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dziecki, qui accourut le premier au fecours de Jacques Jezewsky, & Jacques Zalagowski qui furvint incontinent après, dénués d'armes pour se défendre furent également mordus aux mains. Le loup quitta enfuite les hommes, fe jetta fur. un fac contenant de la nourriture pour les chevaux le mit en pieces, & courut vers un petit troupeau de moutons dont il en déchira 13 dans un inftant. Il bleffa enfuite deux che vaux & quelques bêtes à cornes qu'il rencontra dans fon chemin. On ignore ce que font devenus ces animaux que les payfans ont vendus fur le champ en cachette. Quant aux bêtes à laine du feigneur, on en fit enterrer onze qui étoient enfanglantées. Les deux autres dont on n'apperçut pas les morfures devinrent enragées auffi-tôt après la pleine lune du mê me mois: ces pauvres animaux écumoient fautoient & fe heurtoient la tête contre un pieu jufqu'à ce que la cervelle fortit, & qu'ils tombáffent morts. Le loup même dont les pay fans n'ofoient approcher se traîna encore quelque tems chancelant dans la campagne & alla enfuite probablement créver dans le bois voisin. On conduifit fur le champ les trois payfans mordus dans l'hôpital du prince à Wil lanow, où M. Kleffer, chirurgien de cet hofpice, les vifita & les traita d'après la méthode de M. le docteur de Moneta. Cette méthode confifte en ce qu'on donne quatre fois par jour au bleffé du vinaigre de bierre chaud avec un peu de beurre, plein une petite cuillere à thé & qu'on applique également à l'extérieur, fur toutes les morfures, du vinaigre chaud, avec du beurre, jufqu'à ce que toutes les plaies foient guéries, comme on peut le voir dans une brochure intitulée: Spofob jedyny ratrowania Lud. i ktorzy od W feieklych pfow wikow, qui fe vend à Leipzig, chez Crall. Pour plus de ft. reté, on continua l'ufage intérieur du vinai No. XIX. Tom. V. 10 juillet. 1792. R

gre pendant quatre femaines, mais en diminuant peu-à peu la dofe au jeune homme, à cause de fes nombreufes morfures, & principalement de celle à la parotide. Ces trois payfans, après avoir été parfaitement guéris, & jouiffant d'une bonne fanté dans l'intervalle du ro Avril jufqu'au 22 Mai fuivant, qui d'ailleurs ne paroifloient plus avoir rien à craindre, font fortis de l'hôpital le 22 Mai. Ces détails ont été confirmés & fignés par WYTOSZYNS- ̈ KI, curé de la paroiffe, le commiffaire fupérieur M. RUDOMINA, & plufieurs autres témoins oculaires, dont le certificat porte, en outre, que tous les trois fe portoient encore au mieux à la fin du mois de Juin.

- Extrait d'une lettre de M. de MONETA, confeiller & médecin du Corps de S. M. Polonoife à Warfovie; traduit de la GAZETTE MÉDICO CHIRURGICALE de Salfbourg. Mon opufcule fur la morfure du chien enragé tomba auffi l'année derniere entre les mains de quel-* ques médecins de Vienne, & il faut croire qu'ils ont trouvé mes affertions plausibles, puifqu'ils ont fait des expériences de ma methode, & qu'ils ont trouvé l'expérience conforme à ce que j'y avance. Cela a fait des impreffions ultérieures: car on s'eft adreffé à l'empereur pour faire faire par fon miniftre des recherches fur les lieux, afin de s'affurer fi le fait étoit tel que je l'ai avancé dans mon opufcule. S. M. I. & R. m'a donc fait aflurer par fon miniftre réfident ici de fes bontés lui a mandé de faire connoiffance avec moi de fe rendre fur les lieux, & de voir perfonnellement toutes les perfonnes que je lui indiquercis, afin de s'affurer fi tout ce que j'ai annoncé publiquement fous mon nom s'acGordoit avec la vérité. Il a fallu du tems pour trouver toutes les perfonncs & les préfenter au miniftre. Nous nous fommes auffi rendus

