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Valogerius, Valogeria, employé à la manière d'un adjectif en parlant d'un personnage, homme ou femme, de cette maison. Dans les vieux titres rédigés en langue française, cette appellation a dû à son origine composée et à sa forme peu répandue de subir des altérations fréquentes et parfois étranges. En voici la liste complète, rendue longue par la fantaisie et

dissement de Pont-Audemer, 800 habitants); - Vauloger, à Nouzilly (Indre-et-Loire : canton de Château-Renault, arrondissement de Tours: 1100 habitants.)

Ces biens qui, tous, étaient des fiefs, sont situés, nous le répétons, dans des régions où les Vauloger paraissent à diverses époques. Après être sortis de leurs mains, ils ont appartenu à d'autres familles nobles. Tandis que quelques-unes les faisaient simplement figurer dans l'énumération de leurs domaines, d'autres en ont adopté le surnom. Il importe de ne pas les confondre, ces familles, avec la maison de Vauloger-Sentilli. D'ailleurs le surnom de Vauloger a été généralement porté par elles pendant un laps de temps assez court: une génération ou deux au plus. Il n'en est guère que quatre (dont deux éteintes) qui l'aient conservé d'une manière continue et incorporé à leur dénomination patronymique. Ce sont les quatre premières parmi celles qu'on va énumérer :

1o Les Guyon de Vauloger, encore représentés, et dont il a été parlé précédemment ; - 2o les « de Vahais ou de Vahaye de Vauloger, bonne noblesse du Maine, comme depuis le XVe siècle, héritière, au XVIIe siècle, par les Jussac, de la seigneurie de Vauloger en Fercé, sortie de la maison de Vauloger-Sentilli par le mariage, en 1604 de Françoise de Vauloger, avec François II, comte de Jussac; éteints au début de ce siècle, les Vahais de Vauloger portaient d'azur au soleil d'or de douze rayons; -3° les Picot de Vaulogé (sic); bonne maison, d'origine Bretonne, dont la filiation remonte au XVe siècle et qui a contracté de belles alliances; héritière, au début de ce siècle, des Vahais, et par conséquent de la seigneurie de Vaulogé en Fercé, elle a obtenu, le 22 mars 1827, une ordonnance du roi Charles X établissant sur la terre de Vaulogé un majorat attaché au titre de vicomte. Cette maison, actuellement représentée au Maine, en Normandie et à Paris, porte d'or au chevron d'azur accompagné de trois falots d'argent allumés de gueules, au chef du même ; 4° les Gerbier de Vologé, en Bretagne et dans l'Ile-de-Fiance; cette famille, à laquelle appartenait le célèbre avocat Gerbier, a été anoblie, vraisemblablement par des charges, à la fin du XVII siècle ou au début du XVIIIe; elle s'est éteinte, au cours de celui-ci, dans les måles, mais est encore représentée en ligne féminine; armes d'azur à la gerbe d'or; — 5° les Hodon ou de Hodon, seigneur de Vauloger à Mayet au XVIIe siècle. Cette maison, qu'on croit éteinte, tenait par ses charges et ses alliances un bon rang dans la noblesse du Maine. Armes: De gueules à

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par la négligence des scribes du moyen-âge, jointes quelquefois à l'ignorance et aux mauvaises lectures de leurs copistes. et traducteurs : Vaulogier, Vaulloger, Vaullogier, Vauxloger, Vauxlogier, Vologer, Vologier, Volloger, Vollogier, Vauleger, Vaulegier, Vaulleger, Vaullegier, Voleger, Volegier, Volleger, Vollegier, Vauliger, Valloger, Vallogier, Walloger, Wallogier, Wallogé, Wallogié, Valleger, Vallegier, Walleger, Wallegier, Val Loger, Val-Oger, Valoger, Valogier, Val-Auger, Valauger, Valaugier, Valanger, Valenger, Valeger, Valegier, Bauloger, Baulogier !

Jusque dans le XVI siècle, les deux formes qui, au milieu de ces nombreuses variantes, reviennent le plus fréquemment sont: Vauloger et Valloger entre lesquelles la vue seule devait établir une différence et dont la prononciation était sans doute identique1. « Valloger » était même peut-être plus souvent employé que « Vauloger »; mais cette seconde leçon l'emporta absolument à partir du XVIIe siècle. Au XVIII,

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trois quenouilles ou fusées d'argent posées en fasce; alias de sable à la croix d'argent, l'écu bordé de gueules; - 6o les du Bousquet, seigneurs de Vauloger à Ryes au XVIIe siècle; cette famille, originaire du Dauphiné, vint se fixer en Basse-Normandie vers 1520; elle semble éteinte. Armes : de gueules à trois losanges d'argent ; — 7° les Cuisiner, seigneurs de Vauloger à Rugles, famille du Vexin, sans doute anoblie par charges, dont la dernière héritière paraît avoir été Anne-Philiberte C. de V., fille de JeanBaptiste C. de V., chirurgien de la reine Anne d'Autriche, mariée vers 1685 à Claude Agard, écuyer, seigneur du Tureaux, morte le 4 mai 1710. Armes inconnues.

