= 11 ressort de ce tableau que, dans ces deux années, M. Mossel--mann a utilisé 6.000 mètres cubes ou 6,000 tonnes de matières fécales, 1,300 mètres cubes ou 1,300 tonnes de 1,000 kilogrammes chaque d'urines ou d'eaux vannes, 2,500 tonnes de 1,000 kilogrammes chaque de chaux grasse, et qu'il a obtenu avec ces matières 110,000 hectolitres de chaux animalisée, plus 1,200 hectolitres de chaux supersaturée. Nous aurions voulu rapporter ici tout ce qui a été dit sur l'emploi de l'engrais humain par MM. Humphry Davy, Chaptal, Martin, Heuzé, Paulet, Boussingault, Payen, Herpin, etc., mais pour cela il faudrait, au lieu d'un rapport, faire un volume. Par suite de ce qui vient d'être dit, le comité des arts chimiques est d'avis que M. Mosselmann a rendu service en mettant en pratique, sur une grande échelle, un procédé qui permet ; 10 De convertir en engrais, d'une manière rapide et sans inconvénient notable, les matières fécales et les urines qui peuvent être recueillies soit dans les casernes, soit dans les établissements où il y a réunion d'un grand nombre d'hommes, avant qu'elles n'aient subi la fermentation; 2o De pouvoir mettre en pratique ce procédé sur les matières fécales dont nous venons de parler, sans que des plaintes fondées puissent s'élever contre les établissements où ces opérations seraient pratiquées. Le comité émet l'avis qu'il y a lieu de remercier M. Mosselmann de sa communication et d'insérer le présent rapport au Bulletin de la Société. SUR LA NATURE DU SUINT DE MOUTON. Par M. CHEVREUL. Dans une communication faite à l'Académie le 4 mai 1857, j'ai signalé l'existence de vingt-neuf corps dans le suint de mouton. J'y ai signalé un grand nombre d'acides; la plupart sont unis à la potasse, et les autres le sont à l'ammoniaque, à la chaux, à la magnésie, aux oxydes de fer, de manganèse et de cuivre. Les acides indiqués sont : Le carbonique ; Le phocénique; Un acide volatile indéterminé ; Un principe gras cristallisable à la limite des acides; L'acide élaiérique ; Un acide cristallisable incolore, un acide incristallisalle orangé-jaune, un acide azoto-sulfuré : liquide brun; Une matière acide azotique sulfurée insoluble dans l'eau; L'acide sulfurique; L'acide silicique; L'acide phosphorique ; L'acide oxalique. Je viens d'y reconnaître un acide que je nomme élique (2101) huile). Liquide à la température ordinaire, il a une densité un pe plus grande que celle de l'eau pure : Il est incolore ; Il rougit le tournesol; Il est insoluble ou presque insoluble dans l'eau; quelques eaux acidulées peuvent le dissoudre ; Il est très-soluble dans l'éther et l'alcool absolu. L'élate de baryte est dissous par une proportion convenable d'eau; mais la solution diluée se trouble et laisse déposer sur les parois du vase une matière affectant la forme d'un vernis: elle est acide et retient de la baryte. C'est un surélate. Ainsi, voilà un acide gras, affectant la forme de l'acide oléique, qui constitue un composé soluble dans l'eau; tandis que l'oléale de baryte y est insoluble; et, fait remarquable, la solution de l'élate de baryte se comporte avec un excès d'eau comme le font les stéarates, les margarates solubles, qui se réduisent aussi en sursels dans les mêmes circonstances. L'élate de baryte est soluble dans l'alcool. Il m'a semblé que l'éther en altère la neutralité en dissolvant, proportionnellement à la base, plus d'acide qu'il n'y en a dans le sel neutre. MM. Maumené et Rogelet considèrent le suint comme neutre. Je l'ai trouvé constamment alcalin, et cette alcalinité est due à du carbonate de potasse que j'ai obtenu en cristaux. Je me suis assuré que ces cristaux ne renferment pas de soude. Dans ma communication du 4 mai 1857, j'ai dit n'avoir trouvé que des sels à base de potasse. MM. Maumené et