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ou, pour mieux dire, la furface du mercure qui eft dedans. On redresse alors le baromètre dans fa pofition naturelle; on y met le châffis ou tige du bois KDAN (fig. 2), que l'on viffe, & l'on place le tout, felon que je l'ai dit ci-deffus nos. 145 & 147.

168. Si par hafard on trouvoit que le baromètre n'a pas affez de mercure dans fon réservoir, ce qu'il feroit aifé de reconnoître, en le mettant dans le fens horizontal, comme je l'ai dit n°. 147, il fera aifé d'y en mettre davantage en ouvrant la clef N (fig. 2 & 3), & en y appliquant un cône de papier pour fervir d'entonnoir, afin d'y jetter la quantité de mercure dont il a befoin, & qui doit être fuffifante pour remplir tout le tuyau jufqu'au bout K (fig. 2), fans que la plaque ronde LL (fig. 8) puiffe jamais mettre en contact le cuir C du fond du réfervoir avec l'orifice O du tuyau.

169. Nouvelles corrections plus avantageufes à donner à ces Baromètres. J'ai pensé depuis peu à deux autres conftructions, ou, pour mieux dire, nouveaux arrangemens, par lefquels ces baromètres deviennent encore plus commodes. Le premier confifte à fupprimer la vis de bois ZZ(fig. 8), par laquelle la tige KDAN (fig. 2) eft viffée à la boîte N C. Au lieu de cette vis de bois ZZ, on substitue trois petites vis de métal MM (fig. 9), où l'on voit ce réservoir entier, par le moyen defquelles la bafe de la même tige BC eft attachée à la boîte DF. On y ajoute deux pièces de métal comme deux petits crampons, une de chaque côté, marquées par des points MM. Il fuffit de tirer une ligne droite fur chaque petit crampon, en la continuant horizontalement fur l'endroit qui lui correfpond dans la boîte, pour être toujours affuré, par fa coïncidence, que le zéro des mefures marquées dans les échelles n'a fouffert aucune variation.

170. L'arrangement dont je viens de parler pour fupprimer la vis ZZ (fig. 8), mérite l'attention des Obfervateurs; car il eft bien aisé de concevoir que cette vis étant de bois, doit s'ufer avec le temps, & devenir fort lâche. En effet, il a fallu mettre quelquefois des rondelles de cuir ou de papier entre le rebord de la vis dont il s'agit, à plufieurs baromètres faits même par M. Ramfden, célèbre Artifte de Londres, qui employa le premier cette conftruction, afin que la face du devant de la boîte du réfervoir pût correfpondre exactement à celle de la tige; ce qui montre le défaut que je corrige par la méthode que je viens de propofer. Certes il, eft ridicule de pouffer les obfervations du baromètre jufqu'à des millièmes de pouce, & même au-delà, fans qu'on ait jamais pris foin de faire en forte que l'échelle de la tige par laquelle elles font mefurées, ne produife des erreurs beaucoup plus grandes.

171. J'ai pensé également qu'on épargnera de la peine & même de la dépenfe, fi l'on fubftitue un tuyau de laiton à la tige de bois. Ce tuyau en fera alors le même fervice, & ne rendra pas le baromètre bien plus pesant. Il doit avoir deux fentes oppofées, comme celle de l'échelle KDA

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(fig. 2), & l'autre, qui eft parderrière, dont on a parlé n°. 30; & l'on y fera fur chaque côté de la fente du devant du tuyau, les mêmes divifions qu'on a décrites n°. 31, &c. M. l'Abbé Fontana, Directeur du Cabinet de Son Alteffe Royale le Grand-Duc de Tofcane, eut auffi la même idée que moi, & il fit exécuter à Londres un de ces baromètres, avant fon départ en 1779.

172. Cette tige de métal peut avoir le nonius arrangé dans la forme dont j'ai parlé, no. 56; & la règle dentelée ou crémaillère dont il y eft auffi queftion, peut être auffi formée dans la face latérale de la fente de la tige métallique, fans aucun inconvénient. Cette tige ou tuyau métallique doit entrer à vis dans une rondelle de métal, dont la partie fupérieure de la boîte DF (fig. 8) fera garnie; car les vis de métal ne s'ufent point fi aifément que celles de bois. L'on peut y employer également les mêmes trois petites pièces ou crampons dont je viens de parler, n°. 169, pour marquer jufqu'à quel point on doit viffer cette tige à la boîte DF.

173. Il est vrai que la différente température de l'atmosphère doit caufer quelques variations dans les divifions de cette tige métallique, tandis que celle de bois n'eft pas fi fujette à ces variations; mais elles ne feront jamais affez confidérables pour caufer des erreurs fenfibles dans la pratique. D'ailleurs il n'eft pas difficile d'en tenir compte; car fi l'on prend la diftance, par exemple, entre le zéro & le trentième pouce de ce baromètre, dans deux températures affez différentes, on peut aisément calculer la partie proportionnelle dont il faut augmenter ou rétrécir chaque hauteur du baromètre, felon la différence de la température. Je fais faire actuellement quelques-uns de mes baromètres fur l'une & l'autre de ces deux formes dont je viens de parler.

