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se qui concerne les nouvelles acquifitions de S. M. Pruffienne en Pologne; mais jufqu'ici il a gardé un très-profond filence à cet égard. Cependant, on ne fçauroit fe diflimuler que cette réunion ne bleffe les droits de l'empire & ceux de l'Empereur. S. M. Pruffienne a déclaré, dans fon manifefte, qu'elle occupoit la Pruffe Polonoife comme un démembrement de fon duché de Poméranie, & les diftricts d'au-delà de la Notetz, comme d'anciennes poffeffions de la marche de Brandebourg. Cela pofé, l'une & l'autre de ces deux provinces relevant de l'empire, il est évident que les conditions de leur réintégration intéreffent effentiellement le corps germanique. Néanmoins, le Roi de Pruffe a incorporé ces diftricts dans fon royaume de Pruffe, qui n'a plus aujourd'hui le moindre rapport à l'empire. Il a fait plus; il y a introduit la fucceffion féminine; tandis que la Pomeranie & la Marche de Brandebourg font des fiefs mafculins. Doit-on fe perfuader que, pour avoir été poffédées pendant quelque tems par les Rois de Pologne, les parties démembrées de ces fiefs aient perdu leur caractere: primitif, & fe trouvent libres de leur dépendance féodale? L'empire n'auroit-il pas le droit de. revendiquer ces provinces à titre de fiefs, qu'il n'eft pas au pouvoir de leur poffeffeur d'aliéner? Si la ligne mafculine de la maifon de Brandebourg vencit à s'éteindre, les Ducs de Saxe & les Land graves de Heffe ne feroient-ils pas fondés à réclamer les diftricts d'au-delà de la Notetz, en vertu du pacte fucceffoire qui les appelle à la fucceffion de la maifon de Brandebourg? D'un autre côté, la Suede, à qui la Pomeranie brandebourgeoife a été fubftituée éventuellement par le traité de Weftphalie, ne pourroit-elle pas demander la reverfion de la Pruffe polonoife, aux mêmes droits que S. M. pruffienne s'en eft emparée ?

Quoique ces questions paroiffent très-impor→ tantes relativement au droit public, on ne croit pas que la diete s'en occupe, quand une fois elle aura repris le cours de fes délibérations ordinaires. Dans les malheurs qui affligent aujourd'hui la. Pologne, on a remarqué qu'ils ont été prédits, avec toutes leurs circonftances, par le Roi Jean Cafimir, dans le difcours qu'il fit aux états affemblés en 1661, lorfqu'il leur annonça la réfolution où il étoit d'abdiquer la couronne. Cette intéreffante piece, qu'on trouve dans un ouvrage de JeanChrétien Lunig, eft trop finguliere pour qu'on ne nous permette pas d'en rapporter la fubftance.. Le Mofcavite & le Cofaque je joindront au peuple. qui parle la même langue qu'eux, & s'approprieront le duché de Lithuanie; les confins de la GrandePologne feront ouverts au Brandebourg, & la Pruffe elle-même fera valoir des traités, ou le droit des ar mes, pour faire la guerre fur notre territoire. Au milieu de ce démembrement de nos états, la maifon d'Autriche ne laissera pas échapper l'occafion de porter fes vues fur Cracovie. Chacun de nos voi fins aimera mieux s'emparer, à main armée, d'une portion de la Pologne, que d'attendre de pofféder peut-être un jour un royaume que fes anciens privileges garantiffent des entreprises des puiffan ces étrangeres.

VIENNE (le 26 Décembre. ) Leurs Maj. I. & R. affiftent très - fouvent au confeil, pour y accélérer, pir leur préfence, avant la fin de cette année, la décifion de plufieurs affaires qui ne peuvent qu'influer fur le bonheur de leurs fujets.

L'Impératrice-Reine vient de faire potifier aux Ambaffadeurs & aux Miniftres étrangers réfidans en cette cour, qu'elle s'eft déterminée à abolir les franchises des droits de douane, dont ils ont joui jusqu'à-préfent dans fes états, & qu'il n'y aura

plus, à l'avenir, que leurs premiers équipages & les effets qui fuivront leur arrivée, pendant l'efpace de 6 femaines, qui ne feront point foumis aux droits. Les Miniftres étrangers ont inftruit de cette innovation leurs cours refpectives.