Il existe ou a existé aussi, au Perche et en Basse-Normandie, deux familles de haute bourgeoisie portant le nom de Vauloger, mais ordinairement, sans le particule de qui a dû cependant leur être attribuée à une certaine époque puisque ce nom, ayant une origine géographique et terrienne, exige cette particule. Ces deux familles sont issues, en ligue illégitime, de la maison de Vauloger-Sentilli (voir la Généalogie publiée dans le Bulletin héraldique de France.)

En effet la syllabe au dans notre langue est une transformation et un adoucissement du latin al. Ainsi les mots : autre, aube, sauf, auge, saut jaune, etc, sont la traduction populaire des mots latins: alter, alba, salvus, alveus, saltus, galbinus (voir la Grammaire historique de la langue française, par Auguste Brachet, Paris, Hetzel, p. 99.)

il se produisit dans l'orthographe générale une tendance à retrancher des mots certaines lettres, dites parasites parce qu'elles ne se faisaient pas sentir dans la prononciation. Sous cette influence, Vauloger fut alors très fréquemment écrit Vaulogé1».

Pour plus d'unité et de commodité, nous emploierons toujours, au cours de ce travail, la forme régulière et définitive de Vauloger ».

Armoiries de la famille de Vauloger.

ARMES: D'argent à deux chevrons jumelés3 de sable accompagnés de cinq merlettes de même, deux en chef, deux en fasce et une en pointe'.

1 Avec les variantes: Vaullogé Vologé, etc.

2 Voir pour preuves de ces armoiries: 1° et 2o une sculpture en clef de voûte de la première moitié du XVe siècle et une peinture murale du commencement du XVIe qui se trouvent dans la chapelle de l'Evangile en l'église paroissiale de Champagné (Sarthe); 3o une sculpture qui se trouve sur le manteau de la cheminée d'une salle actuellement transformée en cuisine, au château de Vaulogé, à Fercé (Sarthe). Ce château, commencé au XVIe siècle, probablement à la place d'une construction féodale, s'élève au pied d'une colline sur la rive droite de la Gée. Assez considérable et de plan irrégulier, il porte l'empreinte des diverses époques auxquelles il a été édifié. Une tour ronde, au nord ouest, une tourelle adossée à un pavillon carré terminé par une pyramide allongée et comme en gaîne, des croisées de mansardes étroites et pointues au-dessus desquelles sont sculptés des ornements, semblent appartenir à l'époque de la Renaissance, tandis que le corps de logis ayant sa façade à l'est témoigne d'un style plus moderne. La cour, dans laquelle se trouve une chapelle domestique, est fermée par une grille en fer et précédée d'une belle pièce d'eau sur laquelle un pont de pierre a sans doute remplacé un pont-levis. Des fossés et des murs contournent la cour de derrière et les bâtiments. Un beau parc arrosé par la Gée entoure cette habitation dont l'aspect est très pittoresque ; 4o les preuves de noblesse d'Alexis de Jussac de la Morinière, petit-fils de Françoise de Vauloger, dame de Jussac, reçu chevalier du Malte le 23 août 1666. (Recueil des preuves des chevaliers de Malte, manuscrit in-folio déposé à la Bibliothèque de l'arsenal, n° 3677; voir le tome IV, page 762. Une copie de ce recueil, volume relié, figure sous le n° 578 à la Bibliothèque nationale, cabinet des Titres; voir la page 693); 5o le jugement de maintenue de noblesse prononcé,

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CIMIER: Une fleur de lys d'or naissante entre deux pennarts blancs fleurdelisés et frangés d'or avec la figure d'un ange

