Page images
PDF
EPUB

se déclarer par serment de l'état de ses biens et dettes, afin qu'il ne soit fait aucun tort au dit enfant de sa légitime portion.

Du 3 août :

1636

son fils et l'exclure du reste.

Lorsque deux personnes mariées ont un ou plusieurs enfants, le père venant La veuve jouit à décéder, après avoir été en communion pendant an et jour, la dite mère peut de la moitié des biens de son retirer la moitié de tous les biens, tant propriétaires que d'accroissances démari s'il y a laissés par son dit mari et à lui appartenants lorsqu'il vivait, après qu'avant des enfants. toutes choses on ait levé ses dettes sur le dit bien, afin que la veuve puisse jouir de sa moitié et la posséder par usufruit, suivant la coutume, sa vie naturelle durant, sans qu'aucunement elle la puisse vendre, engager ou aliéner, si- Après la mort non que ne fût par connaissance de justice ou par nécessité connue; et après de la veuve les le décès de la dite mère, la moitié des biens paternels qu'elle jouissait par us reviennent entièrement aux dits enfants, sans qu'elle les puisse donner à qui nent aux enque ce soit; et pour ce qui concerne l'autre moitié des biens du dit père, elle est échue et dévolue de plein droit aux dits enfants en leur propre, dès le jour de son décès, lorsqu'il n'y a aucune disposition ou traité qui fasse au contraire.

biens revien

fants.

abondante. Peste.

Cherté.

Cette année fut encore peu abondante en grain. La peste régna Année peu à Neuchâtel et il y eut une grande cherté de vivres, tellement que la peste et la famine firent un grand ravage dans le comté; il y eut dans la ville de Neuchâtel soixante-six familles infectées. La foire de la St-Gall se tint à Auvernier; le pays fut fort dépeuplé; Foire de Neupersonne n'osait descendre des Montagnes; les bourgeois de Neu- châtel tenue à ehâtel s'aidaient les uns aux autres à vendanger. Il y eut surtout en Alsace une grande mortalité et une extrême famine. Mais le vin ne fut pas cher, la vente se fit soixante-cinq livres le muid.

Au commencement de l'année 1637, Jacques de Stavay, seigneur de Mollondin, fut établi capitaine et lieutenant ordinaire de la seigneurie de Valangin. Voici le serment qu'il prêta:

1. Vons jurez à Dieu, votre souverain créateur, d'avancer son honneur et sa gloire, selon son St-Evangile, le plus fidèlement et chrétiennement qu'il vous sera possible, comme aussi de conserver les saintes ordonnances et corrections dressées pour la terrc et seigneurie de Valangin, en tous lieux licites et né

cessaires.

2. De bien et entièrement maintenir, avancer, garder et faire observer et conserver à toujours de tout votre pouvoir, sens et entendement, en toute fidélité ct rondeur, sans respect ni support de personne quelconque, l'honneur, biens, profit, droits, actions, titres, propriétés, prééminences et autorités souveraines de S. A., notre souverain seigneur, en et dehors la dite terre et seigneurie de Valangin, appartenances et dépendances, évitant et fuyant son dommage, infraction ou diminution d'icelle et de ses revenus en tous lieux et occasions qu'il écherra, tant sur eau qu'en quel temps, place et contre qui que soit, spécialement aux joux, bois, forêts, rivières, poissines, eaux et cours d'icelles.

3. Vous jurez, comme dessus, que si aucun des vassaux, bourgeois ou sujets de S. A. ou quelques autres personnes étrangères, de quelque qualité et lieu qu'ils fussent, machinaient en ou dehors la dite terre et seigneurie de Valangin, par conspiration, conjuration ou entreprise tendante à monopole, sédition, émotion ou aucunement à rupture, dommage, diminution des droitures et autotorités souveraines et propriétaires de S. A., comme dessus, ou contre son honneur et personne, de prévenir et obvier de tout votre pouvoir, en toute fidélité

Auvernier.

Mortalité.

Vente du vin.

1637 Jacques de Stavay capitaine de Valangin.

Serment qu'il prêta en cette qualité.

1637

Le prince Henri

Bourgogne

Les Suédois

et diligence, et dès incontinent, si possible est, le rapporter à S. A. ou bien 5 nous, son lieutenant-général et gouverneur en ses comtés de Neufchâtel et Valangin, sans rien excepter, ni receler, à ce qu'il y puisse être pourvu comme de raison.

