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litatem et pacis vigorem obtineat et nullus nostrum vel heredum nostrorum contra eas in futurum nullo minus presumat attemptare, ego Aeliz de Valogerii, filia Gervasii de Montgarol, et ego Johannes, et ego Ricardus, et ego Willelmus, et ego Petrus, filii ejusdem Aeliz, presentis carte testimonio et sigillorum nostrorum munimine eamdem roboravimus et confirmavimus.

Sceaux détruits1.

1 Charte déposée aux Archives départementales du Calvados, fonds de Saint-André de Gouffern, numéro 32, alias 87, et indiquée par Léchaudé d'Anisy dans son Inventaire, t. 1, p. 436. A l'époque où il écrivait, cette charte conservait encore le sceau d'Aeliz de Vauloger qui a été reproduit (planche 10, figure 19) dans l'album qui accompagne cet Inventaire. On y voit un arbuste à sept branches, vraisemblablement un créquier, armes supposées de la famille de Mongaroult.

(A suivre).

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L

A période révolutionnaire est l'époque de notre histoire

où les événements se sont accumulés avec une telle précipitation dans un délai relativement si restreint, que bien des faits intéressants, mais d'une importance secondaire, que bien des hommes remarquables, mais n'ayant pas joué les grands premiers rôles du drame, se sont trouvés noyés dans le tourbillon des agitations populaires, oubliés dans la violence de la tourmente politique.

Alors l'histoire, lorsqu'elle a tracé plus tard les grandes lignes du mouvement national, a omis inconsciemment des faits d'une valeur morale incontestable; elle a laissé s'effacer certaines physionomies assez caractérisées cependant pour secouer la poussière de l'oubli.

C'est à nous, les glaneurs de l'histoire, de prendre possession de ces détails ignorés, à nous de remettre en lumière ces portraits d'ancêtres disparus. Tout cela remis au point, en quelque sorte restauré, viendra naturellement se grouper

T. XIII.

NOTICES.

XIII ANNÉE, 2° LIV.

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autour du grand édifice historique qui s'appelle la Révolution Française pour en compléter l'harmonie architecturale.

Lorsqu'on étudie le drame passionnément émouvant de la dictature de Robespierre, on a tendance à concentrer tout l'intérêt de l'action sur le seul tribun et particulièrement sur la mémorable séance du 9 thermidor où, « le sang de Danton l'étouffait. » Sa personnalité absorbe celle de tous ses complices, de toutes ses créatures. Une fois lui tombé, on s'imagine qu'il entraîne dans sa chute l'organisation terroriste si savamment combinée pour tenir tous les pouvoirs, toutes les administrations en France dans une complète sujétion du dictateur. On envisage la période terroriste comme définitivement close. On oublie les comparses, les doublures, tous ceux qui ont lié leur fortune à celle de Robespierre, on ne se demande pas ce qu'ils sont devenus, on ne cherche pas à savoir quelle a été leur part de responsabilité dans le régime dont ils s'étaient faits les représentants en province. On cite au hasard quelques noms comme Le Bon, Carrier, qui ont payé de leur tête leur crise d'hystérie sanguinaire, et on ignore ce qu'il a fallu de plaintes, de pétitions de dénonciations, d'enquêtes pour arriver enfin à faire justice de taut de cruautés.

Le parti terroriste n'était pas délimité à la Convention et dans le pays d'une façon tellement nette qu'il fût facile de le faire tomber sans ébranler la situation d'une foule de personnalités plus ou moins compromises dans la politique de violences. Ce n'est d'ailleurs que sous la menace d'un coup d'État que la Convention avait fini par renverser le « tyran ». Or en province, et dans la Vendée, en particulier, qui avait eu à souffrir au-delà de toute expression du régime de sang, on risquait, si l'on voulait scruter la conduite de tous les agents de la Terreur, de se heurter à des influences tout à fait étrangères au mouvement terroriste. Il était malaisé de définir à quel point les créatures de Robespierre, les généraux nommés par le Comité de Salut public s'étaient rendus cou