174. Les baromètres que j'ai décrits jufqu'ici peuvent fervir à faire des obfervations fur mer, en les montant fur des fufpenfoirs affez fermes, dont je donnerai l'idée dans le n°. 193, & en y faifant d'autres changemens néceffaires, pour mieux réuffir. Mais comme le but qu'on fe propofe dans les obfervations barométriques, faites à bord des vaiffeaux, eft principalement d'être inftruit du mauvais temps & des tempêtes, dont le baromètre ne manque pas de donner d'avance des indices très-marqués, il vaut mieux paffer actuellement à la defcription des baromètres de chambre faits felon cette nouvelle conftruction; après quoi il fera plus naturel de parler des obfervations météorologiques faites fur terre avec le baromètre, & enfuite de celles qu'il eft fort avantageux de faire fur mer pour obtenir l'avantage dont je viens de parler.

175. Sur les Baromètres de chambre pour les obfervations météorologiques. Lorfqu'on veut avoir des baromètres de l'efpèce dont je viens de donner la defcription, adaptés aux obfervations météorologiques, il eft néceffaire de leur ajouter des échelles bien plus courtes que dans les précédens; c'est

à dire, depuis les 26 jusqu'aux 32 pouces Anglois. Dans ce cas, on leur donne à la partie fupérieure la forme repréfentée par la figure 10. Les deux échelles de la mefure Angloife & de la Françoife, n°. 31, y font toutes deux au côté droit de l'obfervateur.

176. La pièce du nonius, quoiqu'attachée à l'anneau qui fert à prendre la vraie hauteur du mercure, fans parallaxe (comme je l'ai dit, n°. 30), n'y tient que par un côté, & paffe entièrement parderrière la plaque où font les échelles menant un nonius de chaque côté Z & P, fig. 10, fur chacune de ces deux échelles. C'eft en mettant la clef dans le trou H, fig. 10, qu'on fait monter ou defcendre ces deux nonius enfemble avec l'anneau, pour montrer la hauteur précife de la colonne de mercure dans l'instrument. (Voyez no. 30).

177. Quoique les obfervations de la température de l'atmosphère entrent dans le plan des obfervations météorologiques, en forte que le thermomètre, pour cet effet, doit être expofé à l'air extérieur du côté du nord, & tellement fitué, qu'il n'y ait aucune muraille ou autre corps qui puiffe réfléchir fur lui la chaleur des rayons folaires; cependant on ne regarde point les obfervations de ce thermomètre détaché, comme appartenantes à celles du baromètre de chambre.

178. Quant au thermomètre attaché, il eft indifpenfable de l'avoir en 'même temps avec le baromètre, parce que la température d'une chambre eft prefque toujours fort différente de celle de l'air extérieur; & par conféquent c'est une erreur fort groffière d'appliquer aux corrections barométriques le degré de la température d'un autre thermomètre, qui n'est pas dans les mêmes circonftances que le baromètre. (Voyez n°. 65.)

179. Ce thermomètre attaché eft fixé fur la plaque de métal M N, fig. 10, 'à la gauche de l'inftrument, ou plutôt de l'obfervateur. Les trois échelles de correction, no. 67 & 81, y font gravées; & les nombres de l'échelle de correction, n°. 81, montrent les centièmes de pouce qu'il faut ajouter ou retrancher de la hauteur obfervée du baromètre, felon que la température du mercure fe trouve au-deffous ou au-deffus de la température moyenne de 55° de Fahrenheit.

: 180. Il y a deux petites aiguilles horizontales fur la plaque du thermomètre, qui tiennent parderrière à une verge dentelée,. & celle-ci engrène dans le pignon T, fig. 10. Ainfi, on les fait mouvoir en haut ou en bas, en tournant la clef qu'on met dans la tige T, fig. 10, jufqu'à ce que les pointes des deux aiguilles foient vis-à-vis le degré actuel du thermomètre. Dans ce cas, elles marquent en même temps le degré de l'échelle de Réaumur, celui de l'échelle de Fahrenheit; & outre cela, la quantité de la correction qu'on doit faire à la hauteur du baromètre; favoir, en plus, fi le thermomètre eft au-deffous de 55° de Fahrenheit; ou en moins, s'il eft au-deffus de cette température moyenne (n°. 81 & fuivans.) 181. Il eft fort à propos auffi que le fommet ou bout fupérieur du

tuyau

tuyau de ces baromètres foient tout-à-fait à découvert, comme on l'a dit au n°. 16, en pratiquant le trou qui laiffe voir s'il y a ou non quelque bulle d'air introduite dans le tuyau avant de fufpendre l'instrument à fa place.

