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» tions? Après avoir long-tems tour» menté les Débiteurs, elles fe perdent » ou s'alterent confiderablement pour », le Créancier: c'eft un bien forcé qui

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n'a jamais été de durée; & l'on fçait » affez les arrérages qui étoient dûs à », la fin du regne paffé. On foupiroit » alors après les Rembourfemens, & », on les voit aujourd'hui avec impatien»ce; parce que le nouveau Systême » ayant mis le Roi & le gros du pu

blic un peu au large, on commen» çoit à être bien payé. Ce Systême » a prévenu d'un an la banqueroute des Conftitutions publiques, qui au"roient entraîné néceffairement toutes

les Conftitutions particulieres; mais ,, le nouveau Syftême a befoin lui-mê,, me de l'extinction des Rentes, pour », ramener tout à l'uniformité, & il » vous offre un nouveau genre de Bien, » où votre capital eft utile au corps ,, entier de la Nation, & dont le re,, venu croîtra pour vous. Ainfi,

Monfieur, mettez-là votre Rem,,bourfement déja fait, & ceux qui font encore à faire, en quelque tems ,, qu'ils viennent; vous en tirerez plus » dans la fuite que de vos anciennes » Constitutions. J'avoue que la transforma

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"formation totale duGouvernement par » rapport aux Finances, cause un ébranlement actuel, qui bleffe un certain » ordre de gens dans le paffage: c'est ,, l'inconvenient attaché à tous les » changemens; inconvenient d'autant plus inévitable, que les changemens font plus néceffaires & plus preffés.

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On auroit fouhaité que tout le Royaume eût pû s'arranger, fans offen" fer la moindre perfonne. Dieu feul "pourroit le faire, & ne le fait pour,, tant pas dans l'ordre de la nature: les Loix générales l'emportent, & » l'emporteront toûjours fur les défirs ,, & fur les befoins même des particuliers. Mais voyons à quoi fe réduifent, par rapport au nombre, les particuliers qui fouffrent. Ceux qui ont de la confiance, ne fçauroient fouffrir que pour un tems; & ceux qui „ en manquent, ne fouffriront que par leur choix. Si nous divifions le ,, Royaume en vingt claffes, les Rentiers ,, à Conftitution n'en feroient qu'une; " & fi nous comparions cette claffe ,, aux autres, elle ne feroit pas la cen,, tième partie du tout. Dans cette

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centième partie, il n'y en a qu'un cen»tième encore qui foit réduit à ce bien feyl

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,, feul, & qui ne gagne » autres, beaucoup pl perd fur celui-là. En » condition, quelle profef elle point fentie des riche » du nouveau Syftême? L & les Maifons font montées ble & au triple de leur prix ,, Vendeur, & croîtront confide.ble,,ment en revenu pour l'Acquereur. L'Officier d'Epée ou de Robe touche ,, fes penfions & fes gages, auxquels il ,,ne faloit plus penfer; le Marchand ,, & l'Ouvrier ne peuvent fuffire aux

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demandes des Acheteurs; le même » peuple, ceux même qui, par la baffeffe de leur fortune, ne font, pour. ainfi dire, d'aucune claffe, tous enfin ,, trouvent à vivre, à gagner & à s'enrichir. Parmi les défians même, les déclamateurs, les aveugles, ou mal intentionnés, combien y en a-t-il, », qui étant Débiteurs, fe font tirés de ,, l'oppreffion de leurs Créanciers? Combien de Créanciers ont recueilli des dettes défefpérées ?

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,, Je vous crois, Monfieur, trop é. quitable, pour ne par rendre justi», ce au vrai, quoiqu'il ne vous ait pas » encore été utile; mais prêtez-vous-y, » &

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& parlez-en avantageusement, vous ferez votre propre bien

parce " que vous augmenterez la confiance » de ceux qui vous environnent, & ,, cette confiance fervira à foutenir la ,, chose même. Un bien en efpeces n'augmente point par des paroles; ,, mais un bien de crédit s'en aide mer,, veilleusement. Le Syftême s'établira fans vous, parce qu'il eft fondé fur des principes, & que les principes ,, fe rendent maîtres tôt ou tard des opinions les plus rebelles. Mais il dépend en quelque forte du public », de les faire aller plus vite, & de ,, recueillir inceffamment les fruits qu'il ,, nous promet. Cette derniere refléxion ,, me jetteroit naturellement dans l'explication du Crédit & de fon usage: » ce fera la matière d'une feconde Let», tre, fi celle-ci peut vous donner quelque fatisfaction. Je fuis &c. Cette Let- Cette Piéce ayant couru dans tout le tre opére Royaume, fit plus d'effet parmi les faveur du Rentiers, que l'acte qui l'avoit précedé. syftême, Ils s'emprefferent à recevoir leurs remfur l'efprit bourfemens, après quoi ils s'en furent des Ren- à la rue Quinquempoix, y augmenter

d'abord en

tiers,

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les mouvemens. Quantité de Provinciaux, animés par les motifs de cette

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Lettre, étoient obligés de retenir, un ou deux mois avant leur départ, des places dans les voitures publiques. Si, comon a déja dit, la hardiffe a toûjours été très-effentielle pour profiter des coups qui pouvoient fe faire au Syftême, R*** Banquier Italien a eu raifon de fe rendre aux argumens de la Lettre qu'on vient de voir. Car en employant dans les Actions les Rembourfemens qu'il avoit reçus pour les Genois, il y a gagné fept à huit millions; après quoi il a racheté des effets de la nature de ceux qu'il devoit représenter à ces Etrangers, en vertu de fa commiffion.

re auffi en

Le Sr. Law, après avoir mis en mou-un nouvel vement les effets provenans des Rem-Arrêt opébourfemens qui avoient été faits aux faveur des Rentiers, prit auffi connoiffance des Traitans affaires des Traitans généraux & autres généraux. Financiers; afin que la rentrée des fommes pour lesquelles ils étoient en avance avec le Roi, füffent employées à l'acquifition des Actions que les Miffiffipiens Réalifeurs vendoient, fans aucun deffein d'en racheter d'autres. Dans cet esprit, le Controlleur général rapporta au Confeil les Arrêts rendus le 2. Novembre 1717. & 20. Février 1718. par lefquels Sa M. avoit ordonné, que par

les

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