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nomènes du magnétifme & de l'électricité, va fans doute éclairer les hommes, fcrutateurs de la vérité, fur d'autres points non moius' enveloppés de preftiges & de ténèbres, non moins en butte aux efprits forts & foibles; incrédales ou croyans fanatiques.

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Cette lumière dirigée vers une foule de phénomènes bien conftatés, qui décèlent entre les individus vivans, foit de même espèce, foit d'espèces différentes y un pouvoir d'action réciproque, mais très-inégal action de laquelle on voit un exemple frappant dans le fait des fourciers ; cette lumière, depuis long-temps entrevue, mais toujours obfcurcie par quelque preftige, comme celle de la baguette divinatoire, conduira fans doute à mieux apprécier & ces phénomènes & leurs caufes.»

« De la fcience certaine, & prefque devenue dogmatique, des influences de l'électricité naturelle, fpontanée, atmosphérique & terreftre fur tous les êtres vivans; de la connoiffance très médicinale, & en quelque forte rationnelle des effets, beaucoup plas fenfibles, de cet agent général, mis en jeu par les moyens phyfiques artificiels; enfin de ce que 'on fait aufli des opérations très-étendues du magnétifme minéral, naturel ou factice, fur l'anima. ité, n'en résulte t'il pas cette autre connoiffance; plus vafte & plus importante; qu'il exifte dans les animaux un foyer toujours agiffant, s'exhalant toujours d'un principe que l'on appellera, fi lon veut électrique arimal, ou magnétique animal; foyer fans cefle entretenu, alimenté, renouvelé par la communication univerfelle & alternative de ce principe fubtil entre la terre & fon atmosphère. ».

«Les animaux toujours nageans dans un bain de cette matière électrique, mêlée, enveloppée d'eau & d'air, absorbent, retiennent & exhalent plus ou moins de cette matière mixte, felon la na¬

ture, l'étendue & l'énergie de leur organisme. Ce font les nerfs & les vaiffeaux fanguins, avons-nous dit, qui en font les conducteurs naturels, & c'est par-là que s'exécutent les mouvemens musculaires, toniques & analogues dans les animaux),»

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Ainfi, le développement, le tranfport, les écoulemens de ce fluide animal fubtil, font donc en parte fubordonnés à l'empire de la volonté, de l'imagination, des paflions; foit que par une fuite de ces impulfions morales le corps éprouve des contractions mufculaires; foit que cet effort d'action le porte indiftinctement fur toutes les parties confti. tuantes du tiffu organique, ou fe concentre à quel ques parties feulement. »

Quoique l'évaporation naturelle, foit fpontanée, foit coactive, da principe matériel de la vie, bien différente des torrens d'éinanations animales excrémenteuses, à peine imprégnées de ce principe, fe faffe de toute la furface du corps, il y a cependant des points vers lefquels fe dirigent fpécialement ces écoulemens animés, comme femblent l'indiquer des faits de phyfiologie & des expériences d'électricité. Mais n'y a-t'il pas en outre, dans l'intérieur, des correfpondances, des relations d'organe à organe ? »

a Il exifte donc dans l'atmosphère de chaque animal, des traînées, des courans de ces matières fubtiles, qui s'échappent fans ceffe de leur corps, comme il y en a qui, de l'air & de la teure, le pénè tient & s'y introduisent de par tout. C'eft dans ce i flux & reflux continuel, dans les déterminations diverfes, d'un, fluide très-pénétrant, très-actif, dont tout annonce de caractère vraiment & éminemment électrique, que paroît confifter l'espèce d'action & de réaction dont il s'agit ici cutre les animaux, laquelle eft en effet démontrée pas mille & mille faits inconteftables. »

