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13 février 1653. Jean Vanderplancke, maître de la monnaie, lègue, par testament, au métier des orfévres, une somme de 24 livres pour donner, dans le donkerkamer, le jeudi gras, un gigot de mouton et 10 escalins en espèces.

1o avril 1667. Marie Raepaert, veuve de Michel Blomme, lègue au donkerkamer une rente de 3 livres de gros par an.

12 novembre 1670. François de Meulenaere, dit Van Belle, lègue au donkerkamer une rente de 11 livres 10 escalins de gros par an, laquelle doit servir à distribuer aux détenus 8 livres de viande de mouton tous les dimanches.

6 octobre 1689. Jacques Lootens donne une rente de 5 livres de gros par an, pour être distribuée, dans le donkerkamer, en viande de porc, la veille de Noël. 17 avril 1690. Marie De Crits lègue au donkerkamer 60 livres de gros pour acheter des rentes dont le revenu doit être annuellement distribué aux détenus. 1er mars 1730. L'épouse de Léopold de Tollenaere lègue au donkerkamer 50 livres de gros, pour être employées en rentes, dont le revenu doit servir à une récréation pour ceux qui sont détenus criminellement.

La jointe établie par l'ordonnance de 1775, réunit des sommes considérables au moyen de souscriptions volontaires.

L'évêque, en mourant, lui légua beaucoup d'argent et toute son argenterie. Lors de l'invasion des Français, les souscriptions diminuèrent si considérablement que la jointe fut obligée de cesser son œuvre.

Dès lors, la misère augmenta et les mendiants se multiplièrent; on chercha à se créer des ressources par l'établissement de l'octroi communal, érigé, le 22 mars 1803, sous le nom d'octroi de bienfaisance.

Pour venir plus efficacement au secours de la misère, le préfet Chauvelin jugea utile de rétablir la jointe de 1775 il la chargea spécialement de secourir les incurables âgés de plus de 76 ans.

Il leur céda les revenus de la Madeleine que les hospices avaient entre les mains, et qui montaient à 56,000 francs par an, portés depuis quelques années à 60,000 francs.

La jointe est composée de sept membres, délégués par les administrations de la mense des pauvres de chaque paroisse.

Les revenus mis à sa disposition servent d'abord à payer la pension des incurables placés chez les frères et les sœurs de charité, à raison de 50 centimes par jour. On place chez les frères et les sœurs ceux qui ne peuvent plus s'aider euxmêmes; ils sont au nombre de 80 chez les frères et de 60 chez les sœurs.

Les autres sont secourus à domicile et reçoivent un secours hebdomadaire dont le minimum est de fr. 1 25 c et le maximum de fr. 2 50 c'. Ils participent

encore à ce que l'on nomme la ronde, c'est-à-dire aux distributions générales en nature, consistant en comestibles, combustibles et vêtements.

Une chose digne de remarque, c'est que les familles chez qui demeurent les pauvres incurables secourus par la jointe, trouvent des avantages dans ce placement, quelque minime que soit la pension. C'est au point qu'une des plus grandes difficultés que rencontre cette administration pour placer ses incurables chez les frères ou les sœurs de charité, consiste surtout dans les réclamations de ces familles; ainsi, en secourant un vieillard au moyen de fr. 1 25 cs ou fr. 2 50 c3 par semaine, on vient en même temps en aide à une famille honnête.

Si j'avais pu puiser dans les documents officiels, j'aurais sans aucun doute rendu plus complet cet Essai sur l'histoire de la mendicité dans notre province; tel qu'il est, il servira à fixer l'attention de nos archivistes sur la matière. Je continuerai moi-même à compléter mes renseignements: avec le temps et la coopération de ceux qui s'occupent à réunir des documents sur l'état ancien de la société, j'espère un jour pouvoir tracer un tableau complet de cette lèpre sociale.

NOUVELLES TABLES DE POPULATION

POUR LA BELGIQUE,

PAR M. A. QUETELET, PRÉSIDEnt de la coMMISSION CENTRALE.

