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1631 Par une lettre du 10 mars 1631, le prince ayant donné commisDélimitation du sion au Conseil d'Etat de faire la délimitation entre Grandson et le

Val-de-Travers

d'avec le bail

son.

les montagnes

que firent sur

putés de Neuchâtel. Conférence à Vuicens au su

lage de Grand- Val-de-Travers, le gouverneur d'Affry, les sieurs Maréchal de GorTransport sur gier et plusieurs autres conseillers d'Etat se transportèrent sur les de Travers. lieux, le 15 mars, et trouvèrent que les limites devaient s'étendre depuis la Roche blanche sur le village des Bulles jusqu'au haut de la Fauconnière vis-à-vis de Rochefort, et ils reconnurent même que bien peu au-dessous de la dite Roche blanche il y avait un rocher où du côté de Grandson se trouvaient gravées les armes des deux Découvertes cantons de Berne et de Fribourg et du côté du Val-de-Travers les lieux les dé- celles du comté de Neuchâtel, quoique les unes et les autres, et surtout celles du comté de Neuchâtel, parussent un peu effacées. Le 18 juillet 1631, les députés des Etats intéressés à la délimijet de la déli- tation ci-dessus se rencontrèrent à Vuicens sur la montagne. Il y Députés du avait de la part du duc de Longueville Messire Philippe Dines, sieur prince, parmi lesquel l'am- de St-Romain et de Rouges, ambassadeur de France en Suisse, François Maréchal, conseiller et secrétaire de S. A., Abraham Clerc dit Guy, maître d'hôtel ordinaire et maire du Locle, Abraham Chambrier, trésorier, tous deux conseillers d'Etat, David Favargier, proDéputés de cureur-général, et Nicolas Tribolet, secrétaire d'Etat; de la part de Berne et Fri- Berne Léonard Zehender et Simon Wurstemberger du Petit Conseil, Michel Stettler, commissaire-général, et Antoine de Graffenried du Grand Conseil, et de la part de Fribourg Jost Brunschol Peterland et Martin Techtermann du Conseil Etroit, assistés du baillif de Grandson.

mitation.

bassadeur de France.

bourg.

L'ambassadeur M. de St-Romain ouvrit la conférence, en disant que le différend la conférence pour lequel ils étaient assemblés était de fort ancienne date; S. A.

de France ouvre

soutenait et s'offrait de vérifier que les limites devaient être le sommet de la montagne, mais que les baillifs de Grandson s'étaient toujours avancés de plus en plus, et que même on aurait de la part des deux cantons planté des banderoles pour servir de limites; mais que cette journée avait été assignée pour terminer ce différend, afin que cette difficulté ne donnât pas lieu à une plus grande mésLes cantons intelligence, etc. A quoi les députés des cantons répondirent que férer sur les que leur dessein n'était pas de s'agrandir, mais de se maintenir; qu'ils délimitations ne croyaient pas d'avoir rien anticipé sur le comté de Neuchâtel; le pâturage et que les limites qui étaient posées étaient fort anciennes; qu'ils n'abochéage an- vaient pas d'ordre d'y toucher et qu'il ne s'agissait que de quelparticuliers. ques particuliers qui avaient des difficultés au sujet du pâturage et

refusent de con

mais bien sur

ticipé par les

bochéage et que c'était uniquement pour cela qu'ils s'étaient rendus sur les lieux, etc. Et quoique M. de St-Romain repliquât que c'était au sujet des limites qu'on tenait cette conférence, cependant les députés des cantons n'y voulurent point consentir, et par ce moyen ils furent obligés de se séparer sans rien faire.

1631 Protestation faite sur les

de S. A.

Le procureur-général Favargier fit une protestation de la part de S. A. S., en disant que d'autant que par la présente remise, comme par plusieurs autres précédentes, il se trouvait que S. A. était tou- lieux par le projours dans la souffrance, ce qu'on voudrait tirer en conséquence pour cureur-général en induire à une prescription, il protestait contre la dite prescription et requérait toute l'assemblée, qui consistait en plus de deux cents personnes, de se souvenir de sa protestation pour servir ce que de raison à S. A. Les députés des deux cantons s'étant contentés de Contre-procontreprotester, ils se séparèrent.

testation des cantons.

çois, fils de Léonor d'Or

Le 7 octobre 1631 mourut François, fils de Léonor d'Orléans et Mort de Franqui avait épousé Anne de Caumont. Il avait eu un fils nommé Léonor, mais qui était mort l'an 1622, et par ce moyen n'ayant point léans, oncle du laissé d'enfants, Henri II, duc de Longueville, son neveu, hérita de la plupart de ses biens. Les enfants de ses sœurs Antoinette et plupart de ses Léonore en eurent aussi une portion.

duc Henri II, qui hérite de la

biens.

