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MAY 16 1917
DG39
•AU5

AVERTISSEMENT

Il ressort des récents débats parlementaires et des discussions de presse que, si l'on sait généralement que la Révolution française supprima les congrégations religieuses, il y a dans le public peu de notions précises sur cette suppression. Pourquoi, quand et comment se fit-elle? S'étendit-elle à toutes les congrégations sans exception? Fut-elle effective? Aucune histoire, soit générale, soit même religieuse de la Révolution ne donne de réponse satisfaisante à ces questions; non pas que les historiens n'en aient senti l'intérêt mais l'imperfection des méthodes et des instruments de travail dont hier encore on se servait ne leur a pas permis d'atteindre tous les textes et tous les faits essentiels. Aujourd'hui qu'on

a une meilleure méthode de recherche et de meilleurs outils, il est facile de trouver et de réunir ces textes et ces faits.

Les publier tous, ce serait une grosse entreprise. Nous voulons seulement faire connaître les plus importants, les plus instructifs, afin qu'on sache bien comment la question se posa et fut résolue pendant la Révolution.

Ce travail se divise en deux parties.

La première est un récit, un exposé que nous avons tâché de faire aussi court, aussi impartial que possible, ne voulant pas adapter l'histoire de la Révolution à une thèse, mais offrir une base vraiment historique à toutes les opinions.

La seconde partie est une suite de documents de l'époque de la Révolution, débats des Assemblées et décrets, choisis parmi les plus propres à faire connaître les vues politiques et religieuses des hommes de ce temps-là, parmi ceux où l'on trouve les éléments essentiels de l'histoire de la suppression des congrégations.

Nous avons donné des extraits du procès-verbal officiel de la Constituante et de la Législative, extraits textuels, que nous n'avons jamais ni confondus ni combinés avec d'autres documents. Nous avons donné aussi des comptes rendus de

journaux, en indiquant chaque fois quel journal nous suivions et en suivant le même journal pour toute la partie de la séance à reproduire. Quelques variantes empruntées aux autres journaux, et placées en note, complètent ou contredisent, sur les points qui nous ont paru importants, le compte rendu adopté par

nous.

Il n'y avait alors ni compte rendu sténographique officiel, ni compte rendu analytique officiel, mais seulement un procès-verbal officiel, parfois sec, parfois plus détaillé que les journaux, et des comptes rendus analytiques que les journaux faisaient à leur fantaisie. Le Moniteur n'était ni officiel, ni officieux : si nous l'avons suivi plus souvent que les autres journaux, c'est que, pour les débats relatifs aux congrégations, ses comptes rendus se trouvent être en général plus étendus et plus clairs.

Il y a aussi des discours et des rapports imprimés à part, en brochures, par ordre de l'Assemblée ou par les soins des auteurs: quand nous utilisons ces impressions, le lecteur est averti de la cote de la Bibliothèque nationale ou des Archives nationales. sous laquelle il pourra trouver un exemplaire de l'original.

Nous avons eu soin de donner toujours les décrets d'après un texte officiel, c'est-à-dire d'après le procès

verbal ou d'après la collection des lois de Baudouin. Quand on prend ces décrets dans un journal, par exemple dans le Moniteur, il est rare qu'ils n'y soient pas tronqués ou défigurés.

Sauf les erreurs qui ont pu échapper à notre négligence, nous espérons que ce travail sera jugé conforme aux règles de la méthode historique et qu'on pourra se servir avec sécurité des textes et des résultats que nous y donnons.

A. AULARD.

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