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avec cent foixante gouttes de même eau forte, & je pefai auffi quatre ferupules d'étain. Les fragmens d'étain que l'on y jetta furent d'abord diffous, & la diffolution fut parfaitement femblable en tout à celle du n°. 1. Cependant il fe trouva au fond un peu de chaux noirâtre ; il refta dix-huit grains de métal: d'où je conclus que l'acide marin avoit paffé, foit à caufe des vapeurs grifes qui étoient fenfibles, foit parce qu'il y a eu ici une pareille quantité d'étain diffoure, & même avec auffi peu de dépôt. L'acide de la’ graiffe n'y étoit pas mêlé, puifque la diffolution étoit claire, à la différence de la diffolution, n°. 2. Le dépôt (non brunâtre) venoit de ce que, je n'avois pas jugé l'acide ma:in aufli tort, & que j'avois mis en conféquence trop peu d'acide nitreux, fuivant les proportions.

CXXIII. Terre foliée de tartre. Sur deux drachmes de ce fel neutre, je' verfai pareille quantité d'acide de la graiffe, qui parut occafionner un peu d'effervefcence, & je diftillai. Il pafla dans le récipient une liqueur qui avoit l'odeur du vinaigre concentré, & qui ne précipita pas en blanc le fublimé corrofif.

CXXIV. Sel de Glauber. Quoiqu'il fût peu vraisemblable que notre acide pût déplacer l'acide vitriolique fi puiffant, je voulus en tenter l'expérience. Je diftillai en conféquence un mêlange de parties égal s de ce fel & d'acide de la graiffe. La liqueur qui paffa dans le récipient avoit, indépendamment de fon odeur forte ordinaire, quelque chofe de fulfureux.' J'en verfai dans une diffolution de plomb par l'acide de la graiffe, & elle y occafionna un peu de précipité blanc; ce qui prouve qu'il y avoit eu un Peu d'acide vitriolique dégagé. J'attribue ce phénomène au principe inHammable qui fe manifefte toujours dans l'acide de la graiffe, niênie purifié, & qui a pu volatilifer en cet état une portion de l'acide vitriolique.

CXXV. & dernière Expérience. Le ta tre tartarife. J'ai fait une diffolution limpide de deux drachmes de ce fel dans l'eau diftillée, & j'y ai laiffé tomber quelques gouttes de notre acide. Le mêlange s eft troublé fur le champ, & il s'y eft formé un précipité. La liqueur décantée, ce précipité s'eft trouvé une pure crême de tartre.

LETTRE

De M. HASSENFRUTZ, fur le Feu libre de l'Atmosphère.

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317

Na propofé dans le Journal de Phyfique, en Mars 1780, pages 321 & fuivantes, cette question aux Phyficiens: a Quand l'orage fe formé, & qu'il doit bientôt tomber une pluie abondante, que devient la prodigieufe quantité de feu libre abandonnée en vertu d'une fi grande précipi Tome XIX, Part. I, 1782. AVRIL

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tation? C'est pour répondre à cette question propofée par un homme célèbre, de qui je tiens mes foibles connoiffances en Physique, que j'ai fait plufieurs expériences, parmi lesquelles j'en diftingue quatre principales, que ję donne au Public aujourd'hui, me réfervant de donner les autres, quelles auront été fuffifamment réfléchies.

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1°. Si l'on expofe de l'eau à l'action du feu, & que l'on couvre le vase qui la contient (lorfqu'elle a un certain degré de chaleur) d'un récipient. pénétré d'un conducteur, à l'extrémité duquel pend une houppe de métal, on apperçoit avec un électromètre fenfible des fignes non équivoques d'électricité négative.

2°. Si, au lieu de mettre fous le récipient un vafe rempli d'eau chaude, on y place un réchaud de feu, on obtient, mais plus fenfiblement, des sid'électricité négative.

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3°. Si on place le même récipient fur le plateau d'une machine pneumatique, après trois ou quatre coups de pompe, lorfque le nuage difparoît, on a pour résultat des fignes d'électricité pofitive, non sensibles à l'électromètre, mais très-perceptibles à l'électrophore ifolé.

4. Si, après avoir mis trois ou quatre gouttes d'eau dans une bouteille, on la bouche hermétiquement avec un conducteur garni d'une houppe de métal à fa partie intérieure; qu'enfuite on la mette devant le feu, afin de faire diffoudre l'eau qu'elle contient; qu'après cela on la tranfporte dans un lieu où l'atmosphère foit moins chaude, il en résulte, pendant que. l'air abandonne l'eau qu'il tenoit en diffolution, des fignes d'électricité pofitive, perceptibles à l'électrophore ifolé. Si, lorfque les parois intérieures de la bouteille font tapiffées d'eau, on l'environne extérieurement d'une ferviette très-chaude, l'électricité diminue à mesure que l'eau fe diffout, devient zéro, & paffe du pofitif au négatif. Quand la ferviette eft ôtée, fi Tatmofphère du lieu eft froide, l'électricité devient zéro, & passé au positif. De ces quatre expériences, on feroit porté à conclure, que toutes les fois que l'atmosphère d'un lieu a, par fa denfité, ou par fa chaleur, la faculté de diffoudre de l'eau, l'électricité du lieu doit diminuer ; qu'au contraire, lorfque, par une raréfaction fubite, ou par une diminution de chaleur, l'atmosphère a la faculté d'abandonner l'eau qu'elle tenoit en diffolution, l'électricité du lieu doir augmenter; d'où il fuit. .... Mais fi un des hommes que je refpecte le plus, a dit : « Je ne me permettrai pas » de faire moi-même à cette question une réponse qui pourroit choquer » quelques idées reçues, & que d'ailleurs on doit prévoir »; pourquoi, après quatre expériences, qui ne font pas encore connues, me prefferois-je de conclure? J'attends donc que les expériences que je fais pour cet objet puiffent conclure d'elles mêmes.ch berwol

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J'obferverai, pour ceux qui voudront, répéter ces expériences, qu'elles font très-délicates, & demandent les plus grands foins que l'électromètre. dont je me fuis fervi n'étoit autre chofe qu'un cheveu très-fin, qui tenoit

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fufpendu un petit morceau de papier ferpenté de cinq lignes de diamètre, & que fi on laiffe trop long-temps l'électrophore fur fon plateau, il puise de l'électricité dans la maffe de l'atmofphère qui l'environne.

