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vaincu d'y avoir contrevenu, fupplia S. M., par une requête, de lui faire grace. Le Roi lui accorda fon pardon, quant à l'amende qu'il avoit encourue; mais, comme il eft dit dans l'ordonnance que ceux qui fe rendront coupables de contravention, porteront une marque caractéristique de leur défobéiffance, S. M. enjoignit à ce payfan de porter, pendant toute fa vie, une manche rouge à fes habits.

On a établi ici un loto dont le bur eft de pourvoir à la dot d'un certain nombre de pauvres filles. Il y aura cinq lots fur 90 billets; celles dont tes noms fortiront de la roue, recevront chacune 300 thalers, monnoie de cuivre.

Le Roi dérogeant à une ordonnance de 1724, qui défend aux vaiffeaux étrangers le commerce dans les ports de Suede & de Finlande, vient de permettre la libre importation du fel dans les ports des provinces de Gothenbourg & de Bahus.

On vient d'établir, avec l'agrément du Roi, un Vaux-hall, dont l'ouverture s'eft faite le 27. On jouira des fpectacles tous les foirs, depuis 5 heures jufqu'à 11; chique perfonne paie pour fon entrée 3 thalers monnoie de cuivre.

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Les intéreffés au mont de piété, érigé récemment en cette ville fous le nom de comptoirroyal général d'affiftance, ont élu dernierement les Directeurs de cet établiffement. Avant que de procéder à l'élection, on a lu un mémoire tendant à prouver la néceffité de ne point donner d'appointemens fixes & annuels aux Directeurs qui alloient être élus. On y obferve que la plûpart des compagnies, ou autres établiffemens de ce genre, érigés dans ces derniers tems, ont toutes le défaut de diffiper en appointemens, en édifices & autres frais de cette nature, une partie trop confidérable des fonds, particulierement dans les commencemens; dépenfes qui fervent ordi

nairement plus à enrichir un petit nombre de particuliers, qu'à l'avantage général. Le comptoir doit avoir le plus grand foin de ne point tomber dans cette faute, & d'écarter de foi des foupçons auffi flétriffans. Sa caiffe n'eft déjà que trop chargée d'appointemens & d'autres frais par le réglement d'inftitution, &c. La vérité de ces remarques a eu fon effet, & le mémoire a été approuvé.

Les nouvelles reçues de la plupart des provinces du royaume fur la grande mifere de leurs habitans, occafionnée par la difette d'argent & de bleds, font des plus déplorables, furtout de ceux de Dalécarlie & de Wermelinde, qui, depuis quelques femaines, ne vivent que d'écorces d'arbres & d'épics de bleds, dont ils font du pain. Cruelle extrémité, qui préfage une famine générale dans ces provinces!

DANEMARCK.

COPENHAGUE (le 5 Janvier.) La commiffion établie, depuis près d'un an, pour examiner la nouvelle conftitution des départemens & des changemens dont elle eft fufceptible, termina fa derniere féance le 26 du mois dernier. -Les arrangemens qui y ont été pris ne font pas encore publiés. Comme ils font l'ouvrage de plufieurs perfonnes très-habiles, on croit pouvoir fe flatter qu'ils donneront à ces divers départemens plus de confiftance qu'ils n'en ont eue jufqu'à préfent.

Le Comte de Bernforf a remis auffi au Roi, le rer. de ce mois, un plan qu'il a dreffé pour la direction de la chambre des finances, dont il a le département en chef.

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Le Roi a nommé le Comte de Knuth fon Chambellan. Le Sr. de Juel, Chambellan de S. M. & Capitaine de Haut-Bord, ayant obtenu fa démiffan, fa compagnie de marine a été donnée au St.

Eud de. Le Sr. Pauli, Confeiller des conférences; & Député au département des finances, a obtenu la direction du péage du Sund, avec 2500 écus d'appointemens.

Le Comte de Struenfée avoit établi une pofte deftinée à faciliter la communication entre cette capitale & Helfingor; mais cet établissement vient d'être aboli, à commencer du premier de ce mois.

L'hôtel-de-ville a accordé un dédommagement de 58 pour cent aux propriétaires des maifons qui furent pillées, lors de la révolution du 17 Janvier dernier. Ils ont eu tout le tems de dreffer un état exact de leurs pertes.

Le Roi a fait frapper une nouvelle monnoie de cuivre de la valeur d'un fchelin danois.

On parle beaucoup d'une loi fomptuaire qui fixera à chaque claffe de citoyens les habits qu'il leur fera permis de porter. Ces réglemens font d'autant plus néceffaires, que l'on s'apperçoit que le luxe dévore jufqu'à la fubfiftance des perfonnes même du peuple, qui facrifient le produit de leurs travaux à la folle vanité de la parure.

