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1634 amendes, jurisdictions, prestations, respects, obéissances, à quoi tous les autres Bans, amendes, francs sujets sont tenus généralement et de quel état qu'ils soient envers leur jurisdictions. souverain et seigneur propriétaire, respectivement ensemble de payer les dîmes, Dimes, lods, lods, censes, rentes, directes ou autres semblables débits, comme auparavant, selon la nature des terres qu'ils possèderont, excepté la dite taille et mainmorte, comme aussi deux émines de froment pour chaque four qu'ils feront bâtir dans leurs maisons.

censes.

Deux émines pour le four.

la main morte, des sujets

son pour 2000 livres.

Pour reconnaissance du dit affranchissement, allibération, émancipation et faveur, et pour le rétablissement de la diminution qu'ils apportent aux revenus et intérêts de sa dite Altesse comme seigneur souverain et aux dits seigneurs vassaux du dit Travers, les dits sujets ont fourni et délivré pour une fois et Finance payée financé la somme de 6000 écus, à raison de cinq livres faibles l'écu, dont S. A. pour l'affrana perçu le tiers et les susdits seigneurs vassaux les autres deux tiers, et que S. A. a chissement de bien voulu laisser parvenir pour en faire à leur volonté, sans aucune obligation de restitution ou augmentation de fief; desquelles sommes de 2000 et 4000 écus de Travers. ils s'obligerout à Sa dite Altesse et aux seigneurs de Travers. D'abondant et de pure grâce et libéralité, on cède et quitte aux dits sujets en général et à chacun Quittes de la d'eux en particulier la gerbe de moisson autrement dite la gerberie qu'avaient gerbe de mois- accoutumé de devoir et payer les sujets taillables particulièrement à S. A. et qui se lèvent aussi sur les autres sujets de la dite seigneurie à cause des terres qu'ils possédaient procédantes des dits taillables, laquelle remise de la gerbe est faite moyennant la somme de 2000 livres faibles pour aucunement rétablir le revenu à quoi la dite gerbe pouvait revenir, de laquelle somme ils s'obligèrent pareillement au prince. Dont les dits sujets taillables et mainmortables non seulement, mais aussi les autres sujets, francs-sergeants et francs-habergeants demeureront quittes et libres de la dite gerbe et gerberie, savoir les dits taillables à l'égard de leur nature et condition personnelle, et les autres non taillables ni mainmortables à l'égard des terres taillables et mainmortables qu'ils pourraient posséder, qui sont ici affranchies, sans que néanmoins le dit affranchissement puisse préjudicier à la nature et condition des autres sujets non taillables, soit francshabergeants ou francs-sergeants, à forme de leurs habergements obtenus des seigneurs souverains, ou des vassaux seigneurs du Val-Travers, lesquels habergements sont ici ratifiés et confirmés, pour sortir leur effet selon leur contenu.

Le prince affranchit le

comté de Neu

Cet acte est signé par le gouverneur, scellé de son sceau, contresigné Tribolet, secrétaire d'Etat.

Henri II, duc de Longueville, étant redevable à la ville de Soleure d'une somme assez considérable, pour assurance de laquelle il avait châtel de l'hy- hypothéqué son comté de Neuchâtel, fit porter, l'an 1634, à ce canpothèque, en ton les sommes qu'il lui devait par son procureur-général David payant la ville de Soleure. Favargier, qui délivra à LL. EE. de Soleure de la part du prince les sommes de 9400 écus d'or au soleil et celle de 2700 goulden d'or en espèces; et par ce moyen le comté fut dégagé.

Chaux-de

Cloche de la Les paroissiens de la Chaux-de-fonds firent faire au mois de septembre la plus grosse cloche qu'il y ait à leur clocher; elle pèse deux mille quarante livres.

fonds.

Progrès des Suédois du côté

Le 19 août 1634, Rheinfelden fut repris par les Suédois. Le 30 de la Suisse. septembre, les Français s'étant alliés avec les Suédois vinrent en Alsace avec une puissante armée; ces derniers remirent d'abord Philippsbourg aux Français. Par cette alliance le comté de Neuchâ

Les comtés de

Valangin pré

lage.

tel et la seigneurie de Valangin, qui avaient un prince français, 1634 furent préservés des pillages des Suédois. Cette guerre que Gustave-Neuchâtel et Adolphe avait commencée à cause des persécutions que l'Empereur servés de pilexerçait en Allemagne contre les protestants, ne fut plus guerre de religion dès que le roi de France qui opprimait les réformés de son royaume se joignit aux Suédois pour s'opposer aux persécutions de l'Empereur.

sujet de cette dois en Alle Contradiction

guerre des Sué

magne.

où tombe le roi de France.

