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R. Grande dent qui fait mouvoir le régulateur V. S. Roulettes de fer ou de cuivre jaune, qui portent la roue 04 & le plateau P. T. Bandes de cuivre jaune ou de fer, fur lesquelles cheminent les roulettes ci-deffus; au lieu des roulettes appliquées à la roue 04, on pourroit fubftituer une roue horizontale de fer ou de cuivre, qui fe mouvroit fur des roulettes qui prendroient la place de cinq bandes que repréfentent les figures. Voyez la fig. 9. U. Pivot ou centre de rotation de la roue O4. V. Régulateur. X. Dents du régulateur. Y. Cylindre du régulateur. Z'. Gorge inférieure du cylindre. Z. Gorge fupérieure. &. Plans de la gorge ou rainure inférieure. &'. Plans de la gorge ou rainure fupérieure. 1. Axe du cylindre. 2. Boîte de cuivre jaune pour diminuer fon frottement. 3. Grand levier. 4. Petit levier. 5. Extrémité du petit levier, qui reçoit dans une fontaine le pied du fupport Q. 6. Grand levier du petit bras O'. 7. Petit levier du même bras O'. 8. Extrémité de ce petit levier, qui reçoit pareillement dans une fontaine le pied de la fourche 8. A l'aide de ces quatre leviers, on peut, quand on le juge à propos, arrêter tout mouvement de la molette & du petit bras fur chaque plateau, fans pour cela arrêter la machine ou fufpendre le travail des autres plateaux voifins.

9. Renvoi ou ramaffe-couleur. 10. Efpace du plateau laissé libre par la couleur & produit par le renvoi. 11. Couteau à ramaffer la couleur. 12. Plan incliné. 13. Gorge. Voyez la coupe de ce couteau, fig. 7.

Si le mouvement du couteau étoit gêné par celui de la manivelle, il feroit poffible de faire travailler celle-ci plus près de la circonférence, en tranfportant fa cheville de conduite plus près de celle 8, qui, à fon tour, demanderoit à être reculée, pour faire jouer librement le petit bras ()1; lors de cette tranfpofition, il faudroit reculer le renvoi & le placer à convenance environ vers 92.

Si l'on vouloit pareillement que la molette N'. décrivît un plus grand ovale, ce feroit de placer fa cheville plus près de la manivelle G.

Si l'on vouloit encore que la vîteffe du plateau fût augmentée, il feroit poffible de la doubler en établissant un fecond bras 113, qui rameneroit un nombre de dents égal à celui que chaffe le bras; mais alors il faudroit doubler le nombre des dents du régulateur, &c.

14. Canal ou auge circulaire propre à recevoir les couleurs que laiffe échapper le couteau, & les conduire par une pente 15, pratiquée à cet effet jufqu'au goulot 16, qui les introduit dans le réservoir 17. 18. Couvercle de ce réfervoir.

Le canal qui reçoit les couleurs préparées, peut être formé de terre cuite verniffée & jointoyée avec de la réfine, ou quelque matière la moins fufceptible de fe mêlanger avec les huiles & les couleurs; il fera bon auffi de préferver le pourtour de la roue.

19. Elévation qui furpaffe le niveau de la plate-forme & du marbre ou porphyre P, afin de retenir la couleur qui pourroit s'échapper lors du mouvement de la molette.

Si on le jugeoit convenable, on pourroit pratiquer la même élévation tout autour de la place.

20. Trémie en bois ou en fer-blanc propre à recevoir les couleurs qui doivent être broyées. 21. Auget qui renvoie la couleur fur le porphyre. 22. Ceinture qui porte la trémie. 23. Bafcule de la trémie. 24. Vale à contenir l'huile. 25. Soupape. 26. Ceinture qui tient fufpendu le vase à l'huile. 27. Goulot ou bec qui répand l'huile fur la couleur à chaque élévation de la foupape 25. 28. Couvercle du vafe à huile. 29. Cuvette fufpendue fous le goulot. 30. Bafcule qui met en jeu la foupape 25. 31. Tenon par lequel font fufpendues les bafcules 23 & 30. 32. Branches de la fourche 33. 34. Axe des branches 32. 35. Supports des ceintures. 36. Roulette de la fourche 33. 37. Chemin de la roulette. 38. Cavité qui reçoit la roulette lors de fon paffage.