182. Pour ce qui concerne le réfervoir & la partie inférieure de ces baromètres, voyez fig. 3: fon intérieur est décrit dans le n°. 152 & fuivant; mais il n'eft pas néceffaire d'avoir plus que la vis C: car en effet, la feconde vis ou rondelle EE décrite dans le n°. 19, n'est point utile dans les baromètres dont il s'agit à préfent.

il

183. Il feroit cependant de quelqu'utilité qu'il y eût un petit éntonnoir d'ivoire, au-dedans duquel la clef N, fig. 2 & 3, fit fon office; car fi l'on oublie de fermer cette clef, lorfqu'on a obfervé la colonne de mercure, par exemple à 31 pouces, il arrive que l'atmosphère devient fort légère, en forte que fi le mercure defcend jufqu'à 28 pouces, ne manquera pas de s'en échapper quelque portion. Mais, dans un cas pareil, c'eft l'Obfervateur & non pas l'inftrument qu'on doit blâmer; d'ailleurs, on y peut remettre en tout temps, & fans le moindre inconvénient, autant de mercure qu'on en a perdu.

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184. Comme il eft plus commode d'avoir ces baromètres fufpendus contre une muraille, j'ai cru néceffaire d'employer la petite potence de métal ACD, fig. 10, qui tourne fur fon petit axe vertical CD, dans les deux anneaux de la plaque ECBD, fixée contre la muraille les quatre vis dont on voit les trous dans la figure : ces baromètres ont également une fente oppofée à la partie fupérieure du tube, pour voir au travers la furface du mercure comme on l'a dit n°. 30. Čette petite potence a un crochet à fon bout A, auquel eft fufpendu librement le baromètre par l'anneau qui eft à fon fommet. Ainfi, il eft aifé de mettre toujours le baromètre contre le jour, & d'obferver en contact la curvature fupérieure de la furface du mercure avec l'anneau du petit tuyau, commme je l'ai dit aux n°. 27 & 30.

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185. Sur les Obfervations météorologiques. La manière de faire ces obfervations avec ces baromètres, eft la même qui a déjà été expliquée en traitant du baromètre, pour obferver la hauteur des montagnes. On commence par mettre la furface intérieure du mercure dans le petit tube B, fig. 3, au zéro de l'échelle, comme on l'a dit au no. 27: enfuite on obferve la furface fupérieure, n°. 30; & après cela on procède à la correction de la température actuelle, qui doit être additive lorfque le thermomètre eft au-deffous de 55° de Fahrenheit, fouftractive lorfqu'il eft au-deffus du même degré. Voyez les n°. 81 & fuivans.

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186. Toutes les fois que les hauteurs du baromètre s'éloigneront peu de 30 pouces Anglois, à peine aura-t-on befoin d'autre calcul pour réduire les obfervations à la température moyenne de 55° de Tome XIX, Part. I, 1782. AVRIL.

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Fahrenheit, que la correction qu'on trouve dans la troisième échelle déjà expliquée n°. 81. Mais lorfqu'il y aura au-delà d'un demi- pouce de différence, ce qui arrive rarement, il faudra employer la méthode expliquée dans le no. 90, ou autrement faire l'analogie dont j'ai parlé n°. 3.

187. D'ailleurs, cette échelle ne montre que des centièmes du pouce Anglois, tandis que le nonius de ces baromètres pouffe l'exactitude des obfervations jufqu'à des millièmes de pouce; & celle-ci eft une raison de plus, pour que tout Obfervateur exact n'emploie d'autre méthode que celle du calcul, même dans les obfervations météorologiques. Voyez l'idée du météorographe perpétuel de ma conftruction, dans le

n°. 244.

188. Sur les prédictions du Baromètre. Je ne dirai que peu de mots fur les obfervations qu'on fait avec cet inftrument, pour prédire ou connoître d'avance les changemens de temps. Les Artistes marquent ordinairement ces changemens comme suit:

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189. Mais on ne doit pas trop compter fur ces prédictions du baromètre, car elles ne font rien moins qu'infaillibles. Cependant il arrive fouvent que fi le mercure monte dans le baromètre, cela annonce du beau temps; & au contraire, lorfqu'il defcend, le temps fe met à la pluie, &c. Ceci eft un problême fi compliqué dans la Phyfique; les caufes concomitantes en font fi nombreuses, fi variées, & fi peu faites à l'examen de nos fens, que peut-être on ne fera jamais à même de le réfoudre au-delà d'un certain degré de probabilité.

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190. Dans ces circonftances-ci, comme dans bien d'autres probabilités ne font pas à méprifer; car, à dire vrai, nous n'avons d'évidence qui fur un très petit nombre de connoiffances abfolues de pratique ; & nous ferions bientôt réduits à l'inaction, fi nous rejettions les probabilités qui nous donnent au moins quelques efpérances de réuffir dans nos entreprises.

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191. Ainfi, l'on emploie le baromètre fort avantageusement très-fouvent avec un grand fuccès, pour connoître d'avance fur mer les changemens du temps & même les orages paffagers, afin de pouvoir préparer les voiles & ce qui eft néceffaire à la fûreté du vaisseau, &

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