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le roi & la république de Pologne. Il fut nom, mé par fa protectrice, régent de l'empire de Russie pendant la minorité du jeune Czar Iwan; mais après le décès de la Czarine, la grande princeffe Anne, mere du nouvel empereur, le fit arrêter, la nuit du 19 au 20 de Novembre 1740, par le général comte de Munich, & le fit transférer, avec toute fa famille, dans la fortereffe de Schluffelbourg. Elle fit nommer au duché de Courlande le prince Louis-Erneft de Brunswick-Wolfenbuttel; mais cet arrangement ne réuffit pas. En 1758, le troifieme prince royal de Pologne & électoral de Saxe, Charles fut élu duc de Courlande, avec l'agrément de l'impératrice de Ruffie Elifabeth, & cette élection fut confirmée par fon pere Augufte III, roi de Pologne, L'impératrice Catherine II rendit la liberté au duc de Biren en 1763, & le fit réintégrer dans fes états. La diete de Pologne, par un Conclufum du 30 Juin 1764, remit en poffeffion de la Courlande ce Duc & fes defcendans mâles. Il avoit époufé Bénigne-Gortliebe de Trotta, dite Treyden, dont il a eu le prince Pierre, à qui il a remis les rênes du gouvernement en 1769; le prince Charles-Ernest & la princeffe Hedwige-Elifabeth, qui embraffa la religion grecque en 1749, & époufa en 1761, le baron Alexandre de Czekanow chambellan de l'impératrice de Ruffie & Préfident du college royal de médecine.

ALLEMAGNE.

KIEL, capitale du Hoftein, (le 25 Janvier.) Le 20 de ce mois, il arriva ici un courier de Pétersbourg. Les dépêches, qu'il a apportées font les premieres que nous ayons reçues fignées de la main du grand-duc de Ruffie notre fouverain. Cependant, l'on n'eft point encore informé

de leur contenu; on fçait feulement qu'il a été fait une promotion dans le militaire du duché, & que le courier lui-même, qui eft dans le fervice, a été élevé au grade de capitaine de cavalerie. Depuis l'arrivée de ce courier, le bruit s'eft répandu que les difcuffions concernant ce duché, étoient arrangées entre la cour de Copenhague & le grand-duc notre fouverain, de miniere que S. A. I. fera remife en poffeffion des comtés d'Ol denbourg & de Delmenhorst.

HAMBOURG ( le 7 Février.) Les nouvelles de Pologne font celles qui, dans ce moment, piquent le plus la curiofité; on vient d'en recevoir de bien intéreffantes, & qui donnent lieu à une multitude de conjectures la plupart vraisemblables, fi elles ne font pas vraies. Jamais la confternation n'a été plus grande ni plus générale à Warfovie; on affure que le roi fe prépare à quitter cette ville, & à faire place aux étrangers qui vont occuper cette capitale, à la place des Ruffes qui doivent en fortir. Cette démarche du fouverain, fi elle a lieu, aura néceffairement des fuites funestes pour la Pologne. Les politiques prétendent que dès que ce prince fera parti, l'interregne fera déclaré, & qu'on procédera à partager les débris de ce malheureux royaume, fans qu'on ait befoin de rendre cette vacance authentique; on fuivra, dans cette occafion, les anciens procédés des confédérés, & on les revêtira d'un nom plus impo fant. Il y a beaucoup d'apparence que le partage du petit nombre de provinces qui resteront à la Pologne ne pourra fe faire avec tant d'harmonie qu'il n'y ait pas quelque conteftation pour le plus ou le moins; cela eit d'autant plus vraisemblable, qu'il y a déjà du refroidiffement entre les parties intéreffées au fujet de ce qui a été partagé. Telle est la nouvelle du jour, à laquelle on en

ajoute deux autres que l'on n'ofe garantir; c'eft qu'on croit avoir des raifons de fe perfuader que la triple alliance n'eft pas fi folidement cimentée, qu'une de ces puiffances ne foit difpofée à s'en détacher à la premiere occafion, fi elle n'eft pas prévenue par celle qui lui eft limitrophe; & que le congrès de Buchareft n'eft qu'un jeu pour amufer le tapis, en attendant que quelque événement vienne à faire changer la fcene.

On affure qu'il y a plufieurs feigneurs Ruffes qui, fous prétexte de voyager, vont d'un endroit à l'autre où il y a des confédérés, pour négocier avec eux, & les engager à fe foumettre à l'impératrice de Ruffie. On prétend que leurs efforts n'ont point été infructueux, & que nombre de confédérés fe font rendus aux invitations de ces émiffaires.

Extrait d'une lettre de Copenhague.