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La plus ancienne table de population pour la Belgique a été dressée au moyen des tableaux du recensement de la population, qui eut lieu à la fin de 1829 1; c'est même la seule table de ce genre qui ait été construite, chez nous, d'après les documents d'un recensement.

Celle qui fait l'objet de cette Notice a été calculée, en faisant usage des résultats du recensement de 1846. On sait les précautions minutieuses qui ont été prises pour assurer le succès de cette opération délicate. Cependant, quelque précises que fussent les instructions, quelque active qu'ait été la surveillance du Gouvernement et des administrations locales, les résultats ont présenté des omissions et des irrégularités inévitables dans ces sortes de travaux.

Quant aux omissions, elles ont pu être constatées et évaluées dans des limites très étroites; et comme elles portaient à peu près également sur tous les âges, on conçoit que, lors même qu'il eût été impossible d'en apprécier la valeur absolue, elles sont sans effet sur les résultats d'une table de population, qui ne doit contenir que des valeurs relatives.

Les irrégularités dans la succession des nombres tiennent à des causes bien connues et, par suite, il est facile d'y remédier: elles proviennent en général de ce que les déclarants sont portés à indiquer leur âge en nombres ronds, et à marquer, par exemple, 30 ans, quand il faudrait dire 9 ou 31 ans; ou bien encore, ils ont une propension à déclarer un chiffre inférieur au chiffre véritable. La science en

1 Elle a paru, en 1832, dans l'ouvrage Recherches sur la reproduction et la mortalité, etc.; et elle a été réimprimée annuellement dans les Annuaires de l'Observatoire royal de Bruxelles. 10

TOME IV.

pareil cas offre les moyens d'arriver, par des interpolations convenables, à rétablir la véritable succession des nombres, ou du moins à le faire avec des chances d'erreur très-faibles.

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Le Rapport, placé en tête du volume qui contient les chiffres du recensement général de la population en 1846, présente deux exemples de rectifications semblables pour les âges où les omissions et les irrégularités pouvaient être le plus à craindre l'un concerne les enfants en bas âge, à l'époque où ils sont placés en nourrice; l'autre se rapporte aux miliciens pendant la période où ils pouvaient être rappelés sous les drapeaux et où ils avaient le plus d'intérêt à se faire oublier. Nous reproduirons les résultats de ces deux vérifications pour permettre d'apprécier l'exactitude des chiffres obtenus par le recensement: nous commencerons par ce qui se rapporte aux enfants en bas âge. En retranchant du nombre des naissances, qui ont eu lieu pendant une année, le nombre des décès enregistrés dans le cours de l'année suivante pour les mêmes enfants, on doit obtenir le nombre des survivants de 1 an; or, les registres du mouvement de l'état civil donnent les deux premiers nombres avec une grande exactitude, et permettent ainsi de constater avec précision le nombre des enfants qui survivent après la première année. On peut même, au moyen des documents de l'état civil, suivre en quelque sorte les enfants de mois en mois et en déterminer le nombre pour tout le royaume. C'est ce qui se trouve fait dans le tableau suivant, pour les enfants qui étaient âgés de moins de six ans à l'époque du recensement. A côté des nombres calculés, on trouvera les nombres tels qu'ils ont été donnés par le recensement.

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La première partie du tableau tendrait à prouver que 4,931 enfants, de moins de six ans, ont été omis dans les chiffres du recensement. La seconde nous apprend que la différence porte particulièrement sur les villes, où la population recensée aurait été trop faible de 8,575 enfants. D'après la troisième partie du tableau, il faudrait conclure que 3,646 enfants, comptés de trop dans les campagnes, y avaient été envoyés par les villes, sans doute pour être confiés à des nourrices.

Nous reprendrons le tableau précédent sous un autre point de vue. La seconde colonne indique le nombre des naissances (les mort-nés non compris), qui ont été comptés pendant les six années indiquées dans la première colonne. On trouve ensuite le nombre des décès pour chacune des six catégories d'enfants. Ce nombre, retranché de celui des naissances, doit nécessairement donner le chiffre des survivants, enregistré au tableau sous la désignation de population calculée. Ainsi,

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