Le 14 décembre 1631, le Consistoire seigneurial de Valangin, Le consistoire de Valangtn élisant le maître-bourgeois Abraham Perret pour être ancien d'érègle le serment glise, régla le serment que les anciens doivent prêter, qu'il est bon que doivent de rapporter ici :

prêter les anciens d'église.

Teneur

1. Il promet de faire et tenir secret tout ce qui y sera traité; 2. d'aider le pasteur d'avis en toute rondeur de conscience, et veiller sur le troupeau en lui de ce serment. servant d'yeux, d'oreilles et de bouche; 3. de lui fidèlemeut rapporter toutes les choses commises contre l'honneur et gloire de Dieu et devoir du prochain, à forme des ordonnances ecclésiastiques. 4. Promet de les inviolablement garder, autant qu'il lui sera possible, de reprendre on remontrer toutes les malversations et insolences défendues surtout par la loi de Dieu et par les dites ordonnances, singulièrement les blasphémateurs. Il n'aura point d'acception de personnes et ne supportera aucun. Et en somme il s'acquittera de la charge d'ancien d'église au plus près de sa consience.

Année très

abondante,

Le 29 avril 1631, il tomba de la neige dans le vignoble de la Neige en avril. hauteur d'un pied; cependant on fit une année très abondante et de très excellent vin, mais qui fut à si bas prix qu'en divers lieux on donnait un pot de vin pour un œuf. L'été fut chaud et sec; la vente se fit vingt-cinq livres le muid.

vin excellent.

Vente.

1632 Guerre des

Suédois.

Gustave-Adolphe, roi de Suède. qui avait commencé la guerre contre l'Empire au mois de mars 1630 et qui au mois de décembre 1631 avait offert aux Suisses de faire une alliance avec eux, ce qu'ils avaient refusé, leur demanda la neutralité, dans une Diète tenue à Neutralité des Baden au mois de mai 1632, ce qu'ils acceptèrent; et c'est ce qui est ici remarqué par la raison qu'on aura souvent occasion dans la suite de parler de cette guerre des Suédois.

Le Conseil d'Etat voyant que la conférence tenue le 15 mars de l'année précédente au sujet de la délimitation entre Grandson et le Val-de-Travers n'avait produit aucun effet, fit diverses instances auprès des deux cantons, et les réitéra encore l'an 1632 par des

Suisses demandée par GustaveAdolphe.

Le Conseil d'Etat de Neu

châtel fait de

nouvelles

instances au

sujet de la délimitation

des montagnes

vers.

Les deux can

1632 lettres fort pressantes pour obtenir cette délimitation. Berne et Fridu Val-de-Tra- bourg écrivirent aussi de leur côté, en se plaignant de ce qu'on interprêtait si mal leurs lettres; qu'ils n'avaient jamais eu dessein tons prétendent de donner les mains à une délimitation du côté du Val-de-Travers, qu'elle est déjà faite depuis où les colonnes et banderoles étaient dressées de tout temps; qu'il ne qu'ils sont en fallait pas expliquer de certains termes dont ils s'étaient servis dans

longtemps et

possession.

Le Conseil

la Marche.

général va à

Paris pour informer le prince.

tons affichent

un autre sens que dans celui qu'ils y avaient donné, et qu'enfin la conséquence serait dangereuse, si, après plusieurs siècles, on pouvait mettre en contestation le droit des princes et ce qu'ils avaient acquis par la justice de leurs armes; que cela pourrait aller si loin qu'il ne leur resterait presque rien des terres qu'ils possédaient. C'est pourquoi ils priaient amiablement qu'on se désistât de pareilles prétentions, etc.