«Mais exifte-t'il des loix d'après fefquelles cette action réciproque s'exerce, & des connoiffances qui apprennent à diriger, à changer, à modifier ces loix? Exifte til des moyens, foit naturels, foit artificiels, d'accroître, de diminuer, de détruire cette action ?.... Nous tonchions peut-être au moment de voir paroître la folution de ces queftions, & cette époque ne pourroit que répandre un grand jour far toute la haute phyfique, notamment fur celle des corps organiques..... On verroit difparoître à mefure de bien des têtes & de bien des livres une foule d'erreurs & de préjugés. La phyfique pren droit par-tout la place de la magie, & nombre de faits gravement attribués à cette dernière, ou plus fagement à des qualités occultes, refteroient les memes, & ne feroient plus conteftés.... La Médecine appelée magique, qui a déjà eu de fi longs règnes dans d'autres temps, ne reparoîtroit plus, ou bien elle prendroit un autre nom & des formes plus fcientifiques. Cette même Médecine, & celle des attouchemens (ditte le SECRET) exercée dans tous les temps par quelques adeptes empyriques; cente Médecine, dis-je, qui n'eft pas fans quelque fondement, à en juger par les faits, mais dont on a tant abufé par fes applications, à la faveur d'une crédu fité fans borne, deviendroit, fans doute, fi le preftige en étoit ôté, un fimple fait phyfique facile à Hier à beaucoup d'autres. »

«Toutes ces chofes enfin, moitié réelles, moitié chimériques, comme tour ce qui concerne la baguette divinatoire, mais toujours occultes, & fouvent my f térieuses, ainfi que cette dernière, cefferoient, fr elles étoient mieux connues, d'être parmi les hom mes une fource de préjugés, d'impoftares, de dif putes, & l'occafion trop fréquente d'un penchant irréfiftible au merveilleux & à la fuperftition. »

« C'est ang qu'un nouveau fil dans le dédale de

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la phyfique, un feul fait dans l'étude de cette Science, peut fervir à en faire découvrir mille autres, ou qui ont échappé dans tous les temps à la fagacité vigilante des obfervateurs, ou qui paffent pour être totalement abandonnés à l'aveugle crédulité des bonnes gens, ou enfin qui, depuis le règne de je ne fais qielle fauffe philofophie, corrompant la vraie phy fique, font malheureufement confacrés au dédain préfomptueux des mauvais Savans.»

Nota. On nous faura gré, fans doute, d'avoir augmenté ce Numero, d'une demi-feuille, pour donner, fans nuire à d'autres articles, plus d'extenfion à cet extrait intéreffant.

SPECTACLES.

ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE. LE Mardi 27 Mai, on a donné la première représentation de Péronne Sauvée, Opéra en quatre Actes, paroles de M. de S*** mufique de M. Dezède.

Tout le monde fait qu'en 1536, le Comte de Naffau, à la tête d'une Armée de Flamans & de Bourguignons, entra en Picardie & vint affiéger Péronne, pendant que François Premier étoit avec prefque toutes Les forces en Provence; que le Maréchal de la Mark, fecondé de plufieurs Gentilshommes, qui donnèrent dans cette occafion des preuves éclatantes de patriotifme & de courage, défendit cette place, & força le

Comte de Nalau de lever le fiège. Voici ce qu'ajoute M. de S***, dans l'Avertiffement qui précède fon Poëme.

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Les Hiftoriens qui parlent du Siège de » Péronne, ne difent pas que dans l'inftant » où les ennemis alloient furprendre cette » ville par efcalade, une femme (elle fe. » nommoit Marie Fouré) en tua plufieurs » de fa main, appela les habitans & les " femmes à fon fecours, fe mit à leur tête, » & chaffa les ennemis. C'eft de cet oubli » que j'ai voulu venger Marie, fes parens & fes courageufes compagnes qui, en fauvant Péronne ont fauvé la France.» L'Auteur renvoye pour les détails de cet événement au quinzième Cahier des AprèsSoupers de la Société, où il a fait réimprinier fon Opéra avec une Préface que nous avons lûe; il y dit que, la feule relation» du Siège de Péronne qui foit connue des » Savans, eft celle qu'un Religieux Minimë » donna dans le fiècle dernier. C'est une compilation informe; il y eft parlé affez vaguement, & comme par hafard, d'une perfonne du peuple, fous le nom de Marie Fouré, femme d'un Boulanger. » Le Minime dont il parle eft le Père Fenier, qui fit imprimer en 1682, non une compilation informe, mais une relation circonftanciée, platement écrite à la vérité, de tous les incidens de ce Siège; ce Minime n'a nommé en aucun endroit Marie Fouré & ne parle point de la femme d'un Boulan

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