Le 13 décembre 1634, il survint tout à coup un froid si violent que Froid violent. plusieurs personnes en moururent; on trouva aussi plusieurs bêtes mortes de froid. Les lacs et les rivières gelèrent, ce qui dura en- Les lacs et les rivières gèlent. viron cinq semaines. La peste fut aussi cette année en Suisse et Peste. particulièrement à Bâle. On fit de médiocres moissons et vendanges, mais le vin et le grain furent bien conditionnés. La vente du vin se fit à Neuchâtel septante-deux livres le muid, ce qui fait que la la gerle revenait à 14 livres, 4 gros, 93, deniers.

Moissons mé-
Vente du vin.

diocres,

1635 Vingt-cinq

châtel.

Le 1 janvier 1635, on assermenta à Neuchâtel vingt-cinq nouveaux bourgeois dont la postérité de la plupart est éteinte; ces nouveaux-bourbourgeois étaient: Guillaume Franel, Antoine de Saules, qui avait geois de Neudéjà été reçu le 9 décembre 1597, Jean Marval, reçu le 7 août 1608, François Marval, son fils, Hugues Clément, Guillaume, Christophe, Jacob et Gédéon Perrot, tous ministres reçus l'an 1609, Daniel Berthoud, ministre à Colombier, Josué Junod d'Auvernier, François Mestrezat, docteur en médecine, Jean-Jacques Kraft de Bâle, aussi docteur en médecine, Jean Junod, Jonas, fils de Bastien Fleury, Jean Petitpierre, Guillaume Petitpierre, Abraham Chaillet de la Coudre, etc.

accordée aux Suisses en

Par un acte du mois de février 1635, le roi Louis XIII accorda Exemption du tant aux négociants suisses qu'à tous autres l'exemption du droit droit d'aubaine, d'aubaine, ensorte qu'ils pourront recueillir les successions des biens gisants en France, encore qu'ils ne seraient pas habitants dans le royaume. Cette franchise concerne aussi les habitants des comtés de Neuchâtel et Valangin.

France.

du prince Henri II.

Le roi de France ayant créé chevalier Henri II, duc de Longue- Aide payée ville, les habitants du pays furent obligés de lui payer une aide; pour le mariage ceux du Locle seuls délivrèrent pour ce sujet la somme de 3750 livres faibles, comme il paraît par une quittance du 23 avril, signée Samuel Chambrier.

Le 1 mai, le conseil de ville donna le point de coutume qui Point de cou

suit:

tume donné

par le conseil

de ville.

Le débiteur

Lorsqu'un créditeur fait taxer à son débiteur, et que cette taxe a été duement notifiée par le sautier, après les usages requis, le dit débiteur ne formant aucune doit se clamer clame ni opposition dans la huitaine, à compter dès le jour de la notification de la taxe faite, la taxe devra sortir son effet, et le débiteur forclos de pouvoir être reçu en clame sur la dite taxe.

dans la huitaine.

1635 Guerre des Grisons.

dées à la

France.

:

A l'instance de Blaise de Méliand, ambassadeur de France, qui avait fait son entrée à Soleure le 30 mars, ce canton accorda quatre Troupes accor- compagnies, de deux cents hommes chacune, qui allèrent aux Grisons pour le service du roi contre les Espagnols, qui tenaient le Milanais. Les cantons et leurs alliés tinrent en outre une journée à Soleure, les 6 et 7 août, où ils accordèrent à Louis XIII quatre régiments, contenant chacun douze cents hommes. Les colonels furent 1. Louis d'Erlach, seigneur de Castelen, de Berne; 2. l'avoyer Bircher, de Lucerne; 3. François d'Affry, avoyer de Fribourg, gouverneur de Neuchâtel, et 4. Jacques de Stavay, seigneur de Mollondin, de Soleure, depuis gouverneur de Neuchâtel. Ce dernier commandant cette année en Lorraine, et voyant que Gallas, général de l'Empereur, voulait pénétrer par-là dans la France pour la ravager, Jacques de Sta se plaça avec son régiment entre Vic et Moyenvic pour l'en emvay empêche pêcher, et ce général fut par-là détourné de son dessein; ce qui en France. acquit beaucoup de gloire au colonel Mollondin. Cependant les Impériaux défirent quelques compagnies suisses où étaient N. Du Terraux, Abraham Pury et autres du comté de Neuchâtel.

Gallas d'entrer

Fief d'Erlach

recte.

