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pour ce corps, હ que le Pape étoit le maitre de faire dans fes états ce qu'il jugeoit à propos, fans que les hérétiques s'en mélaffent.

On mande du Havre, que le 23 du mois dernier, on y reffentit, ainfi qu'aux environs, à 6 heures 37 minutes du foir, une fecouffe de tremblement de terre affez confidérable, accompagnée d'un bruit fouterrein. Elle n'a caufé aucun événement fâcheux. Les mêmes lettres portent que le navire l'Affomption, de Cherbourg, venant de la Guadeloupe, a fait naufrage à Guernezey: perfonne de l'équipage n'a péri.

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On écrit de St. Malo, qu'un Officier du navire l'Indécis, commandé par le Capitaine le Maigre, & parti de Bordeaux, le 10 Mars dernier, pour l'Ile de France, a donné la trifte nouvelle que ce navire avoit péri, le 5 Avril, fur des rescifs, à une demie lieue de l'ifle du May, l'une des Iles du Cap Verd. Cet Officier a été recueilli avec 9 perfonnes de l'équipage, par le Capitaine d'un navire Anglois, qui ne pouvant fe charger d'un plus grand nombre de paffagers, a propofé de tirer au fort les 10 perfonnes qui s'embarqueroient avec lui. Il en est resté 26 sur Isle du May, avec les vivres qu'on a pu fauver du naufrage. Le Roi, a qui il a été rendu compte de ce malheureux événement, a donné ordre d'expédier fur le champ un bâtiment pour aller au secours de cet équipage, & pour le ramener en France.

Des lettres de Perpignan, datées du 12 Décembre, portent que le Rouffillon vient d'éprouver de nouvelles inondations, plus terribles encore que les précédentes. Après une fechereffe continuelle qui a duré 6 jours, cette ville a effuyé, le 7 de ce mois, depuis 6 heures du matin jufqu'à 8 heures du foir, un orage accompagné de grele & de tonnerre. La riviere de la Rets a innondé les campagnes; celle de la Baffe, qui n'eft ordinairement

qu'unruiffem, s'eft enflée fi prodigieufement, que l'eau eft montée jufqu'au premier étage des maifons du fauxbourg appellé la Blanque ie; elle a renverfé prefque tous les murs des jardins. Par furcroît de malheur, un canal dérivé de cette riviere, s'étant engorgé, & tous les égouts qui y ont leur iffue, ayant reflué dans la ville, les rues, depuis la porte St. Martin jufqu'à celle de NotreDame & au-delà, ont été fubmergées, & les habitans n'ont prefque rien fauvé de ce qui fe trouvoit dins leurs caves & même au rez-de-chauffée. La pluie a ceffé le 8, & les eaux ont commencé à s'écouler. Le même fléau a régné dans les parties de l'Efpagne & du Languedoc qui avoifinent le Rouffillon. Les 3 rivieres qui traverfent la plaine de cette province, n'ont jamais été fi groffes. Les vents de Sud, d'Eft & de Nord fe croifoient avec tant de violence, que les tourbillons ont enlevé des plantations entières d'oliviers & de chênes & même le clocher d'un hermitage fitué fur la côte dont on n'a pu découvrir encore ni les débris même les cloches.

Ces lettres ajoutent que le 7 du même mois. on apperçut, entre midi & une heure, un tour billon en forme de colonne verticale, s'appuyant fur la furface de la mer, & entraînant avec elle une grande maffe d'eaux qu'elle quittoit & reprenoit par la rapidité de fa marche. Cette colonne entra dans le vallon de Ravanet, qui touche aux fortifications de Collioure, abattit dans fa courfe des arbres, des maifons, & continua fes effets jufqu'à la métairie du Sr. Leclerc, fituée à la droite du chemin de Perpignan. Le diamettre de fa rotation peut être eftimé, par fes effets, de 7 à 8 toifes. On obfervé que les lieux les plus endommagés font la ligne de l'Eft à l'Quest.

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AVIGNON (le 7 Décembre.) Le feu pritici

il y a quelque tems., à une maison remplie de foin. Le régiment royal-Corse, qui eft ici en garnison, donna, à cette occafion, une preuve bien fenfible de fon défintéreffement. Le Sr. d'Orticoni, Capitaine des Grenadiers, diftribua fa compagnie de façon à empêcher le défordre. Le Sr. Camille Roffi, Major, defirant couper le cours des flammes plus promptement, & voyant que les bras man-quoient, fit pofer les armes & quitter les habits à tous les foldats pour accélérer le fecours defiré. Lez confuls voulant reconnoitre une action fi généreufe. firent porter, le lendemain, chés le Major une fomme d'argent pour être diftribuée à fes foldats; mais ceux-ci la refuferent, en faisant prier les Confuls de la donner aux infortunés dont la maifon avoit été brulée, & ajouterent qu'ils étoient plus que récompenfés, fi la ville & les habitans. étoient fatisfaits de leur zéle.

BORDEAUX (le 25 Décembre.) Il feroit dif*ficile de trouver dans les faftes de la navigation une année plus féconde en naufrages que celle-ci, & généralement dans toutes les mers fréquentées. Le tableau en feroit trop effrayant. Cette ville s'en reffent beaucoup, tant par les pertes directes qu'elles a effuyées, que par celles qu'ont fouffert les négocians étrangers liés d'intérêt avec les nôtres. Nous avons perdu plufieurs bâtimens en Améri & dans les mers qui nous avoifinent. Il en a péri quelques-uns qui venoient trafiquer ici, entre autres des navires irlandois chargés de provifions falées. Le malheur de ces derniers nous eft: d'autant plus fenfible, qu'on a défendu en Irlande la fortie de ces denrées fous des peines rigoureufes.

que

GRANDE-BRETAGNE..