Rogelet, ayant eu l'idée de brûler du suint pour en retirer ensuite la potasse, n'hésitent pas à considérer cet alcali comme absolument exempt de soude; mais je me suis bien gardé de me prononcer d'une manière définitive, attendant, pour le faire, la fin de mon travail. NOUVELLES EXPÉRIENCES SUR L'EXTRACTION DE L'OR. Une série d'expériences assez intéressantes ont été entreprises par M. le professeur Silliman sur l'action de l'amalgame de sodium de M. Würtz dans l'extraction de l'or, et des bénéfices qui en résultent. Ayant à sa disposition une certaine quantité de quartz aurifère de la Californie dont il connaissait le contenu en or par l'analyse, il pria M. Würtz de soumettre cette roche à son procédé avec l'amalgame de sodium. Les résultats montrent qu'en prenant 100 pour représenter le contenu d'or. réel, le mercure pur en extrait 60, tandis que le mercure conte nant de l'amalgame de sodium en extrait 80 à 80.21 - pot ni L'action du soi ef 100 parties. Il y a donc un bénéfice de 20 parties sur 100, résultat très-considérable. dans ce procédé dépend, d'après M. Silliman, d'une info électrique. La présence du métal alcalin rend le mercure électro-positif vis-à-vis de l'or, métal électro-négatif. —Cas k sont consignés dans un des derniers numéros du Mining jo de Londres. SUR LES RÉACTIONS DE LA MORPHINE ET DE LA NARCOTE Par M. HUSEMANN. Le procédé recommandé par M. Husemann pour recont la morphine consiste à dissoudre les matières à éprouver l'acide sulfurique concentré et à ajouter à la solution une d'acide azotique; s'il y a de la morphine, il se produit imme tement une coloration qui varie du rose au carmin le plus tense, et, en chauffant à 100 ou 150 degrés pendant quelj minutes, il se forme une magnifique coloration violette qui pe ensuite au rouge de sang. La narcotine se colore en vert bleuatre dans l'acide sulfuri froid, la teinte devient rouge violacé par l'action de la chaleu (Journal de pharmacologie.) EXTRACTION DES MÉTAUX PRÉCIEUX CONTENUS DANS LES RÉSIS DES PHOTOGRAPHES. Les bains de virage ne donnent plus, au bout d'un certain temps d'usage, que de mauvais résultats. On peut, à l'aide de différents procédés, retirer de ces bains épuisés l'or qu'ils con tiennent, de manière à le faire rentrer dans le travail. M. England recommande le suivant: On précipite le bain, comme d'ordinaire, par le sulfate de fer; on lave soigneusement le dé et on le traite à chaud, pendant un quart d'heure, par l'acide que; après le refroidissement, on étend d'eau; on laisse -etuer le dépôt, et la liqueur décantée est traitée à l'acide rhydrique pour extraire l'argent à l'état de chlorure. Le cipité pourpre d'or, laissé par le lavage, est dissous dans Menu régale, et on obtient aisément de beaux cristaux de chloe d'or. a quantité d'argent enlevée aux épreuves pendant le virage —considérable, même en opérant avec le plus grand soin. Opét sur 375 gr. de précipité, l'auteur a reconnu qu'il contenait 1x tiers d'argent pour un tiers d'or. NOUVEAU RÉACTIF DE LA CAFÉINE. Lorsqu'on évapore jusqu'à siccité une dissolution de caféine ans un peu d'eau de chlore, on obtient, d'après Schwarzenach, un résidu d'un rouge pourpre, qui apparaît avec une coueur jaune d'or lorsqu'on le chauffe; mais l'ammoniaque lui rend sa couleur primitive. Par ce moyen, on peut découvrir la caféine dans une seule graine de café. (Journal de pharmacie d'Anvers.) SÉPARATION DE LA MORPHINE ET DE LA STRYCHNINE. Par M. RODgers. M. Rodgers a remarqué que la morphine peut masquer les réactions de la strychnine avec le bichromate de potasse. On peut séparer ces deux bases soit par le chloroforme, qui dissout le strychnine, soit par la benzine, qui dissout très-bien la strychnine et ne dissout pas du tout la morphine. (Journal de pharmacologie.) |