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" à Lyon; de celles, surtout, qui résultent de l'insalu"brité de cette ville?

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2. Pareille médaille à l'auteur du meilleur mémoire sur cette autre question: « Peut-on considérer le rhu» matisme et le catarrhe, qui souvent se succèdent, comme un même genre d'affection attaquant des sys"tèmes différens? Ces maladies se développent ordinai"rement sous l'influence de l'humidité et du froid: ne "reconnaissent-elles pas d'autres causes? Quels sont les » moyens hygiéniques les plus propres à prévenir ces "affections, et quel est le traitement qui leur convient " le mieux? »

La société décernera, en outre, une ou deux médailles d'or de 100 fr. chacune, à titre d'encouragement, à l'auteur ou aux auteurs des meilleurs mémoires sur des sujets de statistique, de topographie et de police médicales, relatifs à la ville de Lyou.

Les mémoires seront envoyés franc de port, avant le 1er juin 1830, à M. Dupasquier, secrétaire-général de la société, rue des Marronniers. Ils devront porter en tête une devise ou épigraphe répétée dans un billet cacheté, contenant les nom et demeure de l'auteur.

I.

Nous apprenons que M. Alexis Janson, ancien juge au tribunal civil de Lyon, membre du cercle littéraire de cette ville, dont il avait été président, et de la société d'agriculture du département du Rhône, est décédé à Beaujeu le 29 septembre dernier.

* 5. Aujourd'hui, dimanche, a eu lieu la bénédiction solennelle du pont Charles X, dont l'ouverture s'est faite le 1er de ce mois. Le clergé des paroisses de S. Bonaventure, de la Guillotière et de S. Pothin des Brotteaux, et les autorités civiles et militaires, ont assisté à cette cérémonie. M. l'abbé Cattet, un des grands vicaires, y a procédé par délégation de Mgr. l'arche

vêque d'Amasie, et a prononcé un discours (1). Le produit de la recette de ce jour est destiné aux pauvres. C'est peut-être la première fois, depuis de bien longues années, qu'on voit ici une pareille cérémonie. Le pont Morand ne fut pas béni, parce que les propriétaires ne purent s'entendre avec l'archevêché sur la dépense qui devait en résulter. On assure que l'archevêché demandait 16,000 francs.

10.

Dans une ordonnance du roi du 16 juillet dernier, insérée au n.o 255 du Bulletin des lois, qui nous est parvenu aujourd'hui, les personnes ci-après nommées figurent parmi un grand nombre d'autres qui sont définitivement brevetées, savoir :

1. Les sieurs Mac-Culloch (Thomas) et Brunel et fils aîné, apprêteurs de mousseline à Tarare, pour des procédés propres à apprêter les tissus de coton en organdy anglais fort, linon anglais fort, organdy souple de l'Inde et batiste d'Ecosse ;

2. Le sieur Carrand aîné (Jean-Baptiste ), marchand fabricant de bas, à Lyon, rue Mulet, n.o 24, pour la fabrication de bas en cachemire de laine, soie, bourre de soie, fil de coton, à dessins en couleurs solides, analogues à ceux des châles et des étoffes de soie ;

3. Et enfin le sieur Meynier (Prosper), fabricant d'étoffes de soie, à Lyon, rue St-Polycarpe, n.o 8, pour une mécanique propre à fabriquer ensemble plusieurs rubans brochés, mécanique qu'il nomme battant-brocheur.

*

** 19. Le Moniteur de ce jour contient la notice nécrologique suivante :

« L'État, la société, le corps des ponts et chaussées viennent de faire une perte aussi grande que douloureuse dans la personne de M. Brisson, inspecteur divisionnaire

(1) Ce discours a été inséré dans la Gazelle universelle du 7.

des ponts et chaussées, chevalier de la Légion-d'Honneur, décédé à Nevers le 25 du mois dernier, à peine âgé de cinquante ans, au milieu d'un voyage entrepris dans l'interêt de l'administration publique.