La reine Caroline-Mathilde a confervé à la cour & dans le royaume un grand nombre de partifans. Le peuple femble defirer le retour de l'époufe de fon roi, & de la mere de l'héritier de la couronne. Il va, prefque toutes les femaines, des couriers de Copenhague à Hanover; & le roi travaille, depuis quel que tems, affidument dans fon cabinet, On fçait que tous les principaux chefs de la derniere révobution ont été fucceffis ement éloignés de la cour; & l'on a obfervé, depuis quelque tems, que la reine Julie-Marie & le prince Frederic n'ont point accompagné le roi, comme ils le faifoient depuis

un an..

On parle beaucoup du plan qui a été remis au chancelier de la couronne de Pologne, & qui a été communiqué à quelques-uns des membres de la nobleffe de la Grande-Pologne. Suivant ce plan qui contient 26 articles, la conftitution du gouvernement feroit réglée par la diete extraordinaire

prochaine, fur le même pied que celle du gouvernement britannique. L'on formeroit un parlement; le roi préfideroit dans la chambre haute, & le prince-primat dans la chambre baffe. Le roi conferveroit comme bien de fon propre maine, les ftarofties & autres gouvernemens, les évêchés & abbayes, & le pouvoir d'accorder le droit de faire des boiffons, en payant aux évêques & aux abbés une penfion annuelle. Le roi entretiendroit fur pied, à limitation des autres puiffances, une armée de 30000 hommes, en aboliffant les milices particulieres. Le fouverain fourniroit à ces troupes des armes; mais la folde feroit prife fur les revenus de l'état. L'on accorderoit une pleine & entiere liberté de confcience à toutes les différentes communions chrétiennes, & elles jouiroient toutes des mêmes droits & privileges dans la Pologne & la Lithuanie. Lesdietes & diétines feroient abolies &c.

On a été averti, par un avis venu d'Archangel, que les navires ne feront plus obligés de charger à Follenbol; les frais. feront alors bien. moins confidérables. Archangel, fous un méridien différent de celui de Paris de 36 degrés 35 minutes vers l'Orient, dans la latitude feptentrionale de 64 degrés 34 minutes, eft un port que les Anglois n'ont fréquenté qu'en 1553, & où il ne paroit pas que les Hollandois y aient établi quelque trafic avant 1581; mais leur commerce devint bientôt affez floriflant pour occuper foixante ou quatre-vingt navires depuis 200 jufqu'à 400 tonneaux. Leurs premieres vues dans l'entreprise de doubler le Cap du Nord à l'extrémité de la Norwege, & de pénétrer dans. la mer-glaciale, furent moins de faire le commerce avec les Ruffes, que de trouver un paflage pour celui des Indes par cette partie du monde. Depuis le voyage du baron de Benyofski,

gentilhomme hongrois, qui, de Kamtschatka eft parvenu à Canton, il ne refte plus que la moitié du chemin à faire pour découvrir ce paffage. Il fuffira de doubler le Cap du Nord & de tourner enfuite la Ruffie afiatique jusqu'au golfe de Kamtfchatka. Les Hollandois prétendent être déjà parvenus jufqu'aux bouches de la Lena, vers le 135e. dégré de longitude; ainfi, il fuffiroit de trouver entre la Lena & le Kamtfchatka, une route maritime qui embraffât, à différentes diftances, les extrémités de l'empire de Rufie. Il y auroit alors deux grandes routes connues pour aller aux Indes; la premiere par les ardeurs bralantes du midi; la feconde par les glaces du Nord. Des équipages ont résisté au froid au delà du 80e. dégré polaire, & il eft à préfumer que cette navigation, plus courte d'ailleurs, feroit moins funefte aux matelots hollandois, dont la plupart périffent fous l'extrême châleur de la ligne.

BERLIN (le 8 Février.) Le Roi vient d'élever au rang de Prince le comte Lignofski, confeiller privé actuel de S. M. I.

Le landgrave de Heffe-Caffel & la princeffe fon époufe, après avoir pris congé de la reine & de la famille royale, fe font rendus, le 30 du mois dernier, à Potzdam. L. A. S. fe font acquittées des mêmes devoirs envers le roi, & font parties, le 1er. de ce mois, dirigeant leur route fur Magdebourg, où l'on apprend qu'elles font arrivées, le 2 de ce mois.

Le roi a établi à Rothenbourg, fur la Saale, une direction des mines. L'administration & la jurifdiction de ce nouveau tribunal s'étendront fur le duché de Magdebourg, fur la principauté de Halberstadt, & fur toutes les feigneuries annexées à ces deux provinces. S. M. a fait publier, en même tems, un code particulier des mines,

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