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tions & de fymptômes produit un feul orage fur les corps foibles, & même fur les forts!..... En un mot, tel homme eft électrifé & ému à sa manière par le nuage qui paffe fur la tête, tel autre par la traînée d'eau qui coule fous fes pieds. Si la différence des milieux (de la terre ou de l'atmosphère) change quelque chofe à la communication de ce fluide & à fon action fur les corps, qui en font éminemment fufceptibles, au moins elle n'en eft pas interceptée ni détruite, th

Cette manière de voir & j'ofe prefque dire de démontrer la caufe commune, la férie générale de ces opérations, occultes jufqu'à préfent, ne juftifie-t-elle pas ce que j'ai dit ailleurs de la prétendue hydrofcopie de Parangue? Ne trouvera-t-on pas que cette impreffion, fans doute bien diftincte de la vraie vifion intuitive à l'égard des objets extérieurs, eft en tout dépendante du même principe que l'impreffion obfervée fur le corps des autres fourciers, & dont le fentiment fe porte chez d'un fur les poumons, chez l'autre fur les inteftins, tantốt fur le diaphragme ou fur le cardia, tantôt fur le gofier ou fur tous les muscles extérieurs ?. Ne viendra-t-il pas un jour quelque nouveau fourcier nous dire qu'il entend les fources couler fous terre, parce qu'il aura dans l'atmosphère de leurs émanations électriques, des bourdonnemens ou tel autre mouvement dans les oreilles, comme on voit en effet des hommes en éprouver dans un atmosphère électrifé par un orage ou par de fortes machines? enfin, par une fuite de merveilles physiques, toujours émanées de la même caufe, ne verra-t-on pas auffi d'autres individus flairer les eaux, comme on voit l'onagre & le chameau les fentir à de trèsgrandes difrances? (Voyek Moife & Buffon, ) & comme on fait que le chien de chaffe les fuit à la pifte, quoiqu'enfouies dans des entrailles de la terre ? »

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«Ne trouvera-t-on pas enfin, en revenant for tous ces faits au moins très probables, bien des expériences lumineufes à faire pour étendre l'impor tante comparaison que nous voulons établir, des produits de l'électricité naturelle, atmosphérique & terreftre fur le corps humain? On les comparera encore, ces produits infiniment diverfifiés, à ceux qui réfultent de l'électricité artificielle appliquée & variée de toutes les manières à titre de remèdes, ceux de l'agent magnétique naturel ou factice admi niftré dans les mêmes vûes, à ceux auffi de ces électres magnétiques compofés dont il a été question, & avec lefquels je n'ai prétendu faire que de fimples effais. On appercevra enfin de plus en plus par le rap prochement de ces faits, la frappante analogie que j'ai toujours eue préfente en compofant ce Mémoire, & dont les preuves liées avec celles qui démontrent l'exiftence de la Baguette divinatoire, feront fans doute trouver à cet inftrument proferit grâce auprès des Phyficiens. >>

Ne reconnoîtra-t-on pas qu'il en eft fur le corps vivant des effets du magnétifme aërien, atmosphéri que ou autre, comme de ceux du minéralifme fouterrain, aqueux, métallique, &c. c'eft-à-dire, qu'ils font de part & d'autre (ces effers ) fubordonnés à des circonftances de conftitution, de fanté, d'intempéries, &c; qu'ils font avec de grandes variations du plus au moins, réfervés à un certain nombre d'indivi dus fpécialement mobiles & irritables; qu'ils font particulièrement & quelquefois fympathiquement répartis, imprimés à certains organes plus foibles, plus fufceptibles, fous des formes infiniment diverfifiées.... On trouvera en un mot que les individus magnétiques, magnétifés, & les individus fourciers actuellement dans la fphère & fous l'empire, du prineipe, font abfolument & phyfiquement dans le même cas; qu'ils font livrés les uns & les autres aus

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fluences du même agent, du généraliffime fluide élec trique, y éprouvant des effets très- analogues. On connoîtra mieux ce fluide subtil & actif, dont la diftribution dans toute la maffe de l'atmosphère & de la terre, comporte des concentrations locales, préfente des foyers particuliers, comme dans les traînées d'eaux fouterraines & atmosphériques, comme dans les filons métalliques & bitumineux, comme dans les corps organiques animaux & végétaux, &c. »

