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PREUVES DE NOBLESSE

DES

DEMOISELLES DU POITOU

Reçues dans la Maison Royale de Saint-Louis
A SAINT-CYR

DE 1686 A 1793

Extraites des Manuscrits, conservés à Paris, à la Bibliothèque Nationale et publiés avec des Notes

PAR LE VICOMTE PAUL DE CHABOT

AVERTISSEMENT

Nous ne voulons pas entreprendre l'histoire de la maison royale de Saint-Cyr, mais indiquer seulement à ceux qui consulteront les preuves que nous allons publier, les origines, le développement, la fin, en même temps que le but et l'utilité de cette institution qui joua dans la société française de la fin du XVII et de la plus grande partie du XVIIIe siècle, un rôle assez important. Ceux de nos lecteurs qui désireraient plus de détails pourraient consulter les remarquables ouvrages de M. Théophile Lavallée : « Histoire de la Maison royale de Saint-Louis, à Saint-Cyr. » et de M. de Rosneriaci Preuves de noblesse des demoiselles Bretonnes admises à la Maison Royale de Saint-Louis, à Saint-Cyr, depuis sa fondation en 1686, jusqu'à sa suppression, TOME XIII. NOTICES. XIII ANNÉE, 11o-12° LIV.

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en 1793. Documents inédits, recueillis et annotés par M. le baron de Rosmorduc. » Ils y trouveraient de nombreux renseignements et des documents du plus haut intérêt que le cadre restreint d'une notice ne nous permet pas de reproduire. Nous nous contenterons de publier le programme envoyé aux familles désireuses de faire entrer à Saint-Cyr, une de leurs filles. Ce programme, nous a été communiqué par l'érudit collectionneur périgourdin, M. Paul Huet, à qui nous tenons à exprimer ici tous nos remerciements.

Les preuves que nous reproduisons dans ce travail sont extraites de la collection, conservée à Paris, à la Bibliothèque Nationale et intitulée : « Preuves de Saint-Cyr. » Ce recueil comprend les volumes 293 à 311 du Cabinet des Titres. Il commence en l'année 1685 et finit en 1766. Les preuves qui sont postérieures à cette date sont tirées de la collection, faisant également partie du Cabinet des Titres et intitulée : « Nouveaux d'Hozier ». Nous nous sommes bornés à en extraire seulement les preuves concernant les familles du Poitou, ou ayant de fortes attaches avec cette province.

INTRODUCTION

C'est en 1686, qu'à la prière de Madame de Maintenon, Louis XIV consentit à fonder, pour y recevoir 250 filles nobles, la Maison Royale de Saint-Louis, à Saint-Cyr.

Une grande partie de la noblesse française se trouvait dans un état fort précaire, par suite des nombreuses guerres qui trop souvent lui avaient fait engager son patrimoine pour le service du Roi et de la France.

Aussi, dans beaucoup de familles, on ne savait comment subvenir aux frais de l'éducation des enfants et bien des filles nobles étaient condamnées, par suite du dévouement de leur père, à vivre au fond des manoirs de leurs ancêtres sans recevoir l'instruction que comportait leur naissance.

Madame de Maintenon, parvenue au faite des grandeurs, se souvint de sa jeunesse pauvre et abandonnée, et voulut, pour l'avenir, préserver les filles nobles de l'ignorance et du délaissement. Il était bien juste que les filles des braves, qui donnaient leur sang et leur argent au roi, ne souffrissent pas, dans leur éducation, des sacrifices souvent héroïques de leurs pères, et trouvassent sous l'égide de la royauté, l'instruction conforme à leur rang.

D'après les termes de la fondation, 250 jeunes filles nobles devaient trouver un abri, à Saint-Cyr. Le roi, nommait les élèves, sur le rapport du Conseiller d'Etat chargé de l'administration de cette maison. Ce rapport, très détaillé, contenait les états de services du père, auxquels étaient jointes des attestations, prouvant le mauvais état de la fortune, émanant, à la fois, de l'évêque du diocèse et de l'intendant de la province du demandeur.

Quand le roi accueillait favorablement les demandes, elles étaient immédiatement envoyées à la supérieure de Saint-Cyr, avec ordre de recevoir les demoiselles nommées, lorsque toutefois elles auraient fait leurs preuves de noblesse. Ces preuves devaient justifier que la famille de la demoiselle reçue avait au moins cent quarante ans de noblesse consécutifs.

L'âge, pour l'admission, ne pouvait être, ni inférieur à 7 ans, ni supérieur à 12. Les élèves admises, étaient

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