4. Et pour autant que S. A. entend que votre état et office de capitaine et lieutenant ordinaire en ce lieu de Valangin soit et demeure généralement et entièrement sous la charge, pouvoir et autorité de son gouverneur et lieutenantgénéral de Neufchâtel, comme seul représentant S. A. immédiatement, vous promettez et jurez d'exercer votre lieutenance sous notre gouvernement et autorité, en oyant fidèlement toutes parties, leur assigner journée pour les expédier, comme aussi les causes les plus légères, en tant que bonnement faire le pourrez, remettant et renvoyant à nous les plus pesantes et de conséquence avec sûr et ample avis de l'importance et qualité d'icelles, pour y pourvoir ainsi que de besoin, comme aussi de nous être obéissant en tout ce qui de notre part vous sera ordonné et commandé tant verbalement que par écrit et d'en suivre, garder et accomplir nos mandements et commandements sans aucune contradiction.

5. Vous jurez aussi de rendre, faire et administrer bonne et briève justice, tant au pauvre qu'au riche, à l'étranger qu'à celui du pays, sans support, faveur ni acception de personne, maintenant les femmes veuves et les enfants orphelins en leur bon droit, et de garder et inviolablement observer toutes les bonnes coutumes, usances, priviléges et franchises écrites et non écrites, que ceux de cette seigneurie et terre de Valangin ont légitimement obtenues et jusqu'à présent notoirement joui, sans leur faire innovation.

6. Enfin de bien et sincèrement exercer votre charge et office en tout ce qui en dépend, sans fraude, aguet ni barrat et sans respect de nulli. Ainsi Dieu vous soit en aide (*).

Au commencement d'avril 1637, le prince Henri II, comme comcommandant en mandant l'armée du Roi, revint en Bourgogne où il prit le fort de prend plusieurs St-Amours et les villes de Montagny, Saurgny en Bresse, les châplaces. teaux de Crèvecœur, Estoile, Chateau-Châlons, Bletterens et quinze autres places. Il en chassa pour lors Gallas, général de l'Empereur. Le duc de Weimar, général des Suédois, entra avec son armée reviennent dans dans l'Evêché de Bâle pour y prendre ses quartiers d'hiver; il prit Bâle. pour ôtage le chatelain de Delémont (V. l'an 1645). Les habitants de l'Evêché, à la réserve de ceux de la seigneurie d'Erguel, avaient à l'ordinaire des troupes, soit des Suédois, leurs ennemis, soit des Impériaux, leurs amis et alliés, mais ces derniers leur étaient plus à charge que les premiers.

l'Evêché de

Demandes des communiers des Verrières. De pouvoir imposer des giettes.

Les communiers des Verrières demandèrent à la seigneurie :

1. De pouvoir imposer des giettes aux étrangers habitants rière leur paroisse et qui y ont des terres, Bourguignons ou autres, s'offrant de ne leur pas demander davantage qu'aux communiers même. Ils se fondaient sur ce qu'étant obligés d'établir des messelliers pour garder les terres de ces étrangers, aussi bien que leurs propres terres, pendant que les étrangers étaient exempts de cet of fice, il était juste qu'ils contribuassent quelque chose à ce sujet. 2. Qu'on leur de ce qu'ils donnât une copie de l'inventaire des redevances dues au ministre du lieu, dressé doivent au mi- trois ans auparavant. 3. Qu'il plût à la seigneurie d'augmenter le prix qu'elle

Qu'on leur donne un état

nistre.

(*) M. de Mollondin a été le dernier qui a exercé la charge de capitaine de Valangin.

donne à leurs tireurs et mousquetaires qui, étant en grand nombre, ce qu'on leur donnait n'était pas suffisant pour payer la poudre qu'ils consumaient.

1637 Qu'il plaise au prince d'augmenter le prix.

accordé.

La seigneurie leur accorda ces trois choses, et à l'égard du prix Tout leur est du tirage, au lieu de 30 livres qu'on leur donnait avant cela, on leur accorda annuellement 100 livres faibles à retirer auprès du receveur des deniers casuels. Cet arrêt fut donné en conseil d'Etat le 8 août 1637.

Mort de Louise épouse du

de Soissons,

prince Henri II. Elle laisse une fille.

Les cantons mettre à cou

délibèrent pour

vert les frontières.

Le 30 août mourut Louise de Soissons, épouse du prince Henri II; elle avait eu deux fils avec son époux, mais ils moururent jeunes, et une fille nommée Marie, dont il a déjà été parlé l'an 1625. Au mois de juin 1637, les cantons s'assemblèrent a Bâle pour délibérer sur les moyens de mettre à couvert les frontières de la Suisse des troupes étrangères. Mais toutes leurs précautions n'empêchèrent pas le duc de Weimar d'entrer, comme il fit, le 2 no- Mais ils n'emvembre pendant la nuit dans l'Evêché de Porrentruy, dont il se saisit sans tuer seulement un homme; il attaqua cet Evêché comme Suédois dans le appartenant à un prince d'Empire. Cette invasion causa beaucoup d'embarras aux Suisses; Soleure fut obligé re mettre des garnisons dans ses châteaux de Thierstein et de Dorneck. On continua aussi dans le comté de Neuchâtel et de Valangin de faire des gardes sur les frontières.

pêchent pas l'invasion des

Porrentruy.