LONDRES (le 39 Décembre) Le Sr, Banks & le Dacə

eur Salander eurent l'honneur d'être présentés 'áu Roi, ces jours derniers : c'est la premiere fois qu'ils paroiffent à la cour depuis leur retour d'Iflande.

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Ces deux fçavans font les premiers voyageurs qui aient vifité le mont Hecla, dont le fommet eft couvert de neiges, tandis que fes entrailles font embrasées. Ils ent trouvé en montant, de la cendre jufqu'à une certaine hauteur, où il tomboit une efpece de gelée blan che, & ont éprouvé fur le fommet un froid exceffif. A Geifar, ils ont vu une vafte citerne formée par un volcan, laquelle renfermoit de l'eau bouillante, que le feu intérieur faifoit élever à une grande hauteur. On doit remarquer que l'Islande eft un des pays de l'Europe où les fciences ont pénétré plutôt que dans beaucoup d'au tres contrées aujourd'hui floriffantes. L'imprimerie y eft connue depuis un tems très-reculé. Les colleges anciennement établis y fleuriffent encore. Les Iflandois ont confervé une grande partie des monumens hiftoriques de pays feptentrionaux de l'Europe, & particuliere ment de la Suede & du Danemarck. Ils poffédent beaucoup de livres originaux, écrits dans leurs dialectes, & quelques traductions.

Le comité fecret des communes fit, le 17 de ce mois, rapport à cette chambre de l'état des affaires de la compagnie des Indes: le premier depuis le 1er. Décembre 1771 jufqu'au 2 Mars 1772; & le fecond depuis le 2 Mars 1772 jufqu'aujourd'hui. Par l'examen, il confte que les créances du premier période montoient à 1700000 liv. fter, & les dettes à 2300000; ce qui feroit un deficit de 500000 liv; que les créances du fecond période étoient de $600000 liv. fterl., & les detres de plus de 7000000; ce qui fait une différence, à la char ge de la compagnie, de plus de 1400000 liv. ; que tous fes effets dans l'Inde & ailleurs, montent à 6 millions & fes dettes à deux millions; qu'on trouvoit fur les livres un article de 3 millions de dépenfes pour for tifications &c., au Bengale & ailleurs, depuis 1757; & quant aux revenus, qui confiftoient en 3 millions fterl. qu'on examineroit inceffamment l'emploi qui en avoit été fait. Les uns convinrent de la jufteffe de ce rapport; les autres s'oppoferent à certains articles, & alléguerent une prétention de la couronne de 16oooo liv. fterl. au fujet de la conquête de Manille; prétention que le parlement avoit réduite à 28000. Mais après quelques altercations, le rapport fut approuvé.

Le 18 deux Avocats plaidérent à la chambre des

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communes contre le bill propofé pour défendre à la compagnie des Indes de nommer des Surintendans. Ils en démontrerent l'abus, & foutinrent que fi ce bill paffoit en loi, il rendroit la fituation de la compagnie trèscritique. Ils dirent que l'année que les ferviteurs de la compagnie furent chargés de ne pas tirer fur elle plus de 200000 liv. fterl. en billets payables à 365 jours de vue & fans intérêts, ils tirerent fur elle une fomme quatre fois plus forte en billets à I 2 & 3 ans de vue, dont les intérêts commenceroient à courir après 90 jours; que ces mêmes ferviteurs ont employé 24 laques de roupies à conftruire des fortifications qui paroiffent maintenant un travail fort inutile; que la dépenfe des troupes européennes & afiatiques a été énorme; qu'on a levé une taxe extraordinaire d'un million par an fur les naturels, & dont on n'avoit rendu aucun compte à la compagnie; que c'eft ainfi qu'on a prodigué fon bien, & que cette mauvaise conduite eft caufe de l'embaras où elle se trouve ; qu'ils étoient chargés de réclamer la jouiffance des droits & privileges octroyés à la compagnie de les demander même avec fermeté, mais avec le refpect & la déférence dus à l'autorité du parlement, qui n'eft cependant pas en droit de les reftretadre, tant que la compagnie ne paffera pas les bornes qui lui font prefcrites par fon octroi &c. Le Lord North & les Partifans des Miniftres foutinrent le contraire. La féance dura jufqu'à minuit, & le bill paffa à la pluralité des voix.

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Le 22, on renic à la chambre haute, de la part de la compagnie des Indes, une copie de la commiffion de Surintendant. On y préfenta auffi une requête de plufieurs propriétaires de la compagnie, par laquelle ils demandoient la permiffion de plaider, par Avocats, contre le bill en question, ce qui leur fut accordé. Mais en attendant, la chambre en fit lecture & l'approuva.

Le 232 la même chambre fit appeller les Avocats chargés de plaider contre ce bill, & qui déduifirent à peu près les mêmes raisons qu'ils avoient avancées le 18 pardevant la chambre des communes. Ils s'étendirent au long fur le danger & l'abus de la puiffance arbitraire & foutinrent que toute extenfion du pouvoir législatif eft incompatible avec la liberté & les loix immuables de la juftice naturelle, excepté dans des cas de danger imminent, ou de néceffité abfolue d'état ; que tout ce qu'on alléguoit en faveur du bill, étoit défectueux & fans fondement, tant que l'on n'admettoit pas la compen

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