Si l'on vouloit tenir note de la quantité de fois que le couteau ramalferoit la couleur, ou que les trémies feroient mifes en jeu, il feroit trèspoffible de difpofer fur le plateau fupérieur du cylindre un petit mouvement qui en préfenteroit le nombre au moment que le furveillant feroit curieux de les connoître.

39. Bras de la molette. 40. Couliffe du bras M de la manivelle, dans laquelle il eft introduit. 41. Mâchoires adaptées au bras 39 de la molette. 42. Liens ou bras coudés de la molette. 43. Vis qui unit les liens aux mâchoires 41. 44. Partie de la voûte dans laquelle eft renfermé le rouet B. 45. Projection au plan de la même voûte. 46. Rez de chauffée ou promenoir autour des places de la machine; entre chaque place feroit pratiqué un petit efcalier pour monter fur la plate-forme. 47. Plan du pourtour de la plate-forme, qui renferme les différentes places. Cette plateforme peut être ronde, à pans, quarrée ou baflongue, à volonté.

Nota. Comme le travail continu de la molette fur le marbre pourroit déranger la droiture de ce dernier, il fera facile de la lui rendre, fi on fubftitue à la molette un moëllon, c'est-à-dire, un plan de grès plus grand qu'elle. En lui faifant faire à peu-près le même mouvement, & faifant répandre, par le jeu démontré, l'eau, le grès, les différens émerils ou tripolis, &c., qui doivent ufer le marbre, on parviendra en peu lui rendre fa droiture.

à

S'il étoit difficile de fe procurer des marbres tels qu'ils font indiqués par les figures, des glaces ordinaires, doucies, choilies parmi les plus épaiffes, rendroient le même fervice; il faudroit feulement avoir l'attention de les bien fceller & retenir fur la roue: on leur rendroit leur droiture, lorfqu'elle feroit perdue, de la même manière qu'aux marbres. Quelqu'un qui comprendra parfaitement le jeu de cette machine, ne Tome XIX, Part. I, 1782. AVRIL,

Tt 2

tardera pas à s'appercevoir de la poffibilité de l'appliquer à différens Arts, comme celui de la Gravure, pour en dreffer les planches, les doucir & les polir; à l'ufage des Graveurs & des Imprimeurs en toiles, &c.; du Marbrier, pour dreffer, doucir & polir différentes pièces de rapport ou autres; des Facteurs d'Orgues, ou ceux qui emploient l'étain ou d'autres métaux en planches; en un mot, pour broyer, dreffer, donner une épaiffeur égale, doucir & polir toutes les furfaces planes fufceptibles de

l'être.

Si le Public paroît approuver cette machine, nous donnerons par la fuite fon application aux différens Arts énoncés.

EXPÉRIENCES

Sur l'Acide retiré du Suif de Bœuf, traduites de l'Allemand de M. CRELL. Par M. MGN. de Dijon. Troisième & dernière partie (1).

LE fel neutre de Segner étant très-commode pour obtenir l'acide de la graiffe tout-à-la fois très-concentré & très-pur, j'ai indiqué dans l'expérience LIX le procédé le plus fimple & le plus expéditif pour fe procurer ce fel, en le retirant, par le moyen de l'alun, d'un favon cuit en confiftance de gelée.

Après un grand nombre d'expériences, cette méthode m'a toujours paru la plus avantageufe; & pour faciliter le travail aux Chymiftes qui voudroient eux-mêmes préparer cet acide, je donnerai ici les proportions exactes des matières à employer, que je fuis parvenu à déterminer par des effais multipliés.