Le Conseil de ville donna, le 24 octobre, le point de coutume Point de couqui suit:

Lorsqu'un mari et sa femme ont fait des dettes par ensemble pendant leur conjonction de mariage, le bien du mari a toujours été saisi, soit en cas de décret ou autrement avant celui de la femme, pour payer les susdites dettes. Le 9 janvier précédent, il en avait donné un autre qui porte: Après la mort d'une personne sans hoirs, ses oncles et tantes lui doivent succéder préférablement à leurs neveux et nièces et aux cousins germains et cousines germaines du défunt. (V. l'an 1655.)

On fit beaucoup de vin cette année et peu de grain. On vendit le froment vingt-quatre batz. La vente se fit à Neuchâtel quarante livres le muid.

tume rendu par le conseil de ville.

Les dettes de la conjonction se payent par le

mari avant que la femme sõit obligée de les payer.

Les oncles passent avant les

neveux.

Beaucoup de grain. Vente.

vin. Peu de

1638

ser à garantir

David Favargier, procureur-général, ayant été envoyé en France auprès de S. A., arriva à Paris au commencement de cette année David Favargier envoyé à 1638, où il assista au Conseil du prince qui y présida lui-même. Il Paris auprès du s'agissait principalement de trouver quelque expédient pour mettre prince pour avlà couvert les comtés des insultes des troupes étrangères qui étaient les comtés des dans la Franche-Comté, et surtout des Impériaux qui étaient les en- troupes étrannemis de la France, cela obligeant les habitants des comtés de Neuchâtel et Valangin de continuer les gardes avec beaucoup de dépens. Le prince voulant soulager ses sujets, s'engagea d'en sup- Le prince s'enporter la moitié.

Le 28 février, les Suédois assiégeant Rheinfelden furent battus et le siège levé pour quelques jours. Mais le 3 mars les Impériaux

gères.

gage à payer la moitié des gardes des frontières.

1638

Rheinfelden

Suédois.

Rohan, blessé

à Genève.

Efforts inutiles

ayant été battus à leur tour, Rheinfelden se rendit aux Suédois le pris par les 22 mars. Henri, duc de Rohan, s'étant trouvé dans la susdite bataille parmi les Suédois, auxquels les Français s'étaient joints, y reçut deux blessures, ce qui l'ayant obligé à se retirer dans l'abMort du duc de baye de Königsfelden pour s'y faire panser, il y mourut le 3 avril. dans la bataille. Ses entrailles furent inhumées dans cette abbaye, mais son corps Il est enseveli fut embaumé et conduit à Genève. Marguerite de Sully, son épouse, Son mausolée. lui fit faire un magnifique mausolée dans le temple de St-Pierre, où Son épouse. elle fut aussi depuis ensevelie. Le duc de Rohan était âgé de soixante ans, et était de la religion réformée (V. Jacqueline de Rohan, 1586). Le 16 mars 1638, les cantons tinrent une journée à Soleure pour des Suisses tâcher de mettre la Franche-Comté de Bourgogne en assurance et la neutralité en lui procurer la neutralité. Ils envoyèrent pour cet effet Maurice Bourgogne. Wagner, secrétaire de ville de Soleure, en France; mais ce fut Charles, due inutilement. Charles, duc de Lorraine, entra dans la Franche-Comté de Lorraine, y avec une armée de la part de l'Empereur. Henri II, duc de LongueLe prince Henri s'y rend aussi. Ville, s'y rendit aussi avec une armée de Français. Il reprit ChamSes exploits. plitte et força quelques châteaux, et quoique le duc Charles eût une plus forte armée que la sienne, il l'empêcha de rien entreprendre. Le prince est Le duc de Longueville fut envoyé de là en Italie pour y commander les troupes de France.

pour procurer

entre.

envoyé en Italie. Mariage de Simon Ballanche.

Le capitaine Simon Ballanche, sieur de Bellevaux, qui avait épousé Isabeau de Thielle, de laquelle il n'avait eu qu'une fille Fief de Belle- mariée à Jean-Jacques Merveilleux, ayant acquis l'an 1595 le fief vaux à la fa- de Bellevaux, la dite Isabeau posséda ce fief jusqu'à sa mort qui

mille de Mer

veilleux.

Simon Mer

veilleux,

arriva le 8 mai 1638. Après cette mort Simon, fils du dit JeanJacques Merveilleux et petit-fils de la dite Isabeau, parut en Conseil d'Etat le 19 juin 1638 pour demander la mise en possession et l'investiture de ce fief. Il fut ordonné qu'il mettrait ses droits et documents entre les mains du procureur-général pour aviser à la conservation des droits de S. A. et qu'il en demeurerait en possession sans préjudice.

