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HISTORIQUE

ET

LITTÉRAIRE.

1793.

Tome troifieme.

I. SEPTEMBRE 1793.

Neque te ut miretur turba, labores »

Contentus pauris lectoribus. Hor. Sat. 10, 1. 1.

A MAESTRICHT,
Chez FRANÇOIS CAVELIER, Imprimeur-
Libraire, fur le Vrythof.

Et fe trouve à LIEGE,

Chez J. F. BASSOMPIERRE, Imprimeur
Libraire, vis-à-vis Ste. Catherine.

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JOURNAL HISTORIQUE

ET

LITTÉRAIRE.
1. Septembre 1793.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

Le Philofophe Chrétien, confidérant les grandeurs de Dieu dans fes attributs & dans les myfleres de fa Religion. Ouvrage où l'on fe propofe d'éclairer & de nourrir la piété des fideles. Par M. l'abbé Pey, chanoine honoraire de l'églife métropolitaine de Paris. A Louvain, de l'imprimerie de l'univerfité, & fe trouve à Liege, chez Lemarié; à Bruxelles, chez Le Charlier, 1793. 1 vol. in-8vo de 300 pag.

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OUS avons fous le même titre un livre très-connu, mais dans le fait les deux ouvrages font bien différens; quoique le premier contienne un grand nombre de réflexions

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folides, qui fous la plume d'un proteftant, d'un philofophe, & d'un préfident d'académie, font *Le Phi- véritablement remarquables *, il n'a ni le lalofophe conifme, ni l'énergie, ni l'onction, ni la reChrétien ligieufe vivacité de celui-ci. L'auteur, depuis par M. Formay. long-tems dans l'arene avec les incrédules, femble avoir redoublé d'ardeur à la vue des événemens: il découvre un nouveau triomphe de la foi chrétienne, dans les œuvres, les fyftêmes & la deftinée de ceux qui ont juré de l'anéan tir. Jefus-Chrift a dit qu'il étoit la lumiere du monde;, & s'il étoit permis de douter de cette vérité, l'exemple de ceux qui ont abjuré fa Religion, en feroit la preuve la ,, plus convaincante. Depuis qu'ils ont abandonné cette Religion fainte, ils errent de tous côtés, & fe précipitent d'abîmes en abîmes chercher la vérité qu'ils n'ont pour pas voulu reconnoître, ou pour former des fyftêmes qui juftifient les égaremens de leur , efprit & la dépravation de leur cœur. Tout ce qu'ils difent encore de raisonnable, ils l'avoient appris de nous : ce qu'ils ont voulu " y ajouter, eft devenu abfurde, ridicule, » quelquefois même atroce. Après avoir renoncé à la foi, pour fe livrer à leurs recherches, chacun á fuivi fon efprit parti,, culier, & tous ont marché par des routes différentes. Les uns ont nié la divinité de J. C.; plufieurs l'ont blafphémé; d'au5 tres font parvenus jufqu'à douter de l'exif,,tence même d'un premier Erre; & aucun d'eux ne fauroit dire encore précisément ce qu'il croit, ni ce qu'il veut croire,

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Le fondement de toutes les vérités comme de toutes les vertus, du bonheur des individus comme de la félicité des empires, étant la foi d'un Dieu; l'auteur développe cette grande notion d'une maniere tout-à-fait lumineuse & convaincante. Sans abandonner les preuves communes, toujours victorieufement employées contre l'athéisme, il infifte fur quelques autres, peut-être un peu moins fenfibles du premier abord, mais dont, avec un peu d'attention, on fent merveilleusement la force > fubjuguante. Telle eft l'idée que nous avons tous de la vérité. ,, Quelle eft cette clarté célefte » qui éclaire la raifon, qui éclaire toutes les "intelligences? Cette clarté que l'impie lui,, même eft forcé de reconnoître, & quelquefois d'invoquer (a)? Cette vérité qui exiftoit avant que le monde fût, & qui exiftera encore » après que le monde ne fera plus ? Cette » vérité qui ne vieillit point, qui ne change » point, qui ne paffe point, & fans laquelle la raison ne fauroit exifter? Cette vérité » qui fupérieure à toutes les opinions, à toute la puiffance des hommes, fe fait entendre » au-dedans de l'homme, pour lui dicter fes loix facrées, les loix inviolables de la juf tice & de l'humanité? Cette vérité qui captive tous les hommes fous un même joug, comme autant de sujets indistinctement sou

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(a) Exactement, comme dit S. Auguftin. Tous les fectaires, tous les errans, invoquent la vérité Dicebant mihi veritas, veritas; & multùm mihi cam dicebant, & nusquàm erat apud illos.

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