Page images
PDF
EPUB

indistinctement, habitées et non habitées, comme aussi à le compléter ou rectifier là où il serait trouvé défectueux. C'était un moyen de prévenir les omissions dans le recensement: à cet effet, tous les enclos renfermant plusieurs maisons distinctes appartenant à un même propriétaire et fermés par une seule porte, ont reçu autant de numéros qu'ils contenaient de maisons.

Ainsi, comme mesures préparatoires du recensement général, je signalerai : 1o Le résumé décennal, basé sur le recensement de 1829;

2o L'essai du recensement de la population de la ville de Bruxelles;

3° Les résultats des cinq recensements généraux exécutés en Belgique depuis le commencement de ce siècle;

4o Les avis raisonnés des commissions provinciales de statistique;

5° L'essai fait à Molenbeek-St-Jean, du recensement appliqué aux trois branches: population, agriculture, industrie;

6o Le nouveau numérotage des maisons.

Enfin, le triple recensement fut décrété, par arrêté royal du 30 juin 1846, pour être exécuté à la date du 15 octobre de la même année 1. Cette date a été déterminée par la nécessité de mettre en harmonie, pour les élections générales du mois de juin 1847, le nombre des membres des deux Chambres avec la population du royaume. Ce but a pu être atteint au moyen des résultats provisoires du recensement 2; ce sont ces résultats qui ont servi de base à la loi du 31 mars 1847, portant augmentation du nombre des membres de la Chambre des Représentants et du Sénat, ainsi qu'à la nouvelle classification des communes et à la fixation du nombre des conseillers communaux (articles 4 et 19 de la loi communale).

Je ne rappellerai pas les longs et minutieux détails de cette immense opération ; ils sont consignés dans les Bulletins de la Commission centrale, et surtout dans les publications spéciales des résultats de l'opération, précédées chacune d'une introduction historique et explicative. Toutefois, je m'arrêterai un moment sur les rouages nouveaux, créés, pour les besoins du recensement, en dehors des moyens ordinaires d'administration.

D'abord, des agents particuliers furent institués dans les communes à l'effet de distribuer et de retirer les bulletins, comme aussi de veiller à ce qu'ils fussent remplis exactement. Pour fortifier l'autorité de ces agents, il a été imprimé sur les bulletins que les contraventions seraient réprimées conformément à la loi du 6 mars 1818. Aux termes d'une circulaire spéciale du 15 septembre 18465, les

[blocks in formation]

agents étaient munis d'un tableau pour l'annotation des bulletins distribués, ceux-ci n'ayant dû être retirés que certain temps après leur remise à domicile.

Dans chaque commune aussi, un jury composé de citoyens notables, et présidé par le bourgmestre ou l'un des échevins, avait pour mission de surveiller les opérations dans tous leurs détails, de guider et d'éclairer les agents de recensement, de vérifier et de contrôler les bulletins à mesure de leur rentrée, de les rectifier et compléter même d'office, de résoudre, dans le sens des instructions générales, les difficultés qui viendraient à surgir dans le cours des opérations. Les articles 14 et 16 de l'instruction générale annexée à l'arrêté royal du 30 juin 1846, ont déterminé le mode de nomination des agents de recensement et des jurys communaux. En troisième lieu, un bureau temporaire a été établi dans chaque gouvernement provincial pour vérifier les bulletins et effectuer les dépouillements généraux de la population 1. Des moyens extraordinaires de contrôle et d'exécution furent également organisés à l'administration centrale, pour l'élaboration et la publication des résultats du triple recensement. Pour la statistique industrielle, les relevés nominatifs ont dû être formés à l'administration centrale, tandis que ceux qui concernent l'agriculture l'avaient été dans les communes.

Comme complément de ces moyens extraordinaires, on créa un large système de surveillance et d'inspection, partant du centre et s'étendant à toutes les provinces indistinctement. M. le Ministre de l'intérieur avait fait publier au Moniteur belge du 10 octobre 1846, un avis portant délégation générale au Président et au Secrétaire de la Commission centrale de statistique, de se transporter partout où ils croiraient leur présence nécessaire pour faciliter l'opération du recensement; le Ministre avait laissé au Président la faculté de se faire aider ou remplacer par ceux des membres de la Commission centrale dont il jugerait le concours utile. Cette concentration des moyens de vérification a été jugée nécessaire pour assurer à l'opération une marche uniforme sur tous les points du royaume. Le Gouvernement a pu ainsi acquérir la certitude que MM. les Gouverneurs, MM. les commissaires. d'arrondissement et les administrations communales ont, chacun dans le cercle de leurs attributions, dirigé l'application des principes posés dans les instructions; les formes ont été généralement observées telles qu'elles avaient été prescrites. A cet effet, des délais avaient été posés en rapport avec les différentes phases de l'opération. D'abord les bulletins avaient été distribués à domicile dans toutes les communes, à partir du 1er octobre, et ils ont dû être retirés dans les dix jours qui ont

Un arrêté royal du 15 septembre 1846, textuellement reproduit à la p. 138 du t. III, 2o partie du Bulletin, a fixé le taux des indemnités des agents de recensement et des secrétaires des jurys communaux, ainsi que des bureaux temporaires dans les gouvernements provinciaux.