Sur dix livres de la maffe cuite en confiftance de gelée épaiffe (c'eft-àdire, au point où l'on ajoute le fel marin dans la préparation du favon commun), on ajoute peu à-peu 22 onces d'alun (2), que l'on a fait diffoudre auparavant dans l'eau. Après avoir filtré & évaporé, on obtient environ vingt-une onces de fel, dont partie de tartre vitriolé, partie de fel de Segner, & un peu d'alun non décompofé. On verfe fur les trois quarts de cette maffe faline quatre onces & demie d'huile de vitriol, qui

(1) Voyez Journ. de Phyf., tom XVIII, pag. 110 & 383. (2) Si on déduit l'eau de cryftallifation de ce fel neutre terreux, onze onces, dont la terre fait à peu-près quatre onces & demie.

il refte environ

M. Bergmann a déterminé d'une manière plus précise la compofition de ce fel Voy. tom. 1 de fes Euvres, édit. Franç., pag. 150. (Note du Traducteur ).

.

s'échauffe & répand quelques vapeurs: on obtient enfin par la diftillation, à un feu plus violent, plus de cinq onces d'un acide jaune fumant. Quoique cet acide ne donne pas communément de précipité infoluble, par l'addition du fucre de Saturne, cependant je le rediftille fur le quart reftant de la maffe, foit pour être affuré qu'il ne retient point d'acide étranger, foit pour qu'il y laiffe la couleur rouffe dont il est chargé: cet acide eft alors clair comme de l'eau, cependant encore fumant & d'une odeur très-pénétrante.

J'ai annoncé (expérience VI) que pour s'aflurer que l'acide de la graiffe ne contenoit plus d'acide vitriolique, il falloit en verfer quelques gouttes dans une diffolution de fucre de Saturne, & examiner fi le précipité qui s'y étoit formé pouvoit fe diffoudre dans l'efprit de nitre, parce qu'alors on pouvoit tenir pour conftant qu'il n'y reftoit point d'acide vitriolique, le vitriol de plomb étant abfolument infoluble dans l'acide nitreux. Je fuiveis en cela M. Retzius, dans fon Mémoire fur le tartre (1). L'acide de la graiffe a fans doute une grande difpofition à cette union; car fi on le met feulement dans un verre découvert au-deffus d'une diffolution de fucre de Saturne, on apperçoit bientôt un précipité abondant, qui fe rediffout facilement dans l'eau-forte. Pour vérifier fi cette épreuve de l'a-' cide vitriolique étoit bien fûre, je verfai huit gouttes de cet acide dans deux drachmes d'acide de la graiffe, & l'acide nitreux ne fit pas difparoître tout le précipité qui y avoit été produit par le fucre de Saturne; mais lorfque j'ajoutai une quantité plus confidérable d'acide nitreux, & furtout lorfque je recommençai par décanter la plus grande partie de la liqueur, tout le précipité fut diffous. Je reconnus ainfi que cette épreuve n'étoit pas abfolument fidelle, & je découvris au contraire que le bon vinaigre feroit ici d'un ufage beaucoup plus fûr. Il ne fallut en effet pas plus de 4 à 6 drachmes de fort vinaigre pour diffoudre le précipité formé dans la diffolution de fucre de Saturne, par une drachme d'acide de la graiffe; mais ayant ajouté huit gouttes d'acide vitriolique, le précipité, qui étoit abondant, demeura infoluble, quoique j'y euffe employé quatre onces du même vinaigre après avoir décanté à différentes fois la liqueur, & que j'euffe fait digérer & même bouillir le mêlange.