Le Comte Frédéric de Graevenitz, ci-devant Vice-Directeur du college de juftice à Schwerin, a été inftallé dernierement au confeil aulique de l'empire, en qualité de Confeiller du banc des Seigneurs. Ce confeil eft une cour de juftice qui connoit privativement des caufes féodales & de celles d'Italie, qui lui ont été attribuées par les Empereurs ; mais, en général, il exerce une jurifdiction qui concourt avec celle de la chambre impériale de Wetzlar. Il prononce fes juge nens au nom de l'Empereur, qui feul en eft le chef, & qui nomme à toutes les charges, excepté celles qui forment la chancellerie, & dont la nomination appartient à l'Electeur de Mayence. Le nombre des Confeillers-Auliques dépend de la volonté de l'Empereur. Il eft aujourd'hui de vingt, parmi lesquels il y en a fix de proteftans. Ils font divifés en deux claffes ou bancs; fçavoir celui des Comtes ou Seigneurs (Herren und Ritterbanck) & celui des fçavans (Gelehrtenbanck). Ils ont à leur tête un Président & un Vice-Président. Le Confeil Aulique fuit toujours la cour de l'Empereur. Il réfide à Vienne depuis que la maifon d'Autriche occupe le trône impérial, & fes membres ont joui jufqu'àpréfent des mêmes franchises & immunités que les Miniftres étrangers.

Les troupes autrichiennes, aux ordres du Général d'Alton, ont paffé la Viftule, & font entrées dans le Palatinat de Lublin. On prétend ici que ce mouvement eft concerté avec les cours de Péterfbourg & de Berlin, qui doivent, de leur côté, faire avançer des troupes vers Warfovie, afin de

forcer le Roi de Pologne à la convocation d'une

diete.

On dit que le Comte Oginski, Envoyé du Roi & de la république de Pologne auprès de cette sour, a dirigé fa route, en partant d'ici, fur Landshut, où les chefs de la confédération fe trouvent affemblés. Il eft à préfumer que ce Ministre ne reviendra plus ici, puifqu'on a commencé la vente des effets qu'il y avoit laiffés.

Il eft forti, ces jours-ci, de l'imprimerie impériale, une déclaration raisonnée des droits inconteftables que notre cour a fur les provinces de Pologne qu'elle a fait réoccuper; elle contient 12 pag. d'impreffion.

ITALI E.

ROME (le 16 Décembre.) Le fouverain Pontife a accordé, dans le dernier confiftoire, le chapeau de Cardinal à l'Evêque de Paffau. S, S. a 1 auffi nommé à l'Evêché de Viterbe le P. Patrowic, religieux de l'Ordre des Mineurs conventuels, qui eft remplacé dans la charge de Confulteur du St. Office par le P. Martinelli, religieux du même Ordre. Le Prélat Salviati, Clerc de la chambre, a obtenu l'abbaye de San-Salvador, vacante par la mort du Cardinal Chigi; S. S. l'a chargée d'environ 500 écus de penfion. L'Abbé Capeulatro, neveu du feu Cardinal Perrelli, a été déclaré Avocat-Confiftorial, à la place du Prélat Francone, qui paffe à l'Evêché de Cosenza.

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La replique du Sr. Smurraglia à la réponse que les Jéfuites avoient faite à fon mémoire, détruit toutes les petites chicanes qu'avoient oppofé à leur adverfaire les défenfeurs de la fociété. Le fort de ces religieux ne fera pas décidé de fi-tôt ; on arépandu fucceffivement, depuis quelques jours, qu'ils feroient fupprimés, & enfin qu'on fe con

tenteroit d'en diminuer le nombre, de les réduire à quelques maisons foumises à de nouveaux réglemens; mais ces bruits vagues ne se soutiennent point, & font bientôt place à d'autres qui n'ont -pas plus de fondement.

dés

Plufieurs quartiers de cette ville ont été inonpar le débordement du Tibre. Ceux qui ont éprouvé le plus de dommages, font la Juiverie & le quartier du Pantheon; cet ancien temple, qui eft aujourd'hui une églife, fous l'invocation de la Ste. -Vierge & des Saints Martyrs, a été tellement rempli d'eau, qu'on n'a pu y célébrer l'office divin pendant quelques jours.

Les Confervateurs de Rome ont fait préfent au St. Pere, pour mettre au Mufæum du vatican, d'un beau monument antique, trouvé dans les biens de la menfe épifcopale de Velletri; il confifte en une pierre fépulcrale de Sextus Varius Marcellus. Il paroit ici, de l'aveu de la congrégation des Rits une brochure dans laquelle on juftifie le fameux Evêque d'Ofma, de l'imputation de janfénifme, dont on l'avoit encore chargé dans un pamphlet, intitulé: Supplément aux obfervations du Prélat Sampieri fur la caufe du vénérable Palafox.

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anonyme

-7 CIVITA-VECCHIA (le 13 Décembre.) Le Pape a difpofé du gouvernement du Fort-Urbain, vacant par la mort du Marquis de Colloredo, en faveur du Chevalier Potenziani, qui eft remplacé dans le commandement des galeres par le Chevalier Ranieri.

Le Souverain Pontife n'épargne rien pour procurer à ce port toutes les commodités propres à y attirer le commerce. On y a fait, beaucoup de conftruction, tant pour la fûreté des bâtimens que pour celle des marchandifes. Le St. Pere y fait auffi-bâtir à fes frais une églife en l'honneur

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