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placé, & fe parant, durant une grande partie de l'année, d'un nombre prodigieux de fleurs qui n'ont rien de comparable dans les autres arbres connus jufqu'à ce jour.

C'eft dans les parties baffes de la Caroline qu'on trouve cet arbre en plus grande abondance; mais on dit qu'il n'y eft plus auffi commun depuis l'introduction des bêtes à cornes & des pourceaux dans ces contrées, parce que ces animaux font très-friands de ces jeunes pouffes, & les dévorent avec avidité auffi-tôt qu'il en fort de terre. Les tentatives qu'on a faites jufqu'à préfent, pour l'acclimater, tant en Angleterre qu'en France', nous font efpérer qu'on réuffira à force de soins. Il eft affez fenfible au froid, tant qu'il n'a pas atteint la hauteur de deux ou trois pieds; mais alors il y réfifte beaucoup plus facilement ; & l'on a obfervé qu'en Angleterre, dans le rude hiver de l'an 1740, les individus qui, avoient acquis cette taille, avoient à peine été endommagés, tandis que, dans les mêmes endroits, ceux qui étoient plus jeunes, avoient tous péri, malgré la précaution qu'on avoit eue de les couvrir de paille, & de leur faire des abris. Il eft donc prudent de le ferrer à l'orangerie durant les hivers, au moins dans les premieres années; & lorfqu'on le plante en pleine terre, il faut lui choifir une fituation chaude, où il foit à l'abri des coups de vent, & garanti du nord & de l'eft. Jufqu'à préfent, dans nos climats, il ne commence à fleurir que fur la fin de juin, mais dans fon pays natal, il donne, dès le milieu de mai, des fleurs qui fe fuccedent long-tems.

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L'OBÉLIE DU CHILY. (Lobelia tupa. L.) Cette plante croît naturellement au Chily, les montagnes. Toute cette plante, dit Feuillée, eft un poifon des plus prompts. Sa racine rend un lait mortel, de même que la tige; l'odeur de fes fleurs excite de cruels vomiffemens. Lorfqu'on les manie, il faut bien fe donner de garde de les écrafer entre les doigts car fi on se frotte enfuire les yeux, & que ce lait vînt à les toucher, on perdroit infailliblement la vue, ainfi qu'on l'a remarqué par l'expérience.

5. LILAS COMMUN. (Syringa vulgaris. L. ) Très-hel arbriffeau connu de tout le monde, qui intéreffe par la précocité, la beauté & l'odeur délicieufe de fes fleurs, & que l'on cultive pour T'agrément dans les jardins. Il eft originaire du Levant, de la Perfe, & eft cultivé depuis affez long-tems en Europe pour fa beauté. Il eft maintenant presque naturalisé dans la Suiffe, en quelques endroits de l'Allemagne, & du département de la Meurthe, où il croît & fe propage de luimême dans les haies & les bois. Ce lilas n'eft point endommagé par le froid, vient aifément dans tous les terreins & à toutes fortes d'expofition, & pouffe quantité de rejettons de ses racines, qui fervent à le multiplier. Il convient de l'employer à la décoration des bofquets du prin

tems.

» Il n'eft point d'arbre, dit le baron de Tchoudi, dont les fleurs embelliffent autant que celles des lilas, les décorations riantes du mois de mai; qu'ils font beaux, ces épis d'une couleur fi tendre, qui dardent de toutes parts du

fein d'un feuillage plein d'aménité! Quelle douce odeur ils exhalent, & combien d'idées agréables elle réveille? Que je plains ceux qui font emprifonnés & entaffés dans les villes; ils y refpirent un air infect & mal fain; tandis qu'à la campagne, l'air s'embaume en balançant les fleurs, & porte dans les veines le plaifir & la fanté. «

6. LAGET OU BOIS A DENtelle. ( Lagetta linteuria. L.) Arbriffeau fort curieux par la nature de fa feconde écorce; c'est-à-dire, de celle qui eft placée entre l'écorce extérieure & l'aubier. En effet cette écorce intérieure eft compofée de plufieurs couches qui, lorfqu'on les détache, font fufceptibles de s'étendre chacune en un réseau très fin, clair, blanc, affez fort, & prefque femblable à de la dentelle, ou plutôt à une belle gaze. Les fibres lâches qui forment ce tiffu fingulier, paroiffent entrelacées & croifées d'une maniere affez réguliere.