Les vents contraires retiennent dans le Sund cinq de nos vaiffeaux, dont trois font destinés pour aller porter des fecours aux ifles de Ste. Croix & de St. Thomas, que le dernier ouragan a réduites dans un état déplorable.

POLOG NE.

WARSOVIE ( le 2 Janvier.) Sur le compte que le miniftere a rendu au Roi des déclarations préfentées, le 4 de ce mois, par les Miniftres des trois Puiffances, S. M. leur a fait remettre la réponse fuivante.

En réponse aux déclarations uniformes remifes aux for fignés, ceux-ci ont ordre d'annoncer aux Miniftres Plenipotentiaires des cours de Vienne, de Pétersbourg &

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de Berlin, que le Roi informé par les déclarations de ces trois cours, de leur defir touchant la convocation de la diete, & en même tems averti des inconvéniens que les délais occafionneroient, a réfolu d'y fatisfaire, dans la vue non feulement de ne laiffer aucun prétexte qui puiffe aggraver les maux qui affligent la Pologne mais encore dans l'efpoir que cette marque d'égard touchera la générofité des puiffances, & les difpofera à les terminer au plutôt, & de la maniere la plus équitable & la plus avantageufe à la république. En confequence, S. M. a fait publier les lettres circulaires pour la convocation du grand confeil du fénat, qui doit indifpenfablement précéder la diete, & dont l'époque eft fixée au 8 Février 1773. Cette convocation ne laiffe entre elle & la date des lettres circulaires qu'un intervale à peine fuffifant pour donner aux Sénateurs éloignés le tems dy obéir. Fait à Warsovie le Décembre 1772. ANDRÉ STANISLAS MODSIEWSKI Evêque de Pofnanie & Chancelier de Pologne le Prince CZARTORYNSKI, Grand Chancelier de Lithuanie, & JEAN DE BORCH, Chancelier du royaume.

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Quoique le terme fixé pour la tenue du confeil général du fénat foit un peu court, on convient cependant qu'il n'eft point de Sénateur polonois, quelqu'éloigné qu'il foit de fa patrie, qui ne puiffe y être rendu pour le 8 Février. Les lettres circulaires expédiées pour la convocation de cette affemblée, font naitre (& peut-être à deffein) une autre difficulté, qui ne peut s'appla nir que difficilement. On y impute aux Confédérés le crime affreux de régicide, & on les accufe d'être les auteurs des maux qui défolent leur patrie. Extrêmement fenfibles, à des accufations fi graves & fi peu méritées, les Confédérés répetent, quant au premier article, ce qu'ils ont déjà dit tan de fois. Ils défient leurs plus cruels ennemis de produire la moindre preuve qu'ils fe foient.

rendus coupables d'une pareille atrocité, & ils ajoutent que leurs accufateurs font d'autant plus Faches de rejetter l'horreur de ce crime fur des citoyens innocens, qu'ils connoiffent eux-mêmes, mieux que perfonne, toute la trame de ce déteflable complot. Quant au fecond article, ils difent n'avoir d'autre reproche à fe faire que d'avoir pris les armes pour défendre leurs foyers, leurs biens & les conftitutions fondamentales de leur patrie, dont les troupes érrangeres avoient projetté le renversement; que fi la nation, éclairée fur fes intérêts les plus chers, fe fût unanimement confédérée contre les Ruffes, & les eût renvoyés dans les glaces du Nord, leur patrie n'eût fouffert d'autres maux que ceux qu'entraine une défenfe preffante & légitime. On craint ici que ces imputations ne refroidiffent le zele des Confédérés, qui paroiffoient vouloir s'unir au Roi. Aurefte, la pofition où ils fe trouvent eft des plus embarraffantes; car la tournure des lettres circulaires décele le deffein foriné de les rayer du tableau des Sénateurs, & de prononcer peutêtre la confifcation de leurs biens, s'ils ne renoncent pas autentiquement à toute efpece de confédération. D'un autre côté, fi, après avoir rempli la formalité qu'on exige d'eux, ils viennent affifter au Senatus Confilium, ils doivent s'attendre à voir enchainer leurs fuffrages, & à céder, comme toutes les claffes des citoyens, à la raison perfuafive du plus fort.

C'eft donc au milieu des troupes étrangeres que le confeil du fénat & la diete qui le fuivra, tiendront leurs féances, ainfi que le prouvent tous les préparatifs des trois puiflances. Déjà 15 bataillons & 4 régimens de cavalerie ont débouché par Lowitz für Warfovie, dont ils ne font plus éloignés que de 7 lieues. Le Général de Loflow étend fon cordon dans la grande Pologne,

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