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CLIX. Dans les deux dernières expériences, les tranches d'eau qui y avoient été renfermées, fubfiftèrent dans toute leur hauteur jufqu'au mo ment de la féparation.

On y voit que pour amener l'orifice de la bouteille au niveau de la maffe d'eau, forfque le cylindre de ce fluide qui y étoit logé étoit de 8 lignes, il a fallu

Et lorfque le cylindre n'étoit que de 4 lignes. 70 grains. Et qu'à chaque fois il en a été employé pour contre-balancer la cohéfion

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140 grains.

39...

39

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CLX. Ces résultats, quant au poids qui contre-balance ici la cohésion, different de celui de l'expérience de l'art. 9, no. 98, faite avec la même bouteille, felon lequel la réfiftance à la féparation a été de 44 grains; & fur cette différence, on peut préfumer que dans celle-ci il n'y a eu de ces 44 grains que 39 non - plus employés pour plus employés pour furmonter la cohérence des molécules d'eau, entre deux tranches defquelles la féparation s'exécute pareillement dans toutes ces trois expériences, tout y étant, à cet égard parfaitement égal, & que les 5 grains excédens l'ont été à contre-balancer une mince tranche d'eau contenue de même au bas de la bouteille dans cette expérience de l'art. 9, & retenue jufqu'au moment de la féparation (1). L'épaiffeur en peut même être déterminée, d'après l'effort qui a contrebalancé, foit l'une, foit l'autre des deux tranches de 4 & de 8 lignes que renferme la bouteille dans les expériences des n°. 157 & 158. La tranche, dans celle de l'art. 9, étoit feulement de 0,285 lignes un peu plus d'un quart de ligne; comme 70 gr.: 4lign.:: 5 gr.: 0,285.

CLXI. Ainfi, il paroît que ces trois expériences concourent à établir que la cohérence des molécules d'eau fur une aire d'environ 83,79 lignes quarrées, telle qu'eft celle du dedans de l'orifice de la bouteille, doit être évaluée à 39 grains; l'évaluation de celle des molécules de mercure fur la même aire a été portée ci-devant, no. 154, à 212 grains. D'après ces déterminations, la cohérence du mercure feroit à celle de l'eau

(1) Nota. Au no. 103 (Art. 9), dans la comparaifon que j'ai faite de la bouteille V, avec le difque A, relativement à leurs réfiftances refpectives à la féparation, dont celle du difquè n'eft que de 33 grains, j'ai regardé la refiftance obfervée de 44 grains de la bouteille comme dérivant toute entière de la preffion de l'atmosphère, en n'admettantlà aucune retraite de la part de l'eau, & étendant le plan de feparation fur toute l'aire renfermée par la circonférence extérieure des parois de l'orifice; & en effet, on a alors une analogie entre les résistances & les aires, qui vient exactement à l'appui de cette fuppofition. T2

Tome XIX, Part. I, 1782. FÉVRIER.

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dans le rapport de 212 à 39; rapport très éloigné de celui des denfités refpectives des deux fluides. Ce qui n'eft cependant pas furprenant, fi les intenfités de l'adhésion ne font pas en raifon des points de contact. (Voyez art. 9, no. 107).

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1. CLXII. J'ai admis, no. 156, que le plan de féparation de la bouteille V, dans toutes les expériences que je viens de difcuter, embraffe en entier l'étendue de l'aire circulaire renfermée en-dedans des parois de l'orifice, qui eft de 83,79 lignes quarrées=95,06 lignes quarrées (aire embraffée par la circonférence extérieure de la bouteille) 11,27 lignes quarrées (aire des bords des parois de la bouteille); & j'en ai jugé ainfi fur ce que, felon l'observation rapportée à l'art. 9, n°. 103, c'eft entre deux tranches horizontales du cordon d'eau extrêmement mince, qui occupe l'intervalle de la fuperficie de la maffe d'eau & de l'orifice de la bouteille foulevée auquel il tient, que la féparation s'effectue.

Et de plus, cela eft confirmé nettement par la comparaifon que l'on peut faire de la bouteille avec le difque A, relativement aux réfiftances & aux aires de féparation, felon laquelle on trouve que comme 33: 71,00 :: 39: 83,90, & où l'aire de féparation conclue pour la bouteille V ne differe que de de ligne quarrée d'avec l'aire circulaire renfermée dans les parois de l'orifice, qui eft de 83,79 lignes quarrées.