pables en exécutant trop ponctuellement les violences ordonnées en haut lieu. Ceux-ci d'ailleurs s'empressaient de rejeter sur le Comité de Salut public la responsabilité des crimes; et, le parti thermidorien à la Convention ne pouvait réagir contre ses collègues de la Montagne qu'avec une extrême circonspection sous peine de se voir accuser de fédéralisme. Démolir un parti au pouvoir semble, à première vue, la chose du monde la plus simple lorsqu'on a les éléments d'une coalition assez forte; en réalité, on se heurte à une foule de difficultés imprévues, de considérations étrangères à la politique générale: on a à compter avec des influences insoupçonnées, qui mettent des bâtons dans les roues.

Il faut une véritable décision, une volonté immuable pour aller jusqu'au bout de l'œuvre entreprise. Cette volonté, un homme l'a eue.

Le citoyen Lofficial, représentant des Deux-Sèvres à la Convention, n'a pas hésité, en dépit de toutes les difficultés, en dépit même des dangers qu'il prévoyait, à porter à la tribune un acte d'accusation contre Carrier et, contre les génénéraux Thurault, Huchet et Grignon dans la séance du 8 vendémiaire an III.

Lofficial, ancien bailli de robe longue sous l'ancien régime, ancien député de l'Assemblée Constituante, a voté dans le procès de Louis XVI contre la mort, pour le sursis. Il a failli être englobé dans la disgrâce des Girondins; n'a pas craint pourtant de signaler à Robespierre, alors à l'apogée du triomphe, les horreurs qui se commettaient en Vendée au nom du Comité de Salut public; et le voilà maintenant qui, une fois le chef renversé, poursuit ses lieutenants au fond des provinces où ils voudraient se faire oublier; exigeant qu'on fasse au grand jour la part des responsabilités et qu'on débarrasse à tout prix son pays de ces hommes qui lui prennent le meilleur de son sang.

Et il ne s'est pas contenté d'accuser à la tribune l'ignoble Carrier, dont la conduite était universellement jugée scan

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daleuse et que l'affaire des 132 Nantais avait déja mis en fâcheuse posture, mais il a été jusqu'au bout de son réquisitoire demandant la révocation des trois généraux révolutionnaires, commandant les troupes régulières dans l'Ouest. Du reste il va nous le dire lui-même dans une lettre écrite en 1814 pour rectifier les erreurs d'un ouvrage paru alors sur la Vie politique des députés à la Convention nationale et expliquer son attitude à la séance du 8 vendémiaire. « — Il était question de l'arrestation d'un général qui, disait-on, s'était bien comporté dans la Vendée et avait été destitué sur le champ de la victoire. » Il s'agit du général Tuncq. — « Je << demandai la parole et après avoir parlé de quelques généraux qui s'étaient bien comportés dans la Vendée comme « les généraux Canclaux, Westermann, et autres et qui avaient « été destitués ou mis à mort parce qu'ils voulaient sincère«ment la fin de la guerre et arrêter l'effusion du sang, je saisis cette occasion pour dévoiler bien des atrocités commises dans cette malheureuse contrée. A peine eus.je nommé Carrier, que j'accusai d'être le principal auteur de << toutes ces horreurs, que le monstre quitta précipitamment «sa place et vint à la tribune, s'établit à mon côté et y resta << pendant plus d'une demi-heure que je parlai contre lui et • contre les généraux Thurault Grignon, Huchet et Cordelier, « qui l'avaient si bien secondé.

« Je parlai des bateaux à soupapes dans lesquels tant de << milliers de Vendéens furent noyés, de 300 enfants de douze << à quinze ans de l'un et l'autre sexe, un garçon et une fille attachés ensemble absolument nus, exposés à la rigueur << de la saison sur le quai pendant sept à huit heures et ensuite précipités dans la Loire. C'est ce qu'il appelait des mariages républicains, etc.

Les habitants de Nantes m'exprimèrent leur reconnaissance dans plusieurs lettres et M. Giraud, actuellement ◄ avocat général à la Cour de Cassation qui était alors maire de Nantes, et deux officiers municipaux furent députés par

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