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Commémoration de la fédération au champs de Mars le

14 Fallet

17 g.

Bureau des Révolutions de Paris, rue des Maraa's Fr St G.N? 20.

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porte de son église. On a exécuté, pour la seconde foi l'hiéródiame tiré des livres saints, et dont le sujet est la prise de la bastille. L'exécution parfaite de ce rocau de musique a pour ainsi dire forcé le no.breux assistans à s'occuper un peu du motif de la fête, auquel is no songeoient guère; et c'est là le sort trop ordinaire de ces sortes d'institutions; elles dégénèrent vite en vaines étiquettes. Le ci devant père Hervier, aujourd'hui défioqué, lut un discours analogue à la circonstance, et dans le style des sermons du petit père André. L'abbé Fauchet y mettoit plus de dignité. L'abbé Hervier débita quelques vérités crues qui furent vivement senties, et violemment applaudies, sur-tout cette dernière pensée, tirée de Samue! :

« Dieu n'a accordé des rois aux hommes que » pour punir les hommes d'avoir demandé des

>> rois >>.

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Un Te Deum, celui de Gossec, et non de M. Desaugiers, auteur de l'hiérodrame, termina cette fête civico - religieuse, à laquelle M. la "Fayette ne manqua pas d'assister. Le beau monde ne manqua pas non plus de claquer des mains à sa vue. Les bonnes gens haussèrent les épaules.

Commémoration de la fédération du 14 juillet.

Cette fête d'obligation fut célébrée au Champ de la Fédération avec beaucoup d'éclat: mais la multitude, en y assistant, sembloit se reprocher les momens qu'elle passoit loin de la cour du manége, et dans le voisinage de l'assemblée nationa e, qui jamais n'eut tant besoin d'être surveil lée et contenue par la présence du peuple. L'ordre et la marche étoient à peu près les mêmes que ceux auxquels nous sommes déjà accoutumés depuis deux ans.

Ce jour est la fête des uniformes. C'est là qu'on

s'en pavane aux yeux du peuple sans habits. Plusieurs particuliers, qu'une rage aristocratique mettoit hors d'eux-mêmes, insultèrent la garde nationale, lui lancèrent des cailloux, et joignirent au geste les menaces les plus indécentes. Ils furent appréhendés au corps ; et on eût beaucoup de peine à les conduire en lieu sûr. Le peuple, indigué, vouloit les pendre aux arbres environnans. Le service divin n'en fut point interrompu. L'évêque de Paris lui-même étoit l'officiant. Les dif férentes corporations civiles et militaires y assistèrent. Mais on ne lisoit pas sur les visages l'expression de l'ame pénétrée de son indépendance. Il faut, dit-on, des spectacles au peuple; mais il s'en lasse comme d'autre chose. Il est vrai que le champ de la Fédération est trop vaste pour que les objets soient rapprochés à la distance convenable. On ne s'intéresse qu'à ce qu'on a sous les yeux; et ici, on voit un grand ensemble, mais on n'y distingue presque rien.

M. la Fayette ne vint pas au Champ de la Féération avec le cortége général. Il y entra par l'un des côtés, suivi de plusieurs domestiques mêlés à ses aides-de-camp. Il y a ici un manque de délicatesse qui a échappé sans doute au commandant.

On remarqua encore que le bataillon des vieillards avoit couvert d'un ruban aux trois couleurs ja légende qui entoure leurs chapeaux:

La nation, la loi, le roi.

On auroit dû se contenter d'effacer le roi. Le peuple, au moment du serment, se porta en foule autour de l'autel, et le prononça de nouveau, en ajoutant qu'il juroit de vivre et mourir libre. Plusieurs ajoutèrent: En dépit des six comités réunis pour blanchir Louis Capet, le der

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ceau des revolutions de Paris, rue des Marais F? StG.N? 20.

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hier roi de sa race. Des cris de vive la liberté furent alors entendus, et sans être souillés cette fois par l'ancienne formule vive le roi au contraire, on cria: Plus de roi. Jamais vœu ne parut mieux prononcé.

Après la cérémonie, chacun voulut emporter un petit morceau de l'autel, disant que c'est une relique pour guérir la lèpre de noblesse, et la rage aristocratique.

Voici les inscriptions et le sujet des bas-reliefs de l'autel:

Le triomphe de Voltaire, et le nom du grand homme pour toute légende. Dans le fond, le temple de Sainte Geneviève.

Les époques mémorables de la liberté française, telles que le 4 août, le 6 octobre; on auroit pu joindre le 23 juin 1791. Des Français debout, à la manière des Horaces, font leur serment; et audessous est écrit:

Nous jurons de la défendre.

Un autre bas-relief, représentant la constitution française, et pour inscription, l'article premier de la déclaration des droits :

Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux....

nationale

res

Mais, hélas ! l'assemblée semble à Pénélope, qui défaisoit la nuit ca qu'elle avoit brodé le jour. Citoyens! ah! craignons que l'année 1791 n'efface l'ouvrage n'efface l'ouvrage de l'année 1789.

Suite de l'intérieur du château des Tuileries.

La cabale aristocratique fermente de plus belle elle a pour agens les députés même de l'assemblée nationale. Le moyen qu'elle ne fasse pas des progres effrayans ! La correspondance va toujours son train entre ces députés et la famille dite royale; et c'est toujours la Makau quả No. 105.

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