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CHYMIQUE,

formation des noms composes.

RÉGNE des Vitriols.

EXEMPLES pris de diverfes claffes.

Des trois Rège commun. Soufre méphitique ou Plombagine.

Minéralpfom.
pefant.
e vitriolé.
Glauber.

Nitre alumineux.

Muriate calcaire.

Acète de magnésie.

Tartre barotique.

Arfeniate de potasse.

Borax de Soude ou Borax commun.

Fluor ammoniacal.

Régalte d'or.

Oxalte d'argent.

Saccharte de platine.

Citrate de mercure.

Végéta de Chypre. Lignite de cuivre.

Anima

N. B. Lorfque trevus dans la mo connus, on en fo que & molybdes, Il en fera de mêr' veau demi-métaf

e verte.

Te blanche.

Phosphate de plomb.

Formiate d'étain.

Sébate martial.

Muriate antimonial ou Beurre d'antimoine.

Galacte de bismuth.

Borax de zinc.

Muriate d'arfenic.

Saccharte de cobalt.

Formiate de Nickel.

Oxalte de manganèfe.

Ether lignique ou Ether de Goettling, &c. &c. &c.

ides, les vingt-quatre bafes & les produits de leur union, forment foixante-quatorze dénominations claires & méthodiques, inles fers caffans es hépars ou compofés à trois parties, dont les noms viennent caché dans le fefftême, comme hépar de foude, hépar ammoniacal, pyrite d'ar

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vation de la pointe au-deffus du comble, pouvoient expofer à des dangers qu'on a voulu prévenir, la perfonne qu'on auroit chargée d'examiner l'extrémité fupérieure de cet appareil. Le but du Chapitre des Barons de SaintJuft étoit encore de protéger tous les environs de l'Eglife, & une grande partie de la Paroiffe, des ravages de la foudre qui eft tombée plufieurs fois fur ce clocher, & que fa pofition, & toutes les circonftances locales y rendent très-fujet. C'eft pourquoi la partie fupérieure de ce paratonnerre, qui eft au-deffus du faîte du clocher, ayant trente-trois pieds d'élévation, en y comprenant la pointe du cuivre, il a fallu faire bafculer toute la barre de fer à laquelle la pointe en cuivre eft fortement viffée. Pour cet effet, on a planté un grand mât qui tient folidement à la charpente du clocher. A l'extrémité fupérieure de ce mât font fixées avec précaution deux grenouilles de métal, dans lesquelles entrent les deux tourillons qui font à-peu-près à la moitié de la longueur de la barre de fer, laquelle par ce moyen peut faire le mouvement de rotation, fon extrémité fupérieure s'abaiffant, tandis que le bout inférieur s'élève. Ce mouvement s'exécute avec la plus grande facilité, par le foin qu'on a eu de mettre en équilibre cette barre de fer, dont la longueur est environ de 26 pieds. On fent bien qu'il a été nécessaire pour cet effet de donner plus de longueur à la partie d'en haut, & plus de maffe à celle d'en bas. Un homme feul, en ne fe fervant que foiblement d'une de fes mains, peut élever ou abaiffer ce conducteur avec une facilité étonnante. On retient cette barre dans une pofition perpendiculaire à l'horizon, par une vis qui traverse l'épaiffeur du mât & celle de la barre, & cette vis a un fort écrou pour affujettir le tout. On a pratiqué une rainure dans le mât, afin que la barre de fer y fût inférée. Ce mât a été couvert de poix-réfine: on l'a armé de deux chapeaux de fer blanc à fes deux extrémités, afin que la pluie ne pût point l'endommager. Une barre de communication part du talon de la barre de fer dont j'ai parlé, & va s'unir intimément avec la partie du paratonnerre qui s'élève parallélement le long du mur. Les plus grandes précautions ont été prifes pour rendre la plus parfaite quil eft poffible la jonction de toutes les barres de fer dont cet appareil eft compofé. Des verticilles pour la fou dre afcendante ont été placés à la hauteur que les circonstances locales exigepient. La partie qui eft en terre eft enfoncée à une grande profon deur; elle eft environ de dix-huit pieds, & on a pris des précautions pour y jetter les eaux de pluie, y verser d'autres eaux, & pour les y retenir. Dans le fein de la terre, j'ai également placé plufieurs verticilles. On peut en voir les raifons dans mon Mémoire fur un nouveau moyen de fe préferver de la foudre, qui a été imprimé en 1776, dans les Obfervations de Phyfique. Ce paratonnerre, depuis fa pointe jufqu'au dernier des verticilles inférieurs, a 131 pieds de longueur, & fon extrémité fupérieure. eft près de 400 pieds d'élévation au-deffus des moyennes eaux de la Saône.

Tome XIX, Part. I, 1782. MA1.

