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paiemens. Quoiqu'il en foit, on vient de toutes parts aux fecours du commerce & du crédit avec tant d'ardeur, qu'il eft fort à préfumer que les effets de ce défaftre feront beaucoup moins fenfibles que l'on n'auroit ofé l'efpérer.

Le confeil de cette ville, plus touché qu'afarmé de la crife où fe trouve le commerce, & voulant maintenir le crédit de la nation, eft convenu de prêter de l'argent à un modique intérêt fur des marchandifes qui ne font fujettes à aucun dépériffement; fur des obligations à la charge de la généralité, & des actions de la compagnie des Indes-Orientales. A cet effet, il a ouvert un comptoir, qui a tenu fa premiere féance le 14 de ce mois, & qui eft fous la direction de 8 Commiffaires. Le confeil de l'amirauté, fur quelques rapports qui lui ont été faits, a publié auffi un réglement dont l'objet eft de préferver fes chantiers & fes magazins des entreprises des ennemis de la marine & de la nation. On n'y laiffera plus entrer les étrangers & les inconnus qu'avec des précautions.

On avoit fait courir le bruit que le Roi de Pruffe alloit envoyer des troupes dans fes états qui avoifinent le Bas-Rhin; on apprend aujourd'hui, qu'aulieu d'y en faire paffer, il en retire celles qui y font, & qu'elles fe mettront inceffamment en marche pour fe rendre aux extrémités de la Siléfie.

LA-HAYE (le 12 Janvier.) Le gouvernement de l'éclufe & des villes & forts qui en dépendent étant devenu vacant par la promotion du Prince de Naffau-Weilbourg à celui de Maftreicht, les Etats-Généraux en ont difpofé en faveur du Baron de Lewe, Général d'infanterie; le gouvernement de Berg-op-zoom, dont il étoit pourvu, a été donné au Lieutenant-Général Gedéon-Salo

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mon de Deutz; celui-ci eft remplacé dans le commandement de Bois le Duc par le Géné ral-Major Jean-Adolphe de Hardenbroek, auquel fuccede dans le poffe de Grand-Major de cette derniere fortereffe le Colonel Guillaume Frédéric Baron de Wilcke.

Les chambres, entre lefquelles l'amirauté des Provinces-Unies eft diftribuée, reçurent ordre des Etats-Généraux, le 10 Janvier de l'année derniere, d'envoyer à l'affemblée de Leurs HautesPuiffances les tableaux de leurs revenus & de leurs dépenfes. Chaque chambre a dreffé en conféquence des mémoires, qui feront connoitre. l'état de la marine militaire. Quant à la marine marchande, on croit pouvoir porter au nombre d'environ cinq mille voiles les navires qui font entrés ou fortis par le Texel, ou par les bouches de la Meufe, à la fin d'Avril & de Décembre. On, ne, comprend pas dans cette quantité, qui n'appartient pas toute entiere aux Hollandois, beaucoup de bâtimens étrangers qu'ils frêtent, & qui ne reviennent plus dans les ports de la république.

On a trouvé auprès de Karffyk, fur le bord de la mer, le cadavre d'un homme, dans les poches duquel il y avoit un double louis, une guinée, une rixdale de Zélande, & des pieces d'argent de Dantzick. On a jugé, d'après quelques marques particulieres, que ce n'étoit pas un homme du peuple; mais on n'a pu diftinguer de quelle nation il étoit.

Le navire du Capitaine Chriftian Merwig, allant de Bordeaux à Hambourg, a péri fur la côte de Norwege. On n'a pu fauver que l'équipage. Le même malheur feroit arrivé à dix-fept bâtimens de différentes nations, s'ils n'avoient relâché dans le port d'Ewow, fur la même côte, pour s'y réparer.

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BRUXELLES (le 22 Janvier.) La fociété littéraire, qui, avec l'agrément de L. M. I. & R., fut formée, en 1769, en cette capitale, vient d'être érigée en corps permanent, fous le titre d'Académie Impérial & Royale des Sciences & des Belles-Lettres, par des lettres-patentes, datées de Vienne le 16 Décembre dernier, dont voici la teneur.

