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pièces (comme dans les végétaux); que ce métal, combiné avec le même principe échère, que le fucre émulfif animal, fait partie conftituante de la matière rouge. Ils donneront auffi à conjecturer, que la présence de cette combinaison colorée, quafi résineufe & un peu métallique, médiocrement inflam mable, fortement aérée, remplit, dans l'économie animale, des devoirs importans, fur lefquels ils s'expliqueront un jour avec les Phyficiens, promo reurs zélés du magnétifme, de l'électricité & du pneumatisme.

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Ils-iront encore plus loin que ceux-ci fur les autres procédés fuceefiifs de l'animalité..... Les produits divers réfultant de ces procédés, ne font pas plus fournis aux animaux par leurs alimens, qu'aux plantes par la terre. C'eft fur-tout de l'atmosphère que dérivent & s'abforbent pour les uns & les autres les élémens primitifs de ces mixtes & de ces compofés organiques. C'eft l'organisme même vêgétal ou animal qui les travaille & les combine à fa manière..... Mais il ne faut pas perdre de vûe cette importante diftinction des Auides fubtils, électriques, aérés, ou autres plus compofés, qui pénètrent & traverfent le corps vivant, fans y être privés de leur état d'aggrégation, & fans s'y combiner, d'avee ceux de même nature, qui s'y fixent pour y former d'autres fubftances, pour s'affimiler à celle de l'organifme. C'eft-là ce qui fépare la fcience du Chimiste de celle du Phyficien. »

» La Médecine, éclairée du flambeau de ces deux Sciences, devra cependant le défier de leurs fauffes hreurs, & se prémunir contre leurs féductions. Elle tempérera le dogme trop ardent des Chuniftes, & le Fenverfera lorfqu'il fera trop léger. Elle animera pour ainfi dire, l'automáte des Phyficiens, trop adonnés, pour le compte des Médecins, à l'étude des matières inactives. Mais, par les fecours

réunis des uns & des autres, elle fe croit jamais parvenue à une parfaite connoiffance du fang & des nerfs, elle fera bien près de connoître tout l'or ganisme....

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a Tant que l'on ne confidèrera le fang que comme un fluide circulant, très-compofé, fourmiffant à toutes les fécrétions alibiles, muqueufes & autres; tant que l'on ne verra les nerfs, vafculeux our non, que comme les inftrumens de la fenfibilité; de la mobilité, opérant cette nutrition, ces fécrétions, &c.; tant que l'on ne faifira pas l'ensemble, la combinaifon conftante de leurs fonctions refpectives; enfin, tant que la Médecine ne confentira pas à s'aider de tout ce que peuvent lui fournir fes Sciences acceffoires, en fe réservant toutefois le droit d'en appliquer elle-même les résultats homogènes, elle n'aura jamais fur le corps vivant que des fragmens de favoir, des idées incomplettes, incohérentes, peu capables de la diriger, au moins dans ce qui concerne le mécanifine intérieur de l'animalité, »

« Mais un des principaux phénomènes, apparte nant aux animaux, fur lequel la Médecine ne peut fe paffer d'être éclairée, c'eft l'acte de leur fubfif tance fondamentale émanée de l'atmosphère; fubfiftance bien plus cffentielle que tout autre tirée de la nourriture. Leur corps eft fans ceffe pénétré, traversé par des torrens de feu & d'air. Le poumon eft le principal réceptacle de ces fluides fubtils. C'eft de là qu'en partie digérés, combinés, ils paffent. dans le fang qui s'en nourrit & s'en fature. Tour dans cette liqueur vivante porte l'empreinte d'une vrate turgefcence d'air & de feu Lorfque le fang eft mort, on souftrait à l'action des puiffances vitales qui l'animent & le meuvent, fon examen chimique y démontre encore mieux cette compos) fition émincinment ignée éthérée. Ces principess

font ou intimement combinés ou à demi diffous, ou fimplement difféminés dans cette chair coulante & vifqueufe.»>

"C'eft à cet alliage, conftamment entretenu dans uce agitation ofcillatoire, inteftine & progreffive, que tiennent fa couleur, fa chaleur, fa plafticité; en un mot, fa vie. Celle-ci ne fait réellement que s'exercer fur les alimens grofliers que lui prépare l'eftomac, mais elle eft entretenue & fans ceffe renouvelée par les matières fubtiles qui lui font fournies du réfervoir pulmonaire. »

