Page images
PDF
EPUB

Six Duos dialogués & concertans pour un Vio lon & un Alto, par M. Prot, Ordinaire de la Comédie Françoile, Œuvre II. A Paris, chez Houbaut, Copifte des Menus-Plaifirs & de la Comédie Italienne, rue Mauconfeil & Place du nouveau Théâtre Italien. Prix, 7 liv. 4 fols.

Nous avons annoncé le premier Œuvre de M. Prot pour des Commençans; celui-ci, fans être fort difficile, offre des pofitions plus recherchées, & l'on y reconnoît fa compofition agréable.

SIX Sonates pour le Clavecin ou Forte-Piano, avec accompagnement de Violon ad libitum, par M. Dupré, Organiste de S. Martin à Tours, Œuvre II. Prix, 9 liv. A Paris, chez Coulineau, Luthier-Breveté de la Reine; Salomon, Luthier, Place de l'École, & aux Adreffes ordinaires.

SIX Concertos pour le Clavecin ou Forte-Piano', avec accompagnement de deux Violons & Baffe, par M. Théodore Smith. Prix, 12 livres. A Paris, chez M. Boyer, au Magalin de Mufique, rue Neuve des Petits Champs, près la rue Neuve S. Roch, n°. 83, & Mme Lemenu, rue du Roule, à la Clef d'or.

S

NUMÉRO du Journal de Clavecin par les meil leurs Mattres, avec accompagnement de Clavecin ad libitum.

Ce Cahier contient un Air de Ballet de l'Ate du Feu arrangé par Mme d'Argenville, Airs variés en pots-pourris par M. Damoreau, & un Andante par Mlle Edelmana Prix, 2 liv. 8 fols. A Paris, chez Le luc, rue Traverfière Saint-Honoré, au Magasin de Mufique. On s'abonne moyennant is liv. par an pour douze Cahiers francs de port pour Paris & la Province. On trouve à la même Adreffe la première année de ce Journal. Prix, 15 liv. également franc de port.

L'exactitude, le choix & la variété de ce Journal doivent affurer fon fuccès.

4 fols

Six Duos, dont trois pour deux Violons & trois pour Violon & Alto, par M. Barrière, Euvre IX. Prix, franc par la livres. 7 port pofte. La réputation de ce Compofiteur, déjà établie par plufieurs bons Ouvrages, doit donner une idée favorable de celui-ci.

TROISIEME Concerto pour le Violon, par M. Pieltain. Prix, 4 liv. 4 fols. Le nom de l'Auteur, qui rappelle fa manière agréable d'exécuter, doit donner un nouveau prix à fon Ouvrage. Ces deux articles fe trouvent chez M. Leduc, à l'adresse ci-dessus. Il envoie en Province toute espèce de Mufique port franc par la pofte en payant feulement le prix marqué fur chaque Exemplaire. On trouvera chez lui un affortiment d'Inftremens de Mufique, d'archets de cordes, de papier réglé, ainsi que tout ce qui concerne la Lutherie & la Mufique.

Voyez, pour les Annonces des Livres, de la Mufique & des Eftampes, le Journal de la Librairie fur la Couverture.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Enigme & Logogryphe,

611 dacteur du Mercure,
62 Concert Spiri uel,

85

89

66 cad. Royale de Mufiq.

96

99

66 Annonces & Notices,

103

Jeanne de Naples, Tragédie, Comédie Françoise,

Lettre de M. Dupuis au Ré-|

APPROBATION.

le

ΙΑΣ AI lu, par ordre de Mgr le Garde des Sceaux, Mercure de France, pour le Samedi 14 Juin. Je n'y ai rien trouvé qui puiffe en empêcher l'impression. A Paris, le 13 Juin 1783. GUIDI

MERCURE

DE FRANCE.

SAMEDI 21 JUIN
21 JUIN 1783.

PIECES FUGITIVES.

EN VERS ET EN PROSE.