le 3 avril 1667, par l'intendant d'Orléans, en faveur de la famille de Vauloger, jugement publié in-extenso dans la Revue historique de l'Ouest, année 1890, t. II, p. 20 à 54, et 102 à 133; 6 un certificat de noblesse délivré en 1687 à Abraham de Vauloger de Beaupré par l'intendant de Caen et publié dans l'Appendice à la Recherche de la noblesse dans la généralité de Caen, en 1666 et années suivantes; Caen, Delesques, 1889, voir p. 57; — 7° et 8° deux pièces manuscrites du XVIIIe siècle, dans la collection des pièces originales de d'Hozier, Bibliothèque nationale, cabinet des Titres, volume 2921, no 64934, et volume 3039, no 67326. D'Hozier a laissé glisser dans la première de ses notes une erreur de description qui doit être relevée ; d'après elle, les cinq merlettes seraient posées deux en chef et trois en pointe, ce qui est contredit par tous les autres documents cités ici; 9° les Preuves de noblesse faites en 1779 par Jacques-Gabriel-Antoine de Vauloger de Beaupré pour être admis aux Ecoles militaires et publiées dans la Revue historique de l'Ouest, année 1892, t. II, p. 5 à 11; 10° L'Armorial général de la Touraine, par M. Carré de Busserolle, Tours, Georges Joubert, 1867; voir t. II, p. 1008; 11° un autre Armorial de Touraine, par le même, mais différent du premier, Tours, Suppligeon, 1888, tiré à 26 exemplaires. (Voir p. 389 et 391). Il y est dit, par une erreur d'impression ou de plume, que les chevrons sont accompagnées de molettes, au lieu de merlettes; etc., etc.

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Jumelé. Cette expression, en langage héraldique, désigne toute pièce, fasce, chevron ou sautoir, faite de deux jumelles qui n'ont ensemble que la largeur d'un de ces meubles, simple. Deux chevrons jumelés sont donc deux paires de chevrons, si l'on peut dire ainsi.

1° D'argent

1° D'argent 2o D'or à deux

Il y a deux manières différentes de blasonner ces armes : à quatre chevrons de sable accouplés deux à deux et accompagnés.., etc : 2o D'argent à deux chevrons de sable chargés chacun d'un chevron du champ et accompagnés... etc. Il y a également deux variantes : à deux chevrons jumelés de gueules accompagnés... etc; chevrons de sable accompagnés, etc. Ces armes sont parfois posées en abime sur un écusson; parti au 1 de gueules à trois chevrons d'or, qui est d'Aché, au 2 coupé, au 1 d'azur à trois fleurs de lys d'or, au 2 échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules qui est de France-Dreux, (par suite du mariage en 1524, de René de Vauloger, seigneur de Cherperrine et de Fontenay, avec Jeanne d'Aché, fille de Jean d'Aché seigneur de Serquigny et de Louise de Dreux, princesse du sang royal de France).

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Variante: un heaume d'argent taré de front à onze grilles damas damasquiné et bordé d'or orné de lambrequins aux émaux de l'écu et sommé d'une couronne de marquis.

agenouillé qui présente une fleur de lys à l'Enfant Jésus porté par la Vierge, sa mère assise sur un arc-en-ciel au milieu des nuées, qui est de même blason que la bannière de la Pucelle'. SUPPORTS: Deux griffons couronnés d'or2.

DEVISE: Sursum corda3.

CRI: La Pucelle! Les Lys*.

COLLECTION DES CHARTES

La plus ancienne charte relative à la famille de Vauloger que l'on ait retrouvée émane de ROBERT II DE VAULOGER, chevalier (miles), seigneur de Vauloger, seigneur patron et haut justicier de Sentilli, seigneur de Raveton et Montgaroult en partie, lequel vécut principalement dans la seconde moitié du XIIe siècle. (Règnes de Henri II, de Richard Cœur de Lion et de Jean sans Terre, ducs de Normandie et rois d'Angleterre). Il était sûrement, comme on va en avoir la preuve,

fils de DREUX OU DROGON DE VAULOGER, chevalier, seigneur des mêmes lieux, et de noble dame N... DE BAILLEUL, petit-fils

accorda à Charles et à par lettres patentes du

1Ce cimier est un de ceux que le roi Louis XIII Luc d'Arc du Lys, petits neveux de Jeanne d'Arc, 25 octobre 1612. MM. de Vauloger de Beaupré, étant petits neveux de Jeanne d'Arc par plusieurs côtés (Voir le Bulletin héraldique de France année 1893, colonnes 87 à 162) ont adopté ce cimier four rappeler cette consanguinité.

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2 Variante: deux lévriers d'argent colletés de gueules.

3 Voir le Recueil de devises héraldiques, publié par M. Louis de la Roque.

Ca cri est composé des deux cris qui furent accordés par Louis XIII

à Charles et à Luc de Lys, en même temps que le cimier ci-dessus, et il a été adopté pour la même raison.

* DE BAILLEUL, une des plus illustres maisons de Normandie qui a donné, au XIII• siècle, deux rois d'Ecosse, généralement connus sous le nom de Baliol, Alliances avec les maisons de France, de Vendôme, d'Harcourt, de Croy, Malet de Graville, d'Espinay, etc. Armes: parti d'hermines et de gueules alias d'hermines à la croix de gueules; aliàs d'argent à la fasce de greu les accompagnée de trois mouchetures d'hermines.

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