« Cet organe, dont l'étendue eft immenfe, fert en quelque forte de médiateur entre le cerveau & le cœur. Les artères font à celui-ci ce que les nerfs font à l'autre. Le fang abondamment imprégné dans le poumon, du fluide électrique de l'atmosphère, le tranfinet au cœur, où il le concentre, & de-là, par le fyfiéme atériel, dans tout le corps, où il porte la chaleur & la vie. Cette liqueur chaude & vivante eft, par fon écoulement, fou attrition fon bouillonnement perpétuel, & plus encore par fa conftitution globulenfe, inflammable & ferrugineufe, éminemment propre au développement, à la tranfmiffion du fluide électrique, devenu principe conftituant de l'animalité; mais tout porte à croire. que c'eft fpécialement dans le cerycau & les dépendances qu'aboutit le flor de cette matière fubile vivifiante. Dans ce fecrétoire fpongieux & pulpeux comme dans un filtre, éprouvant une nouvelle pré-. paration, elle devient propre à d'autres ufages, plus effentiels encore à l'animalité que dans tout ce qui appartient au fyftême fanguin, & en même temps pius nobles & plus relevés dans l'homine, puif qu'en effet ils tiennent de plus près au fanctuaire & aux fonctions de l'âme. C'eft au moyen des nerfs, fes véritables conducteurs que cette vapeur anımée, épurée, concentrée, le répartis enfuite à tous

les élémens organiques & à toutes les masses orga nifées du corps, pour y répandre, avec des nuances qui tiennent à l'organisation, le fentiment & le mouvement.... Ainfi le cerveau & fes nerfs, ainfi le cœur & fes artères, font, chacun de leur côté & chacun pour leur part, mais toujours de concert, les deux grands inftrumens de la vie & de la fanté, Ainfi l'agent qui les met en jeu, qui circule, & fe tranfmet de l'un à l'autre par des communications infinies, eft donc toujours & par tout le même ; toujours & par tout ce fluide actifpénétrant (impetum faciens), que l'on appellera au furplus je le répète, comme on voudra. Qu'il foit révendiqué, caractérifé, fpécifié par les partifans de la fete électrique ou magnétiqite, n'importe'; d'autant que d'après un grand nombre de faits, d'inductions, d'analogies, ces deux agens, avons nous présumé, n'en font qu'un dans le fyftême général de la na→

ture. »

« Parcourez une foule d'Écrits dans lesquels il eft queftion de cet électricifine ou de ce magnétifme appartenant à l'animalité, vous trouverez par-tont des traces, des fragmens de cette grande conneif fance, fucceptible encore d'une bien plus grande extenfion....... J'aurois pu tirer parti de ce concours de témoignages & d'éclairciffemens fur cet objet, pour mieux faire juger & reftreindre les novateurs en ce genre; pour inviter les Médecins à accorder plus d'attention à cet ordre de recherches phyfico médicales, & de la reconnoiffance à ceux d'entreeux qui, au rifque d'éprouver des dégoûts & des perfécutions, s'en font gravement occupés'; mais ils n'auroient pas manqué de me répondre que ces Médecins-Phyficiens (Alphyficiens s'il en fut), font trop portés à faire de leur côté, ce qu'on a tant de fois vir faire par les Médecins Alchimistes, courant fans ceffe après la chimère des Médecines univer

felles, ou du moins abufant par ce fol efpoir le peuple crédule, toujours trompé & tonjours dupe fur cela. Ils auroient donné pour preuve ce qui fe paffe actuellement fous leurs yeux en Angleterre, en France, en Allemagne, mettant en oppofition les temples & les chambres de médications myftérieuses avec les arcanes des adeptes nouveaux titrés ou non titrés; mais toutes ces preuves n'auroient pas plus fair pour l'adoption de ces hofpices mo❤ dernes confacrés à la fanté, que contre la confiance populaire aux panacées fecrettes >>

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«J'aurois pu encore, rapprochant des moyens de curation pharmaceutique, ordinaires & ufuelles ceux que promet la Médecine nouvelle, électrique & magnétique, faire appercevoir, d'après des préceptes généraux déduits de ce qui précède, leurs lini tes refpectives, & prévenir les abus, les incurfions, les promeffes vaines, &c..... Il auroit pu réfulter de ces réflexions quelqu'avertiffement profitable à ceux qu'un penchant irréfistible, inconcevable pour tout ce qui eft occulte, déguifé, merveilleux, conduit toujours à préférer les médications empyriques dans tous les genres, phyfiques ou alchimiques..... Enfin j'aurois pu, des connoiffances les plus pofitives, répandues dans ce mémoire, fur l'électricité & le magnétifme, confidérés feulement comme agent phyfique, inhérent à la conftitution des êtres organiques vivans, tirer de plus fortes inductions encore pour affimiler aux phénomènes de cet ordre phyfique, celui de la baguette on des baguettes, & pour en expliquer le mécanisme tout autli bien que l'on explique celui des conducteurs électriques, des bar reaux magnétiques, &c. Mais le temps achevera tout cela.

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« La lumière, une fois rendue fur ce point d'igno rance & de fuperftition, s'agrandiffant encore par fon rapprochement avec celle qui émane des phé

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