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part, hautement & publiquement; 2°. qu'il eft foumis, comme tout catholique, à toutes les décifions de l'églife, & nommément à la conftitution unigenitus, qu'il regarde comme un jugement dogmatique & irréformable de l'églife univerfelle; retradant tout ce qu'il peut avoir dit, fait ou écrit de contraire à ce sujet; comme auffi défavouant tout ce qu'il peut avoir dit, fait ou écrit contre l'églife elle-même, & fa jurifdiction dans les chofes fpirituelles; 2°. qu'il rend hommage aux vertus comme aux lumieres des jéfuites ; qu'il regarde l'inft tut de cette fociété comme pieux, en ce qui concerne la regle des maurs; retradant tout ce qu'il peut avoir dit, fait ou écrit de contraire, avec le regret d'avoir prêté fon miniftere à la deftrudion d'une fociété auffi utile ; 3°. qu'il veut vivre & mourir en bon, fidele & foumis ferviteur du roi; défavouant dans fa conduite tout ce qui peut avoir dép'u à S. M. Tels font les fentimens qu'il m'a chargé de rendre publics. En foi de quoi, j'ai fait le préfent cer-tificat, à Apt, dans l'évêché, en présence de Mgr. l'évêque, le 14 Février 1773.

Signé JONVAL, vicaire de la paroiffe de

St. Saturnin.

La famille du magiftrat célebre que la France vient de perdre, s'éleve contre cette prétendue -proteftation, & croit devoir démentir tous les bruits qui fe font répandus à cette occafion. On ne les a rapportés ici que pour faire connoitre les moyens que l'efprit de parti fçait mettre en ufage, lorfqu'il s'agit d'en impofer au public, & de furprendre fa bonne foi.

On mande d'Alger, que le Sr. Dupont, commiffaire des fontes de l'artillerie de France au département de Rochefort, s'eft rendu dans cette ville de Barbarie, au mois d'Octobre dernier, par ordre du miniftre, pour y établir une fonderie, & y couter différentes pieces de canon, ainfi que des

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mortiers dont la régence a befoin. C'eft la troifieme expédition de ce genre que cet artifte fait. Il fut envoyé à Tunis en 1745, & à Modene en 1750.

GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES ( le 14 Mars.) Le jeune prince dont la reine eft accouchée, fut baptifé, le 25 du mois dernier, à St. James, par l'archevêque de Cantorbery, & nommé Augufte-Fréder c. 11 eut pour parrains le duc de Saxe-Gotha & le prince George de Mecklenbourg-Strelitz, & pour marraine, la princeffe Louife de Heffe-Caffel.

Lorfque le lord Guernsey a proposé à la chambre des communes de féliciter la reine fur cet événement, & fur fon heureux rétabliffement, il a ouvert cet avis par des réflexions générales fur le bonheur & la tranquillité dont jouit l'Angleterre, fous les princes de la maifon regnante: il s'eft enfuite étendu fur la joie vive & fincere que doivent infpirer à la nation des événemens qui lui donnent un nouveau gage de fa fécurité. «L'hiftoire de la Grande-Bretagne, a dit ce lord, nous retrace des malheurs occafionnés par l'efprit d'ambition, d'intrigue & d'orgueil, que l'on peut reprocher à plufieurs des princeffes qui ont mon-té, avant S. M., fur le trône de ce royaume. Mais S. M. a tenu une conduire toute oppofée, non-feulement dans les affaires publiques, s encore dans le fecret de fa vie privée, qui préfente le tableau de la vertu la plus douce & la plus affable: elle eft, à la fois, le modele des femmes & des meres, par fa tendre affection pour le roi fon époux, & les princes fes enfans. Enfin, il est difficile de dire, en la confidérant dans fon caractere public & dans fa vie privée fi elle mérite plus la gratitude nationale, ou la tendreffe refpectueufe dont chacun de fes fujets fe

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fent pénétré à son égard ». Cette propofition, appuyée par le lord-maire, a été reçue d'une commune voix.