NOUVELLES LITTÉRAIRES. COURS complet d'Agriculture théorique, pratique, économique, & de Midecine rurale & vétérinaire; fuivi d'une Méthode pour étudier l'Agriculture par principes: ou Dictionnaire univerfel d'Agriculture, par une Société d'Agriculteurs, & rédigé par M. l'Abbé ROZIER, &c. &c. TOME SECOND, in-4°, avec 28 planches en taille-douce. A Paris, rue & Hôtel Serpente. Prix, 12 liv. en feuilles, & 12 liv. 8 fols broché. La foufcription est toujours ouverte.

Supplément au Dictionnaire de Phyfique, par M. SI GAUD DELA FOND, tome V, in-8°. avec figures. Prix, 5 liv. broché, & 6 liv. relié. Paris, rue & Hôtel Serpente.

L'accueil jufte & mérité que le Public a fait aux quatre premiers volumes de cet excellent Dictionnaire, a engagé fon favant Auteur à le completter, en donnant un volume de Supplément, qui renferme quelques articles intéreffans, qui n'étoient point entrés dans ces premiers volumes. Toute la partie de la Phyfique célefte ou aftronomique eft ajoutée, & préfentée d'une manière à ne rien laiffer à defirer pour ceux qui cherchant à s'inftruire dans cette partie, ne defirent pas être de profonds Aftro

nomes.

LETTRE de M. BACHER à M. BOUVART, chez Didot, quai des Auguftins.

C'est la différence des avis concernant le traitement de feu M. l'Archevêque de Paris, qui a donné lieu à cette difcuffion. Elle est faite répour foudre deux queftions, qui intéreffent les Médecins & le Public favoir: Eft-il avantageux & néceffaire d'affujettir les Hydropiques à l'abftinence de la boiffon? eft-il avantageux & néceffaire de les laiffer boire, & même de les faire boire au-delà de leur foif? M. Bacher avance des faits & des principes, pour prouver qu'il est toujours inutile, & prefque toujours pernicieux de priver les hydropiques de la boiffon, & qu'excepté deux cas qu'il énonce, il eft avantageux, & le plus fouvent néceffaire de laiffer boire, & mème de faire boire les hydropiques.

M. Bacher, pour détruire enfin les préjugés tranfmis par l'enseignement des Ecoles, perpétués par la lecture des Auteurs, & adoptés généralement dans la pratique, invite M. Bouvart à admettre fes principes, à les avouer

publiquement, ou bien à en faire connoître les inconvéniens & les dangers. Ces deux Lettres font terminées par l'Hiftoire d'une Confultation faite il y a plus de cent ans à Venife, pour un hydropique. Elle est très-piquante, par la conformité entre l'avis de Montanus & de M. Bacher; entre l'avis d'Eugubinus & de M. Bouvart; & enfin, entre l'avis de Papienfis & de M. Cochu. Mais à Venife, le malade fuivit l'avis de Montanus, qui fut bientôt approuvé par Papienfis. Cet hydropique but beaucoup, & il guérit.

TABLE

DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER.

SUITE d

Fin de l'Extrait du fecond Volume de l'Ouvrage de M. l'Abbé SPALLAN

TE du Mémoire fur le baromètre nouveau, inventé par M. MAGELLAN, Membre de la Société Royale de Londres, &c.,

257

372

ZANI,

Lettre aux Auteurs du Journal de Phyfique, par M. CHAUVIN, fur le Volcan de Marez dans les Cévennes.

285

287

Suite des Expériences relatives à l'Adhésion; par M. DUTour. Mémoire fur quelques Trombes terreftres, obfervées en Artois & dans quelques Provinces voisines, lu dans la Séance publique de l'Académie d'Arras, le 5 Avril 1780; par M. BUISSART, Membre de cette Académie. *298 Suite des Extraits du Porte-Feuille de M. l'Abbé DICQUEMARE, de piufieurs Sociétés & Académies Royales de France, Espagne, Allemagne, & Correfpondant de l'Académie Royale de Marine. 309 Obfervations fur la Cryftallifation artificielle du Soufre & du Cinabre; par M. PELLETIer.

311

Defcription d'une Machine propre à broyer toutes fortes de Couleurs; par M. P. D. C.

314

Expérience fur l'Acide retiré du Suif de Bœuf, traduites de l'Allemand de
M. CRELL; par M. MGN. de Dijon. Troisième & dernière partie. 324
Lettre de M. HASSENFRUTZ, Sur le Feu libre de l'Atmosphère.
Nouvelles Littéraires,

APPROBATION.

337

339

J'ai lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un Ouvrage qui a pour titre:

Obfervations fur la Phyfique, fur l'Hiftoire Naturelle & fur les Arts, &c; par MM. ROZIER & MONGEZ le jeune, &c. La Collection de faits importans qu'il offre périodiquement à fes Lecteurs, mérite l'accueil des Savans; en conféquence, j'estime qu'on peut en permettre l'impreffion. A Paris, ce 20 Avril 1782. VALMONT DE BOMARE,

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