Fief Blayer à Le même jour 19 juin 1638, le susdit Simon Merveilleux demanda encore l'investiture du fief Blayer, en qualité de gendre de Jacques Chambrier, maire de Valangin, dont il avait épousé la fille unique. Le Conseil d'Etat rendit la même sentence qu'il avait rendue à l'égard de du fief Bellevaux, et on l'en mit en possession sans préjudice des droits de S. A.

fief Grand-Ja

leux à Abraham

Une portion du Le fief Grand-Jacques dont il a été parlé aux années 1537 et ques passe de 1538, ayant été partagé, la part de Jean Merveilleux passa à Jean, Jean Merveil- son fils aîné, qui n'ayant eu que des filles, desquelles Abraham Chambrier. Chambrier avait épousé l'aînée, celui-ci eut aussi par ce mariage la moitié de ce fief qui mouvait des Merveilleux. Abraham Chambrier n'eut qu'une fille unique nommée Salomé, qui fut mariée à Samuel

1638

de ce fief passe aussi à Abraham Cham

brier.

Chambrier, lequel n'ayant point eu d'enfants, cette moitié parvint après sa mort par partage à Rodolphe Chambrier, son frère paternel et l'un de ses héritiers testamentaires, et de Rodolphe elle a passé à son fils qui la possède encore aujourd'hui. L'autre partie de ce fief mouvant de Claude Baillods ayant passé de cette famille entre les mains de Jean Hory, S. A. la prit en payement de ce qu'il lui devait pour la somme de 6000 livres faibles et la remit L'autre moitié ensuite pour la même somme l'an 1638 au dit Abraham Chambrier pour lui et les siens, à la charge que le dit fief demeurerait astreint et obligé envers Elle et ses successeurs aux mêmes charges, devoirs et prestations sous lesquels il avait été auparavant inféodé et à l'égal des autres fiefs qui sont dans le comté. Il est encore dit dans la dite remise qu'arrivant reversion, par faute d'hoirs ou autrement, le prince ne serait pas obligé de rembourser aucuns deniers pour la réunion du dit fief à son domaine. Les deux parties de ce fief Grand-Jacques ayant été ainsi réunies en la personne d'Abraham Chambrier, trésorier, l'an 1638, il n'a plus été partagé dès lors, M. le maire de tellement que M. François Chambrier, moderne maire de Neuchâtel François Cham(fils du susdit Rodolphe), le possède aujourd'hui tout entier.

Le 9 août 1638 les Suédois battirent encore les Impériaux dans le Brisgau. La ville de Brisach se rendit le 29 décembre aux Suédois après un long siége. Il y eut dans cette ville une famine des plus horribles; une miche de pain s'y vendait 12 francs, un œuf un goulden, une poule cinq goulden, une livre de beurre quatre goulden, une livre de sel 12 batz, une pomme 3 batz, une courge 7 goulden, une livre de tripes de cheval 7 batz. On y dévora tous les chiens et les chats; les officiers n'y mangeaient que du pain d'avoine et les bas officiers du pain de son, etc.

Neuchâtel brier le possède aujourd'hui.

Victoire des Prise de BriFamine dans la

Suédois.

sach.

place.

comtés.

La peste fut à la Chaux-de-fonds; elle avait régné sans discon- Peste dans les tinuer dans les comtés depuis l'an 1629, tantôt dans un lieu et tantôt dans un autre, mais elle n'y fut pas bien échauffée.

Printemps chaud, été pluvieux.

L'hiver fut extrêmement froid, beau et sec; il tomba fort peu Hiver froid. de neige. Le printemps fut chaud et l'été pluvieux. Le froment et le vin réussirent assez bien; mais l'avoine et les grains qu'on sema au printemps séchèrent. On vendit le froment 18 batz, l'orge 10 Vente du vin. batz, l'avoine 20 gros, etc. La vente du vin se fit 70 livres le muid.

sacre d'une

dame suédoise à la Grand'

Au commencement de l'année 1639, la femme d'un colonel 1639 suédois nommé Taubadel, qui était en quartier d'hiver dans le pays Horrible masde Porrentruy, fut curieuse de voir la Franche-Comté sans y être connue, parce qu'elle appréhendait la fureur des Bourguignons. Elle tâcha donc de s'y rendre incognito; mais ayant eu le malheur, auprès du village de la Grand'Combe, d'être découverte par quelques particuliers du pays, ceux-ci s'en saisirent et la traitèrent avec la cruauté la plus inouïe; ils lui coupèrent les mammelles, le nez,

Combe en
Franche-

Comté.

« PreviousContinue »