Dans l'a emblée générale, de la compagnie des Indes, ter ue le 25 du mois dernier, on difcuta les 7 propofitiors dont on a parlé, & surtout celle qui concerne le partage des revenus entre la compagnie & le gouvernement. Les partisans de cette propofition dirent que cette compagnie dépendoit abfolument du parlement; que les fecours que le gouvernement étoit difpofé à lui accorder, devoient l'engager à fe prêter à fes vues ; & qu'à l'époque indiquée pour le partage, la compagnie fercit affez floriflante pour donner la moitié de fes profits; d'autres combattirent ces rai-r fons, & le duc de Richmond, furtout, foutint que le parlement étoit obligé de maintenir la chartre de la compagnie; que les fommes prodigieufes qu'on feroit forcé d'abandonner au gouvernement occafionnercient infailliblement la diminution du dividende, & que ce partage, une fois établi, le mettroit en droit de s'immifcer dans toutes les opérations de la compagnie, de demander des comptes, de blâmer fes démarches, &c. Ce raifonnement, quelque folide qu'il fût, ne prévalut point, & la propofition du partage fut approuvée. Le 1er. de ce mois, il y eut encore une affemblée générale, dans laquelle on accepta les 8 propofitions, à la pluralité de 377 voix contre 34. Le 2, elles furent portées à la chambre des communes, & le Sr. Sullivan préfenta une requête à cette occafion. La lecture en ayant été faite, le lord North informa la chambre que le comité fecret n'avoit pas encore fini fon travail, & qu'il croyoit convenable de renvoyer les délibérations fur cet objet au 9, afin de pouvoir le difcuter en errier; ce qui fut approuvé. On fit auffi, dans cette féance, la premiere

lecture d'un bill tendant à reconcilier les nonconformiftes avec l'églife anglicane.

Le 3, le lord-maire & deux échevins préfenterent à la même chambre une requête, dans la◄ quelle ils expofoient la mifere à laquelle la cherté des vivres a réduit les artisans & le peuple. Un comité s'occupa des moyens d'y remédier, .& prit 5 réfolutions, qui ne font pas fort intéreffantes, concernant le bled-farrafin, les pois & les feves. Il fut auffi réfolu que les fommes nểceffires pour la folde & l'entretien de la milice feroient prifes fur les tailles.

Le 5, il y eut dans la chambre des communes, quelques difcuffions fur un bill qui a pour but de mettre les communautés de ce royaume en état de fournir une fubfiftance honnête aux per fonnes indigentes qui feront parvenues à un âge avancé, en leur affignant, à cet effet, la propriété de quelques terres; mais ce bill, dont le motif eft fi touchant, paffa à la pluralité de 62 voix contre 34. On réfolut enfuite de fupplier le roi, par une adreffe, de vouloir bien accorder aux capitaines en fecond de la marine, les fecours que S. M. jugera convenables.

Le 9 on entama dans la chambre des communes, l'examen des affaires de la compagnie des Indes. Le lord North commença par préfenter des lettres du Sr. Pitt au Sr. Stanley, pendant la négociation de ce dernier à Paris, en 1761, fur ce qui regarde la compagnie. Le Sr. Dowdeswell, qui avoit demandé ces lettres, appuya les droits de la compagnie fondés fur la foi de la nation & fur fes privileges octroyés & confirmés fucceffivement par le parlement, & il prouve qu'il étoit de l'intérêt & du devoir des chambres, de foutenir la compagnie, qui procure tant d'avantages à la nation. Le lord North donna un détail exact de l'état actuel des affaires de cette compagnie,

& de fes engagemens jufqu'à la St. Michel 1774. Il évalue les dettes à 1900000 livres fterl.; les profits, après le paiement d'un dividende de 6 pour 100, à 600000 liv. fter.; ce qui donneroit une différence de 1300000 liv. fter. à fon défavantage, & qui, joint à 100000 pour intérêts, formera une fomme de 1400000, qu'il recommandoit au parlement d'avancer à la compagnie. Ce miniftre ajouta qu'il ne pouvoit confentir à la propofition d'un dividende de 8 pour 100 fur fon capital, avant le parfait remboursement de T'emprunt, & qu'il entrevoyoit même une néceffité de reftreindre le dividende à 6 pour 100, jufqu'au parfait paiement de ses obligations, &c. Les amis de la compagnie foutinrent qu'il lui falloit une fomme de 1500000 liv. fterl., pour l'objet préfent, & pour fournir à d'autres befoins qui pourroient furvenir. Le lord North reprit la parole, & propofa de réfoudre, 1°. qu'il lui fembloit que pour fecourir efficacement la compa gnie des Indes dans fon embarras actuel, il faudroit lui accorder une fomme d'argent confidérable; 2°. que les moyens les plus propres à lui procurer des fecours, fans bleffer la fureté de fes créanciers, & fans préjudicier à fon crédit, ce feroit que le public lui avançât ces fecours, 3°. que la fomme de 1400000 liv. fter. parcit fuffifante pour les befoins préfens de la compagnie; 4°. qu'il paroit néceffaire que le public avance cette fomme à la compagnie, à condition que, par des réglemens convenables, il foit pourvu, à l'avenir, à l'administration des affaires de la compagnie. Il y eut quelques débats fur ces propofitions, & on en remit l'examen à la huitaine.

On préfenta à la chambre un mémoire du lordmaire & de la communauté de cette ville, tendant à remédier à la cherté des vivres, en affignant une prime à ceux qui feront entrer des

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