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Réfiftance des verres. Aires de féparation.

A.

:

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33 gr. 44 gr.: 61,00: 94,66 (étendue qui ne differe que de 40 centièmes de ligne quarrée de celle de l'aire embraffée par la circonférence extérieure de la bouteille).

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Et dans cet article-ci, où, d'après des obfervations qui femblent conftater que la cohérence de l'eau qu'il faut vaincre pour enlever la bouteille n'eft que de 39 grains, nous venons d'admettre que la réfiftance obfervée de 44 grains eft due en partie, & pour 5 grains, au poids d'une mince tranche d'eau, qui, renfermée au-bas de la bouteille, & y reftant jufqu'au moment de la féparation, augmente d'autant le poids de la bouteille & contrebalance 5 grains de ceux du contre poids.

Réfiftance des verres. Aires de féparation.

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On a alors 33: 39:: 71,00: 83,96.

Et l'étendue conclue pour cette aire de féparation, indique qu'elle s'exécute à-peu-près dans l'aire qui eft renfermée en-dedans des parois de l'orifice, & qui eft de 83,79 lignes quarrées, & moindre de 11,27 lignes quarrées que celle de l'amplitude de la bouteille.

PROJET

D'une Machine électrique qui iroit toute feule;

Par M. M***, de plufieurs Académies.

LA grande utilité d'une machine électrique qui pourroit aller toute seule, eft trop fenfible pour que nous nous arrêtions long-temps fur cet objet. Tous les Savans qui emploient cette machine, regrettent à chaque inftant d'être forcés de partager leur attention entre l'expérience qu'ils tentent & la machine qu'ils font mouvoir. S'ils prennent un fecond pour fe charger de cette partie, la fatigue qu'il éprouve bientôt le force de difcontinuer après quelque temps, de tourner une roue d'autant plus fatigante, que la machine eft plus forte & le plateau plus vafte. L'embarras qu'entraînent néceffairement les machines connues jufqu'à préfent, empêche que l'on ne faffe de longues expériences, des expériences continuées pendant un efpace de temps affez confidérable pour que l'on pût remplir les vues que T'on fe propofe; par exemple, pour hâter l'effet de l'incubation, ou plutôt le développement du germe dans les œufs comme dans la végétation: expériences qui ont réussi à M. l'Abbé Nollet, à M. Achard & au Prince Gallitzin, & qui ont manqué entre les mains de M. Mauduyt.

Il y a cinq ans que, pour remplir ces vues, j'imaginai la machine que je vais décrire mais le défaut d'ouvrier & d'autres circonstances m'empêchèrent de l'exécuter. Puiffe-t-elle réuffir entre les mains d'un habile Artiste qui fans doute la perfectionnera !

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La caiffe. 20, 20, 21, 21 (pl. II, fig. 1), renferme un mouvement d'horlogerie femblable à-peu-près à celui d'un tourne broche. Il eft composé d'un cylindre 1, autour duquel tourne une corde qui foutient un poids 2. A ce cylindre, on peut fubftituer un barillet avec un reffort de pendule trèsfort. Le cylindre porte une roue dentée 3, qui fe meut avec lui, & qui s'engrène avec un pignon 4. Sur le même arbre de ce pignon eft une leconde roue dentée 5, qui s'engrène avec le pignon 6, dont l'arbre eft le même que celui du plateau électrique 8. L'arbre qui porte le pignon 4 & la roue dentée 5, porte encore une roue de rencontre ou d'échappement 9, qui fait mouvoir le pendule 11. La figure 2 donne le développement de la forme du pendule, de celle de la roue de rencontre, & de la manière dont l'un agit fur l'autre. La partie fupérieure du pendule eft un triangle curviligne 7, 3, 3. A la bafe 8 eft attachée la verge du pendule 4. Le fommet eft fupporté par un pivot coudé 10, implanté dans le bâtis 20, 20, au deffus de l'arbre du cylindre 12. La pointe de ce pivot eft enchâssée dans un petit cylindre mobile, dans l'épaiffeur du fommet du

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triangle 7. Le devant de ce fommet eft encore garni d'une portion de cercle 23 (fig. 1 & 2), contre laquelle chaque dent de la roue de rencontre 9 frappe & entretient par-là le mouvement du pendule. La machine électrique proprement dite eft comme toutes les autres, & elle eft fufceptible de toutes les perfections que l'on a inventées.