PIRAME ET THIS BÉ,

Fable tirée du IVe Livre des Métamorphofes d'Ovide. *

PYRAM

YRAME aima Thisbé, comme il fut aimé d'elle: Il étoit jeune, aimable; elle étoit jeune & belle. Enfans, le voisinage unit leurs premiers jeux : L'enfant ailé furvint, & l'âge accrut leurs feux. L'Hymen eût confacré le penchant de leur âme, Si des parens cruels ne condamnoient leur flamine.

*On a cru qu'on verroit avec plaifir comment Ovide avoit traité la Fable de Pyrame & Thisbé, dans un moment où l'on repréfente fur la Scène Françoife l'aventure malheureufe de ces deux amans, dont le nom n'intéreffe pas moins dans l'Hiftoire fabuleufe, que celui d'Héloïfe & d'Abailard dans l'Hiftoire moderne.

No. 25, 21 Juin 1783.

F

Mais en vain leur pouvoir veut ufer de rigueurs :
Il défunit leur main fans défunir leurs cœurs ;
L'Amour fe fit un jeu de braver leur empire.
Tous deux brûlent encor fans pouvoir se le dire.
Leurs geftes, leurs regards font leurs feuls confidens;
Et leurs feux plus cachés n'en font que plus ardens.

QUELQUE douceur fe mêle à leur gêne importune : Le Temps, d'une muraille aux deux maisons com

mune,

A miné fourdement les endaits déjà vieux.
Une foible ouverture y trompe tous les yeux:
Sans que nul ne la vit, des fiècles s'écoulèrent.
L'œil de l'Amour voit tout: nos amans l'obfervèrent,
Et furent y trouver un paffage à la voix.

Là, de leurs furveillans trompant les dures loix,
Dans un doux entretien, leurs lèvres empreffées,
L'un à l'autre à l'envi, murmuroient leurs penfées.
C'est par-là que tous deux, preffés de vains defirs,
De leur haleine, au moins, recueilloient les foupirs.
« Mur, témoin d'un amour auffi pur que le nôtre,
» Omur jaloux, pourquoi, difoient-ils l'un & l'autre,
Quand nos cœurs font unis, fépares-tu nos corps?
» Ou, fi c'est trop permettre à nos jeunes tranfports,
» A nos baifers du moins permets de fe confondre.
» Hélas! fi nous pouvons nous parler, nous répondre,
30 Nous le tenons de toi : nos cœurs, loin d'être ingrats,
» Defirent vainement ce qu'ils n'efpèrent pas. »
Ces Amans, que trop tôt fépare la nuit fombre,

כל

Et qui d'un vain bonheur ne favourent que l'ombre,
Chacun de leur côté fe donnent pour adieux
Des baifers retenus par le mur envieux.

LES rayons du matin avoient éveillé Flore,
Et féché fur les feurs les larmes de l'Aurore :
Ils reviennent au mur, confident de leurs feux.
Enfin, las de fouffrir, ils conviennent entre eux
De tromper leurs Argus & de fuir de la ville.
A la faveur de l'ombre, il leur fera facile
De fortir hors des murs fans être reconnus.

Le rendez-vous fe donne au tombeau de Ninus.
C'eft-là qu'un mûrier blanc, voisin d'une onde claire,
Doit prêter aux Amans fon ombre folitaire.

Le jour trop long pour eux coule trop lentement;
Mais la nuit vient: Thisbé s'échappe adroitement,
Tourne les gonds fans bruit, fort, &, demi-voilée,
Seule, au milieu de l'ombre, arrive au mausolée.
Aniour l'enhardiffoit. Mais voici qu'à pas lents,
S'avance une Lionne, aux yeux étincelans,
D'un carnage récent la gueule enfanglantée.
A cet afpect, Thisbé frémit épouvantée.
Elle fait dans un antre, & ne s'apperçoit pas
Que fon voile, en courant, eft tombé sur ses pas.
Auffitôt que de fang la Lionne fumante

Eut dans l'onde à longs traits éteint fa foif ardente,
Elle tourne fes yeux fur les replis mouvans
Du voile qui frémit foulevé par les vents.

« PreviousContinue »