François-Louis d'Erlach, baron de Spietz, avoyer de Berne, et réuni à la di- N. d'Erlach, capitaine, seigneur de Bioley, ayant redemandé à S. A. le fief d'Erlach, prétendant d'être agnats et les plus proches héritiers de Thiébaud d'Erlach, le prince voulut être informé du droit qu'ils y avaient; mais n'ayant pu prouver qu'ils fussent descendus du premier invêtu, ce fief fut réuni à la directe faute de foi et homLes revenus en mage, et les revenus en furent annexés cette année à la recette sont annexés du Landeron (V. les ans 1421, 1453 et 1621). Ce fief d'Erlach consistait en quarante-sept hommes de vigne situés au Landeron et en deux muids de vin à prendre dans la cave de S. A. au dit lieu. La réunion de ce fief à la directe se conste par un arrêt du conseil d'Etat du 9 avril 1638.

à la recette du Landeron.

quartier d'hiver

tagne des Bois.

L'armée impé Jean de Werth, général d'une armée d'Impériaux et de Croates, riale prend son vint au mois d'octobre prendre son quartier d'hiver dans la Mondans la Mon- tagne des Bois ou Franche-Montagne, dépendante de l'évêque de Bâle, prince d'Empire et du parti de l'Empereur; mais ses troupes n'entrèrent point ni dans la seigneurie d'Erguel qui dépend de la bannière de Bienne, ni dans la seigneurie de Valangin, qui sont toutes deux limitrophes de la Montagne des Bois, et ce d'autant que ces deux seigneuries sont alliées des Suisses. Cependant comme on ne se fiait pas à ces Allemands, on trouva à propos dans le On établit des comté de Neuchâtel de faire la garde sur la Ferrière, qui est le gardes sur la grand passage pour entrer dans la seigneurie de Valangin. Il y eut comté du côté pendant cinq mois une garde de cent hommes qu'on relevait toutes de la Ferrière les semaines, les habitants du comté et de la seigneurie de Valangin étant tous obligés de faire les gardes tour à tour sous la con

frontière du

1635

Le prince paye

frais de ces

gardes.

duite de leurs officiers. Il n'y eut que les bourgeois de Neuchâtel qui furent exempts de faire ces gardes, parce qu'ils les montaient dans leur ville. Pour soulager les communautés du pays des frais la moitié des de ces gardes, le prince voulut bien en supporter la moitié. Les Quatre-Ministraux ayant fait bâtir le temple de Serrières en Temple de Serqualité de patrons et de collateurs de cette église, Henri Guy, pasteur de ce lieu, en fit la dédicace le 14 juin; le chesal ou fond sur lequel le temple fut bâti venait des Merveilleux.

rières bâti.

Gustave de Horn, maréchal de camp des Suédois, mourut le 22 Mort du comte juillet 1633.

Gustave de
Horn.
Peste en
Suisse.

Cherté.

Il y eut cette année 1635 une peste en Suisse, qui enleva beaucoup de monde. On avait de la peine à trouver des pasteurs pour en pourvoir les églises vacantes. La contagion se fit sentir particulièrement aux Ponts de Martel et autres lieux du comté. La cherté continua aussi à se faire sentir, l'année ayant été peu abondante. La vente du vin se fit à Neuchâtel nonante-six livres le muid, mais Vente du vin. dans la suite il se vendit quatre batz le pot; l'émine de froment valait vingt batz, le salignon ou le pot de sel cinq batz, la livre de fromage quatre batz, etc.

1636

Le duc de Wei-
mar, général
suédois, vient
ché et les fron-
la Franche-
Il vient faire

occuper l'évê-
tières de

Comté.

Au mois de mars 1636, Jean de Werth, général de l'Empereur, se retira de la Montagne des Bois, et d'abord après le duc de Weimar, général suédois, s'y rendit avec ses troupes et occupa non seulement cette contrée, mais aussi la partie de la Franche-Comté qui joint la souveraineté de Neuchâtel et Valangin en haut le Doubs, et il s'étendit jusqu'à Pontarlier, ayant choisi Mortaux pour son séjour. Ce général venait faire sa dévotion au Locle, et il y fit même ensevelir une sienne fille morte au dit Mortaux; il la suivit lui-même sa fille y est avec une partie de sa cavalerie jusqu'au Locle, tellement que ce convoi funèbre fut très nombreux et très magnifique.

sa dévotion au Locle.

ensevelie.