Le Conseil d'Etat crut pour lors qu'il n'y avait point d'autre parti d'Etat demande à prendre que celui de la voie du droit et de présenter la Marche, conformément au traité de combourgeoisie. Il envoya pour cet effet Le procureur en France, au mois de juillet suivant, le procureur Favargier, pour informer le prince de ce qui se passait au sujet de cette contestation des limites; que les cantons de Berne et de Fribourg faisaient déjà faire la troisième reconnaissance des terres en litige, et que le Conseil d'Etat n'ayant pas voulu permettre l'exécution des lettres Les deux can- réquisitoires par lesquelles on assignait les possesseurs du comté aux banderoles, pour aller reconnaître à Grandson, ils les avaient affichées sur les poteaux et banderoles; et que comme on n'avait jamais pu terminer ces difficultés à l'amiable, le Conseil d'Etat voulait présenter la Marche, sur quoi il y avait plusieurs mesures à prendre, et que le Conseil d'Etat voyant que le comté de Neuchâtel était acteur, c'était à lui, suivant Choix du sur les traités de combourgeoisie, de nommer le surarbitre. Il choisit pour cet effet M. de Stahl, du Conseil étroit de Soleure, en le priant par une lettre de vouloir se charger de cette commission; et par une autre adressée à LL. EE. de Soleure, il les priait de vouloir le disLes deux can- poser à l'accepter. Mais les cantons de Berne et Fribourg n'ayant fusé la Marche, pas voulu accepter et consentir à la dite Marche, le comté de Neula difficulté châtel ne fut pas en état de les y forcer. Ainsi la difficulté resta indécise.

arbitre pour la Marche.

tons ayant re

reste indécise.

Point de coutume donné par le Conseil de ville.

Le 26 juin, le Conseil de ville donna le point de coutume qui

suit :

On doit liquider Quand la permission a été accordée à un homme de mettre son bien en avant de collo- décret, avant que de colloquer, il faut liquider toutes les prétentions que ceux quer. qui s'y présentent peuvent avoir. On a aussi pratiqué en plusieurs égalations, de faire des révisions, mais il faut la permission de la seigneurie.

Révision des décrets.

On ne doit pas refuser la traite

Le dit Conseil déclara encore :

Qu'on ne peut pas réfuser une traite en justice à celui qui affirme une à l'affirmant. chose pour vérification de son droit.

duc de Savoie

Le 5 juillet 1632, Louis XIII, roi de France, et Victor-Amédée, 1632 duc de Savoie, firent un traité de paix à Turin par lequel le duc Traité entre le céda au roi Pignerol et autres terres jusqu'à la rivière de Cluson et Louis XIII. dont l'estimation devait être faite, et la somme qui en proviendrait et que le roi donnerait au duc, devait être employée à l'acquisition des comtés de Neuchâtel et Valangin. Mais le duc de Longueville n'ayant pas voulu les vendre, cette acquisition ne se fit pas. ce que contient à cet égard le traité de paix fait à Turin le 5 juillet 1632:

Voici

Le duc devait acheter les châtel et Va

comtés de Neu

langin.

de vendre. Teneur du traité à cet égard.

Et parceque Mgr. le duc de Savoye prétend par l'interposition de S. M. d'em- Le duc de Lonployer l'argent en l'acquisition de Neufchâtel et Valangin, le roi fera toutes gueville refuse sortes d'office et procurera avec le duc de Longueville, autant qu'il lui sera possible que cette vente de laquelle il a été parlé soit effectuée; de sorte toutefois que soit que le traité d'entre les dits Seigneurs ducs de Savoie et de Longueville pour raison de la dite vente de Neufchâtel et Valangin ait lieu on ne l'ait pas, la présente cession ou délaissement de Pignerol et autres lieux cidessus mentionnés, ne laissera pas de sortir son effet plein et entier. Et en cas que l'achat du dit Neufchâtel et Valangin n'ait lieu, le dit seigneur duc de Savoye voulant employer cet argent "en achat d'autres terres souveraines où l'entremise de S. M. puisse être utile, elle promet d'y contribuer en tout ce qui en dépendra.

promise an voie, duc de

On croit que le roi s'engagea encore de donner à un prince de Marie d'Orléans la maison de Savoie la riche héritière de la maison de Longueville en mariage, qui aussi depuis épousa Henri de Savoie, duc de Nemours. On nommait ainsi la fille du duc de Longueville, parce qu'elle était la plus riche princesse de France.

Nemours.

Massacre de Berne dans le

soldats de

canton de Soleure.

commerce avec Soleure.

Au mois de septembre 1630, les Bernois envoyèrent une garnison à Mulhouse, laquelle passant par la Cluse au canton de Soleure au nombre de 50 ou 75 hommes, y fut massacrée, ce qui causa une grande désunion entre Berne et Soleure. Le canton de Berne défendit Défense du à ce dernier tout commerce, ce qui fit qu'il y eut une grande cherté, pendant quelque temps, dans la ville de Soleure, où quelques bourgeois de Neuchâtel ayant, avant ces troubles, conduit du vin pour Les Neuchâtele vendre et n'ayant pas pu le débiter, ils avaient été obligés de lois qui avaient l'y encaver, et cette défense de commerce étant survenue, ils y vendirent leur vin très avantageusement pendant quelques mois que cette interdiction subsista, et par ce moyen ils retirèrent un profit considérable de cette affaire.

du vin à Soleure.