Marie-Thérefe, &c. Nous étant fait rendre compte de l'état actuel de la fociété littéraire, qui, avec notre agrément, s'eft formée, en 1769, dans notre ville de Bruxelles, il nous a été représenté que pour remplir complettement le but de cet établissement, il feroit convenable de lui donner une forme ftable & légale ; & comme nous adoptons toujours avec plaifir tout ce qui tend à exciter, entretenir & répandre le goût & l'étude des fciences utiles & de la bonne littérature, nous avons érigé & inftitué ladite fociété en corps permanent, fous le titre d'Académie Impériale & Royale des Sciences & des Belles Lettres, en lui affignant, pour la tenue de fes affemblées, la falle de notre bibliotheque royale. Voulons que les membres de cette académie fe conforment exactement au réglement attaché fous notre contre-fcel, à la fuite des préfentes, tel que nous l'avons agréé, pour déterminer plus particulierement les objets, l'ordre & la forme de leurs affemblées conférences & exercices. Permettons, par une fuite de la confiance que nous avons dans la fageffe & dans les lumieres des membres de cette académie, qu'ils puiffent faire imprimer, fans avoir recours à l'approbation des cenfeurs des livres, tant les écrits & productions littéraires qu'ils compoferont eux-mêmes, que les mémoires qui,

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après avoir concouru pour les prix à diftribuer chaque année, feront jugés dignes d'être communiqués au public, pourvu que ces écrits, productions & mémoires aient été examinés & approuvés par l'académie : accordons à cette académie la faculté de fe fervir, pour toutes les affaires qui la concernent, d'un fceau particulier, confiftant dans les armes de Bourgogne, avec la légende, figillum Cæfareæ Regia fcientiarum & litterarum academia, dont le ecrétaire perpétuel aura la garde; enfin, pour donner une preuve encore plus autentique de l'eftime particuliere que nous accordons aux talens utiles, & à ceux qui favent les cultiver avec fuccès, nous déclarons que la qualité d'académicien communiquera à tous ceux qui en feront décorés, & qui ne feroient pas déjà anoblis, ou de naiffance noble, les diftinctions & les prérogatives attachées à l'état de nobleffe perfonnelle, & ce, en vertu de l'acte de leur admiffion en cette compagnie.

L'Imp. Reine a déclaré en même tems S. A. le Miniftre Plénipotentiaire Protecteur de la nouvelle académie, dont elle a nommé Président le Sr. de Crumpipen, Confeiller d'Etat & Chancecelier de Brabant; & Secrétaire perpétuel, le Sr. Gerard, Secrétaire de S. M. au département de la fecrétairerie d'état & de guerre."

L'académie tiendra fa premiere affemblée dans la falle de la bibliotheque royale le 13 Avril de la préfente année, & nous croyons devoir avertir le public que ce fera dans cette même affem¬ blée, qu'on adjugera les prix aux mémoires qui auront le mieux répondu aux questions propofées le 6 Octobre 1771.

NAISSANCES.

La femme du nommé Jacques le Jean, journalier

accoucha dans la ville de Montaigu, le 23 Décembre, de deux filles & d'un garçon qui jouiffent d'une bonne fanté.

MARIAGES.

Le Comte de Potocki, l'un des chefs de la fameufe confédération de Bar, a épousé à Warfovie le 28 Décembre, la Princeffe Lubomirska, fille du Prince Lubomirski, Grand-Maréchal de la couronne de Pologne.

Le Comte de Bombelles époufe Demoiselle Gaudion de la Vannerie; le Roi & la famille royale ont figné, lé 10 de ce mois, le contrat de ce mariage.

S. M. T. Chrét., ainfi que la famille royale figna, le 17 de ce mois, le contrat de mariage du Prince d'Arenberg, avec Demoifelle de Lauragais, & celui du Comte de Damas-Crux, Brigadier des armées de S. M. Imp., Colonel du régiment de Limoufin, infanterie, & Menin de Mgr. le Dauphin, avec Demoiselle de Talard.

MORTS.

Louis de Thomas de la Valette, Supérieur-Général de la congrégation des prêtres de l'oratoire, eft mort à Paris en leur maifon de la rue Saint-Honoré, le 22 Décembre, dans fa 9, me. année. Il étoit Supérieur-Général depuis 1733.

Henriette-Louife-Philippine Orry, époufe de FrançoisJoachim Sergier de Laugier, Comte de Beaurecueil, eft morte à Aix, le 20 Décembre, dans fa 33me. année. Elle étoit fille de Jean-Henry-Louis Orry de Fulvy, Comte de Nogent, Confeiller d'état, Intendant des finances. Le nommé Jean Couchet, journalier, du diocefe de Rhodez, eft mort à Rieuperoux, à l'âge de 104 ans.

Anne Perrette, veuve de Bonvoifin, merciere, eft morte au bourg de Saint-Pierre-fur-Dive, en Normandie, dans fa roime, année.

Elifabeth de Vel, époufe de feu Etienne Limoris, eft morte à Bruxelles, le 25 Décembre, âgée de 10 ans. Elle n'avoit jamais fait ufage de bouillon, de viande ni de graiffe.

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