culation & le Commerce, ordonne, qu'à compter du jour de la publica» tion du préfent Arrêt, les Billets de » Banque auront cours dans toute l'étendue de fon Royaume.

,, IV. Permet S. M. à la Compagnie » des Indes, après que les délais ac»cordés feront expirés, de faire des ,, vifites dans toutes les Maifons de »fes fujets, dans toutes les Commu"nautés & Maifons Religieufes, Sé» culieres & Régulieres, & tous Lieux privilegiés, fans aucune exception, ,, même dans fes Palais & Maifons; Veut & entend, que les Efpeces fai,,fies foient confifquées en entier fans aucune diminution, au profit ,, des Dénonciateurs.

,, V. Ordonne Sa M. à tous Dé"pofitaires de deniers, fans aucune exception, de porter aux Hôtels de Monnoye, dans les délais ci-deffus préfcrits, les Efpeces qu'ils pourront », avoir entre leurs mains, à peine d'ê» tre réfponfables en leur propres & pri» vés noms envers les particuliers de ,, la perte qu'ils fouffriront par la con,, fifcation des Efpeces.

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VI. Et pour la commodité publi» que, veut Sa Majefté, que lefdites

Efpe

"

"

Efpeces continuent d'être reçues & » payées à la Banque jufqu'au premier ,, Février prochain, fur le pied porté » par l'Arrêt du 22. de ce mois: En» joint S. M. aux Officiers de fes Cours » de Monnoye, & aux Sieurs Intendans' », & Commiffaires départis dans les Provinces & Généralités de fon Royaume, de tenir la main à l'exé» cution du préfent Arrêt, lequel fera » lû, publié & affiché par-tout où il apartiendra; & feront fur icelui tou»tes Lettres nécessaires expediées. Fait » au Confeil d'Etat du Roi, Sa Majesté ý ,, étant, tenu à Paris le 28. Janvier 1720. » Signé PHELYPEAUX..

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augmente

- Cet Arrêt, accompagné de Lettres Cet Arrêt Patentes, fut addreffé, tant à la Cour inquiétades Monnoyes qu'aux Intendans des de & la déProvinces, après avoir été bien & dûe-fiance. ment enregistré. Il augmenta beaucoup les mouvemens, tant dans l'Efpece que dans le Papier. Plufieurs gens furent prendre des Billets à la Banque Royale pour fauver les diminutions: mais il occafionna auffi de plus grandes inquiétudes & des méfiances plus marquées. Il fut caufe même de plufieurs dénonciations, qui firent confifquer chez divers particuliers les vieilles Efpeces qui B 6

s'y

De même

fuivit de

s'y trouverent au préjudice de cet Arrêt. Tout cela, dis-je, ne fit qu'accroître. la méfiance, & Mr. d'Argenfon ne put pas même s'empêcher de dire, que les. menaces de cet Arrêt n'étoient faites. que pour les fots: auffi les dites confifcations ne produifirent-elles que fort peu d'effet.

Le 30. Janvier 1720. il parut un auqu'un autre Arrêt, portant que le Roi s'étant tre qui le fait repréfenter l'Arrêt du 21. Décemprès & qui bre 1719. qui fixoit les Billets de Banregardoit que à cinq pour cent au-deffus des Efment des peces d'or & d'argent; & que S. M.

le paye

Droits.

voulant de plus en plus favorifer la Circulation de ces Billets, & foutenir la préférence qu'ils méritoient dans le Commerce, Elle avoit ordonné, que dans tout le Royaume, à compter du jour de la publication de l'Arrêt, tous ceux qui auroient des droits à payer aux Bureaux des Fermes de S. M. & qui en feroient le payement en Billets. de Banque, feroient exempts des quatre fols pour livre, rétablis par l'Arrêt du 18. Mars. 1718, & à l'égard de ceux qui payeroient en or ou en argent, S. M. vouloit qu'ils fuffent tenus de continuer le payement des dits quatre fols pour conformément audit Arrêt, &i

livre >>

les,

les cinq pour cent, ordonnés par l'Article III. de l'Arrêt de Décembre précedent : Sa Majefté enjoignant aux Préposés pour la perception des droits fujets aux quatre fols pour livre, de faire mention dans les Quittances qu'ils delivreroient, & dans leurs Journaux, des fommes qu'ils auroient reçues en Billets de Banque, & de celles qu'ils auroient reçues en Efpeces; l'intention de S. M. étant, d'indemnifer la Compagnie des Indes de la remife des quatre fols pour Livre, accordée par le préfent Arrêt à ceux qui payeroient en Billets de Banque.

Ces attentions pour foutenir le crédit du Papier, ne purent point cependant rétablir la confiance. L'avidité des prémiers Réalifeurs fe communiqua infenfiblement de l'un à l'autre, & devint à la fin fi générale, que tous ceux qui dans la fuite fréquenterent les Bureaux de la rue Quinquempoix, où l'on avoit ci-devant tant méprifé l'or & l'argent, ne réchercherent plus à négocier qu'avec des gens qui pourroient leur en fournir. Mais ces matières commençoient à devenir extrêmement rares. Les Genevois, qui les refferroient auffi - bien que d'autres étrangers, loin de les re B 7

met

Et un au

mettre dans la Circulation, s'applaudiffoient en fecret des précautions qu'ils avoient prifes pour réalifer des premiers.

La Déclaration du Roi rendue le 4. tre qui re- Février, & qui fuivit ce dernier Arrêt, gardoit contient la défense de porter des Diaprécieu- mans, Perles & autres Pierres précieu

les Pierres

fes.

fes. L'efprit de cette Déclaration
tendoit à arrêter la fureur d'une infinité
de gens de néant, qui donnoient dans
le luxe dès qu'ils avoient fait un gain
un peu confiderable dans le Commerce
du Papier. Elle ne les empêcha pour-
tant pas de continuer à acheter de grof
fes parties de Pierreries, qu'ils gar-
doient très - foigneufement, fans fe fou-
cier de les mettre en parade: de forté
que l'Etranger & le Jouaillier de Paris
ávoient à peine conclu leurs marchés à
des prix exceffifs, qu'ils envoyerent une
partie du Papier dont on les payoit
à leurs correfpondans dans les Provin-
ces, afin de le convertir en Efpeces,
pendant qu'eux-mêmes fe faifoient payer
par la Banque de Paris des Billets qui.
leur reftoient (1). Les Orfèvres dont

les

(1) On commençoit à ne payer que très - médiocrement à la Banque de Paris; inais les Bureaux dans

les