupiffement des troubles & defordres qui y font arrivez entre les Comtes ou Prince & leurs Etats, & la Ville d'Embden, & qui ont été terminez quelquefois fous la mediation de Lears Hautes Puillances par Accord, & quelquefois pat Decition de L. H. P. la Partic plaignante s'y étant foumife. Accords ou Decitions qui ont été confirmées à la requifition des parties, par la garantie de L. H. P. Vů

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auffi l'interêt que Leurs Hautes Puiffances ont dans la confervation du repos chez leurs voifins, & de plus les interêts des Sujets de la Republique, qui, à la requifition du Prince & des Etats d'Oottfrife, & de la Ville d'Embden, ont prêté de grofles fommes pour la reparation des Digues, fans quoi le païs feroit encore inondé ; Leurs Hautes Puiffances n'ont pû voir d'un œil indifferent les demêlez furvenus depuis peu entre le Prince & fes Etats, & la Ville d'Einbden & fes adherans, & elles ont fait leur devoir pour terminer amiablement ces differens par un accommodement; mais les inftances de Leurs Hautes Puiflances n'ont pas été reçues du Prince comme on l'auroit fouhaité, & il n'a témoigné aucune difpofition à terminer ces differens par un Accord amiable, alleguant en fa faveur les Decrets & Decifions de l'Empire & du Confeil Aulique devant qui l'affaire a été portée par les Etats mêmes & par la Ville d'Embden, quoiqu'il foit indubitable que ce Prince n'eft pas obligé de fe prévaloir de ces Decrets qu'autant qu'il le trouve à propos, comme tout particulier peut fe prévaloir ou non d'une Sentence rendue à fon avantage, étant maître, par amour de la paix & du repos, & par d'autres bons motifs, d'y renoncer; outre que les Etats & la Ville d'Embden opofent qu'à la verité on a porté quelques affaires à la Cour Imperiale & au Confeil Aulique, mais que les Decrets & Decifions de ces Tribunaux vont -au delà des chofes qui ont été portées devant cux & s'étendent jufqu'à des chofes fur lef quelles les Etats ni la Ville d'Embden n'ont pas été ouies. Leurs Hautes Puiffances, fans entrer dans la difcuffion des Decrets Impe

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