Artiste, revue de XIXe siècle, Volume 8

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1868
 

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Popular passages

Page 126 - Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques, Jouant du luth, et dansant, et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Tout en chantant sur le mode mineur L'amour vainqueur et la vie opportune, Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur, Et leur chanson se mêle au clair de lune, Au calme clair de lune triste et beau Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres Et sangloter d'extase les jets d'eau, Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Page 290 - Toutes ces critiques sont le partage de quatre ou cinq petits auteurs infortunés, qui n'ont jamais pu par eux-mêmes exciter la curiosité du public.
Page 235 - ... la perfection des arts est de nous présenter les choses telles qu'elles nous fassent le plus de plaisir qu'il est possible, il faudrait qu'il y eût du changement dans les arts, puisqu'il y en auroit dans la manière la plus propre à nous donner du plaisir.
Page 127 - C'est Tircis et c'est Aminte, Et c'est l'éternel Clitandre, Et c'est Damis qui pour mainte Cruelle fait maint vers tendre. Leurs courtes vestes de soie, Leurs longues robes à queues, Leur élégance, leur joie Et leurs molles ombres bleues Tourbillonnent dans l'extase D'une lune rose et grise, Et la mandoline jase Parmi les frissons de brise.
Page 128 - LE FAUNE UN vieux faune de terre cuite Rit au centre des boulingrins, Présageant sans doute une suite Mauvaise à ces instants sereins Qui m'ont conduit et t'ont conduite, Mélancoliques pèlerins, Jusqu'à cette heure dont la fuite Tournoie au son des tambourins.
Page 380 - Un long frisson descend des coteaux aux vallées ; Des coteaux et des bois, dans la plaine et les champs, Le frisson de la nuit passe vers les allées. — Oh ! l'angelus du soir dans les soleils couchants ! — Sous une haleine froide au loin meurent les chants, Les rires et les chants dans les brumes épaisses. Dans la brume qui monte ondule un souffle lent; Un souffle lent répand ses dernières caresses...
Page 124 - Dont le poil se hérisse et dont la bave fume, La montagne, debout dans le ciel frénétique, Geignait affreusement, le ventre blanc d'écume. Et j'écoutais, ravi, ces voix désespérées. Vos divines chansons vibraient dans l'air sonore, O jeunesse, ô désirs, ô visions sacrées, Comme un chœur de clairons éclatant à l'aurore ! Hors du gouffre infernal, sans y rien laisser d'elle, Parmi ces cris et ces angoisses et ces fièvres, Mon âme en palpitant s'envolait d'un coup d'aile Vers ton sourire,...
Page 312 - Peu à peu elle vint à donner presque tout ce qu'elle avait aux pauvres. Elle travaillait pour eux plusieurs heures par jour à des ouvrages bas et grossiers, comme des chemises et d'autres besoins semblables, et y faisait travailler ce qui l'environnait.
Page 381 - L'été meurt ; son soupir glisse dans les lisières. Sous le dôme éclairci des chênes a couru Leur râle entre-choquant les ramures livides. Elle est flétrie aussi ta riche floraison, L'orgueil de ta jeunesse, et bien des nids sont vides, Ame humaine, où chantaient dans ta jeune saison Les désirs gazouillants de tes aurores brèves. Ame crédule...
Page 125 - Amour! Rien! rien! Va, chair abandonnée! Tournoie, enfonce, va ! Le vide est dans tes yeux, Et l'oubli s'épaissit et t'absorbe à mesure. Si je rêvais! Non, non, je suis bien mort. Tant mieux. Mais ce spectre, ce cri, cette horrible blessure ! Cela dut m'arriver en des temps très anciens.

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