M. Brisson, né à Lyon le 12 octobre 1777, d'une famille honorable, donna dès son enfance les sigues d'une étonnante capacité. Après avoir fait au collége de Juilly de fortes études, et obtenu ces premiers succès qui sont presque toujours pour l'avenir le gage de succès plus grands, il entra à l'Ecole polytechnique à l'époque de la création de cette école célèbre. Il n'avait alors que seize ans, et dès ce moment le jeune élève prit rang parmi les maîtres. Bientôt il fut admis dans le corps des ponts et chaussées, où sa vie n'a été qu'un enchaînement des services les plus utiles et les plus distingués. Attaché en 1802, sous la direction de M. Liard, au canal Monsieur, et deux années après, sous celle de feu M. Payant, au canal de SaintQuentin, il s'occupa plus particulièrement, sur l'un et l'autre de ces deux canaux, des travaux du bief de partage, et dans ces postes difficiles et importans, il déploya les ressources d'un génie actif et fécond. Une récompense éclatante suivit de près ces premiers succès. A peine M. Brisson atteignait-il sa trentième année, qu'il reçut le brevet du grade d'ingénieur en chef. C'est en cette qualité qu'il prit, le 1er mars 1809, la direction du département de l'Escaut qui faisait alors partie de la France. On connaît la situation de ce territoire, placé au-dessous du niveau des pleines mers : on connaît les dangers dont il est incessamment menacé par les marées qui s'élèvent audessus du sol cultivé et habité, et dont les flots envahiraient une surface immense de terrain sans les digues puissantes contre lesquelles leur fureur vient se briser. M. Brisson sut opposer aux efforts de l'Océan tous les moyens d'un art qu'il avait profondément étudié ; et dans l'espace de quatre années, heureusement secondé par son collaborateur et son ami, M. Dan de la Vanterie, aujour

d'hui ingénieur en chef du département de la Manche, it exécuta, avec le plus grand succès, des travaux immenses d'un genre nouveau, dont le pays gardera toujours les précieuses traditions. Ce fut aussi dans ce département qu'il rédigea les projets d'un canal de Bruges à l'Escaut, et d'un port maritime à Breskens.

Les événemens de 1814 le ramenèrent dans sa patrie, et le 1er août suivant, M. le baron Pasquier lui confia le service du département de la Marne, l'un de ceux où la guerre venait d'étendre ses ravages. M. Brisson consacra tous ses momens à effacer les traces d'une invasion qui avait laissé les routes dans un état déplorable. La ville de Châlons lui doit particulièrement la construction du grand pont sur la Marne.

Mais la capitale devait être bientôt le théâtre de ses talens. M. Becquey, conseiller d'état, directeur-général des ponts et chaussées, juste appréciateur des éminentes qualités de M. Brisson qu'il honorait d'une estime, d'une confiance et d'une affection toutes particulières, ne tarda pas à penser que c'était au centre même de l'administration qu'il fallait placer un homme dont les lumières étaient si variées et si étendues. Il le chargea d'abord des études d'un canal de Paris à Tours et à Nantes, puis il le nomma successivement professeur de construction à l'école royale des ponts et chaussées, inspecteur de cette école, et secrétaire du conseil-général d'administration. En 1824, une nouvelle distinction vint s'ajouter aux précédentes: M. Brisson fut élevé au grade d'inspecteur divisionnaire. C'est dans ces diverses fonctions c'est dans les leçons qu'une jeunesse studieuse, dont il était l'idole, recueillait avidement ; c'est dans les délibérations du conseil où il se faisait remarquer par la justesse des vues, par la rectitude de son jugement et la promptitude de sa pensée; c'est dans ces nombreux rapports qui lui étaient demandés à chaque instant, et qui presque tous sont de véritables traités sur la matière dont ils étaient

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l'objet; c'est dans ses conversations journalières avec tous les ingénieurs qui venaient lui soumettre une foule de questions nouvelles qu'il résolvait avec autant de rapidité que de bonheur; c'est enfin dans toutes ses relations de devoir et d'amitié qu'il se plaisait à épancher l'immense trésor de ses connaissances. Une palme nouvelle semblait l'attendre encore au moment même où la mort est venue si prématurément le ravir à sa famille, à ses nombreux amis, et au corps dont il était l'ornement. Une place vaquait à l'Académie des sciences. De grand travaux, de savans mémoires appuyaient sa candidature et légitimaient ses espérances.

Mais pour connaître M. Brisson tout entier, il faudrait le suivre dans sa vie privée : c'est là qu'on le verrait pratiquer toutes les vertus de famille. Excellent mari, bon père, bon frère, ami fidèle et dévoué, oublieux de ses intérêts pour soigner ceux des autres, on peut dire que les qualités de son cœur égalaient celles de son esprit.

Ce n'est point en quelques lignes qu'il est possible de mesurer une pareille perte: il faudrait une main plus habile pour suppléer à tout ce que laisse d'imparfait ce faible et premier hommage rendu à la mémoire d'un homme dont la vie a été si utile, et dont la mort excite de si profonds regrets.

"Puisse sa veuve désolée, puissent ses malheureux enfans trouver dans l'expression d'une douleur universellement partagée une consolation bien faible sans doute pour un si grand malheur ! »

*** 22. M. Quatremère de Quincy a fait insérer dans le Moniteur de ce jour une Notice fort intéressante sur la vie et les ouvrages de M. le baron Lemot, qu'il avait lue à la séance publique de l'académie royale des beauxarts, le 4 de ce mois, en sa qualité de secrétaire-perpétuel.

*** M. Montgolfier, d'Annonay, vient d'inventer une espèce de papier, qu'il nomme papier-linge, et dont

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