Ce mécanisme bien entendu, on concevra facilement que le poids 2 étant remonté & le pendule mis en mouvement, le mouvement fe continuera jufqu'à ce que toute la corde du cylindre foit développée. En cal culant le nombre des dents de chaque roue & de chaque pignon, on pourra calculer aifément le nombre de révolutions que fera le plateau. Il n'eft aucun Artifte qui ne foit en état d'établir cette proportion.

Ce premier pas fait, un Mécanicien habile & industrieux peut composer fon mouvement de façon que la machine marche non-feulement plufieurs heures, mais encore un ou plusieurs jours; &, dans ce cas, de quel avantage ne feroit-elle pas ? En arrêtant le pendule, le mouvement cefferoit tout d'un coup; en le faifant mouvoir de nouveau, tout recommenceroit à marcher,

On dit communément qu'à la longue un plateau électrique s'épuife; cela ne viendroit-il pas auffi de ce que la machine eft pour ainfi dire trop ifolée, lorfqu'elle n'eft foutenue que par les quatre pieds d'une table? En augmentant la communication avec le grand réfervoir, la terre, par des chaînes ou des tiges métalliques, sûrement on ne s'appercevroit pas de cet effet. Ajoutez que la plupart des machines repofent fur des parquets cirés, qui les ifolent en quelque façon. M. de Courtenvaux n'avoit aucun meuble de foie dans le vaste appartement où étoit sa superbe machine; le parquet n'étoit point cité, & elle communiquoit encore avec son jardin par une ou plufieurs chaînes.

EXPLICATION DES FIGURES,

FIGURE Iere.

1. Cylindre autour duquel tourne la corde qui porte le poids,

2. Le poids,

3. Roue dentée qui fe meut avec le cylindre.

4. Pignon qui s'engrène dans la roue dentée 3.

5. Roue dentée qui fe meut avec le pignon 4.

6. Pignon qui s'engrène dans la roue dentées, & dont l'arbre eft le même

que celui du plateau électrique 8.

7. Arbre du plateau électrique & du pignon 6.

8. Plateau électrique.

9. Roue de rencontre ou d'échappement portée fur l'arbre de la roue 5, & qui fait mouvoir le pendule 11.

10. Sufpenfion du pendule.

II. Le pendule.

12. Extrémité de l'arbre du cylindre par laquelle on remonte le poids 2. 13. Frottoirs du plateau.

14. Vis de preffion.

15. Bras du conducteur. 16. Conducteur.

17. Son fupport.

18. Table qui porte le tout.

19. 20. 21. Bâtis ou charpente.

22. Jambe de force pour foutenir le mouvement.

23. Cheville coudée du fommet du triangle.

9. Roue d'échappement.

FIGURE II

23. Portion de cercle du fommet du pendule. 3.3.4 Pendule.

10. Crochet qui fupporte le pendule.

7. Sommet du pendule dans lequel tourne le cylindre mobile implanté fur T'extrémité du pivot 10.

EXTRAIT

Du fecond Volume de l'Ouvrage de M. l'Abbé SPALLANZANI.

Differtation fur la génération de quelques Amphibies.

1

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CHAP. I. De la génération de la Grenouille verte aquatique.

CETTE espèce de grenouille eft affez connue ; on ne la décrira point ici. Le mâle a fur la tête deux veffies membraneufes, qui s'enflent confidérablement lorfqu'il croaffe ; il a de plus à chaque pouce des pattes antérieures, une proéminence qui fe manifeste particulièrement dans le temps des amours. Ces deux différens organes manquent aux femelles, qui, de leur' côté, font reconnoiffables par les taches noites de leur dos & de lears flancs.

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Les amours de cet amphibie commencent en Avril, & finiffent en Mai. Si on obferve leurs œufs avant qu'ils foient mûrs dans l'état où ils font’

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