Soleure condamné à 50000 écus.

Le canton de Soleure fut enfin obligé, par une sentence des au- Le canton de tres cantons, de donner à celui de Berne 50,000 écus pour les dépens; on trancha la tête à trois sujets du canton de Soleure de la seigneurie de Bechbourg qui étaient les auteurs de ce massacre, et Punition des on bannit de Soleure Philippe de Roll et Urs Brunner, baillifs de plus coupables. Bechbourg et de Falkenstein, qui y avaient tous deux contribué. On

crut que ce massacre avait été fait en haine de la religion.

1632

Le roi de Suède

Le roi Gustave-Adolphe ayant été tué à la bataille de Lutzen en tué à la bataille Misnie, le 16 novembre 1632, Bernard, duc de Weimar, obtint après cette mort le commandement de l'armée suédoise. On aura sujet de parler souvent ci-après de ce général.

de Lutzen.

Fief du pressoir de Colombier.

nois il a été et

Le 20 novembre 1632, Béat-Louis May ayant demandé un délai pour reprendre le fief du pressoir de Colombier et la messellerie Par quels Ber- de St-Blaise, à lui avenus par le décès de son frère Henri, on lui est possédé. accorda quatre mois sans préjudice des droits de S. A. Ce fief était pignoratif; il avait passé de la maison de Colombier à celle de Watteville et de May; depuis ce temps il a appartenu à George Steiger, à Bernard de Muralt, à Samuel Tillier et à Sigismond de Bonstetten, et actuellement à Victor-Sigmund Sinner.

Riches moissons.

On eut cette année de riches moissons, mais on fit peu de vin à Vente de vin. cause des gelées du printemps. La vente se fit septante-deux livres le muid.

1633

Valangin

La bourgeoisie de Valangin voulant obliger le greffier de ce lieu Le greffier de d'accepter l'office de maître-bourgeois qu'il avait refusé par la raiexempt de des- son qu'il avait déjà assez d'occupations par son greffe, il eut reservir la charge cours à la seigneurie, laquelle donna un mandement à cet égard, le

de maitre

bourgeois.

29 août, signé Maréchal, et qui portait qu'à l'avenir les greffiers de Valangin seraient exempts d'être maître-bourgeois. Cela fait voir que dans ce temps on ne briguait point pour avoir cette charge, et que le maître-bourgeois de Valangin n'avait point de gage; mais Il la recherche dès qu'on en a eu fixé un, le greffier de Valangin a recherché cet emploi avec ardeur, malgré qu'on lui opposât le mandement de dispense, et il y est parvenu.

dès qu'il y a un gage fixé.

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Les sujets de
Valangin

Les sujets de Valangin ayant payé au prince l'aide qu'ils lui devaient à cause de son premier mariage, ils en demandèrent et obdue au prince. tinrent une quittance qui est datée de l'an 1633.

payent l'aide

Renouvelle

ment de la

Les bourgeois de la Neuveville renouvelèrent la combourgeoisie combourgeoisie qu'ils ont avec Berne. Voici la lettre que LL. EE. leur accor

de la Neuveville avec Berne.

dèrent :

Nous l'advoyer, petit et grand Conseil, appellé celui des Deux-Cents de la ville de Berne, savoir faisons et confessons publiquement par ces présentes : Comme ainsi soit qu'avant très longues années nos louables prédécesseurs au régiment, ayant reçu et accepté pour leurs perpétuels bourgeois sous la tuition et protection de leur ville, les honorables et sages maîtres-bourgeois, conseil et générale communauté de la Neuveville et à iceux permis et accordé régal et droit de bourgeoisie sur leur hasle et maison marchande dans la ville de Berne, L'acte de au plus ample contenu de la lettre de bourgeoisie, pour lors et à cet effet érigée renouvellement en date du 11 octobre 1388, laquelle à notre sachant ni à celui de nos dits de combour- perpétuels bourgeois de la Neuveville, nonobstant due enquête, n'aurait dû depuis jamais être renouvelée, encore même qu'il soit mentionné dans icelle, que cela se devait faire de cinq ans en cinq ans quand pour ce ils en seraient requis de nous; qu'en la considération de ce, en des temps modernes, troubles et dangereux, les honorables commis des honorables, pourvoyables et sages maîtres

geoisie de l'an 1388 rappelé.

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