« D'après ces confidération toujours plus étendues fur le magnétifme, effentiellement affimilé à F'électricité, quant à fes relations avec l'organifme, d'après toutes les vûes & les réflexions fecondaires qui en dérivent, & qui doivent tendre à rapprocher ces fciences de la Médecine, n'apra-t on pas le droit de dire aux premiers partisans de ces voies de médications déguilées, clandeftines: agrandiffez vos moyens au lieu de les étendre, rendez-les plus phyfiques, moins illufoires & moins empyriques. Quant anx fectateurs du fecond ordre, on les laiffera tâtonher, s'enquêter de toutes parts, méditer & commenser les Brown, les Graliam, &c. s'anufer & s'abufer de petites boëtés quarrées & pointues, dont la forme & l'armure font pour le moins indifférentes; on les laiffera, dis-je, en poffeffion de ces petits appareils qui courent & font conrir les rues, jufqu'à ce qu'ils deviennent le jouer des écoliers de Phyfique. Cette feience, qui ne laiffe pas facilement ufurper fes droits, ne manquera pas de rechercher ce qui dans les effets attribués à l'agent matériel dont il s'agit, doit lui appartenir légitimement, pour pouvoir faire enfuite le partage de ce qui tient à l'imagi nation.... Des remarques ultérieures fur l'abus ou la futilité de ces moyens occultes, & fur la diftinction utile des affections corporelles & morales, qu'ils peuvent produire for l'organisme humain, ne tene

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droient qu'à reftreindre & non à rejeter l'adoption du magnétifme médicinal. On en abufera encore comme on a abufé de la Baguette divinatoire, après les avoir bien perfécutés & exaltés l'un & l'autre, & comme auffi on abuse, bien qu'elle foit mieux connue, de l'électricité empyriquement adaptée & appliquée à l'économie animale; mais tout cela rentrant dans le domaine de la vraie Phyfique appartenant à la Médecine, cet Art, le plus vafte de rous, ne pourra manquer d'acquérir, par la réunion de ces connoiffances homogènes, plus d'extenfion & plus de luftre. »

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Mais il ne faut pas que les Phyficiens, qui ne font que cela, aillent plus loin dans le domaine de la Médecine. Leurs ufurpations ont toujours été préjudiciables à cet Art; ils font trop éloignés de connoître ou trop portés à rejeter les loix de l'orga nifme vivant, bien différentes de celles, des corps paflifs & inanimés qui font l'objet fpécial & habituel de leur étude; ils font auffi trop difpofés par-là à érendre leurs piétentions, leurs, dogmes, à agran dir le pouvoir de leurs agens qu'ils veulent fans ceffe affimiler & appliquer an méchaniline de la vie.... Mais la Médecine m'en retirera pas à beaucoup près le parti qu'on veut lui en promettre. Cette fcience, dégagée de fes erreurs, de fes préjugés, confervera toujours fur l'homme fain & malade fes anciens droits, fans dédaigner toutefois ce que de fages Novateurs pourront lui fuggérer d'utile.

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Elle a encore à fe tenir en garde contre les entreprises, d'autres ufurpateurs, tout aufli dange reux, mais pourtant moins étrangers à fon objet moins éloignés, fi je, puis le dire, du fanctuaire do la vie, que les Phyficiens dont il vient d'être quef tion. C'eft aux Chimiftes qu'il appartient d'occuper L'espace qui fe trouve entre la Physique & la Médecine. Cleft à eux fur tout à rapprocher les phéno

mènes électriques des phénomènes phosphoriques & ce rapprochement deviendra pour ces Sciences naturelles une fource de lumière auffi féconde que l'eft dans la nature même, & dans les procédés de l'art, la matière des phofphores & de l'électricité. On fuivra cette matière jufques dans les réduits obfcurs de l'organisine vivant. »

« Le mécanifine & les produits de la fanguification, par une fuite de ces recherches, deviendront plus faciles & plus importans à connoître..... On concevra, on démontrera, peut-être, qu'il n'y a qu'une feule caufe immédiatement génératrice de l'échauffement, de la coloration & de la concrefcibilité plaftique du fang; trois qualités qui feules conftituent moyennant le mouvement toute la vie organique. On apprendra que la fubftance colorée de ce fluide le forme en partie de la matière fucrée, contenue, engendrée dans l'émiulfion chyleufe cu laiteufe, laquelle eft deftinée à renouveler le fang; que le foyer de cette converfion fe trouve dans le poumon, dont le principal ufage eft d'abforber, du fein de l'air, le fide fubtil, vrai principe matériel de couleur, de chaleur & de plafticité. On apprendra de plus, que cette matière rouge, conftituée telle par la nouvelle combinaison, tendante à celle des corps huileuxréfineux, n'eft point diffoute dans le fang, mais tenfermée dans des véhicules particulières, visiblement tiffues, blanches, tranfparentes, de figure fphéroïde applatie, ( au moins dans l'homme); que ces globales vraiment organifés & pleins de anatière rouge, font nageans & roulans dans une lymphe partie.concrefcible, partie inconcrefcible... On demandera encore compte aux Chimistes du fer qui fe trouve dans le fang, & ils pourront don ner de fortes preuves, qu'au moins une partie de ce for y eft réellement engendré, formé de toutes

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