Cet arbriffeau croît à la Jamaïque & à SaintDomingue, dans les mornes. On emploie quelquefois aux ifles fon écorce par curiofité pour faire des cocardes, des manchettes, & même des garnitures de robes. Pour les blanchir, il fuffit de les agiter dans un bocal avec de l'eau de favon. Les negres s'en fervent pour faire leurs nattes; on l'emploie auffi pour faire des licous dans les quartiers où il n'y a point de pitte.

L'AURÉOLE PANICULÉE, GAROU, SAINBOIS. {Daphne gnidium. L.) Arbriffeau qui croît naturellement dans le Languedoc, la Provence, Italie, l'Espagne, & fur la côte de Barba ie dans les lieux fecs & arides. Il fleurit dans le mois.

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de juin. Toutes fes parties font très-acres & cauftiques, de forte qu'on n'en doit faire aucun ufage pour l'intérieur; mais fon écorce, macerée dans le vinaigre, eft fouvent employée à l'extérieur, comme exutoire, lorfqu'il s'agit de détourner quelqu'humeur, & particuliérement celles qui fe jettent fur les yeux.

89. NIELLE DES BLEDS. (Agros tèmma gythago. L.) C'eft une plante annuelle, commune dans les champs de bleds. Fuchfius & d'autres auteurs difent qu'elle eft utile contre la galle, la reigne, & autres maladies de la peau. Elle a été auffi vantée pour la guérifon des alceres, des fiftules, & pour arrêter les hémorragies. Simon Pauli rapporte qu'il s'eft fervi de la racine fraî che avec fuccès contre les hémorragies du nez, dans une maladie épidémique, qui régnoit en Danemarck. Il fe contentoit de faire tenir sous la langue, un petit morceau de cette racine.

9. LAGURE OVALE. (Lagurus ovatus. L.) Plante graminée, remarquable par la molleffe de fon épi. Elle croît naturellement dans l'Italie, la Sicile, le Portugal & l'Espagne, dans les champs; on la cultive au jardin botanique de Nancy.

10. KNAUTIE DU LEVANT. (Knautia orien salis. L.) Cette plante, d'un afpect agréable', offre une fleur purpurine; elle eft annuelle, & originaire du Levant. Nous la cultivons depuis long-tems dans le jardin botanique de Nancy, où elle s'y eft acclimatée, & fe refeme d'ellemême.

A

L'article Laiche contient toute la grande tribu

des carets, plantes graminées; il forme une monographie infiniment intéreffante.

Celui de Lickens préfente également un beau traité fur ces parafites, de forte qu'avec ce dictionnaire de botanique de M. le chevalier, de La Marck, ceux de chymie, de pharmacie & de matiere médicale, l'on aura une bibliotheque des plus complettes, pour le médecin, le chirurgien, le pharmacien, le chymifte, le botanifte & les

amateurs.

(Journal encyclopédique. )

A fketch of the life, &c. Coup d'ail fur la vie & les projets de JEAN LAW DE LAURISTON, contrôleur-général des finances en France. In-4to. sh. chez Kearfley, à Londres; & chez Hill, à Edinburg, 1792.

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JEAN LAW, l'un des caracteres les plus fin

guliers, & des plus extraordinaires des tems modernes, naquit à Edinburg, en avril 1671. Après la mort de fon pere, qui étoit banquier dans la cité, il hérita d'une affez belle terre nommée Laurifon. Il ne paroît pas que l'éditeur ait découvert aucune particularité de la jeuneffe: on dit cependant qu'il fit quelques progrès, dans les belles-lettres, mais les inclinations le portant particuliérement à cette forte d'étude, connue à préfent fous le nom, de finance, il acguit de profondes connoiffances dans tout ce qui

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