[ocr errors]

suivi la date à laquelle ils ont été arrêtés, c'est-à-dire le 25 octobre au plus tard. A la date du 10 novembre, les bulletins, examinés par les jurys communaux, ont dû être remis aux gouvernements provinciaux, où l'on a commencé à en opérer le dépouillement; les Gouverneurs ont eu à faire connaître à l'administration centrale la situation des travaux des bureaux temporaires au 15 du même mois. Le 15 décembre avait été fixé comme terme fatal pour l'envoi des résultats provisoires de la population. Après cet envoi, et les travaux de dépouillement continuant dans les bureaux temporaires, un rapport sur leur situation fut demandé aux Gouverneurs par circulaire du 17 août 1847. Enfin, le délai pour la mise en œuvre des documents et la publication des résultats définitifs, fut fixé en quelque sorte législativement dans une discussion publique de la Chambre des Représentants (séances du 12 et du 13 mai 1846), il fut établi qu'en apportant la maturité nécessaire pour exécuter convenablement la triple opération, il ne serait guère possible de la terminer avant quatre ou cinq ans. Or, les publications relatives au triple recensement ont été distribuées aux Chambres législatives, savoir: le volume de la population au mois de décembre 1849; les quatre volumes de la statistique agricole au mois d'avril 1851, et le volume de la statistique industrielle au mois de juin de la même année. Le recensement, préparé sous les ministères de MM. Nothomb et Van de Weyer, a été exécuté sous celui de M. le comte de Theux, et les résultats en ont été publiés sous celui de M. Charles Rogier.

:

I. POPULATION.

Les résultats détaillés du recensement de la population, publiés par le Ministre de l'intérieur, forment un volume grand in-4°, de LXX-550 pages.

La pagination en chiffres romains comprend le rapport au Roi et l'introduction divisée en deux sections, savoir: l'Historique et les Résultats, avec annexes.

Le corps de l'ouvrage, qui se compose exclusivement de tableaux numériques. est divisé en quatre parties, qui ont pour titres :

Population par communes et par divisions de communes;

Population par communes : habitation, instruction et bienfaisance, séjour, état civil, origine, langues et cultes;

Population par âges;

Population par professions.

Deux tables alphabétiques par localités, indépendamment de la table des matières, terminent le volume, dont l'impression est très-soignée, quoiqu'elle ait été faite par

entreprise au rabais, comme toutes les fournitures et impressions du recensement 1. Quel est le nombre, ainsi que la dénomination officielle de toutes les localités de la Belgique? Telle est la question bien simple que j'ai eu à poser dès le début des travaux de la Commission centrale. Il fut impossible d'y répondre d'une manière quelque peu satisfaisante, non pas que les documents fissent absolument défaut, des listes de localités existant pour plusieurs provinces séparément; mais, outre qu'elles présentaient plus ou moins de lacunes, elles laissaient beaucoup d'incertitude sur les noms et sur la manière de les écrire. Il fallut dès lors aviser aux moyens de créer les éléments propres à servir à la formation d'un travail d'ensemble. Sur la proposition que j'en fis à la Commission centrale, dans sa séance du 18 mai 1842 2, la question fut mise à l'étude par voie administrative; les renseignements recueillis servirent à dresser une nomenclature des localités aussi complète et aussi exacte qu'il était possible de le désirer avec l'orthographe de leurs noms, laquelle se trouve ainsi invariablement fixée.

Cette nomenclature a été appliquée, pour la première fois, au recensement général, qui fait connaître la population par villages, hameaux ou dépendances, avec la distinction des sexes, des ménages ou familles, des maisons habitées et inhabitées. La liste alphabétique des localités comprend environ treize mille noms, et occupe les pages 493 à 532. Ce document sera désormais le guide officiel pour l'orthographe des noms des communes et de leurs dépendances, l'auxiliaire indispensable de la topographie du royaume.

Exposons maintenant les résultats généraux de l'opération dans l'ordre des tableaux, et constatons-les tout d'abord par provinces et par arrondissements, avec la distinction des villes et des campagnes : le nombre total, pour le royaume, excède de 1,877 le chiffre provisoire, dont il est ci-dessus parlé, à la page 149.

1 Le volume sur le recensement de la population, ainsi que les quatre volumes de statistique agricole, ont été admis à l'exposition universelle de Londres, où ils se trouvent inscrits sous le n° 279 des exposants belges, au catalogue officiel publié par la commission royale de l'exposition. Un autre détail, qui intéressera plus particulièrement les Bibliophiles, c'est que le papier des cinq volumes de la statistique agricole et de la statistique industrielle, a été fabriqué à la main, avec les mots Statistique générale en filigrane. La même observation s'applique au rapport décennal sur la situation administrative du royaume, actuellement sous presse.

2 Procès-verbal no 32, dans le Bulletin de la Commission centrale, t. Ier, p. 513. Voyez aussi, pour la marche qui a été suivie dans cette affaire, les communications, les rapports et les discussions mentionnés aux pp. 1, 21, 36, 38, 43, 46, 47, 50, 56, 60, 74, 88, 89, 90 et 106 du t. II du Bullet., 2o partie; 1, 2, 10, 12, 20, 22, 23, 44, 70 et 76 du t. III, 2e partie; 46, 101 et 109 du t. IV, 2o partie; plus trois mémoires spéciaux sur la Flandre orientale et sur la province d'Anvers, pp. 287 du t. II et 209 du t. III, 1re partie.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][merged small]
« PreviousContinue »