Willanow, où toute la communauté a été convoquée, afin que le minifire puiffe y voir lui-même les hommes mordus l'année derniere, dont les bleffures avoient laiffé des grofa! fes cicatrices, & il a reçu d'eux-mêmes les déclarations qu'ils n'ont fait ufage, tant à l'ex-' térieur qu'à l'intérieur, que du vinaigre avec du beurre, fans avoir recours ni aux véficatoires, ni aux fcarifications, ni aux faignées, t bains, &c., & que néanmoins ils font parfaitement guéris. A cette occafion, j'appris des détails que j'ignorois encore moi-même. Le jeune homme qui avoit été fi cruellement maltraité, eft mort en Septembre. Cela excita des foupçons. Son pere, qui étoit préfent, raconta que ce garçon, avant d'avoir été mordu, avoit toujours été infirme & fujet aux accès d'épilepfie: qu'au mois de Septembre il étoit tombé malade, fe plaignant de douleurs de tête, & dans les articulations, de grande oppreffion, qu'il avoit bu beaucoup, s'étoit affoibli 'de plus en plus, avoit fouvent effuyé des accès de fievre, & qu'après avoir reçu les Sacremena felon le rit de l'Eglife Catholique il étoit mort en pleine connoiffance fept heures après. Toute cette dépofition a été rédigée par écrit, fignée & remife à M. le miniftre par le curé, qui fe trouvoit préfent, & a été d'ailleurs confirmée par toutes les fonnes affemblées. Comme ce jeune homme avoit donc fuccombé à une maladie qu'on ne peut pas regarder comme une fuite de la morfure du loup enragé, & qu'il n'a effuyé aucun fymptôme d'hydrophobie, il se préfenta la grande queftion le loup a-t-il été réelle ment enragé comment cela eft-il prouvé? 1o. Tout ce que j'ai dit dans ma relation concernant la fituation & les ravages de cet animal a été vu & confirmé par les payfans préfens dans les champs. Ils ont tous déclaré qu'il étoit

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réellement enragé, & qu'en s'éloignant d'eux il avoit chancele de foibleffe. Les fuites qu'ont eu fes morfures dans, les animaux. & que je ne fçavois pas alors, font encore des preuves convaincantes qu'il étoit enrag. 2°. Outre les 13 moutons dont j'ai parlé, il y en a encore eu 15 autres qui font également devenus enragés, & le font détruis à force de frapper de la tête contre une haie, & en écumant copieufement. 3o. Au lieu de 2 chevaux il y en a eu fix que la rage a pris, & qui ont péri en fautant & écumant continuellement. 4°. Le grand chien de berger que le loup avoit mordu auffi eft devenu enragé fix femaines après. 5, Trois vaches que les payfans ont vendues ont été attaquées de la même maladie, & les payfans ont été obligés de rendre Pargent de la vente. ➡ Tous. ces faits ont été déposés par les payfans en préfence des témoins fouffignés & écrits par le miniftre.

Je ne crois pas qu'on puifle objecer quelque chofe contre une telle autorité: & c'est une grande fatisfaction pour moi de voir les recherches qui ont été ordonnées à ce sujet par un prince fi éloigné. J'aurois dû m'attendre à ce pareilles démarches de la part du college fupé rieur de médecine de Berlin, à qui j'ai dédié mon opufcule, plutôt que de celle de l'académie de Vienne: preuve que celui là n'a pas ajouté entierement foi à mes allégués ; quoique mes obfervations euffent du faire une for te impreffion, étant convaincu que les fuccès foit pour les médecins, fait pour les non médecins feront toujours tels que je les ai indiqués.

Extrait d'une lettre d'un Anglois réfidant à Venije, a un de fes amis à Londres, tiré du British Mercury, vol. XVII, pag. 375, & traduit d'après la GAZETTE MÉDICO CHIRURGICALE de Salzbourg.

Si vous étiez ici, mon digne ami, vous vous

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réjouiriez certainement d'une découverte qu'on a faire depuis peu à. Udine, ville du Frioul Vénitien. Voici en quoi elle confifte. Un pauvre homme fouffrant des plus affreux fymprames de l'hydrophobie, & abandonné, fut guéri dernierement par quelques gorgées de vinaigre qu'on lui donna par méprife à la place d'une autre boiffon. Le comte LEONISmédecin à Padoue, inftruit de cet événement, effaya le même moyen fur un mas lade de l'hôpital de cette ville, & lui press crivit une livre de vinaigre le matin, à midi & au foir: cet honmme fut également par faitement guéri. J'ai répandu cette découverte en Italie, au moyen d'une de mes feuilles périodiques, & jespere que vous ne manquerez pas d'en faire autant en Angleterre à l'aide d'une de vos Gazettes. Et comme je fuis convaincu que le fuccès de cet admirable remede fera auffi heureux dans ma patrie qu'en Italie, je ferois bien aife si vous voulez m'en faire part, afin que je puiffe en inférer la nouvelle dans mon Journal.

De la greffe ou ente de la vigne. Par M. Ro LAND DE LA PLATIERE.

A pratique d'enter ou greffer la vigne eft beaucoup trop négligée parmi nous; il me paroît même qu'elle eft fort peu connue de nos vignerons, qui la plupart ne la foupçonnent pas même poffible.

On plante la vigne de bons plants c'eft toujours l'intention & l'ordre du maître; mais, rien ne s'exécute avec une telle ponctualité qu'il ne péche par quelqu'endroit, & il eft rare qu'il ne fe giffe quelques mauvais plants

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