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contre les Marseillais qui marchaient pour réduire les contre-révolutionnaires arlésiens. Qu'avez-vous à répon

dre?

Louis Il faudrait que je pusse voir les pièces pour pouvoir répondre au juste sur cela.

Le président: Vous avez donné le commandement du Midi à Witgenstein, qui vous écrivait le 21 avril 1792, après qu'il eut été rappelé : « Quelques instants de plus, et je ramenais autour du trône de Votre Majesté des milliers de Français redevenus dignes des voeux qu'elle forme pour leur bonheur. » Qu'avez-vous à répondre?

Louis Cette lettre est postérieure à son rappel; il n'a pas été employé depuis. Je ne me rappelle pas la lettre.

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Le président: Vous avez payé vos ci-devant gardes du corps à Coblence, les registres de Septeuil en font foi, et plusieurs ordres signés de vous constatent que vous avez fait passer des sommes considérables à Bouillé, à Rochefort, à la Vauguyon, à Choiseul-Beaupré, à la dame Hamilton et à la femme Polignac. Qu'avez-vous à répondre?

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Louis D'abord que j'ai su que les gardes du corps se formaient de l'autre côté du Rhin, j'ai défendu qu'ils reçussent aucun payement. Je n'ai pas connaissance du reste.

Le président Vos frères, ennemis de l'État, ont rallié les émigrés sous leur drapeau; ils ont levé des régiments et contracté des alliances en votre nom; vous ne les avez

désavoués qu'au moment où vous avez été bien certain que vous ne pouviez plus nuire à leurs projets. Votre intelligence avec eux est prouvée par un billet de la main de Louis-Stanislas-Xavier, souscrit par vos deux frères, et ainsi conçu :

« Je vous ai écrit, mais c'était par la poste, et je n'ai rien pu dire. Nous sommes ici deux qui n'en font qu'un : mêmes sentiments, mêmes principes, même ardeur pour vous servir. Nous gardons le silence, parce qu'en le rompant trop tôt, nous vous compromettrions; mais, dès que nous serons sûrs de l'appui général, nous parlerons, et ce moment est proche. Si l'on nous parle de la part de ces gens-là, nous n'écouterons rien; si c'est de la vôtre, nous écouterons, mais nous irons droit notre chemin. Ainsi, si l'on veut que vous nous fassiez dire quelque chose, ne vous gênez pas, soyez tranquille sur votre sûreté, nous n'existons que pour vous servir; nous y travaillons avec ardeur, et tout va bien. Nos ennemis ont trop d'intérêt à votre conservation pour commettre un crime inutile et qui achèverait de les perdre. Adieu.

» L.-S. -XAVIER.

» CHARLES-PHILIPPE. »

Qu'avez-vous à répondre?

Louis J'ai désavoué toutes les démarches de mes frères, aussitôt qu'elles sont parvenues à ma connaissance,

comme le prescrivait la Constitution. Je n'ai aucun souvenir de ce billet.

Le président : L'armée de ligne, qui devait être portée au pied de guerre, n'était forte que de cent mille hommes à la fin de décembre; vous aviez ainsi négligé de pourvoir à la sûreté de l'État. Narbonne, votre agent, avait demandé une levée de cinquante mille hommes; mais il arrêta le recrutement à vingt-six mille hommes, en assurant que tout était prêt; rien ne l'était pourtant. Après lui, Servan proposa de former autour de Paris un camp de vingt mille hommes; l'Assemblée législative le décréta, vous refusȧtes votre sanction. Un élan de patriotisme fit partir de tous côtés des citoyens pour Paris; vous fites une proclamation qui tendait à les arrêter dans leur marche. Cependant nos armées étaient dépourvues de soldats; Dumouriez, successeur de Servan, avait déclaré que la nation n'avait ni armes, ni munitions, ni subsistances, et que les places étaient hors de défense. Qu'avez-vous à répondre?

Louis J'ai donné tous les ordres qui pouvaient accélérer l'augmentation de l'armée; depuis le mois de décembre dernier, les états en ont été remis à l'Assemblée; s'ils se sont trompés, ce n'est point ma faute.

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Isolement du roi. Ses réclamations sont vaines. La reine

demande des journaux.

native au sujet du dauphin. affaire de son procès.

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Refus du conseil général. Alter

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Le roi se consacre à la grande

Le président : Vous avez donné mission aux commandants des troupes de désorganiser l'armée, de pousser des régiments entiers à la désertion, de leur faire passer le Rhin pour se mettre à la disposition de vos frères et de Léopold d'Autriche. Ce fait est prouvé par la lettre de Toulongeon, commandant la Franche-Comté. Qu'avez-vous à répondre?

Louis: Il n'y a pas un mot de vrai dans cette accusation.

Le président Vous avez chargé vos agents diplomatiques de favoriser la coalition des puissances étrangères, de vos frères contre la France; particulièrement, de cimenter la paix entre la Turquie et l'Autriche, pour dispenser celle-ci de garnir ses forteresses du côté de la Turquie et lui procurer par là un plus grand nombre de troupes contre la France. Une lettre de Choiseul-Gouflier, ci-devant ambassadeur à Constantinople, établit ce fait. Qu'avezvous à répondre?

Louis : M. de Choiseul n'a pas dit la vérité. Cola n'a jamais existé.

Le président: Vous avez attendu d'être pressé par une réquisition faite au ministre Lajard, à qui l'Assemblée législative demandait d'indiquer quels étaient ses moyens de pourvoir à la sûreté extérieure de l'État, pour proposer, par un message, la levée de quarante-deux bataillons. Les Prussiens s'avançaient vers nos frontières; on invita, le 8 juillet, votre ministre à rendre compte de l'état de nos relations politiques avec la Prusse: vous répondites, le 10, que cinquante mille Prussiens marchaient contre nous, et que vous donniez avis au corps législatif des actes formels de ces hostilités imminentes, aux termes de la Constitution. Qu'avez-vous à répondre?

Louis Ce n'est qu'à cette époque-là que j'en ai eu connaissance; toute la correspondance diplomatique passait par les ministres.

Le président: Vous avez confié le département de la guerre à d'Abancourt, neveu de Calonne; et tel a été le succès de votre conspiration, que les places de Longwy et de Verdun ont été livrées aussitôt que les ennemis ont paru. Qu'avez-vous à répondre?

Louis J'ignorais que M. d'Abancourt fût neveu de Calonne; au reste, ce n'est pas moi qui ai dégarni les places. Je ne l'aurais jamais fait.

Le président: Qui a dégarni Longwy et Verdun?

Louis Si elles ont été dégarnis, je n'en ai eu aucune connaissance.

Le président: Vous avez détruit notre marine. Une foule

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