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Les Administrateurs de l'Hôpital de Lyon m'ayaur prié enfuite de diriger la conftruction d'un paratonnerre fur le dôme de ce magnifique édifice, je me fuis rendu avec le plus grand plaifir à leur invitation. La forme du dôme entraînoit beaucoup de difficultés dans l'exécution; il a été néceffaire d'élever plufieurs échafauds, placés les uns au-deffus des autres. Cependant la conftruction de ce nouveau paratonnerre eft de la plus grande fimplicité; & cet inftrument a été placé avec tant d'art, qu'il eft auffi folide qu'on peut le defirer, & qu'il ne nuit en aucune façon à la dé coration du dôme. Sur la croix qui eft au-deffus de la boule, j'ai fait fuperpofer une feconde croix en fer, laquelle eft elle-même l'extrémité fupérieure du paratonnerre. Trois pointes de cuivre dorées à or moulu font profondément viffées à l'extrémité des trois branches de notre nouvelle croix celle-ci eft retenue en fituation par plufieurs brides de fer placées dans les endroits convenables. On peut en être affuré; car je fuis monté plufieurs fois au-deffus du dernier échafaud, pour examiner tout par moimême. Le paratonnerre paffe enfuite dans le collier fupérieur de la boule qui eft au-deffus de la croix ; il eft uni par une communication avec toutes les bandes de fer qui forment les côtes placées dans l'intérieur de la boule, & avec tous ceux qui fervent de foutien aux trois anges de plomb qui fupportent la boule, le long defquels il defcend fans interruption, ainfi que devant les nuages & le piédeftal. Il en eft de même relativement à la balustrade de fer qui règne autour du piédestal. Le conducteur defcend enfuite le long du dôme, en fe prêtant à la courbure de la voûte. Des taffeaux qui ont une faillie fuffifante, qu'on a peints à l'huile, & couverts de plomb aux endroits néceffaires, font folidement unis à la charpente du dôme; ils foutiennent des embâfes de fer armées de clavettes doubles, pour appuyer & retenir le conducteur de distance à distance: le long du mur il eft différemment fixé. Des verticilles afcendans ont été placés à la hauteur convenable. A dix pieds environ au-deffus du fol, la barre de fer eft noyée dans une rainure pratiquée dans la pierre de taille. Une grande borne de pierre la couvre prefqué à la hauteur d'appui; enfuite la partie inférieure entre profondément dans la terre: on y a ménagé plufieurs verticilles inférieurs qui font dans un puits, creufé exprès, & qui eft beaucoup plus profond que les plus baffes eaux du Rhône avec lequel il communique continuellement. Sa hauteur totale eft de plus de 206 pieds de Roi.

Le paratonnerre élevé chez M. Rocfort, Négociant, rue des QuatreChapeaux, eft placé au bout d'une tour qui a fept étages. Sur le faîtage, j'y ai fait mettre un mât qui porte une barre de fer, furmontée par une pointe en cuivre doré au feu. Plufieurs colliers de fer, avec vis & écrous, fixent folidement la partie du paratonnerre, qui eft parallèle au mât que j'ai eu foin de faire poiffer fur le feu; deux chapeaux de fer-blanc y font placés aux endroits néceffaires; une partie du paratonnerre fuit la pente

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du toit, & defcend enfuite le long du mur; des verticilles afcendans y ont été placés à différentes élévations. Il y en a également dans la partie inférieure, laquelle eft en plomb, ainfi que celle des autres paratonnerres que j'ai fait conftruire; & fa profondeur en terre a toute la longueur néceffaire, eu égard aux eaux qui coulent journellement dans cet endroit. Ce paratonnerre, qui domine tous les environs, eft d'autant plus néceffaire dans cet endroit, que le tonnerre eft tombé plufieurs fois fur les maisons voisines de celles de M. Rocfort.

Au Château de la Ferrandière eft auffi un autre paratonnerre, dont j'ai également dirigé la conftruction. M. Riverieu, ancien Prévôt des Marchands de la Ville de Lyon, s'y eft déterminé avec d'autant plus de raifon, qu'il a vu la foudre y tomber un affez grand nombre de fois. La Longueur totale de cet inftrument eft de 111 pieds de Roi; fon élévation au-deffus du faîtage eft de 19 pieds 1 pouce; fon extrémité inférieure entre dans un puits à 21 pieds de profondeur, en comptant depuis la margelle: il eft auffi armé de verticilles afcendans. Toutes les précautions prifes pour les paratonnerres précédens, ainfi que plufieurs autres, dont je n'ai pas parlé, ont été également employées, & rien ne manque à fa perfection.

Si des affaires relatives à une Chaire que j'occupe, ne m'avoient contraint de retourner dans le Languedoc, j'aurois encore conftruit trois autres paratonnerres, qui probablement auront lieu dans quelque temps. Lyon, où les Sciences, le Commerce & les Arts fleuriffent, femble avoir voulu réparer publiquement l'injure qu'on a tenté de faire à la Phyfique dans une Ville de France où la lumière des nouvelles découvertes ne paroît pas encore avoir pu diffiper les ténèbres des préjugés populaires.

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Poft-Scriptum. Je profiterai de cette occafion, pour vous annoncer que j'ai trouvé, à Beziers même, un jeune maniaque, fils d'un Horloger de cette Ville, qui, felon certains changemens de temps, éprouve divers accès, lefquels fe répètent périodiquement. Jamais il n'eft furieux; tantôt il rit, tantôt il eft férieux; quelquefois il parle beaucoup, d'autres fois fon corps eft plus en action. Voilà les quatre périodes qu'on obferve régulièrement, & dont j'ai été témoin oculaire. Ceci confirme de nouveau, non feulement le fyftême du célèbre Abbé Toaldo, que j'ai adopté, mais encore la vérité des Tables relatives à la manie, aux mois & aux morts de Padoue, qui font du favant Profeffeur de cette Ville, & que j'ai mifes à la fuite de mon Ouvrage de l'Electricité du Corps Humain. L'autorité de ce nom étant la meilleure preuve qu'on puiffe donner de l'exactitude de ces obfervations, je fuis charmé, depuis que, par les recherches que j'ai faites, je fais que ces Tables de Padoue & des environs font de lui, de pouvoir en décorer les preuves confirmatives que j'avois données de mes idées à cet égard. Le fujet étant à mon avis très-intéreffant, j'y reviendrai dans un des Ouvrages auxquels je travaille.

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