On recom- . mence les gar

tières.

blit six com

L'arrivée de cette armée suédoise sur les frontières de l'Etat de Neuchâtel fit qu'il fallut continuer de faire les gardes, mais comme des aux fronon avait jusqu'alors changé toutes les semaines les officiers qui commandaient les compagnies qu'on envoyait aux frontières et qu'on trouva qu'il y avait eu de là beaucoup d'inconvénient, on changea cette manière. Le prince établit des compagnies permanentes qu'il Le prince étapayait. Il y avait à l'ordinaire six compagnies en six endroits diffé- pagnies permarents. Pierre Guy fut établi capitaine pour la Cibourg; Hugues Tribolet, maire du Locle, était placé avec sa compagnie sur la Ferrière; Pierre Pury, lieutenant de Colombier, était aux Brenets; David Rosselet commandait au Cachot; Jonas Favarger, intendant des bois et des bâtiments, était à la Brevine, et le capitaine Du Terraux aux Verrières.

nentes.

nons etc. se ré

Les Bourguignons, les habitants du comté de Montbéliard et ceux Des Bourguigde la Montagne des Bois se réfugièrent en très grand nombre dans fugient dans le 3

ANNALES DE BOYVE. TOME IV.

châtel.

1636 la souveraineté de Neuchâtel et Valangin; il n'y avait presque point comté de Neu- de maisons où il y en eut quelques-uns, et il y eut même plusieurs Familles qui y familles qui préférèrent de rester au pays, ne se souciant pas de retourner dans leur patrie, quoique les ennemis s'en fussent retirés.

restent.

Le prince de Condé assiège Dôle.

Henri II qui

était là pour

l'aider bat le

duc de Lorraine.

Les Suédois retournent dans

vendaient au

Le 27 mai 1636, le prince de Condé se rendit en Franche-Comté à la tête de l'armée de France et assiégea Dôle. Les Suisses lui ayant envoyé des députés pour le prier de se retirer à cause de la neutralité de la Bourgogne, il les amusa pendant quelque temps, mais voyant approcher un secours d'Allemagne, il se retira. Le duc de Longueville s'était aussi rendu dans la Franche-Comté avec des troupes pour aider le prince de Condé à en chasser Gallas; il battit le duc Charles de Lorraine, qui s'était joint à ce général allemand, auprès de St-Jean de Losne. Mais le roi Louis XIII les rappela, d'autant que les Suisses avaient intercédé pour la Franche-Comté.

Les Suédois se retirèrent aussi sur la fin de l'année et retourle Brisgau. nèrent dans le Brisgau. Pendant leur séjour en Franche-Comté, ils fréquentaient familièrement dans le comté de Neuchâiel et dans la seigneurie de Valangin sans offenser personne; ils étaient bons soldats, bien couverts; tous les cavaliers avaient des colletins de buffle qu'ils nommaient buffetins. Pendant leur séjour en Bourgogne, ils Butin qu'ils amenèrent dans les comtés beaucoup de butin, de linge, de meugens du comté. bles et autres denrées, qu'ils vendaient à très bas prix, et comme plusieurs personnes faisaient difficulté d'acheter de ce butin qui avait été pris à des voisins, dès que ees Suédois s'en apercevaient, ils en faisaient des tas et y mettaient le feu, ce qui fit que dans la suite on aima mieux acheter ces meubles que de les voir brûler. Par là les peuples du comté de Neuchâtel, et surtout ceux des Montagnes, se pourvurent abondamment de linge et de toutes sortes de meuCloche de bles. Les paroissiens de Rochefort achetèrent une belle cloche pour Rochefort pour 500 livres. la somme de 500 livres.

Points de coutume donnés

Le Conseil de ville donna cette année plusieurs points de coupar le conseil tume à divers particuliers qui les demandèrent.

de ville.

La femme a

part aux acquêts.

Les mâles préférés pour les

armes. Les enfants re

père.

Du 23 avril :

Que la femme a part aux accroissances faites avec son mari, savoir la moitié des augments faits pendant la conjonction du mariage, et ce toutefois après avoir levé les dettes qui se trouveront faites pendant la dite conjonction.

Que les mâles sont préférables aux femelles au fait de la succession des

armes.

Qu'une fille orpheline représente son père et est autant habile à la succession présentent leur des biens de son grand'père que le serait son père s'il était en vie, lorsque le grand père est encore saisi du bien, et qu'il n'y a aucun accord, traité et convention faisant au contraire par où le fils eut fait quittance et renoncé par exprès au bien encore à écheoir.

Quand le père

veut donner

la légitime à

Lorsqu'un père veut contraindre un sien enfant de retirer sa légitime pendant sa vie et l'exclure de ses autres biens, il le doit faire par figure de justice et

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