Quant à la forme fous laquelle fe préfente le fel neutre de Segner, je puis encore donner quelques obfervations. M. Segner avoit dit (2), que lorfqu'on combinoit l'acide de la graiffe avec l'alkali fixe végétal, il en réfultoit un fel neutre femblable à la terre foliée de tartre, & pour la figure, & pour les autres propriétés; & je l'ai ainfi annoncé dans la première partie (3). Ayant faturé de fel de tartre une certaine quantité de cet

(1) Mém. de l'Acad. de Stockholm, &c., vol. 32. ( ann. 1770 ). (2) Differtat. de acido pingued, anim. Gottingue, 1734.

(3) Voyez Journ. de Phyf., tom. XVIII, pag. 113.

acide dégagé par l'acide vitriolique & rectifié, je trouvai à la vérité qu'il s'étoit formé à la furface une croûte faline; mais l'ayant enlevée, je vis qu'il s'y étoit attaché une grande quantité de cryftaux droits, quadrilatères, décroiffans infenfiblement en forme de poignard, de trois lignes de longueur, & qui avoient deux côtés oppofés, plus étroits que les deux autres. Si on n'a employé que la quantité d'alkali néceffaire, & qu'on ait fait égoutter les cryftaux fur le papier gris, ils font folides, & reftent long-temps à l'air fans attirer l'humidité. Cette propriété, ainfi que la forme de la crystallisation, établit une différence bien fenfible entre le fel de Segner & la terre foliée. Ce qui a pu faire croire à M. Segner qu'ils étoient femblables, c'eft peut-être qu'il n'avoit fait cryftallifer ce fel qu'en petite quantité; qu'il n'avoit ainfi obtenu qu'une croûte faline, au-deffous de laquelle il n'y avoit ni affez de matière pour fournir des crystaux, ni affez d'efpace pour les laiffer former: peut-être auffi fon acide n'étoit-il pas aufli complettement privé de toutes parties huileufes, ou fon alkali n'étoit peut être enfin qu'une potaffe impure.

Après ces obfervations préliminaires, je reprends la fuite de mes expériences, pour déterminer l'action de notre acide fur les fubftances métalliques.

Les expériences LXXV & LXXVI laiffant encore de l'incertitude fur le point de favoir fi cet acide attaque l'or & la platine, j'ai cru devoir les répéter. Après avoir tenu ces deux métaux pendant fix femaines, dans des vaiffeaux fermés, à la chaleur du fourneau, j'ai essayé ces diffolutions par le fel de tartre (1); mais il n'y a eu aucun précipité. J'expofai cette diffolution à la chaleur, & il s'y forma bientôt un peu de dépôt. Je décantai la liqueur; j'édulcorai; je laiffai fécher, & il refta une matière blanche (2). · Non-feulement cette terre blanche ne fit pas effervefcence avec l'acide nitreux: mais elle ne fe laiffa diffoudre que très-difficilement, même à l'aide de la digeftion. Au contraire, elle fe laiffoit diffoudre très-aifément lorfqu'elle étoit encore humide. Soupçonnant que cette terre pouvoit tenir quelque chofe de métallique, je verfai dans fa diffolution un peu de foie de foufre volatil (qui découvre les métaux, lors même que l'alkali n'en donne aucun indice); mais le foufre qui fe précipita ne fut pas autrement coloré qu'avec l'acide pur,

(1) Je ne cherchai pas à découvrir l'or par le précipité pourpre avec la diffolution d'étain, parce que j'avois obfervé une couleur rouge, lorfque j'avois réuni les liqueurs qui furnageoient les précipités de plomb, d'étain, d'antimoine, de mercure & de bifmuth par l'acide de la graiffe, & féparé ce nouveau précipité par le papier gris. On verra dans la fuite que cette couleur rouge venoit probablement de l'étain.

(2) J'obfervai à-peu-près la même chofe dans le mêlange du fel de tartre avec l'acide qui avoit digéré fur l'argent & le bismuth, lorsque je fis chauffer le mêlange après la faturation. L'alkali volatil, verfé dans cet acide, en précipite fur le champ une terre blanche, qui fe rediffout à vue d'œil, quand on y ajoute de l'efprit de fel.

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